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  • il y a 19 minutes
Le Premier ministre a pris la parole ce lundi 24 novembre à la mi-journée depuis la cour de l'hôtel de Matignon pour faire "un point" de la situation budgétaire du pays et tenter d'expliquer sa méthode pour "éviter un blocage".

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Transcription
00:00Mesdames et messieurs, bonjour à toutes et à tous, merci à la presse de s'être mobilisée
00:03pour me permettre de m'adresser aux Françaises et aux Français
00:06et à ce mi-temps, à ce mi-parcours en quelque sorte des procédures budgétaires
00:11à l'Assemblée Nationale et au Sénat, me permettre de rendre compte à la Nation
00:16de là où nous en sommes.
00:19Alors, les recettes pour la Sécurité Sociale pour 2026 ont été adoptées,
00:25vous le savez, il y a de cela quelques jours, à l'Assemblée Nationale.
00:28Les recettes, c'est-à-dire la fiscalité essentiellement pour le budget pour 2026,
00:33pour l'État, ont été rejetées il y a de cela quelques jours
00:37et ça m'amène évidemment à devoir faire un point devant vous de compréhension,
00:42d'analyse également de ce que le gouvernement en retient
00:46et surtout de proposition en méthode pour avancer et tenter d'éviter un blocage
00:52étant entendu qu'au moment où nous nous parlons, nous sommes dans quelque chose
00:55qui est encore, nous sommes toutes relativement normales.
00:58Et au fond, ce sera mon premier commentaire, on le voit bien qu'il y avait quelque chose
01:02d'assez attendu à cette première lecture à l'Assemblée Nationale
01:06puisque classiquement sur un débat aussi long, aussi politique que la question de la fiscalité,
01:11avec autant d'amendements, chacun cherche évidemment à pousser ses propres convictions,
01:17à poser en quelque sorte son drapeau idéologique
01:21et avec derrière une difficulté de compréhension et de cohérence globale de ce texte.
01:26Évidemment, chacun cherche à se compter dans cet exercice
01:31et on le voit bien à un moment donné que cette cohérence nous manque
01:35et nous empêche d'avancer, mais on la retrouvera dans un instant,
01:38évidemment dans les deuxièmes lectures à l'Assemblée Nationale et au Sénat.
01:41Je pense que cette situation nous amène à des points de vigilance.
01:47La première des choses, c'est que certains partis politiques,
01:51certains candidats à l'élection présidentielle,
01:54estiment au fond que le compromis n'est pas compatible
01:59avec leur propre stratégie électorale
02:02et qu'au fond, derrière, il y a une forme de cynisme
02:05qui est en train de se dégager
02:06et qui peut mener à ce que certains errements idéologiques
02:11de certains partis politiques bloquent la situation.
02:14Et ça, pour moi, c'est un point de vigilance important.
02:16On l'a vu notamment dans les comportements de la France Insoumise
02:19et même parfois du Rassemblement National.
02:22Cela nous amène, à mon avis, à plusieurs choses dans les temps qui viendront
02:27et à deux convictions.
02:27La première, c'est qu'il y a toujours une majorité à l'Assemblée Nationale
02:34pour permettre de voter un budget pour l'année prochaine.
02:39Pour la première fois, des députés se sont parlés,
02:42ont travaillé ensemble, ont trouvé des chemins de compromis
02:45sur certaines thématiques, sur certains objets
02:48qui étaient pourtant très difficiles de travailler.
02:51Il y a de cela maintenant encore quelques semaines.
02:53La deuxième des choses, c'est que les parlementaires
02:55doivent défendre le Parlement.
02:58Et il y a quelque chose d'assez stupéfiant, au fond,
03:02de voir certains parlementaires, certaines forces politiques
03:05parler déjà de lois spéciales, d'échecs, d'ordonnances,
03:11au moment où le Parlement peut se saisir, justement,
03:14de cette responsabilité historique pour donner un budget à la nation.
03:18Et donc, au fond, on le voit bien,
03:19il faut que celles et ceux qui veulent avancer
03:21arrivent à rompre les ponts et à ne pas se laisser contaminer
03:26par les forces politiques qui, elles, promeuvent ce blocage.
