- il y a 11 heures
Regardez « On refait le monde » avec Hortense Crépin, journaliste spécialiste de l'Éducation à RTL, Stéphane Bonnéry, professeur en sciences de l'éducation, Laurent Barthélémy, vous êtes président de la branche saisonnier à l'UMIH, Claire Leconte, spécialiste des rythmes biologiques des enfants et adolescents, Sami, citoyen membre de la convention
Regardez On refait le monde avec Anne-Sophie Lapix du 24 novembre 2025.
Regardez On refait le monde avec Anne-Sophie Lapix du 24 novembre 2025.
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00:00Jusqu'à 20h, on refait le monde sur RTL avec Anne-Sophie Lapix.
00:07Nos enfants travaillent trop et sont tout le temps en vacances.
00:11C'est à ce paradoxe que se sont attaqués les 130 français tirés au sort pour la convention citoyenne.
00:16Et ils n'y vont pas de main morte, ils préconisent une semaine de 5 jours au lieu de 4,
00:21des cours de 45 minutes au lieu d'une heure dans le secondaire,
00:25des cours qui débuteraient à 9h au lieu de 8h30 et finiraient à 15h30 au lieu de 16h30.
00:31Deux zones de vacances au lieu de 3.
00:33Bref, une petite révolution pour le bien de nos enfants.
00:37A-t-elle une chance d'être appliquée cette révolution ?
00:40On en débat avec nos invités.
00:42Hortense Crépin, notre journaliste spécialiste de l'éducation sur RTL, bonsoir.
00:46Bonsoir Anne-Sophie, bonsoir à tous.
00:47Stéphane Monnery, professeur en sciences de l'éducation,
00:50qui a signé une tribune dans l'humanité
00:52où il s'insurge contre la diminution des heures d'enseignement défendues par la convention citoyenne.
00:57Bonsoir Anne-Sophie.
00:59Et puis Samy, vous êtes l'un des 133 membres de la convention citoyenne sur les temps de l'enfant.
01:04Bonsoir.
01:06Bonsoir Sophie.
01:06Voilà, vous êtes encore au téléphone, mais je ne désespère pas devoir arriver dans notre studio.
01:12Hortense, d'abord, pourquoi a-t-on lancé cette convention citoyenne ?
01:17Pourquoi c'est un sujet, un débat récurrent ?
01:20Déjà, tout le monde a un avis là-dessus.
01:22C'est en général le cas pour tout sujet qui a trait à l'éducation,
01:25parce que tout le monde a ou connaît des enfants.
01:28C'est aussi un sujet sur lequel Emmanuel Macron est assez régulièrement revenu.
01:32On l'a vu quelques fois lors de déplacements être interpellé par des jeunes
01:35sur la question des vacances, sur la question de la durée des cours,
01:40sur la question aussi des écrans, du numérique.
01:42On sait que c'est l'un des chevals de bataille du président, son cheval de bataille sur ses écrans.
01:48Et donc, il y a eu une lettre de saisine qui est arrivée il y a quelques mois de la part de François Bayrou.
01:54Alors, encore Premier ministre, je vous cite quelques extraits.
01:56Une lettre adressée donc au CESE, le Conseil économique, social et environnemental,
02:01qui a donc dû organiser cette grande convention citoyenne,
02:05puisque François Bayrou expliquait qu'il y a une inadéquation entre les rythmes biologiques des enfants,
02:10l'organisation actuelle du système éducatif.
02:13Donc, il faut répondre à cette question clé.
02:15Comment mieux structurer les différents temps de la vie quotidienne des enfants
02:18pour qu'ils soient plus favorables à leurs apprentissages, à leur développement et à leur santé ?
02:24D'où donc cette convention citoyenne, qui était la troisième sur ce modèle.
02:28Donc, après, la convention citoyenne sur le climat et sur la fin de vie.
02:32Alors, l'idée, c'est de demander à des citoyens d'user de leur bon sens, en fait.
02:36130 citoyens qui ont été tirés au sort, donc avec des profils très variés.
02:41Ils viennent de régions différentes, ils ont des âges différents, des professions différentes.
02:44Et ils ont dû plancher à plusieurs reprises pendant plusieurs week-ends depuis le mois de juin.
02:49Ils se retrouvaient à chaque fois pendant trois jours, vendredi, samedi et dimanche, avec des ateliers.
02:53Ils ont discuté, ils ont réfléchi.
02:56Et puis, ils ont accouché de ce rapport, ce week-end, qui a été voté ce dimanche,
03:01avec différentes propositions que vous avez listées.
03:04Samy, vous êtes l'un des 133 membres de la convention.
03:08Est-ce que vous avez des enfants ? Est-ce que vous étiez concerné par le sujet ?
03:12Absolument. Je suis papa d'une lycéenne de 17 ans.
03:16Je suis moi-même enseignant.
03:17Donc, c'est en tant que père de famille, en tant que citoyen, en tant qu'enseignant,
03:21connaissant bien le terrain et que j'ai participé à cette convention citoyenne,
03:26il est à noter qu'au départ, le sujet sur lequel on nous attendait, c'était la question des vacances.
03:31Ce qu'a dit votre interlocutrice juste avant, c'est que c'est nous, par notre démarche,
03:40qui avons élargi la question en intégrant les différents temps de l'enfant.
03:47On a pensé à l'enfant de manière holistique, alors qu'au départ, on pensait avant tout à l'élève.
03:52Nous, on a pensé à l'articulation de ces différents temps, le temps scolaire, le temps extrascolaire, le temps hors scolaire.
03:58Et les citoyens, par l'intelligence collective, par l'expérience du terrain,
04:02ils ont fait remonter leur expertise du quotidien.
04:05Il y avait parmi eux des enseignants, il y avait des soignants, il y avait des éducateurs, des éducatrices,
04:10il y avait des AESH, il y avait un petit peu tous les profits de la société civile qui étaient représentés.
04:16Par conséquent, des gens qui connaissent bien la vie des enfants, qui sont eux-mêmes parents.
04:21Je dis ça parce qu'on nous reproche le péché d'inexpériences, de méconnaissance du terrain,
04:28de méconnaissance des réalités locales.
04:30Et bien justement, tous ces gens-là étaient vraiment ancrés dans leur pratique locale du quotidien.
04:36Alors, le rapport préconise notamment une semaine de cinq jours plus tôt que quatre.
04:42Avant de demander une réaction à Stéphane Bollery, je vous propose d'entendre l'avis des enfants,
04:49d'enfants que vous avez interrogés, Hortense.
