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00:00Bienvenue dans les informés du matin, une demi-heure d'analyse, de décryptage de l'information sur France Info à la radio et à la télé.
00:12En votre compagnie, Renaud Blanc, bonjour.
00:14Bonjour Benjamin.
00:14Et nous avons deux informés ce matin, Rachel Garavalcarcel, journaliste politique et autrice de la newsletter Bloc et Parti, bonjour.
00:21Et Franck Boisys, journaliste au service Économie de Libération, bonjour également.
00:24Bonjour Benjamin.
00:25Renaud, avant de parler du vote historique hier à l'Assemblée nationale, de ce texte porté par l'URN sur les accords franco-algériens, votés donc par les députés,
00:34on va parler budget, taxe Zuckman et ultimatum de Olivier Faure.
00:37Oui, c'est en théorie.
00:38Aujourd'hui, que le Parti Socialiste, et après l'examen de la taxe Zuckman, décidera du sort du gouvernement Lecornu, censure hors notre censure.
00:45Le PS a prévenu que s'il n'y a pas d'accord sur la fiscalité des plus riches, tout s'effondra, le gouvernement, l'Assemblée, le pays et le député Philippe Brun dans le texte.
00:54Au cœur donc des débats, la fameuse taxe Zuckman, Gabriel Zuckman, votre invité il y a quelques minutes, et qui défend sa version originale, pas de taxe allégée proposée par le PS, on l'écoute.
01:04Le problème principal avec le dispositif proposé par le Parti Socialiste, c'est qu'il vient créer des échappatoires.
01:11Or, la leçon principale des études, des travaux universitaires sur l'imposition des grandes fortunes, c'est que dès que vous créez des échappatoires, des possibilités de contournement comme ça, vous lancez la machine à optimisation fiscale.
01:23La taxe proposée par l'économiste Gabriel Zuckman, je répète, prévoit un impôt minimum de 2% sur les patrimoines à partir de 100 millions.
01:31Celle du PS, c'est une alternative, impôt minimum de 3% à partir de 10 millions d'euros de patrimoine, mais en excluant les entreprises innovantes et familiales.
01:40Franck Boisys, est-ce que la journée d'aujourd'hui est une journée tournant pour la suite du budget ?
01:45Oui et non, Benjamin, parce que je crois qu'on ne se fait pas beaucoup d'illusions.
01:49Cette taxe ne sera pas votée, pas plus dans sa version initiale que dans sa version allégée.
01:55On a presque l'impression qu'on est dans le yaourt, d'ailleurs.
01:57Mais, en revanche, il y a sans doute un acquis politique dans cette affaire, c'est que la contribution des plus fortunés est devenue un élément central du débat politique.
02:07Et on sent bien, d'ailleurs, on entend que du côté du cabinet d'Amélie de Montchanin, la ministre des Comptes publics,
02:12on essaye de maintenant travailler à un amendement qui serait une sorte de gage donné à la gauche dans le sens d'une imposition plus importante des plus fortunés.
02:21Donc, la taxe ne sera peut-être pas votée, mais effectivement, dans les prochaines législatures, au moment de la campagne présidentielle,
02:29on peut imaginer que cette contribution des ultra-riches va être un élément central, comme a pu l'être la dette, l'immigration, les questions de sécurité dans d'autres campagnes électorales.
02:39Rachel Gara-Valcarcel, cette taxe ne va pas passer ?
02:43Non, selon toute vraisemblance, elle ne va pas passer.
02:45Mais depuis quelques jours, le Parti socialiste a un tout petit peu réorienté sa stratégie,
02:51même si, au fond, c'est quand même un peu sa stratégie depuis l'origine.
02:54En fait, ce qui l'intéresse, le Parti socialiste, c'est d'abord et avant tout le rendement des gains fiscaux
02:59qui permettent d'avoir une marge de manœuvre pour, dans la deuxième partie du budget, c'est-à-dire les dépenses,
03:05réussir à supprimer les économies qu'il juge aujourd'hui invotables, en tout cas inacceptables à ses yeux.
