00:00Entre les actes et les pensées, entre le geste et la parole, on le retrouve souvent politique, Isabelle Saporta.
00:04Oui, on vit dans un monde orwellien où la réalité à laquelle on se confronte n'a plus grand chose à voir avec l'histoire que nous racontent les politiques.
00:11Et on se rend bien compte que ça ne colle pas, que l'idéal de grandeur patriotique qu'on nous vend se confronte à la réalité de la médiocrité de nos moyens financiers,
00:20un appauvrissement qui nous entrave et nous empêche de rêver en grand.
00:22Comme quand on nous vend qu'on va relancer l'industrie de l'armement et du nucléaire, mais qu'en même temps le gouvernement ne veut surtout pas nationaliser nos sidérurgies
00:30qui sont au bord du gouffre de peur, en les sauvant, de se retrouver étouffés par une spirale financière qu'on serait incapable de tenir.
00:36L'Assemblée a créé la surprise cette nuit en votant la nationalisation d'ArcelorMittal, comme un sursaut national et peut-être même patriotique si une guerre devait advenir,
00:44un sursaut qui ne devrait cependant pas résister au Sénat, ni à nos finances actuelles.
00:47En parlant de guerre, ça y est, on relance vraiment le service militaire, après avoir vraiment échoué à faire le service national universel.
00:54Et là, comme par magie, on y arriverait, et tout ça sans budget.
00:58Et puis ces jeunes, ingénieurs, chercheurs, qu'on n'arrive pas à retenir en France, on croit vraiment,
01:03qu'en leur annonçant qu'en cas de crise, on va peut-être les contraindre à un service militaire dont ils ne voudraient pas,
01:08sous prétexte que la nation aurait besoin d'eux, ça va les inciter à rester.
01:12Vous trouvez que ça dysfonctionne en fait, Isabelle ?
01:14C'est comme si on avait bien tous les points qui composent la France, mais qu'on n'arrivait pas à les relier entre eux.
01:19Alors oui, on a intérêt à avoir de l'acier français, conserver notre souveraineté dans un monde qui pourrait basculer dans la guerre,
01:24mais en avons-nous la volonté et surtout les moyens ?
01:27Oui, il serait temps de donner envie aux jeunes de devenir ingénieurs et aux diplômés de rester en France,
01:31mais ce n'est pas en changeant d'avis tous les quatre matins sur le nucléaire,
01:34et en renonçant à nos industries qu'on va les convaincre de rester.
01:37Et non, on n'offrira pas un projet d'avenir à notre jeunesse, juste en lui proposant de faire l'armée.
01:42Mais quand est-ce qu'on s'y colle vraiment à notre projet commun pour la France ?
01:46Merci beaucoup Isabelle Saporta, un point c'est tout.
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