04:52Si on te proposait d'aller travailler le mercredi, mais par contre de finir plus tôt l'école, qu'est-ce que tu me dirais ?
05:01Non.
05:01Pourquoi ?
05:02Parce que je préfère rester tranquille le mercredi.
05:05Non, il n'y a pas trop envie.
05:07Pourquoi ?
05:07J'ai envie d'avoir un peu de repos le mercredi.
05:10Non, moi je préférerais plutôt comme c'est maintenant là.
05:14Stéphane Bollery, est-ce que vous partagez l'avis de ces enfants ?
05:18Alors, en tant que chercheur, je n'ai pas à juger ce qu'ils disent.
05:22Par contre, si on peut revenir sur ces propos, c'est aussi pour se dire quelles questions n'ont pas été posées à la Convention citoyenne
05:30et à côté de quoi elle est passée.
05:33On va y venir si vous l'avez bien, mais on va d'abord peut-être voir les mesures qu'elles proposent.
05:36Et puis après, sur les cinq jours plutôt que quatre.
05:39Alors, ça pourrait être une excellente idée, ou la pire, ça dépend ce qu'on en fait.
05:43En fait, ça aurait pu être une excellente idée si elle avait été articulée aux vraies questions.
05:47C'est-à-dire comment on regagne du temps scolaire dont les élèves français ont été privés
05:51puisqu'on a perdu deux ans et demi de scolarité depuis 20 ans.
05:55Comment ça, deux ans et demi de scolarité depuis 20 ans ?
05:58Qu'est-ce que vous en entendez ?
05:58Alors, le ministre d'Arcos a supprimé les samedis matins sur toute l'école primaire.
06:02L'équivalent horaire, c'est un an d'école.
06:05Depuis 98, en 98, c'est le chiffre le plus lointain que j'ai trouvé.
06:11On avait 33% d'enfants de l'âge de deux ans scolarisés.
06:15On est en dessous de 9% aujourd'hui.
06:17Oui, parce qu'aujourd'hui, on ne prend pas tous les enfants de l'âge de deux ans.
06:20Surtout en ZEP.
06:21Surtout dans les zones populaires.
06:22Donc, ça veut dire que les élèves populaires ont perdu deux ans de scolarité.
06:25Et c'est dans leurs établissements que les profs sont le moins remplacés, équivalent d'un an.
06:29On en est presque à trois.
06:30Et au collège, la réforme Valo-Belkacem a supprimé la moitié d'une année scolaire en volume horaire
06:35sur les quatre ans du collège.
06:36Donc, la moitié d'une année de cours.
06:38C'était quoi exactement ? C'était des cours allégés ?
06:41Non, c'est qu'on a remplacé des enseignements par des contenus incertains, soutien en classe entière.
06:47Personne ne sait bien ce que c'est.
06:48Soutien scolaire.
06:48Voilà.
06:48Donc, les élèves ont perdu des heures considérables d'enseignement.
06:53Et là, la Convention citoyenne propose non pas de regagner du temps, mais de répartir le temps qui reste autrement.
07:00Et dans le temps qui reste, de ne faire enseignement au centrique que le matin, si j'ai bien compris, ce qu'ils proposent.
07:05Parce que l'après-midi, ce sont des activités.
07:06Alors, on va demander à Samy si c'est bien ça.
07:08Si on a bien compris ce que propose la Convention citoyenne.
07:11Alors, je partage une partie de ce que dit M. Bonnerie au début, mais en revanche, ce n'est pas du tout ça.
07:20Puisqu'il y a plusieurs propositions qui portent sur une refonte des apprentissages en généralisation plutôt de ce qui se fait de manière intéressante.
07:31Notamment les pédagogies de projet, les pédagogies collaboratives, les pédagogies du détour.
07:36Et nous, ce que l'on propose, c'est de travailler sur des démarches dites expérimentales l'après-midi en travaillant, par exemple, de manière interdisciplinaire.
07:45Je vais prendre un exemple dans des établissements classés REP ou REP+.
07:52Donc, c'est les quartiers un peu difficiles, en fait.
07:56Dans les quartiers politiques de la ville, où les équipes ont beaucoup de latitude pour expérimenter des démarches pédagogiques innovantes.
08:02On a pu voir, et j'ai pu le constater par moi-même, que l'après-midi, on travaillait sur des projets interdisciplinaires
08:10et qui pouvaient donc rassembler plusieurs enseignants.
08:14Par exemple, à la réalisation d'un documentaire avec le professeur de français, avec le professeur de musique.
08:20Donc, très souvent, on dit qu'il va y avoir un appauvrissement de l'enseignement.
08:25Pas du tout.
08:26On va créer du sens dans les enseignements en rapprochant justement différentes disciplines.
08:31Stéphane Bonnery, j'ai entendu votre réaction.
08:35On a souvent entendu qu'il fallait maîtriser des savoirs essentiels avant d'aller peut-être tenter des expériences.
08:44Ça a été le discours de beaucoup de ministres d'éducation nationale.
08:48Est-ce que vous êtes dans cette partie-là ?
08:51Pas vraiment.
08:52Mais disons que ce que dit Samy, si je m'en retourne le prénom...
08:56Oui, c'est bien.
08:56Bon, ok, chacun a son expérience.
08:59Mais les recherches, et moi c'est ma spécialité, l'enseignement disciplinaire, l'enseignement interdisciplinaire,
09:04c'est que l'interdisciplinaire peut avoir de l'intérêt, moi je ne suis pas contre, à condition qu'on ait du disciplinaire.
09:09Mais là, on propose de supprimer du disciplinaire et dire à la place.
09:13Donc, si on ne maîtrise pas les bases disciplinaires, comment peut-on articuler les disciplines ?
09:17Il y a des recherches qui ont été faites sur les expérimentations des TPE,
09:20travaux personnels encadrés au lycée, à l'époque de quelques ministres en arrière, parce que ça va très vite.
09:25Donc, c'était un accroissement des inégalités sociales d'apprentissage,
09:30parce que les élèves venant de familles très diplômées comprenaient qu'en réalité,
09:34derrière l'aspect thématique, il fallait mobiliser des savoirs d'histoire, d'anglais, de disciplines,
09:40et les autres étaient dans une approche thématique, comme s'ils commentaient un peu l'actualité entre copains.
09:45Ils n'étaient pas dans l'apprentissage.
09:47Et donc, ça a l'air séduisant, mais ça ne peut l'être qu'à condition qu'il y ait des contenus de savoir.
09:53Et ça, pour l'instant, les recherches montrent que c'est un échec.
09:56Hortense Crépin, on comprend que la journée serait réorganisée.