03:14Donc, s'il n'y a pas les 15 milliards, ce qui était jugé au minimum par le Parti socialiste,
03:19le rendement d'une taxe Zuckmann cette fois-ci, il faudra quand même le trouver sur d'autres moyens,
03:24à commencer quand même par la taxation des très hauts patrimoines.
03:29Il faudra voir ce que proposera effectivement le gouvernement,
03:31parce qu'on peut penser aussi que cette fameuse taxe Zuckmann-Light ne sera pas votée par les macronistes.
03:37Mais il faut quand même noter que la taxe Zuckmann, aux yeux de la gauche, c'est déjà un compromis.
03:44Puisque avec la taxe Zuckmann, vous ne réglez pas le problème de la justice fiscale,
03:46vous ne remettez pas au bon niveau ces patrimoines-là.
03:49Il faut plusieurs mesures.
03:50Voilà, et puis, comment dire, la taxe Zuckmann-Light, c'est déjà un compromis de compromis.
03:55Donc là, on va vers un compromis de compromis de compromis,
03:57où normalement, les socialistes, peut-être que l'élastique va finir par casser.
04:00D'ailleurs, Gabriel Zuckmann, il n'est pas favorable, lui, à cette taxe allégée.
04:04Il n'y a pas que lui.
04:04Il n'y a pas que lui, les écologistes et le reste de la gauche trouvent aussi
04:07qu'il y a beaucoup de moyens de contourner cette taxe allégée.
04:10Il parle de passoire et de taxes inutiles.
04:13Renaud, on peut rappeler d'ailleurs peut-être le positionnement des partis politiques sur cette taxe ?
04:16Oui, d'abord, il y a une bataille de chiffres.
04:18Rachel le rappelait.
04:1820 millions selon Gabriel Zuckmann.
04:204 fois moins selon Philippe Aguillon.
04:22Billard, pardonnez-moi.
04:23Billard, 4 fois moins selon Philippe Aguillon, le prix Nobel d'économie.
04:26Quant à la taxe Zuckmann allégée, version socialiste,
04:29ce serait 7 milliards contre donc les LR, Horizon, le RN,
04:33les macronistes aussi, mais certains sont moins catégoriques
04:36parce qu'effectivement, il faudra forcément lâcher du lest,
04:39sinon l'EPS logiquement appuiera sur le bouton censure.
04:42LFI défend l'aversion de son créateur et rejette donc celle proposée par les socialistes.
04:47Franck Boisys, est-ce que justement le Parti socialiste est capable d'appuyer sur le bouton censure aujourd'hui ?
04:52On sera fixé à la fin de la journée sans doute,
04:55si l'article 3 est examiné aujourd'hui.
04:59On a le sentiment dans les dernières déclarations, les dernières attitudes,
05:03que ce n'est pas le chemin qui va être pris.
05:04C'est-à-dire qu'on a finalement peut-être eu deux séquences.
05:06C'est une première dans laquelle Olivier Faure disait « retenez-moi où je fais un malheur ».
05:10Et puis, on sent que le propos s'adoucit un petit peu
05:12et que finalement, le non-vote ni de la taxe Zuckmann originale,
05:17ni de la taxe Zuckmann remaniée par le Parti socialiste
05:20ne serait pas un casus belli qui conduirait jusqu'à la censure.
05:23La censure, vous y croyez, Rachel Garaval-Carselle ?
05:25Pas vraiment. Non, pas vraiment.
05:28Après, néanmoins, ça n'enlève pas l'idée que la journée d'aujourd'hui est quand même décisive.
05:33Je veux dire, il n'est pas dit.
05:34On entendait hier, dans les couloirs de l'Assemblée,
05:36les macronistes dire que même la taxe Zuckmann à l'AIG,
05:39c'était pire que la taxe Zuckmann première version.
05:42Donc, ils n'ont quand même pas l'air...
