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00:00Vous êtes sur France 24 et vous avez raison, bienvenue dans votre journal de l'Afrique.
00:07A la une ce soir, dépouillement, on court en Guinée-Bissau après un vote dans le calme pour élire leur président et leur parlement.
00:15Aucun incident majeur a été signalé, mais les regards restent tournés vers les résultats attendus la semaine prochaine.
00:21Nous irons sur place dans cette édition.
00:23Nous irons également en Tunisie pour voir comment la résistance s'organise alors que la répression s'intensifie sur la société civile et les opposants.
00:32Reportage auprès des journalistes, familles de prisonniers en grève de la faim et autres jeunes activistes qui manifestent toujours pour leurs droits.
00:42Une déclaration finale à minima pour un G20 à bout de souffle.
00:46Focus ce soir sur le poids de l'Afrique dans le multilatéralisme.
00:50Alors que le sommet s'est tenu pour la première fois en Afrique et qu'il pourrait bien marquer un tournant,
00:55les pays africains réclament une réforme du système financier mondial d'écryptage de l'économiste Daouda Samben, PDG d'Africatalystes,
01:03et qui a travaillé sur le rapport qui a été remis au président sud-africain.
01:07Il nous en parlera.
01:10Les bureaux de vote sont désormais fermés en Guinée-Bissau.
01:13Quelques 860 000 personnes étaient appelées à choisir leur président et leur député ce dimanche.
01:18Le président Omaro Sissoko Mbalo fait face à 11 candidats, face à lui notamment Fernando Diaz,
01:24soutenu par le puissant parti d'opposition PAJC, qui exclut de la course pour la première fois dans l'histoire du pays,
01:31ainsi qu'un ancien président, José Mario Vaz, un ancien premier ministre, Basiroudia.
01:37Comment s'est déroulée cette journée de vote ?
01:39Nous retrouvons Sarah Sacco à Bissau.
01:43Je me trouve à Kéléle, en banlieue de Bissau, la capitale, dans un centre de trois bureaux de vote installés en bordure de route sous les manguiers.
01:52Et ici, le dépouillement a eu lieu à 17h précise.
01:55C'est l'heure officielle de fermeture des bureaux.
01:57Et le décompte a lieu en ce moment même sous la supervision des membres de la Commission nationale des élections,
02:04de quelques représentants des candidats.
02:06Et vous le voyez, d'une foule de curieux venus assister à l'opération.
02:11Alors, il est encore un peu tôt pour tirer un bilan global de cette journée d'élection.
02:15Ce que je peux vous dire, c'est qu'à Bissau, dans les bureaux de vote que nous avons visités,
02:19l'ambiance était calme.
02:20Les gens attendaient patiemment d'accomplir leur devoir électoral.
02:23La capitale, de manière générale, était très calme.
02:27D'abord, les commerces étaient fermés ces dimanches.
02:29Mais surtout, la circulation automobile était interdite.
02:32Et on a noté une présence renforcée des forces de l'ordre.
02:35Les Bissau-Guinéens, eux, se montraient enthousiastes à faire ce choix, cette élection,
02:41pour leur président, mais également leur député.
02:43Écoutez-les.
02:46On est contents. L'élection s'est bien passée.
02:48Maintenant que tout se passe dans la sérénité et que la personne qui sera élue développe le pays.
02:53C'est notre souhait.
02:56Les gens ont voté normalement et maintenant, ils sont en train de compter les voix dans la transparence.
03:01Et c'est ce qui importe pour les Bissau-Guinéens.
03:05Les résultats qui vont sortir, tout le monde doit les accepter.
03:11Personne ne peut les refuser car c'est le choix du peuple.
03:14La population a le droit de choisir.
03:16La stabilité politique, c'est donc l'enjeu de ce scrutin dans un contexte de crise récurrente.
03:23Il s'agit aussi de savoir si le président sortant, Umaru Sisoko Mbalo, va réussir son pari d'être le premier président du pays à faire un second mandat.
03:31Face à lui, 11 candidats, dont l'un qui s'est révélé un adversaire inattendu, Fernando Díaz, méconnu à la base, mais qui a reçu le soutien du PAIGC.
03:41Le grand parti d'opposition exclut de la course pour la première fois de l'histoire du pays.
03:46Les résultats provisoires sont attendus courants de la semaine prochaine.
03:50On passe à la Tunisie où la répression sur la société civile et les opposants s'intensifient selon les rapports d'Amnesty International et de Human Rights Watch.