10:00Il est question d'avoir la théorie le matin et la pratique, c'est ça ?
10:05En gros, oui, c'est à peu près ça.
10:07Le matin, on estime que c'est le moment où les enfants sont le plus concentrés pour avoir ce qui est, entre guillemets, théorique,
10:13donc les maths, le français, etc.
10:15Donc, faire ça le matin et l'après-midi, avoir des enseignements plus pratiques
10:20qui pourraient un peu lier ce que vous avez pu apprendre le matin ou les jours précédents.
10:25À quoi ça peut ressembler ?
10:26Et alors, ça peut ressembler, effectivement, à des travaux interdisciplinaires ou, par exemple, travailler sur, je prends l'exemple, je ne sais pas, d'un potager.
10:37Si vous souhaitez quelque chose en lien avec un potager, vous pouvez faire des cours de sciences et vie de la terre et puis, en même temps, en géographie, travailler sur certaines choses.
10:44Ça implique aussi que les enseignants travaillent de concert sur différents projets qu'il faut aussi monter.
10:50Ça peut prendre du temps. Et autre chose qui est quand même quelque chose qui avait été soumis, puisque la Convention citoyenne, ce sont 130 adultes.
10:56Il y a aussi eu 20 enfants qui, eux, étaient volontaires, 20 enfants de 12 à 17 ans, qui avaient rendu, avant les adultes, leur rapport.
11:04Et les adultes ont repris une proposition qui est plutôt intelligente et intéressante des enfants, de dire, nous, on aimerait aussi apprendre la vie d'adulte,
11:13parce que parfois, on arrive dans l'enseignement supérieur, on se retrouve un peu désemparé, on ne sait pas, par exemple, comment faire des repas équilibrés,
11:18on ne sait pas s'inscrire sur une liste électorale, on ne sait pas faire de la couture, on ne sait pas faire du bricolage.
11:23Et ça, c'est une mesure qui a été reprise dans la Convention citoyenne adulte, de dire, il faut aussi qu'on ait un peu d'apprentissage, entre guillemets, de la vie citoyenne.
11:31Ça, ça fera aussi partie de ce qui se fait l'après-midi. Et puis ensuite, à 15h30, c'est une heure à peu près fixée et sur laquelle la Convention citoyenne fait consensus,
11:41c'est de dire, ensuite, on passe à les activités sportives, les activités artistiques, culturelles.
11:47Samy, j'évoquais les horaires, 9h le matin, 15h30 l'après-midi, donc là, on perd 1h30, puisque aujourd'hui, c'est 8h30 et 16h30, et des cours de 45 minutes, c'est ça ?
11:59Alors, on parle du second degré.
12:02D'accord.
12:03On parle du second degré pour les horaires à partir de 9h.
12:07Sur la recommandation de plusieurs experts, dont Grégoire Borst, psychologue du développement, qui, lui, stipule que le pic d'attention pour les adolescents serait optimal,
12:21avec des cours qui commenceraient à 9h ou à partir de 9h30, ce qui, au passage, se fait déjà dans beaucoup d'établissements,
12:28non pas de commencer tous les jours, mais de commencer un jour, deux jours ou trois jours par semaine, au collège ou au lycée.
12:34Il est fréquent. Je peux vous parler de l'emploi du temps de certains de mes élèves, dont beaucoup ont deux jours ou trois jours dans la semaine qui correspondent à ce cas de figure.
12:44Donc, ça, c'est la première chose.
12:45Oui. On va continuer de parler des propositions de la convention, puis on va évoquer le sujet des vacances, qui a été traité sans consensus.
12:55Ce sera après le rappel des titres de Alban Le Prince.
12:57Jusqu'à 20h, Anne-Sophie Lapix refait le monde sur RTL.
13:06RTL.
13:07Il est 19h30.
13:10Anne-Sophie Lapix.
13:11On refait le monde sur RTL.
13:13Le rappel des titres de l'actualité de ce lundi avec Alban Le Prince.
13:15Prudence, six départements sont toujours en vigilance orange ce soir.
13:20La Savoie, la Haute-Savoie, Lins et l'Isère.
13:22Pour plus inondations, le Doubs et le Jura pour des risques de crues.
13:25Un militaire tué, quatre autres blessés, dont deux en urgence absolue, selon la préfecture de l'Aude.
13:31Ils revenaient d'une mission d'entraînement au tir lorsqu'ils ont été victimes d'un accident de la route dont on ne connaît pas encore les circonstances.
13:38La contre-proposition européenne au plan américain pour l'Ukraine ne convient pas à la Russie.
13:43C'est ce qu'affirme Moscou ce soir.
13:45La France et l'Europe peuvent-elles s'imposer dans les négociations de paix ?
13:49Quelles sont les menaces qui pèsent sur la France ?
13:51Invité, événement, demain matin sur RTL.
13:54Emmanuel Macron est l'invité de RTL Matin au micro de Thomas Desprez.
13:57Rendez-vous à 7h35.
13:59Et puis, monument du reggae, le chanteur jamaïcain Jimmy Cliff est décédé aujourd'hui à l'âge de 81 ans d'une pneumonie.
14:06A cette occasion, bonus track spécial ce soir sur RTL avec Eric Jean-Jean.
14:09C'est à partir de 21h.
14:11Merci Alban, on vous retrouve à 20h tout à l'heure.
14:14Anne-Sophie Lapix, on refait le monde jusqu'à 20h sur RTL.
14:19Les vacances, c'est sacré. Nous sommes le pays qui libère le plus longtemps ses enfants en été.
14:24Ils ne s'en plaignent pas forcément.
14:25Le monde du tourisme non plus.
14:27Mais l'été peut parfois être l'occasion d'un décrochage.
14:30Alors, faut-il les réduire ces vacances ?
14:32La Convention citoyenne n'a pas tranché.
14:34C'est dire si le sujet est sensible.
14:36On en débat avec nos invités.
14:38Hortense Crépin, notre journaliste spécialiste de l'éducation à RTL.
14:41Stéphane Bonnery, professeur en sciences de l'éducation.
14:44Et Samy, l'un des citoyens de la Convention citoyenne sur les temps de l'enfant.
14:49Alors, les vacances, stop ou encore.
14:53Vous n'avez pas trouvé de consensus, Samy ?
14:55Alors, je vais nuancer quand même le propos.
14:57Il y a eu un vote pour le maintien des vacances.
15:02Contrairement à ce qu'on a dit, il a été écrit, dit, qu'il y a eu une très courte majorité.
15:08En fait, nous avons voté pour valider une proposition aux deux tiers.