05:43C'est l'argument du Rassemblement national pour dire que ça va toucher plus de gens, d'ailleurs.
05:46Et des macronistes aussi.
05:47Donc, ils ne sont pas forcément très enclins au compromis.
05:51Je suis curieuse de savoir ce que va proposer le gouvernement.
05:53On imagine que si le Premier ministre fait le déplacement,
05:55ce n'est quand même pas juste pour répondre gentiment aux amendements des oppositions.
06:01Il y a quelque chose à annoncer ?
06:04Écoutez, hier encore, il n'y avait pas d'information qui filtrait là-dessus.
06:09Mais les socialistes, ils attendent quelque chose.
06:11J'ai du mal à croire qu'ils appuient sur le bouton.
06:13Mais il ne faut peut-être pas trop leur en demander non plus.
06:16Framboisez.
06:16On peut imaginer que si Sébastien Lecornu fait le déplacement à l'Assemblée aujourd'hui,
06:22ce n'est pas uniquement pour serrer des mains.
06:24Et en même temps, quand on regarde ce qui s'est passé ces deux derniers jours,
06:28il y a des messages qui ont été envoyés.
06:30La taxe sur les GAFAM, la surtaxe sur les bénéfices.
06:34Alors, ce sont des messages, j'allais dire modérés,
06:36qui ne vont pas satisfaire la gauche,
06:38mais qui montrent quand même que les macronistes veulent tendre une sorte de main à la gauche sur le thème.
06:44Écoutez, on est quand même capable d'essayer de rééquilibrer la balance.
06:48Le seul problème, c'est qu'à gauche, on considérera que c'est un rééquilibrage encore beaucoup trop light.
06:53Mais est-ce qu'on n'est pas finalement dans une sorte de jeu de rôle ?
06:55C'est peut-être ce que se disent les gens qui nous écoutent, nous regardent aujourd'hui,
06:57puisque chacun essaie de négocier, de récupérer quelque chose par-ci, par-là,
07:02pour au final, brandir des menaces, mais ne pas censurer, ne pas agir.
07:06On peut avoir cette impression-là,
07:08mais le problème, c'est que c'est...
07:09N'oublions pas qu'on joue avec les recettes de la Maison France.
07:13Le budget, c'est à peu près 400 milliards d'euros de recettes et de dépenses.
07:17Un peu plus de dépenses que de recettes, d'ailleurs, malheureusement.
07:19Et donc, les enjeux sont quand même importants.
07:22C'est-à-dire qu'on va voter...
07:23Le budget ne sera pas voté, de toute façon.
07:24Enfin, le vote solennel, il y a peu de chances pour que ça passe et que tout le monde dise bravo.
07:28Mais même si on va sur des ordonnances,
07:32Renaud, comme ça pourrait être l'autre hypothèse,
07:34on raisonne sur la politique économique de la nation pendant les 12 mois qui viennent.
07:38C'est sûr que si les socialistes renoncent à leur arme de la censure,
07:44ils se mettent en position de faiblesse.
07:45Ça, c'est une évidence.
07:46Mais vous dites, on sait déjà que le budget ne va pas passer...
07:49Pardon, mais si le budget passe...
07:50Si la première partie n'est pas approuvée par les députés,
07:53ça veut dire que c'est globalement le Sénat qui va écrire son budget au mieux.
07:57Et que l'Assemblée aura, certes, le dernier mot,
08:00mais en ayant une marge de manœuvre beaucoup plus étroite,
08:03puisqu'en deuxième lecture, en lecture définitive,
08:05on ne peut pas rediscuter de tous les sujets.
08:07Donc là, peut-être qu'à nouveau, la question de la censure se reposera pour les socialistes.
08:12À la fin, la question, elle est toujours la même.
08:14Les socialistes, ils ont réussi à avoir une concession sur les retraites,
08:17mais ils ont, comment dire, donné sa chance à Sébastien Lecornu
08:21sans connaître le prix de cette concession.