03:30Alors, si au fond, il n'y a rien de définitif dans tout cela,
03:36c'est tout de même une alerte pour la suite.
03:39Et on voit bien certains sujets, si on va y arriver,
03:42d'autres nécessitent évidemment d'y travailler.
03:44Alors, en méthode, je vais recevoir l'ensemble des formations politiques
03:48représentées à l'Assemblée nationale et au Sénat
03:50dans les prochains jours, avec, dans un instant,
03:54une réunion exceptionnelle des membres du gouvernement.
03:57Ce soir, une réunion des chefs des groupes
04:00qui soutiennent l'action du gouvernement.
04:03Et puis, aussi, pour la première fois depuis le mois de septembre,
04:08de nouveau, un certain nombre de réunions
04:09avec les partenaires sociaux représentant les syndicats salariés,
04:13mais également les représentants du patronat.
04:16Et dans ces rendez-vous, dans ces réunions,
04:19nous allons poser cinq thèmes de discussion,
04:22car si ce n'est plus le budget du gouvernement,
04:25vous l'avez bien compris, c'est le budget désormais du Parlement
04:28dans cette navette entre l'Assemblée nationale et le Sénat,
04:30il appartient néanmoins au gouvernement
04:32d'assurer de la clarté pour nos concitoyens et nos concitoyens,
04:36pour le monde économique, mais aussi de la cohérence,
04:39notamment sur un certain nombre de thèmes
04:40qui ne peuvent pas attendre l'échéance présidentielle de 2027.
04:46Ça m'amène donc à détailler ces cinq thèmes,
04:50thématiques prioritaires pour la France.
04:53La première, évidemment, c'est que nous devons,
04:55dans le cadre budgétaire global,
04:58garder une cible de déficit à moins de 5% du PIB.
05:02C'est une priorité absolue.
05:03Ça pose la question, évidemment, des économies,
05:06notamment des économies de court terme,
05:08dont malheureusement nous n'avons pas réussi encore suffisamment à parler dans le débat public,
05:11mais également à l'Assemblée nationale et au Sénat,
05:14et en se méfiant là aussi d'une opposition
05:16entre parfois des impôts qui n'existent pas
05:19et qui ont rendu la copie insincère et invotable en quelque sorte à l'Assemblée nationale,
05:23mais aussi des mesures d'économie qui pourraient être tout aussi insincères et ne pas exister.
05:28Donc ça va poser cette question aussi d'équilibre entre fiscalité et mesures d'économie,
05:33réelles, réalistes, et puis on le voit bien aussi,
05:36un débat qui, dans le secret des alcôves, commence à apparaître entre, au fond,
05:40un déficit très réduit mais avec beaucoup de fiscalité,
05:44ou au contraire, un déficit un peu plus dégradé avec moins de fiscalité.
05:48Ce que propose le gouvernement, c'est de revenir tout simplement aussi à une logique de bon sens,
05:51c'est d'être capable de faire des économies
05:53et de permettre justement de réduire cette cible de déficit public.
05:56Ça posera aussi la question du train de vie de l'État,
05:58sur lequel je serai amené à reprendre la parole prochainement.
06:01Ça pose la question évidemment du succès de ce projet de loi de lutte contre les fraudes sociales et fiscales,
06:06qui est un texte qui a été examiné sur la proposition du gouvernement au Sénat
06:10et qui arrivera prochainement à l'Assemblée nationale.
06:14La deuxième des thématiques sur lesquelles je souhaite que nous puissions avancer
06:17avec les formations politiques mais aussi avec les partenaires sociaux,
06:21c'est évidemment la question de la réforme de l'État,
06:23de la décentralisation, de la clarification des compétences,
06:27de l'exercice des missions de services publics dans le pays.
06:29Ça pose davantage la question, au fond, des économies à moyen et long terme.
06:34Mais il faut traiter certains mots à la racine.
06:37Et on le voit bien que l'enchevêtrement des responsabilités est un énorme enjeu.
06:42Les congrès des maires des régions et des départements de France se sont tenus récemment.
06:46Des pistes sont importantes, en tout cas des pistes importantes ont été posées, pardonnez-moi,
06:51et ont été mises sur la table.