15:12Ah, c'est pas si mal.
15:13Nous avons eu plus de 66% en faveur des vacances.
15:15C'est vrai, par rapport aux deux tiers, très légèrement au-dessus des 66%.
15:19En faveur du statu quo, en fait.
15:21En faveur des vacances actuelles.
15:22Oui, tout à fait.
15:23Alors, pour quelles raisons ?
15:24Déjà, premièrement, ce n'était pas le seul sujet.
15:27On a voulu...
15:29Déjà, on a pensé que, par rapport au changement climatique,
15:33on a vu, nous, l'été dernier,
15:35que ce soit les familles, que ce soit les enfants, que ce soit les enseignants,
15:39ça a été extrêmement dur.
15:40Ça a été extrêmement difficile.
15:41Les canicules.
15:42On a eu des situations qui, à certains endroits, ont été dramatiques.
15:47On a des bâtiments qui ne sont plus adaptés aujourd'hui.
15:50Ou pas encore.
15:51Pas encore.
15:52Et c'est justement pour ça que, dans nos propositions, nous avons un volet qui concerne le bâtimentaire.
15:58Je reviens sur les vacances.
15:59Il y a la question climatique.
16:02Et puis, il y a un deuxième aspect.
16:04C'est que, par rapport aux vacances d'été, notamment, ou même par rapport aux autres vacances,
16:08il est important de signaler que, dans ces travaux,
16:12on a beaucoup parlé des acteurs qui sont dans l'école, bien sûr,
16:16mais aussi autour de l'école, mais qui sont des acteurs éducatifs à part entière.
16:19Je pense au monde de l'animation.
16:21Je pense au monde associatif.
16:22Tout ce qui tourne autour de l'éducation populaire.
16:25Et c'est une façon d'apprendre autrement.
16:27Le monde de l'éducation populaire, on avait des représentants, par exemple, des Franca,
16:31qui étaient avec nous, qui étaient des membres de la Convention citoyenne.
16:37Des Franca ?
16:37Les Franca, une association d'éducation populaire.
16:42Les Franca, camarades, les Franca.
16:46Ce mouvement d'éducation populaire,
16:49ce n'est pas à démontrer historiquement, parce que c'est établi.
16:52Il a toujours joué un rôle important dans l'éducation.
16:55Aujourd'hui, il s'agit de lui redonner une place dans les apprentissages.
17:01Il ne va pas remplacer l'école, pas du tout.
17:03Mais, par exemple, on a parlé de la journée qui s'achèverait à 15h30.
17:08Pas du tout.
17:08Le monde associatif, le monde culturel, le monde sportif
17:12pourrait prendre, pas le relais, mais travaillerait avec l'école.
17:17Il ne s'agit pas du tout de réduire les apprentissages.
17:20Parce qu'il y aura réduction des vacances,
17:22maintien des vacances, et réduction de la journée.
17:26Hortense Crépin, pourquoi il était question de réduire ces vacances scolaires ?
17:30Je crois que la France, c'est le pays qui a le plus de semaines de vacances en Europe ?
17:34Alors, ce n'est pas celui de mémoire.
17:36Il faut juste que je vous retrouve ça dans quelques secondes, je vais vous le dire.
17:39Mais non, maintenant, on n'est pas le pays avec le plus de vacances.
17:43On en a beaucoup.
17:45Alors, on dit souvent, il faut réduire les vacances d'été.
17:47En soi, ce ne sont pas nos vacances d'été qui nous mettent dans le rouge, entre guillemets.
17:50Ce sont nos petites vacances.
17:51Donc, Toussaint, Noël, etc.
17:53Parce qu'à chaque fois, on a deux semaines.
17:55C'est ça qu'il y a une époque, il n'y en avait qu'une.
17:57Voilà, exactement.
17:57Moi, j'ai connu, même personnellement...
17:59Même vous !
18:00C'est dire.
18:01Mais donc, oui, ce sont nos petites vacances qui nous mettent, entre guillemets, dans le rouge.
18:05Et donc, la question, c'était...
18:07Parce qu'on fait partie des pays qui ont le...
18:10On est l'un des pays qui a le plus d'heures de cours en primaire.
18:14On est au-dessus de la moyenne OCDE.
18:17Le problème, c'est que comme on a beaucoup de vacances,
18:19ça implique qu'on ait des journées qui sont plutôt longues.
18:22Et c'était notamment l'un des constats que vous avez portés dans la convention.
18:25Stéphane Monnery, l'absence d'école pendant deux mois, cette coupure,
18:29elle peut être redoutable dans les quartiers populaires ?
18:33Alors, elle peut l'être.
18:34D'autant plus que toutes les aides pour partir en colo ont été supprimées depuis quelques années.
18:41Après, effectivement, moi, je rejoins un constat qui semblait sage de la convention.
18:47C'est que dans les établissements de la moitié sud, ce n'était pas possible au mois de juillet.
18:52Toujours les raisons climatiques, en fait.
18:53Il y a deux choses différentes après.
18:55Donc, ça nécessiterait un grand plan d'investissement et de renouvellement du bâti.
18:59Mais par contre, sur les loisirs périscolaires,
19:02moi, il me semble important de préciser que toutes ces associations d'éducation populaire,
19:05j'ai moi-même été directeur de colo pendant des années,
19:08ont une utilité fondamentale.
19:10Mais depuis quelques années, par souci d'économie budgétaire,
19:12il faut appeler les choses par leur nom.
19:14On veut remplacer des profs par des intervenants et des associations
19:17qui, elles-mêmes, ont du mal à vivre et trouvent là des marchés pour survivre.
19:20Donc, la complémentarité, ce n'est pas faire la même chose.
19:24Et donc, ce n'est pas sur le temps scolaire.
19:25Donc, moi, il me semble qu'on aurait pu regagner du temps
19:27pour que les enfants aient le temps d'apprendre.
19:29Parce que le stress, c'était une des missions qui étaient confiées à la convention.
19:32Et en fait, je suis assez la montagne à coucher d'une souris.
19:35Parce que ce qui stresse les gamins,
19:37c'est d'avoir plus de choses à apprendre dans un temps comprimé.
19:40Et donc, on a aggravé la situation.
19:41Et il me semble qu'au contraire,
19:43les élèves qui ne grandissent pas dans une famille très diplômée
19:46ont besoin de temps pour apprendre tranquillement.
19:49Et je ne vois pas comment on va apprendre plus, mieux,
19:51avec moins de stress, dans moins de temps, d'enseignement sans strict.
19:54Alors, on va, parce qu'on évoquait les vacances,
19:56il y a quand même une...