03:59Beaucoup tentent de résister malgré tout.
04:02Journalistes, familles de prisonniers en grève de la faim ou jeunes activistes qui manifestent toujours pour leurs droits.
04:07Un reportage de nos correspondants Lilia Blaise et Hamdi Thilé.
04:11Ce samedi, tous vêtus de noir pour marquer l'union face à une cause commune, ils sont près de 2000 à manifester en centre-ville de Tunis.
04:24Tout le monde est représenté, les partis politiques, la société civile et toutes tendances confondues.
04:30Et ça fait plaisir.
04:31La suspension d'une quarantaine d'associations par les autorités, les reports des procès politiques ou encore les manifestations qui continuent à Gabès au sud du pays contre la pollution ont amplifié le mécontentement à l'égard du pouvoir ces dernières semaines.
04:45Nous avons pris la décision de manifester pour dénoncer ce qu'il se passe dans le pays en général.
04:52Nous sommes dans un contexte très sombre et lorsqu'on parle d'injustice, ce n'est pas que sur le plan politique.
04:58C'est aussi sur le plan économique, sociétal et culturel.
05:03Nous sommes vraiment face à l'inconnu sur la suite.
05:05Une situation qui ne cesse d'empirer aussi pour les prisonniers politiques.
05:11Jaouer Benembarek, l'un des condamnés dans l'affaire du complot contre la sûreté de l'État, est en grève de la faim depuis le 29 octobre.
05:18Il a dénoncé l'absence d'un procès équitable et a été hospitalisé à plusieurs reprises, selon sa sœur.
05:24Il m'a dit où je sors d'ici vivant et libre, où je sors mort.
05:29Mais je ne finirai pas cette grève de la faim avant d'être libéré, mort ou vivant.
05:34Et c'est ça qui fait très mal.
05:37Malgré les poursuites judiciaires dont elle fait l'objet,
05:39pour avoir dénoncé les irrégularités dans le procès du complot contre la sûreté de l'État ou la situation de son frère,
05:46Dalila tient à continuer de s'exprimer.
05:48Il nous reste quelques journaux électroniques, quelques médias étrangers et puis les réseaux sociaux.
05:54C'est le seul moyen et heureusement qu'il y a ça.
05:57Des médias pour la plupart mis au pas ou limités dans leur travail.
06:01La majorité des journalistes tunisiens n'ont pas reçu de carte professionnelle pour 2025.
06:06Jeudi, une centaine de journalistes ont manifesté à l'appel de leur syndicat pour une presse libre et la liberté d'information.
06:13On passe à notre focus de ce dimanche soir.
06:18Direction Johannesburg pour le sommet du G20 qui se tient pour la première fois de son histoire sur le continent africain.
06:25Vous le savez, les changements politiques et économiques qui se font sentir sur le continent.
06:29Alors que pendant que les États-Unis augmentent les droits de douane sur les pays africains,
06:34la Chine, elle, les supprime.
06:36Un nouvel accord commercial entre Pretoria et Pékin pourrait être une bouffée d'air pour les agriculteurs sud-africains
06:42touchés par la fin d'Agua.
06:44Reportage de Tom Canetti et Caroline Dumais.
06:49Dans la province du Cap, on s'efforce de conquérir un nouveau marché, la Chine.
06:53L'Afrique du Sud exporte déjà pour 10 milliards d'euros.
06:56Mais un nouvel accord ouvre pour la première fois les exportations de 5 variétés de fruits à noyaux.
07:03Pour les pommes et les agrumes, par exemple, nous travaillons déjà beaucoup avec la Chine.
07:09Mais pour les fruits à noyaux, nous étions jusqu'à présent surtout tournés vers le Royaume-Uni et l'Europe.
07:16Fournir la Chine, c'est clairement la voie à suivre pour diversifier notre accès au marché.
07:21Notre industrie est très gaumante en main d'œuvre.
07:22Donc nous sommes très enthousiastes à l'idée de pouvoir créer davantage d'emplois.
07:29La province du Cap Occidental s'est donnée pour objectif de tripler ses exportations agricoles en misant sur de nouveaux marchés.
07:38Le panier d'exportation actuel du Cap Occidental est évalué à environ 200 milliards de randes.
07:46Et nous voulons atteindre 600 milliards d'ici 2035.
07:48Pour cela, nous devrons explorer de nouveaux marchés, la Chine, l'Inde, le Moyen-Orient.