08:23Et ils le trouvent dans le budget initial, hors de prix.
08:27La question, c'est de savoir s'ils arrivent à infléchir ce prix-là.
08:30Si le budget de la première partie n'est pas approuvée par l'Assemblée,
08:33a priori, ça, ce sera déjà perdu.
08:35– Rachel, vous qui suivez beaucoup, justement, et de façon assidue,
08:39ce débat à l'Assemblée nationale,
08:40qu'est-ce qui vous a marqué cette semaine sur le budget ?
08:42– Moi, ce qui me marque, c'est qu'il y a un débat qui a lieu quand même.
08:45Les députés reconnaissent qu'il y a quand même un débat de qualité
08:48qui a lieu dans l'hémicycle.
08:49Et ça, c'est quand même un changement par rapport à l'année dernière
08:52et aux deux années précédentes où il n'y avait carrément pas eu de débat.
08:55Par contre, effectivement, comme il n'y a pas de deal,
08:58en tout cas à cette heure, il n'y a pas de deal entre les socialistes
09:01et d'autres groupes pour inclure un package un peu global,
09:08du coup, ça se joue au petit bonheur à la chance,
09:11des votes ici ou là, ce qui fait qu'on a un budget qui,
09:14effectivement, pour l'instant, j'ai du mal à croire que ça change
09:18dans les jours à venir, est parfaitement incohérent.
09:20Le gouvernement a beau jeu de dire que c'est le Parlement qui fait le budget.
09:24Mais ce n'est pas vrai. Dans nos institutions, ce n'est pas vrai.
09:27Les députés, les sénateurs ne peuvent au mieux qu'amender le budget.
09:30Le texte initial du gouvernement, il reste majeur du début jusqu'à la fin.
09:34Et certains, aujourd'hui, appellent à un retour du 49-3.
09:36On est vus.
09:37Oui, ça, comment dire ?
09:38Le 49-3, c'est quand même quelque chose, quand on est parlementaire,
09:42sur lequel on ne peut pas être favorable.
09:44Ce n'est pas possible.
09:45Évidemment que c'est confortable pour les oppositions qui n'ont pas à voter un budget.
09:48Mais à un moment donné, il faut que chacun prenne ses responsabilités.
09:50Franck Boaziz.
09:51Je ne suis que partiellement d'accord avec Rachel,
09:54à la mesure où, comme vous, je trouve que le débat est de qualité.
09:58C'est-à-dire que par rapport à d'autres débats parlementaires,
10:00on est sur des interventions qui sont beaucoup plus courtes et mesurées,
10:05qui sont assez peu politiques et plutôt assez techniques.
10:07C'est-à-dire que les députés, quelles que soient leurs appartenances politiques,
10:12ont des vraies suggestions quand ils proposent des amendements pour modifier ce budget.
10:17et la mise des comptes publics tient plutôt pas trop mal la barre des débats.
10:21Donc, pour ceux qui ont assisté au débat, par exemple sur les retraites,
10:23où c'était beaucoup plus violent, on a donc, en résumé, un débat de qualité.
10:28Et peut-être que ceci fait que, justement, puisqu'il n'y a pas de 49-3,
10:32ce budget qui sera peut-être un budget de compromis si jamais il est voté,
10:35sera un budget sur lequel le Parlement aura véritablement amené sa patte.
10:39D'ailleurs, tout va se jouer, me semble-t-il, quand même sur la commission mixte paritaire,
10:42où là, on va avoir l'ordre de vérité.
10:44Avec député, sénateur, vous faites l'amour, Rachel.
10:46– Oui, je fais l'amour, parce que la vérité, c'est qu'aujourd'hui,
10:50on ne voit pas très bien quand même comment il est voté,
10:52puisque même si les socialistes s'abstenaient, ça ne suffit pas.
10:55Et que tout le socle commun votait pour, ce qui n'a rien d'acquis aujourd'hui,
11:02ça ne suffit pas pour faire adopter cette première partie.