19:57Juste pour vous dire, Anne-Sophie,
19:58donc 17 semaines par an pour Grèce et Roumanie,
20:01Estonie, Lituanie, Lettonie,
20:02nous, on est à 16 semaines.
20:03Donc, on n'est pas les champions.
20:04On n'est pas les champions.
20:05On n'est pas mauvais quand même.
20:06Puisqu'on parle des vacances,
20:08il y a quand même une proposition
20:10qui est de passer de trois zones à deux zones
20:14pour qu'il y ait une semaine commune entre ces zones
20:19pour que les familles puissent se retrouver.
20:21Alors ça, c'est une proposition
20:22qui ne fait pas plaisir à tout le monde.
20:24Les vacances, c'est un peu un trésor national
20:26dans le pays le plus touristique du monde.
20:28Nous sommes justement en ligne avec Laurent Barthélémy.
20:31Bonsoir.
20:32Vous êtes président de la branche saisonnière à l'UMI,
20:35le syndicat donc l'UMI.
20:38Vous m'entendez ?
20:39Vous m'avez pas répondu ?
20:40Très bien, très bien.
20:40Vous êtes là.
20:41Si, bonsoir.
20:41Réduire les vacances aurait des répercussions importantes
20:44sur l'industrie du tourisme ?
20:47Indéniablement.
20:48D'abord, je vous remercie...
20:49Réduire, pardon, pas les vacances.
20:51Réduire les zones.
20:52Les zones, mais maintenant...
20:54Vous avez commencé par évoquer le fait
20:58qu'il y a la différence entre le plus de vacances
21:00et les vacances mieux réparties.
21:02Je pense que si la Convention citoyenne
21:04a voté aux deux tiers
21:05pour avoir des vacances mieux réparties
21:08et pas plus de vacances ou moins de vacances,
21:10c'est tout simplement
21:11pour ne pas arriver à atteindre
21:14cette proposition aujourd'hui,
21:15de réduire à deux zones
21:16et non pas à trois zones.
21:18C'est ce qui est complètement incohérent,
21:22d'autant que ces trois zones
21:24seraient réparties,
21:28ce zonage essentiellement
21:29sur les vacances de février
21:30et les vacances de Pâques,
21:32les vacances de printemps.
21:34Donc, les vacances,
21:35nous, sur notre industrie touristique,
21:38c'est typiquement celle de l'hiver.
21:40Réduire de quatre semaines à trois semaines
21:43les vacances d'hiver
21:44serait dramatique pour nos entreprises
21:47et pour toute l'industrie touristique.
21:49Mais, votre argument,
21:51il est un peu spécifique.
21:53Vous n'avez pas de complexe
21:54à faire passer l'activité économique
21:57avant, finalement, le bien-être,
21:59la santé, la réussite des enfants ?
22:02Alors, ne me faites pas dire
22:03ce que je n'ai pas dit.
22:05Et bien évidemment
22:06que la santé de nos enfants
22:08et l'éducation de nos enfants
22:09est aussi notre priorité,
22:11nous aussi,
22:11en tant que père et mère d'enfants.
22:14En revanche,
22:15si la solution était
22:18de passer de deux zones
22:20à trois zones,
22:22il est évident
22:22que la Convention citoyenne
22:24peut-être aurait voté différemment
22:27dans sa nouvelle répartition.
22:29Mais, à date,
22:30il n'y a rien qui nous démontre
22:32que de passer à deux zones,
22:35aller faciliter
22:36une meilleure éducation de nos enfants,
22:38un meilleur savoir de nos enfants.
22:40Vous savez,
22:40quand aujourd'hui,
22:41on voit l'état de nos enfants
22:43au regard
22:45du rapport de l'OCDE,
22:48à la sortie du baccalauréat,
22:50quand on récupère les enfants
22:52pour nous,
22:52en apprentissage dans nos métiers,
22:54je vous assure
22:54que le problème,
22:55ce n'est pas de savoir
22:56s'ils vont une semaine de plus
22:58ou une semaine de moins
22:59en février
22:59ou en avril
23:00en vacances.
23:02Et aussi,
23:03pour revenir sur les vacances d'été,
23:06moi, je serais curieux
23:06aujourd'hui aussi de savoir
23:08où nous avons tous des enfants,
23:09combien il y a d'enfants,
23:10notamment au collège,
23:11alors après,
23:12le reste,
23:12je n'en parle même pas,
23:13mais qui vont encore à l'école
23:15entre le 20 juin
23:16et le 7 juillet.
23:18Donc,
23:18commençons par continuer
23:21à faire ce qui est
23:22l'état aujourd'hui des choses
23:23et que les enfants
23:24continuent à l'école
23:25et qu'ils ne s'arrêtent pas
23:26le 15 juin
23:27parce qu'il y a
23:28tant des examens
23:30chez les uns
23:31ou tant des profs
23:32absents
23:32chez les autres.
23:33Merci beaucoup,
23:34Laurent Barthélemy.
23:35Alors,
23:35je précise,
23:36les trois zones,
23:38pour l'instant,
23:38ça s'applique essentiellement
23:40en février,
23:41effectivement,
23:41pour les vacances de février
23:42et les vacances de Pâques.
23:43Il y a deux semaines de vacances
23:44et une en commun
23:45à chaque fois qu'on passe
23:46à une autre zone.
23:47Donc,
23:47en fait,
23:47ça fait en tout
23:48quatre semaines
23:49et là,
23:50évidemment,
23:50s'il y a deux zones
23:51et qu'il y en a une
23:51qui se chevauche,
23:52ça ne fait plus que
23:53trois semaines.
23:53pourquoi cette décision,
23:56cette proposition,
23:57Samy ?
23:57Alors,
23:57la première motivation,
23:59c'est qu'on a observé,
24:01on a travaillé
24:02avec des experts,
24:03avec des sociologues
24:04et on a constaté
24:05qu'il y avait
24:06de plus en plus
24:07de familles
24:08qui pouvaient être
24:09spatialement
24:09à des endroits différents
24:11en France,
24:12des familles recomposées
24:13et pour elles,
24:14c'est l'occasion
24:14de pouvoir partager
24:15une semaine ensemble
24:17en février
24:18et durant les vacances
24:20de printemps
24:21alors que
24:21dans le système
24:22à trois zones,
24:24une année sur trois,
24:25elles ne peuvent pas
24:26passer de vacances
24:26ensemble
24:27et c'est cas
24:27de cette nature,
24:29on en trouve
24:29plusieurs centaines
24:30de milliers,
24:31c'est la première chose.
