Skip to playerSkip to main content
  • 1 day ago

Category

🗞
News
Transcript
00:00La présidentielle s'était déroulée dans le calme. Trois jours après le scrutin, le destin de la Guinée-Bissau semble de nouveau basculer.
00:07Des tirs ont été entendus à la mi-journée près du palais présidentiel.
00:11Le président Umaru Sisoko Mbalo annonce à Jeune Afrique avoir été arrêté vers midi alors qu'il se trouvait dans son bureau.
00:18Les dernières informations avec Sarah Sacco en direct de Dakar.
00:23Sarah, vous êtes notre correspondante régionale. Vous avez été en Guinée-Bissau très récemment.
00:28Qu'est-ce qu'on sait à ce stade pour l'instant ?
00:32Écoutez, ce qu'on sait, c'est qu'effectivement il y a eu des tirs, des rafales à la mi-journée.
00:37Alors d'abord, ça s'est passé aux alentours de la commission nationale électorale qui se trouve en plein centre-ville, pas très loin d'ailleurs du palais présidentiel.
00:45Et puis ensuite, les témoins que nous avons pu joindre nous parlent de rafales, cette fois à l'arrière, dans le jardin, à l'arrière du palais présidentiel.
00:52Ensuite, il y a eu des patrouilles de l'armée. Un char a été aperçu. Les forces de l'ordre patrouillent à l'heure actuelle.
01:00Et vous imaginez, il y a eu un mouvement de panique dans le centre de Bissau au moment où ces tirs ont eu lieu,
01:05avec les populations qui essayaient de rentrer rapidement chez eux, de récupérer leurs enfants à l'école avant de se réfugier dans les quartiers plus tranquilles.
01:13Et en ce moment, le centre-ville est très, très calme. C'est un peu une ville déserte, à part, je vous le disais, des forces armées qui patrouillent.
01:22Alors, que s'est-il passé ? Difficile à dire. Vous l'avez dit, dans Jeune Afrique, le président Mbalo assure qu'il a été arrêté dans son bureau.
01:30Mais il n'y a pas de manière de confirmer cette information. Il est très difficile de joindre Bissau, déjà en temps normal, encore plus aujourd'hui.
01:38Et personne ne peut confirmer qu'il est effectivement aux arrêts. Et donc, difficile d'en savoir plus.
01:44Pourquoi a-t-il réussi à se confier, pendant qu'il était aux arrêts, à un média ? Qu'est-ce qui lui serait arrivé ? Où se trouve-t-il à l'heure actuelle ?
01:52Voilà autant de questions auxquelles on ne saurait répondre à l'heure actuelle.
01:56Il accuse un homme, Sarah Sacco, le président Mbalo. Il accuse le chef d'état-major des armées de terre.
02:03De l'armée de terre, oui. C'est exact. C'est ce qu'il a dit à nos confrères de Jeune Afrique.
02:09Mais encore une fois, c'est une affirmation que je ne peux vous confirmer, puisque nous n'arrivons pas à joindre l'armée, en tout cas pour le moment.
02:16Alors, vous le savez, le processus électoral se passait bien, vous le disiez.
02:20Mais quand même, il y a quelques heures déjà, les deux camps, les deux favoris revendiquaient la victoire.
02:25C'est-à-dire le président sortant, le président Mbalo. Et face à lui, le président Fernando Diach, qui lui est soutenu par le PAIGC,
02:32qui est le grand parti historique d'opposition en Guinée-Bissau, qui a été exclu des présidentielles, mais qui soutenait, qui était présent, entre guillemets,
02:39à travers la figure de ce politicien, Fernando Diach. Donc les deux candidats revendiquaient tous les deux la victoire.
02:46Voilà ce que je peux vous dire pour l'instant.
02:48Merci, Sarah. On vous retrouvera bien sûr tout au long de la journée pour suivre l'évolution de la situation en Guinée-Bissau.
02:53C'est vrai, Stéphane, qu'il y a ce contexte présidentiel. Le pays venait de voter.
02:58Oui, le pays venait de voter dans un climat plutôt apaisé. Mais il faut dire que c'était un calme apparent, parce que Sarah le disait tout à l'heure,
03:08le principal parti ne participait pas à ces élections.
03:14Et il y avait aussi une inquiétude, une tension liée au fait que, juste avant le démarrage de la campagne,
03:24le gouvernement d'Ambalo lui-même avait annoncé, avait dit avoir déjoué une tentative de coup d'État.
03:31Donc il y avait dans l'air, j'allais dire, un fond de tension, un fond d'inquiétude.
03:37Mais vous savez, l'histoire de la Guinée-Bissau est malheureusement celle-là. C'est une histoire tourmentée.
03:43On parle d'une dizaine de coups d'État depuis les indépendances, dizaine de tentatives de coup d'État.
03:49Ambalo lui-même, depuis qu'il a au pouvoir en 2020, dit avoir essuyé trois tentatives de coup d'État.
03:55Et donc on est dans ce contexte-là.
03:57Déjà en 2023, fin 2023, novembre 2023, une tentative de coup d'État avait là aussi été annoncée.