11:04Il faudrait que les socialistes, et c'est un peu leur objectif,
11:07convainquent les écolos et les communistes, au moins en partie, de s'abstenir aussi.
11:10On n'en prend vraiment pas du tout le chemin.
11:13– Ça veut dire que les discussions vont prendre du temps, encore et encore du temps ?
11:17– Vous le voyez voté, parce qu'il y a un délai quand même.
11:19– Il y a un délai, évidemment, mais est-ce qu'on va réussir à le tenir, ce délai ?
11:22– Alors, normalement, il y avait un vote prévu mardi,
11:25ça a priori, je pense que tout le monde a oublié.
11:27Mais ce n'est pas le délai constitutionnel, mardi.
11:31Juste, on commence l'examen en hémicycle de la première partie du PLFSS,
11:35le projet de loi de financement de la Sécurité sociale,
11:38et on a encore du temps après pour reprendre la première partie du PLF,
11:42mais voilà, ça retarde encore tout ça.
11:44– Et on parlera de la réforme des retraites, pour le coup, Franck ?
11:46– Il y a un élément, d'ailleurs, qu'on a un peu négligé,
11:49c'est qu'on s'est beaucoup focalisé sur cette question de la taxe Zucmane
11:52et du vote du budget, mais derrière, il y a ce qu'on appelle dans le jargon infâme
11:56PLFSS, projet de loi de financement de la Sécurité sociale, c'est affreux.
12:00Et là, ça risque de frotter beaucoup plus.
12:03Il y a des mesures particulièrement irritantes sur les franchises médicales,
12:07sur les arrêts de travail, sur les affections de longue durée,
12:10et donc finalement, on a oublié que le plus dur est peut-être à venir en matière.
12:14– Effectivement, on suivra ça dès la semaine prochaine, justement.
12:17Merci beaucoup, Franck Boisis.
12:18Vous restez avec nous, Rachel Garaval-Carcel.
12:20Dans un instant, on va parler d'un texte porté hier par le Rassemblement national
12:23et qui a été voté, justement, par les députés.
12:26Ça fait débat, évidemment.
12:27On en parle après le fil info à 9h18 avec Manon Lombard-Brunel.
12:31Le rejet d'un impôt planché sur les ultra-riches serait incompréhensible.
12:35Voilà ce que dit ce matin sur France Info l'économiste Gabriel Zucmane.
12:39Sa mesure de taxation des patrimoines les plus élevés est examinée aujourd'hui
12:42à l'Assemblée nationale dans le cadre du projet de budget.
12:45Elle n'a quasiment aucune chance d'être adoptée la droite et contre.
12:48Le RN et le Bloc central ne la voteront pas non plus.
12:51Entre 2 et 4 ans de prison requis hier contre 4 Bulgares,
12:54ils sont jugés devant le tribunal correctionnel de Paris,
12:57soupçonnés d'avoir tagué des mains rouges sur le mémorial de la Shoah.
13:00C'était en mai 2024.
13:02Mélissa continue sa course folle dans les Bermudes.
13:05Des rafales de vent jusqu'à 165 km heure sont attendues aujourd'hui sur place.
13:09Cet ouragan, désormais rétrogradé en catégorie 1,
13:12a déjà fait des dégâts monstres à Cuba et en Jamaïque.
13:14Ce matin, un premier bilan humain a fait état d'au moins 19 morts sur cette île des Caraïbes.
13:20Et puis l'enseigne avait été placée en redressement judiciaire cet été.
13:23Deux sociétés proposent désormais de reprendre les magasins clairs en France.
13:27Un peu plus de la moitié des 830 employés de cette marque de bijoux fantaisie pourraient être repris.
13:35France Info
13:36Les informés
13:39Benjamin Fontaine
13:41Renaud Blanc
13:42Les informés, deuxième partie avec Rachel Gara, Valcarcel, journaliste politique,
13:48autrice de la newsletter Bloc et Parti,
13:50et Franck Boisise, journaliste au service Économie de Libération.