24:32La deuxième chose,
24:35les enfants
24:36qui partent au ski,
24:38c'est moins de 5%
24:40des enfants,
24:40la majorité des enfants
24:41qui partent au ski,
24:43qui vont au ski
24:44ou des personnes
24:45qui pratiquent le ski,
24:46ils sont étrangers.
24:47Nous,
24:47on s'intéresse aussi
24:48aux enfants
24:49qui ne partent pas
24:49en vacances,
24:50la deuxième chose.
24:51Concernant
24:51le mois de juin.
24:53L'impact et l'impact
24:54quand même sur l'économie.
24:54L'impact et l'impact,
24:56on le comprend bien,
24:57il y aura des arbitrages
24:58à faire avec l'État,
25:00il y aura des discussions,
25:01on a bien conscience
25:01que ce n'est pas facile.
25:03La troisième chose,
25:05par rapport au mois de juin,
25:06il y a un début
25:06de reconquête
25:07du mois de juin
25:07aujourd'hui
25:08qui est entrepris.
25:10On a plus de 90%
25:11des élèves
25:12qui viennent à l'école,
25:13donc ça ne veut pas dire
25:14qu'on va travailler moins.
25:15Et enfin,
25:15je voudrais dire
25:16qu'avec trois zones,
25:18on se retrouve
25:18dans un long tunnel
25:19pour une zone
25:20avec 11 semaines d'affilée.
25:22Et là,
25:22je peux vous dire
25:22que c'est,
25:23je ne vais pas dire criminogène,
25:25mais on se retrouve
25:25avec une explosion
25:26des cas des violences
25:27au mois de juin,
25:28au mois de mai.
25:28Quand les élèves,
25:29après 8 semaines,
25:309 semaines,
25:3110 semaines de cours,
25:32ils n'en peuvent plus,
25:33ça c'est difficile.
25:34Avec le passage
25:35à deux zones,
25:36on aura au maximum
25:378 semaines de cours.
25:38Donc on passera
25:39de 11 semaines
25:40à 8 semaines.
25:40Et pour le bien
25:41de l'enfant,
25:42ça c'est inestimable.
25:43et il est important
25:44de mettre cette donnée
25:45en avant.
25:45Alors,
25:46est-ce qu'il faut
25:46tout changer ?
25:47Est-ce qu'on a tout faux
25:48aujourd'hui
25:49en matière de rythme scolaire ?
25:50On en parle
25:51dans un instant,
25:52juste après la pause.
25:54Jusqu'à 20 heures,
25:55Anne-Sophie Lapix
25:56refait le monde
25:57sur RTL.
25:58Anne-Sophie Lapix,
26:00on refait le monde
26:00jusqu'à 20 heures
26:01sur RTL.
26:03On a commencé
26:04à évoquer
26:04l'impact
26:05des rythmes scolaires
26:07sur le bien-être,
26:08les apprentissages,
26:09la santé des élèves.
26:10On va aussi évoquer
26:11les conséquences
26:12sur les résultats,
26:13la performance
26:13et puis on va voir aussi
26:14si on ne peut pas jouer
26:16sur d'autres leviers.
26:17Nos invités sont
26:18Hortense Crépin,
26:19notre journaliste spécialiste
26:20de l'éducation et RTL.
26:22Stéphane Bonnery,
26:23professeur en sciences
26:24de l'éducation
26:24et je précise que vous êtes
26:25l'auteur de
26:26Temps de l'enfant,
26:27rythme scolaire,
26:28vraies questions
26:28et faux débats
26:29aux éditions de la Fondation
26:31Gabriel Péry
26:31paru en août dernier.
26:33Et puis Samy,
26:34membre de la Convention
26:35citoyenne
26:35sur les temps de l'enfant.
26:37Nous sommes enfin en ligne
26:38avec une chronobiologiste,
26:40une spécialiste
26:41des rythmes biologiques
26:42des enfants,
26:42Claire Lecomte.
26:43Bonsoir.
26:44Bonsoir.
26:45Est-ce qu'il y a
26:46un lien
26:47entre la semaine
26:48de 4 ou 5 jours
26:49et les performances
26:51de l'élève ?
26:53La semaine de 4 jours,
26:54ça ne permet pas
26:55d'avoir des résultats
26:56vraiment très bons.
26:58Pourquoi ?
27:00Parce que
27:01c'est tout le temps
27:02haché.
27:04C'est haché,
27:05c'est le fait de...
27:06Ils n'ont pas cours
27:06le mercredi,
27:07ils n'ont pas cours
27:08le week-end,
27:08etc.
27:10Mais est-ce que
27:10tous les enfants
27:11ont le même rythme ?
27:12Est-ce qu'ils sont tous,
27:14par exemple,
27:14le mieux disposés
27:15à apprendre
27:17à certaines heures
27:17le matin ?
27:19Oui,
27:20absolument.
27:21Donc en fait,
27:22vous trouvez que c'est
27:22une bonne chance
27:23d'apprendre la théorie
27:25le matin
27:25et de faire autre chose
27:26l'après-midi ?
27:28Non,
27:28ce n'est pas que la théorie
27:29le matin.
27:30Je peux vous dire
27:31que lors de la réforme
27:32des rythmes scolaires
27:33en 2012-2017,
27:34j'ai accompagné
27:35beaucoup d'écoles
27:36et j'ai proposé
27:37aux enseignants
27:38d'allonger
27:38les matinées.
27:40Pourquoi ?
27:40Elles sont trop courtes
27:41les matinées pour vous ?
27:42Les enseignements forts,
27:45théoriques,
27:46qui nécessitent
27:48une grande concentration,
27:49ils ne sont pas
27:49assez nombreux le matin ?
27:51Non.
27:53Pourquoi on a
27:54trois heures
27:54et trois heures
27:55d'après vous ?
27:57Je ne sais pas.
27:59Ça date
28:00du XVIe siècle.
28:01c'est un prêtre
28:02qui avait créé
28:03une école
28:04et qui faisait
28:05trois heures
28:05le matin,
28:06trois heures
28:06l'après-midi
28:07pour respecter
28:07le temps
28:08des prières.
28:10D'accord.
28:10Vous voulez dire
28:11que maintenant
28:11qu'il n'y a plus
28:11de prières,
28:12on peut travailler
28:12quatre ou cinq heures
28:13le matin ?
28:14Ben voilà.
28:16J'ai proposé
28:17aux enseignants
28:18que j'accompagnais,
28:19je leur ai dit
28:19qu'on pourrait faire
28:20trois heures
28:20quarante-cinq
28:21le matin
28:22en alternant
28:23les matières.