07:53Nos marchés traditionnels, les États-Unis, l'Europe, le Royaume-Uni, restent essentiels.
07:58Mais il faut désormais s'ouvrir davantage.
08:03Avec le renforcement des relations commerciales, de plus en plus d'étudiants sud-africains
08:08suivent des cours de Chinois axés sur l'environnement des affaires.
08:12Je leur demande souvent, savez-vous quelles entreprises commercent entre la Chine et l'Afrique du Sud ?
08:19Qui importe les pommes sud-africaines ? Qui les exporte ?
08:23Ainsi, après l'obtention de leur diplôme, ils pourront travailler dans ces entreprises d'import-export.
08:30Certains comme Joy se forment pour devenir interprètes en chinois.
08:34Cette langue devient de plus en plus populaire partout dans le monde.
08:39Au-delà du domaine académique, c'est la langue du commerce.
08:43Et on me dit toujours, ne t'inquiète pas pour les erreurs.
08:46Elles font partie de l'apprentissage.
08:50L'accord sur les fruits à noyaux devrait permettre de gagner 20 millions d'euros d'exportations supplémentaires
08:55dans les cinq prochaines années.
08:57Allez, on poursuit ce focus qui se concentre sur le G20,
09:02qui se tient pour la première fois en Afrique du Sud,
09:05une occasion historique pour redéfinir les relations entre l'Afrique et les grandes puissances économiques mondiales.
09:10Pour décrypter le poids de l'Afrique dans le concert des nations,
09:13on reçoit l'économiste Dauda Samben, PDG d'Afrique Catalyst,
09:17membre du panel d'experts du G20,
09:19qui a travaillé sur le rapport remis au président Ramaphosa, Dauda Samben.
09:24Merci d'être avec nous, d'être à nouveau notre invité dans le JTA.
09:28Dites-nous, vous êtes encore d'ailleurs membre de ce panel d'experts pour le G20.
09:34Quelles sont en quelques mots les grandes recommandations de votre rapport ?
09:38Merci Fatima de m'avoir dans ce studio.
09:42En fait, effectivement, j'ai eu l'honneur d'avoir été membre du panel d'experts
09:46que l'Afrique du Sud a mis sur pied dans le cadre de sa présidence du G20.
09:49Et nous avons soumis notre rapport en début de semaine au président Ramaphosa.
09:55Et ce rapport, vraiment, on a été chargé de voir dans quelles mesures
09:58on pouvait formuler des recommandations pour permettre de mobiliser davantage de financements
10:03pour le développement pour l'Afrique, mais aussi pour l'action climatique.
10:06Mais également, en fait, adresser la question de la dette,
10:10de la viabilité de la dette, qui est un problème dans beaucoup de pays en Afrique
10:13et à travers le monde, une autre tâche qui nous était confiée
10:18en entrant dans le cadre de la présidence sud-africaine du G20,
10:21c'était aussi de voir dans quelles mesures on pouvait vraiment aider
10:24à poursuivre la réflexion sur comment les pays producteurs de minéraux critiques
10:30pouvaient mieux en bénéficier, notamment en créant des chaînes de valeur,
10:35mais aussi en s'industrialisant davantage.
10:37Et enfin, nous étions aussi chargés de voir dans quelles mesures aussi
10:40nous pouvions aider dans la réflexion qui consiste à vraiment trouver les moyens
10:45de répondre davantage et mieux aux désastres auxquels les pays sont confrontés,
10:50qu'ils soient d'origine climatique ou d'autres origines.
10:54Et nous avons effectivement eu un certain nombre de recommandations
10:57que je serais ravi de partager avec vous.
10:59Oui, justement, entrons un petit peu dans le détail, si vous voulez bien,
11:02même si le temps nous est compté.
11:03Vous parlez d'un changement de paradigme.
11:06Concrètement, qu'est-ce que ça signifie pour les pays africains ?
11:08Ce que ça veut dire, c'est que notre rapport, on a pensé qu'il est extrêmement important
11:13de définir un nouveau partenariat entre le G20 et l'Afrique.
11:17Un partenariat qui est focalisé sur les priorités de l'Afrique.
11:20Que ce soit comment est-ce que, en fait, d'abord, on peut régler la question de la dette,
11:24qui est un problème majeur, comme je l'ai dit tantôt.
11:27Comment est-ce qu'aussi on peut vraiment mobiliser davantage de financements
11:30pour répondre aux chocs climatiques ?