13:53Renaud Blanc.
13:53Renaud, hier, pour la première fois à l'Assemblée nationale,
13:57un texte porté par le RN a été approuvé par les députés.
14:00Un texte qui dénonce les accords franco-algériens de 68,
14:02accord qui facilite l'entrée des Algériens en France.
14:05Une partie de la droite a voté, comme le Rassemblement national, c'est un vrai coup de tonnerre.
14:09Oui, le texte présenté par le parti de Marine Le Pen a recueilli 185 voix,
14:13donc 185 voix pour, 184 voix contre.
14:17Ça s'est joué donc à une seule voix, si bien sûr le RN et ses alliés de l'UDR ont voté pour.
14:20Ils ont reçu le soutien de 26 députés LR, de 17 députés.
14:25Horizon, la gauche a crié au scandale, a pointé du doigt la droite, l'extrême droite,
14:29mais aussi les centristes, très peu nombreux dans l'hémicycle, 30 sur 90,
14:32avec notamment l'absence remarquée de Gabriel Attal,
14:35qui participait à un forum dédié à la transformation durable du tourisme.
14:40La voix qui a manqué, c'est celle de l'ancien Premier ministre.
14:43C'est ce que dit en tout cas la gauche.
14:44Écoutez, Cyrielle Châtelain, présidente du groupe écologiste à l'Assemblée,
14:48très, très remontée.
14:50Alors moi, je lance un avis de recherche.
14:52Où est Gabriel Attal ?
14:53L'absence des macronistes a donné une victoire au Rassemblement national.
14:57Ce qu'on vient de vivre est insupportable.
15:00Leur absence est absolument minable.
15:03Et Gabriel Attal, qui se planque en n'étant pas là,
15:06qui ne dit jamais un mot dans l'hémicycle, en fait, à un moment, ça suffit.
15:09Alors Benjamin, il faut tout de même remarquer qu'il a manqué aussi pas mal de voix à gauche
15:12pour contrer le RN.
15:13Petit calcul, 16 voix socialistes, 6 voix écologistes, 20 voix du côté de la France insoumise.
15:20Sans parler des communistes, ça fait du monde.
15:22Il n'empêche, ça fait débat.
15:25Et à noter, et c'est important, que Sébastien Lecornu s'est prononcé
15:29pour une renégociation des accords de 1968.
15:33La décision appartient au chef de l'État, on le rappelle.
15:35Alors avant de parler des positions de chacune et chacun,
15:37Rachel, est-ce qu'on peut parler de vote historique pour vous ?
15:39C'est un vote historique.
15:40Alors il faut souligner que c'est un vote symbolique,
15:44puisque c'est une résolution, c'est pas une proposition de loi.
15:48Ça n'a rien d'engageant.
15:49C'est comme quand un conseil municipal vote un vœu.
15:52Mais en politique, les symboles, c'est important.
15:56Et on aurait évidemment parlé d'échec
15:58si Marine Le Pen n'avait pas réussi à faire passer cette proposition
16:01sur un sujet symptomatique de l'extrême droite,
16:06évidemment, non seulement l'immigration, mais en plus l'Algérie.
16:09Donc oui, c'est un vote historique.
16:12Marine Le Pen en a bien profité hier, celle des 4 colonnes,
16:15en disant que ce n'était pas un tournant, mais que c'était une marche supplémentaire.
16:20Évidemment, elle a beau jeu de le faire.
16:22Elle a été surprise d'ailleurs par le résultat du vote, Marine Le Pen.
16:25Oui, et puis je reviendrai à ce que vous avez dit.
16:27C'est vrai qu'il n'y avait pas 100% de présence sur les bancs de la gauche,
16:30mais il n'y avait qu'un tiers de présence sur les bancs Renaissance et Modem.
16:33Il manquait 80 députés, c'est autre chose.
16:36Une digue à cédé, Franck Boisiz, hier ?