28:26Est-ce qu'aujourd'hui
28:26vous estimez
28:27que la France
28:27ne respecte pas
28:29les rythmes scolaires
28:31que la chronobiologie
28:33conseillerait ?
28:36Non,
28:37elle ne respecte pas
28:37du tout.
28:38Quelles sont
28:39les principales erreurs
28:39selon vous ?
28:41Il y a beaucoup
28:42d'erreurs.
28:43D'abord,
28:43nous sommes
28:44le seul et unique
28:45pays au monde
28:45à avoir
28:46quatre fois deux semaines
28:47de vacances
28:47dans l'année.
28:49C'est une première chose.
28:52Et au mois de mai,
28:54avril-mai,
28:55on a déjà
28:55des vacances
28:56de printemps
28:57et on a
28:58plein de
29:00week-ends
29:01qui sont
29:01perturbés.
29:04Les vacances
29:04de printemps,
29:05ce que vous appelez
29:05les vacances
29:06de printemps,
29:06ce sont les ponts
29:07parce que les vacances
29:08de Pâques,
29:09c'est plutôt en avril
29:09pour le coup,
29:10fin avril,
29:11fin avril,
29:11début mai.
29:12Non,
29:12il y a le 1er mai,
29:13il y a le 8 mai,
29:14il y a l'ascension,
29:15il y a la Pentecôte.
29:17Mais ça,
29:17ce ne sont pas
29:18des vacances.
29:20Je me fais reprendre
29:20parce que je dis
29:21les vacances de Pâques.
29:22Il faut que je dise les...
29:22D'accord.
29:24Ce ne sont plus
29:24les vacances.
29:25Excusez-moi,
29:26mais c'est vrai
29:28qu'on est plusieurs
29:29à utiliser
29:30le terme
29:30de vacances de Pâques.
29:31Parce que c'était
29:31comme ça
29:32quand on était petits.
29:32Voilà.
29:33Excusez-moi,
29:34alors c'est mon grand âge
29:35pour dire
29:36les vacances de Pâques.
29:37Mais je ne suis pas là,
29:38je crois que mes enfants
29:38ont perpétré
29:40cette tradition.
29:45Il y a des pays
29:46qui sont parfaitement calés
29:47sur les rythmes
29:47des enfants ?
29:49Oui,
29:50absolument.
29:50Les pays du nord
29:51de l'Europe
29:52et puis il y a
29:53beaucoup d'autres pays
29:54qui le sont.
29:54et ils ont des matinées
29:56beaucoup plus longues
29:57que les nôtres.
29:59Merci beaucoup,
30:00en tout cas,
30:01Claire Lecomte.
30:02Si c'est 3h45,
30:04quand j'avais dit
30:05aux enseignants,
30:06vous ne faites pas
30:07que des maths
30:07et du français
30:08pendant les 3h45,
30:10vous alternez.
30:11C'est-à-dire que
30:12le premier jour,
30:12par exemple,
30:13vous faites de l'art plastique
30:14entre les deux,
30:15entre les maths
30:15et le français.
30:16Vous faites de la musique
30:17entre les maths
30:18et le français.
30:19Vous faites de l'EPS
30:19entre les maths
30:20et le français.
30:21Vous faites de la découverte
30:22du monde
30:23entre les maths
30:24et le français.
30:25En fait,
30:26toutes les enseignantes
30:28ont accepté
30:29et depuis,
30:30elles m'ont toutes dit
30:32que les élèves
30:33étaient beaucoup plus
30:34concentrés grâce à ça.
30:36Merci beaucoup,
30:36Claire Lecomte.
30:38Merci.
30:40Est-ce que je peux
30:41rajouter une chose ?
30:43Oui,
30:43rapidement,
30:44c'est possible.
30:45Les parents couchent
30:45leurs enfants de primaire
30:47tous les jours
30:48à la même heure.
30:49Tous les jours.
30:50Y compris le vendredi
30:51le samedi.
30:53Mais ça,
30:53on n'a pas la main
30:54là-dessus.
30:55Merci.
30:55Merci beaucoup,
30:56Claire Lecomte.
30:58Stéphane Bonnery,
30:59vous venez d'entendre
31:01ce qu'a dit
31:02cette chronobiologiste
31:03et vous êtes d'accord ?
31:04Alors,
31:04Claire Lecomte
31:05a des travaux
31:05très sérieux.
31:07Les pics d'attention,
31:08ils remontent aussi
31:09en fin d'après-midi.
31:11Mais sur 4 jours et demi,
31:14si je peux y revenir
31:15une seconde,
31:15c'est quelque chose
31:16très important.
31:17Parce que ça peut être
31:18une excellente chose,
31:20y compris
31:20où on a une opportunité
31:21historique.
31:22C'est qu'il y a
31:22une baisse démographique.
31:24Donc c'est le moment
31:24de permettre
31:26à ce que le temps
31:28des élèves
31:29et le temps
31:30des professeurs
31:31des écoles primaires
31:31soient découplés.
31:33Et je pense que c'est
31:33le moment de dire
31:34les élèves,
31:35eux,
31:35ont 4 jours et demi,
31:36les profs devraient avoir
31:383 jours et demi seulement
31:39de présence avec élèves
31:40et une journée
31:41pour améliorer
31:42la pédagogie.
31:43En formation,
31:44qui n'ont quasiment plus...
31:44Formation une fois par semaine ?
31:45Pas qu'en formation.
31:47Préparer les cours,
31:48corriger les copies.
31:48Le problème,
31:49c'est qu'on a rempli
31:50les classes
31:50et on a intensifié
31:52le temps scolaire.
31:53Et du coup,
31:54les profs se trouvent
31:55à demander
31:56moins d'écrit aux élèves.
31:58Du coup,
31:58ils en corrigent moins.
31:59Et moi,
31:59je pense que c'est le moment
32:00si on veut améliorer
32:01la réussite scolaire
32:02et combattre
32:03les inégalités
32:03de réussite scolaire,
32:05de donner une impulsion.
32:06Vous voulez que les professeurs
32:08travaillent moins, en fait ?
32:09Non.
32:10Si, moins chez eux, en fait.
32:11C'est ça que vous dites ?
32:11Moins chez eux.
32:12Moins chez eux.
32:13Mais qu'ils travaillent
32:14moins en présence
32:16des enfants
32:16pour mieux préparer
32:17les cours
32:17et qu'ils soient mieux
32:18accompagnés
32:19par des chercheurs.
32:20Aujourd'hui,
32:21on a cette capacité-là
32:22puisque les volumes
32:23d'élèves baissent,
32:24on a les moyens
32:25financiers de le faire.