04:06Et ça avait conduit à l'exil l'ancien Premier ministre, qui est aujourd'hui la figure du PAIGC, le principal parti d'opposition.
04:16Et Aumaro Aumaro Sisoko lui-même est arrivé au terme de son premier mandat en février dernier et a malgré tout poursuivi cette mandature.
04:28Donc on était dans un contexte qui, si vous voulez, se prêtait à ce qui se passe aujourd'hui.
04:36– Voilà, donc situation toujours très précaire.
04:40– Absolument.
04:41– On ne sait pas si c'est un coup d'État à proprement parler, puisqu'on ne sait pas qui est derrière ces fusillades autour du palais présidentiel.
04:51D'ailleurs, autour également de la commission électorale, me semble, d'après l'AFP.
04:54– Exactement. En fait, il y a quelque chose d'assez surprenant dans l'histoire quand même, il faut le noter.
05:01C'est la personne renversée qui appelle les médias pour annoncer qu'elle a été renversée, qu'elle a été mise aux arrêts par l'armée.
05:12Donc ça soulève énormément de questions.
05:16On est dans un contexte où on atteint les résultats d'une présidentielle,
05:20présidentielle qui devait permettre au pays de renouer avec une forme de stabilité.
05:26Je le disais, c'est un pays qui a connu énormément de coups d'État.
05:30C'est un pays qui a été classé comme un pays narcotrafic par les Nations Unies.
05:37Et donc, il y avait cette quête de stabilité, de stabilité politique et institutionnelle,
05:42et qui semble aujourd'hui être remise en cause, ou du moins vacille encore une fois.
05:48– D'ailleurs, le chef de la mission d'observation de la CDAO, la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest,
05:53avait lui-même salué le bon déroulement de l'élection présidentielle et législative de dimanche dernier.
05:58Ce qui est plutôt rare dans ce pays.
06:02En 2019, lors de la dernière présidentielle, il y avait eu des tensions.
06:04– Absolument. Et la campagne, encore une fois, s'est déroulée presque normalement.
06:09Et même normalement, j'allais dire.
06:11Il y a eu un fond de débat entre le président sortant Sisoko Ambalo,
06:17qui s'est présenté comme un président bâtisseur, mettant en avant le fait d'avoir construit un aéroport,
06:25d'avoir construit des routes.
06:28Et face à lui, Fernando Diaz, qui est soutenu par le PAIGC,
06:32qui défend la lutte contre la pauvreté,
06:34qui a vendu un programme fondé sur la relance de l'agriculture.
06:40Vous savez, l'agriculture, c'est la principale activité économique de la Guinée.
06:45La Guinée exporte essentiellement des noix de cajou.
06:50Et donc, il y avait ce fond de débat, là,
06:52entre celui qui se définissait comme président bâtisseur et rassembleur,
06:59et cette force d'opposition qui, malgré l'éviction du PAIGC,
07:05s'est rassemblée autour d'un candidat, d'une figure,
07:07pour faire, pour tenir tête, finalement, pour tenter de renverser,
07:13j'allais dire, le bras de fer en sa faveur.
07:17Donc, dans ce contexte-là, on espérait, on pensait qu'on allait finalement passer
07:22dans une nouvelle ère en Guinée,
07:24qui serait marquée par une stabilité politique et institutionnelle.
07:29Mais il faut croire que c'est...
07:30Ça semble dérailler.
07:32Les faits, on les rappelle.
07:33Donc, selon le président Mbalo, à midi, il a été arrêté dans son palais présidentiel,
07:40dans son bureau.
07:42Il n'est pas le seul.
07:43Le chef d'état-major général des armées, ça, c'est ce que dit Jeune Afrique.
07:46Le vice-chef d'état-major, mais aussi le ministre de l'Intérieur,
07:49également arrêté, en même temps que lui.
07:52Des tirs, pour le moment, les tirs ont cessé.
07:55C'est ce que dit l'agence France-Presse.
07:56On est habitué à Bissau, dit un passant à l'agence France-Presse.
07:59Vous lui disiez, c'est monnaie courante, malheureusement.
08:01Oui, oui, oui.
08:03Et en fait, ça donne raison, finalement, à l'un des candidats,
08:06qui est le prédécesseur d'Omarou Sissoko Mbalo,
08:10qui lui-même était en liste.
08:12Je parle de José Mario Valls, qui était l'ancien président.
08:17Pendant cette campagne, il a insisté sur le fait que l'armée
08:20devait se tenir à l'écart du jeu politique, du jeu électoral,
08:25pour que les choses puissent se dérouler, normalement,
08:28sans effusion de sang.
08:30Bon, là, on n'est pas encore dans une situation
08:31où on parle d'effusion de sang,
08:33mais il y a une vraie inquiétude, quand même.
08:35Mais il faut croire que c'est raté,
08:38et que l'armée, encore une fois, intervient
08:41dans l'histoire politique de ce pays.
08:43Merci.
Be the first to comment
Add your comment

Recommended