16:38Symboliquement, comme ça vient d'être dit, effectivement, une digue à cédé.
16:42Mais il était question de la vie de recherche qui a été lancée pour Gabriel Attal.
16:46Il faut peut-être en relancer un autre, je ne sais pas, sur Edouard Philippe,
16:48parce qu'on n'a pas beaucoup entendu, alors que la moitié des députés de son parti
16:53ont voté en fin de ce texte, ce qui est assez surprenant.
16:58Pour ce qui est de l'assentéisme, ce qui est troublant,
16:59c'est que tous les parlementaires savaient qu'hier était ce qu'on appelle
17:03une niche parlementaire pour le Rassemblement National.
17:05Donc qu'ils allaient, que ce parti allait proposer un texte.
17:09Que le nombre minima de députés n'ait pas été sur les bancs pour voter
17:14est quand même assez étonnant.
17:16Après, je pense qu'il faut s'attacher aussi à la réaction de Sébastien Lecornu
17:19quand il dit finalement que cette convention mérite d'être réexaminée.
17:24On en est presque à se demander si ce n'est pas un certain Bruno Retailleau
17:27qui lui a écrit ces éléments de langage.
17:28– Rachel ?
17:29– Oui, moi je trouve que c'est très très fort ce qu'a dit Sébastien Lecornu hier soir.
17:32Parce que, évidemment, il a interrogé en réaction de ce qui s'est passé le matin,
17:37mais il semble donner le point au Rassemblement National.
17:40Il y a un an et demi, les communistes, dans de leur niche parlementaire,
17:45avaient fait voter une résolution sur l'abrogation de la réforme de retraite.
17:48Elle était passée.
17:49On n'avait pas entendu le gouvernement à cette époque dire
17:51que peut-être qu'on pourrait y réfléchir.
17:53Donc c'est quand même symbolique.
17:54– Ça veut dire quoi ?
17:55– Je trouve qu'en fait, dans la séquence que l'on vit,
17:59je rajoute à ça par exemple le retour de députés RN dans le bureau de l'Assemblée nationale
18:04au début du mois d'octobre.
18:05En fait, quand vous partez de l'idée qu'au fond,
18:08ce sont des députés comme les autres et qu'ils doivent avoir les mêmes places que les autres,
18:12vous finissez toujours par arriver au fait que leurs idées sont des idées comme les autres
18:16et vous pouvez bien les voter aussi.
18:18et c'est ce qui s'est passé hier.
18:20Je remarque que l'année dernière,
18:21c'est toujours la stratégie du RN de pousser dans ces niches des propositions
18:27qui sont soutenues par d'autres parties.
18:30L'année dernière, c'était la réforme de retraite, c'était l'abrogation de la réforme.
18:33– On crée une sorte de malaise un peu partout.
18:34– On crée une sorte de malaise.
18:36Et la gauche avait tenu en disant non, il est hors de question,
18:38même si c'est ce qu'on veut aussi,
18:40que l'on vote ce projet de loi, cette proposition de loi du Rassemblement national.
18:43Je remarque que ce réflexe-là, il n'existe pas ailleurs qu'à gauche.
18:47– Franck Boaziz.
18:48– Deux effets collatéraux peut-être auxquels il faut penser quand même dans cette résolution,
18:52même si elle n'est que symbolique.
18:53La première, c'est qu'il faut constater qu'en ce moment,
18:55les relations entre la France et l'Algérie sont loin d'être idylliques
18:58et qu'en coulisses, les services de renseignement français et algériens,
19:03en principe, sont censés coopérer beaucoup contre le terrorisme
19:05et que cet élément-là risque de rendre cette coopération beaucoup plus difficile.
19:10Et puis le deuxième point, c'est qu'il y a un journaliste et un intellectuel français
19:14qui sont détenus en Algérie en ce moment
19:16et que ça risque de faciliter leur situation.
19:20– Parce qu'effectivement, Renaud, dès qu'on parle des accords franco-algériens,
19:23de l'Algérie en général, c'est inflammable.