11:32Ça, c'est aussi, en fait, nécessaire pour avoir une transition énergétique juste et durable.
11:37Et aussi, comment est-ce qu'on pouvait faire pour que l'Afrique puisse aussi, en fait,
11:42mobiliser davantage de ressources intérieures ?
11:44Bien sûr, cela dépend des pays eux-mêmes, mais il y a quand même un aspect international
11:48qui vraiment, en fait, dépend aussi de l'architecture financière internationale.
11:52Et nous avons jugé qu'il était important vraiment de la réformer pour qu'en fait,
11:56elle puisse mieux profiter à l'Afrique, dans ce sens, en termes de mobilisation de recettes,
12:01mais aussi en termes de mobilisation de financements pour le développement,
12:05mais surtout et aussi pour vraiment résoudre la question de la dette,
12:08la crise de la dette qui est vraiment un facteur.
12:11Oui, alors parlons de la dette.
12:12Vous dites que c'est un fardeau, on le sait d'ailleurs, pour de nombreux pays africains.
12:16Mais pourquoi le système actuel, expliquez-nous, est-il inadapté ?
12:20Tout à fait, et en fait, c'est un problème majeur.
12:24Pourquoi ? Parce que d'abord, si vous prenez l'Afrique,
12:27l'Afrique est vraiment le continent à travers le monde qui s'endette à des conditions onéreuses.
12:33Donc, en fait, la plupart des pays africains, lorsqu'ils ont accès aux marchés internationaux,
12:37ils le font à des taux d'intérêt extrêmement élevés, à des maturités souvent courtes,
12:42par rapport à ce que d'autres régions bénéficient.
12:47Donc, ça, c'est un problème majeur.
12:48Comment est-ce qu'on peut réduire le coût du capital ?
12:50Et ça, c'était vraiment une des tâches qu'on était chargé de regarder de plus près.
12:56Un autre problème avec la réforme de l'architecture internationale,
12:58c'est que lorsque vous êtes un pays en Afrique ou à travers le monde,
13:02et que vous faites face à un problème de réplément de votre dette,
13:06vous avez souvent des solutions assez limitées en termes de restructuration.
13:12Alors que dans d'autres parties du monde, ce n'est pas un problème qui se pose.
13:15Donc, comment est-ce qu'on peut aider les pays à faible revenu, mais aussi à revenu intermédiaire,
13:20à faire face à ces besoins, en fait, non seulement de liquidité, mais surtout de régler le problème de défaut ?
13:26Je pense que ça aussi, c'est quelque chose qui est important de faire,
13:28mais qui nécessite une réforme de l'architecture financière internationale.
13:31Alors, dites-nous rapidement ce que c'est.
13:33Donc, dans votre rapport, vous parlez de la création d'un borrower's club,
13:37d'un club des emprunteurs.
13:38De quoi s'agit-il exactement ?
13:41En fait, le club des emprunteurs, c'est à l'image du club des créanciers tel que le club de Paris.
13:46C'est comment on peut, par exemple, mutualiser les efforts des pays emprunteurs
13:51pour faire en sorte qu'ils puissent, en fait, de manière conjointe, défendre leurs intérêts
13:56et puis mieux négocier, en fait, avec les créanciers.
13:59Et ça, c'est extrêmement important.
14:00Je disais tantôt, par exemple, que les pays ont du mal à restructurer leurs dettes lorsqu'ils en ont besoin,
14:05a du mal à vraiment avoir accès à un endettement abordable et, en fait, à des taux abordables.
14:15Et bien, un club des emprunteurs peut aider dans ce sens.
14:18Et je pense que c'est un appel qui a été lancé à travers les Nations Unies,
14:21mais aussi en Afrique aussi, pour que de tels clubs soient mis en place
14:24pour faciliter un peu la discussion entre les pays emprunteurs et leurs créanciers,
14:29que ce soit les créanciers officiels ou les créanciers privés ou bilatéraux.
14:33– Merci beaucoup, Daouda Samben, PDG d'Afrique Catalyst, depuis Washington, pour ce décryptage.
14:38Merci beaucoup.
14:39– Merci.
14:40– C'est ainsi que nous refermons notre journal de l'Afrique.
14:42Merci à tous ceux qui nous ont suivis partout dans le monde
14:44et en particulier ce soir de Bissau à Pretoria, en passant par Niamena.
14:47Restez avec nous, car l'actualité continue sur France 24.
14:50Merci.
14:50– Sous-titrage ST' 501
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