32:26Hortense Crépin,
32:27est-ce que les rythmes scolaires
32:29ont une influence,
32:31selon vous,
32:32sur le classement
32:33PISA de la France
32:34qui n'est pas très bon ?
32:35On est 22e, par exemple,
32:36en maths et en culture
32:37scientifique sur 38.
32:38Alors, en tout cas,
32:39on s'était penchés,
32:40on en parlait ce matin
32:41encore sur RTL.
32:43J'avais pris, moi,
32:43l'exemple de Teams,
32:44qui est un autre
32:46grand classement international.
32:47C'est le classement,
32:48celui-ci,
32:49qui se concentre
32:49sur les performances
32:50des élèves en maths.
32:52Et pour vous donner une idée,
32:52la France est sous la moyenne
32:54des pays de l'OCDE.
32:55Donc, c'est une preuve,
32:56en tout cas,
32:57que notre modèle
32:57d'organisation de cours
32:58peut jouer dans les résultats
33:00parce que tous les autres pays
33:02qui ont un modèle
33:03assez différent,
33:04l'Espagne,
33:06le Danemark
33:07ou encore l'Allemagne,
33:08sont devant nous.
33:10Et dans le podium de tête,
33:11on retrouve la Corée du Sud
33:13où les cours débutent
33:14vers 8h,
33:15s'achèvent entre 13h et 14h.
33:17Alors, la Corée du Sud,
33:19la majorité des élèves
33:20restent ensuite à l'école
33:20pour des cours du soir,
33:21parfois très, très tard.
33:22Oui, c'est ça.
33:22Mais en tout cas,
33:23si on regarde nos voisins proches,
33:24nos voisins européens,
33:26la France,
33:26elle est sous la moyenne
33:27des pays de l'OCDE
33:28pour ce classement
33:29qui concerne les mathématiques.
33:30Et nos autres voisins
33:32qui commencent en général
33:33plus tôt,
33:33enfin, l'Allemagne,
33:34vous savez,
33:34les élèves arrivent souvent
33:35très tôt,
33:36vers 7h30.
33:37Ils terminent ensuite
33:38les cours à la mi-journée.
33:40Au Danemark,
33:41certaines écoles
33:42ont repoussé le début des cours
33:43pour que les ados
33:44préservent leur sommeil.
33:45Mais là aussi,
33:46fin des cours
33:47entre 13h et 15h.
33:48En tout cas,
33:48oui, il y a une influence
33:49qui peut s'expliquer
33:50par notre système d'organisation.
33:53Alors, on a évoqué
33:54les conséquences
33:55des temps scolaires actuels
33:57sur le stress
33:58et la fatigue des enfants.
33:59Mais est-ce qu'à la Convention,
34:00vous n'êtes pas dit aussi
34:01peut-être que les écrans
34:02sont pour quelque chose,
34:03des enfants qui sont rivés
34:04sur leurs écrans,
34:05qui se couchent aussi
34:06de plus en plus tard
34:06parce qu'ils sont sur leurs écrans ?
34:08Vous en avez parlé ?
34:09Bien sûr,
34:10il y a même une proposition
34:11concernant les écrans.
34:12Et cette proposition,
34:15elle comprend plusieurs éléments.
34:19Il y a un élément
34:21qui concerne l'aide
34:22à la parentalité.
34:23Il y en a une autre
34:24qui a pour but
34:25de sensibiliser les parents
34:26en lien avec cette question
34:27de la parentalité
34:28sur les aspects nocifs
34:30concernant les écrans.
34:31et pour cela,
34:32on a pensé
34:33ce n'est jamais assez
34:35mais c'est un début,
34:36c'est une graine
34:37qu'on veut essayer de semer.
34:38On a pensé par exemple
34:39à s'inspirer de la loi
34:40des mille premiers jours
34:41de Caroline Janvier
34:42en 2020
34:44qui avait donné lieu
34:46à une campagne
34:47d'information
34:47très intéressante.
34:48Les mille premiers jours
34:50de la vie.
34:51Malheureusement,
34:52très courte.
34:52Ça a été un élément
34:53d'inspiration.
34:55On a pensé également
34:56à cette question
34:57mais qui dépasse
34:58le cadre de la Convention
34:59de l'interdiction
35:00des réseaux sociaux
35:01avant 15 ans
35:02et là,
35:03il y a une dimension.
35:03Mais il y a le Macron
35:04qui s'en saisit en ce moment.
35:05On a pensé également
35:06à ces contenus,
35:08à la régulation
35:08de ces contenus
35:09propres aux réseaux sociaux
35:11mais ça dépasse
35:12le cadre français
35:13et là,
35:13c'est à l'échelle européenne
35:14qu'il faut penser.
35:17La clé de tout ça,
35:18c'est l'éducation
35:19à la parentalité.
35:20Et toutes ces mesures,
35:21elles sont systémiques,
35:22elles interagissent entre elles.
35:23Par exemple,
35:24on a pensé
35:25dans le volet parentalité
35:26en lien avec les écrans
35:27à donner un rôle
35:29à l'école
35:30pour que les familles
35:32puissent justement
35:33avoir de l'information
35:34en lien avec des associations,
35:36avec les enseignants
35:37mais ne pas tout faire reporter
35:39sur le dos de l'école.
35:41Merci beaucoup
35:41à vous d'être venus
35:43dans ce studio.
35:44Demain,
35:45à 7h35,
35:46ne manquez pas
35:47l'entretien exclusif
35:48du président de la République,
35:49Emmanuel Macron,
35:50au micro
35:51de Thomas Després
35:52dans la matinale
35:53de Thomas Soto.
35:54Quant à Marc-Olivier Fogel,
35:55il accueillera
35:56Guy Savoie,
35:57chef doublement étoilé
35:58dont le restaurant parisien
35:59a été à nouveau
35:59sacré meilleur du monde.
36:01Il est l'heure
36:02de retrouver André Dussolier.
36:03Bonsoir André.
36:04Quelle histoire
36:05allez-vous nous raconter ce soir ?
36:06Bonsoir Anne-Sophie.
36:08Ce soir,
36:08je vais vous raconter
36:09l'histoire de la Coupe du Monde
36:10de rugby 1995
36:12ou comment un tournoi sportif
36:14est devenu le symbole
36:15de la réconciliation
36:16en Afrique du Sud.
36:18A tout de suite
36:18sur RTL.
36:19Merci André.
36:20On vous retrouve
36:20dans un instant sur RTL.
36:22RTL,
36:23votre radio.
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