19:25– Oui, c'est inflammable, j'allais dire, presque depuis 1830.
19:27Alors j'exagère un peu, mais pas loin.
19:29Franck le rappelait, effectivement, on a quand même un écrivain en prison,
19:33un journaliste en prison.
19:35Et on se souvient des déclarations, vous citiez Bruno Retailleau,
19:37des déclarations de Bruno Retailleau lorsqu'il était ministre de l'Intérieur
19:40pour aller véritablement à un bras de fer.
19:42On se souvient également des déclarations de Gabriel Attal en janvier dernier,
19:47dénonçant ces accords de 68.
19:50Renégociation, attention, pour Attal, pas abrogation.
19:53– Justement, on va surveiller désormais la réaction d'Alger, Franck,
19:57c'est ce que vous disiez.
19:57Il va falloir regarder comment du côté de l'Algérie, on réagit face à ce vote.
20:02– On imagine que ça ne va pas être avec des fleurs,
20:03c'est-à-dire qu'il y a une tension…
20:07– C'est rarement avec les fleurs, en ce moment.
20:08– Non, mais là, on a l'impression qu'à chaque étape,
20:11les relations se tendent un petit plus.
20:13Il faut aussi regarder la dimension économique
20:15où la France a un peu réorienté ses achats d'énergie en matière de gaz
20:19plutôt vers le Qatar que vers l'Algérie.
20:22Donc, si on met bout à bout tous ces éléments-là,
20:25on se rend compte que la relation franco-algérienne
20:27va en se dégradant crescendo.
20:29– Rachel Garavel-Karcel, est-ce que, justement,
20:32ça va compliquer un peu plus les relations diplomatiques, selon vous ?
20:35– C'est probable, mais chaque événement est souvent aussi pris
20:39comme un prétexte par le régime algérien.
20:42Et d'ailleurs, on dit que ça s'est progressivement aggravé.
20:45Mais il y a eu aussi des moments de relative détente,
20:48les derniers mois, qui ont finalement été disparus.
20:51À un moment donné, on a espéré une libération de Boilem Sansal
20:54qui n'est pas arrivée, qui n'est pas venue.
20:57– Elle n'est pas venue, ça fait quand même un certain temps qu'il est dans.
20:58– Il y aura d'ailleurs un mouvement de grâce dans le week-end attendu,
21:02donc il faudra surveiller.
21:03– Et comment dire, mais il faut venir aussi au fond de cet accord-là.
21:09On dit qu'il est beaucoup plus favorable pour les Algériens que pour les autres.
21:12Ça n'est en réalité qu'en partie vrai,
21:14puisqu'il ne profite pas de choses que peuvent profiter d'autres pays africains.
21:19Et puis aussi, je crois qu'on ne peut pas tout à fait faire abstraction,
21:22qu'il y a une relation particulière entre la France et l'Algérie,
21:25qu'effectivement, c'est quelque chose qui est exploité par le régime algérien,
21:29mais force est de constater que c'est aussi exploité
21:31par une partie des forces politiques françaises aussi.
21:34– Qui aura le dernier mot si on renégocie ces accords, Franck Boisys ?
21:36Le chef de l'État ?
21:37– Le chef de l'État, puisque institutionnellement,
21:39c'est lui qui a le final cut en la matière.
21:40– Merci beaucoup pour cette précision.
21:42Franck Boisys, journaliste économie à Libération.
21:47Libération qui justement met à la une ce vote d'hier à l'Assemblée nationale
21:51dont on vient de parler.
21:52Merci Rachel Gara, Valcarcel, je rappelle votre newsletter,
21:55bloc et parti.
21:56Merci Renaud, très bonne journée.
21:58Les informés reviennent ce soir à 20h avec Augustin Arribé.
22:01Vous retrouvez cette émission en intégralité sur franceinfo.fr.
22:05Très bonne journée, l'info continue sur France Info.
22:06– Sous-titrage Société Radio-Canada –
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