06:53Et donc je tiens à avancer rapidement pour un projet de loi qui pourrait être proposé au Conseil des ministres
06:57dans les temps à venir.
06:59La troisième des thématiques que je souhaite poser dans le débat public rapidement,
07:04c'est la question de l'énergie.
07:06C'est un enjeu économique, c'est un enjeu de souveraineté,
07:09c'est un enjeu industriel, c'est un enjeu écologique, c'est un enjeu d'aménagement du territoire.
07:13Et puis on le sait, c'est aussi un énorme enjeu de pouvoir d'achat pour les Françaises et les Français.
07:18On va être amené à devoir clarifier la stratégie de la programmation pluriannuelle pour l'énergie pour le pays,
07:24c'est un enjeu majeur.
07:25Il n'est pas sans impact sur les finances publiques,
07:27il n'est pas sans impact sur l'avenir d'EDF,
07:29de nos filières souveraines en matière de production d'énergie renouvelable.
07:33Et le moment aussi est venu de considérer la stratégie énergétique de nos territoires d'outre-mer
07:38avec beaucoup plus de priorités que nous n'avons pu le faire jusqu'à présent,
07:41sans oublier évidemment la Corse.
07:43Donc ça, c'est un thème important qui ne peut pas attendre les élections présidentielles de 2027
07:47et qui viennent s'enchevêtrer au fond, en quelque sorte, dans les discussions budgétaires
07:51et sur lesquelles je souhaite pouvoir entendre les différentes formations politiques
07:54pour prendre des décisions d'ici à Noël.
07:57L'autre thématique, elle est d'actualité, elle est brûlante, elle est essentielle,
08:00elle touche aussi à notre souveraineté et à notre modèle productif.
08:02C'est évidemment l'agriculture, dans lequel nous savons l'actualité liée à ce traité de libre-change
08:07qu'est le Mercosur, mais également, et peut-être tout aussi importante,
08:12la question de la négociation de la future politique agricole commune avec Bruxelles,
08:16sur lequel nous devons poser les premiers jalons dans les semaines qui vont venir
08:20et sur lequel je tiens à ce qu'un consensus le plus large possible
08:23puisse se dégager de l'Assemblée nationale et du Sénat.
08:26Et là aussi, on ne peut pas détacher la question de la politique agricole commune,
08:30l'ensemble des questions agricoles, des questions budgétaires.
08:33Et puis enfin, évidemment, la dernière thématique, c'est la question de nos sécurités,
08:37intérieures et extérieures.
08:39Intérieures, on le voit bien avec ce fléau qu'est le narcotrafic,
08:42dont je rappelle que s'il devait ne pas y avoir de budget pour l'année prochaine,
08:46ça serait quelques 1400 créations de postes de policiers,
08:50dont d'ailleurs la moitié sont potentiellement des enquêteurs sur ces questions de narcotrafic.
08:54C'est la question des prisons de haute sécurité.
08:57Autant de sujets qui seraient retardés par une défaillance, en tout cas un retard dans l'adoption du budget
09:04et sur lesquels on ne peut pas dire d'un côté que c'est une priorité majeure
09:07et de l'autre côté ne pas donner les moyens à celles et ceux qui luttent efficacement contre le narcotrafic de le faire.
09:12Et puis la question de la défense, la question évidemment de nos sécurités extérieures
09:16qui ont occupé beaucoup les débats ces derniers temps, ces derniers jours,
09:20sur lesquels, vous le savez, l'augmentation de ces moyens est absolument considérable
09:24puisque nous proposons, le gouvernement propose, plus de 6,7 milliards d'euros pour l'année prochaine,
09:29c'est-à-dire que s'il y a un budget, ces 6,7 milliards d'euros seront bien au rendez-vous,
09:34mais s'il n'y a pas de budget, la défense, les armées, notre sécurité collective,
09:38les industries de défense seraient en quelque sorte les premières victimes aussi d'un échec de nos discussions.
09:44Et donc cette question de la sécurité intérieure comme extérieure est celle qui me préoccupe le plus
09:50au moment où nous parlons dans le cadre de ces discussions budgétaires.
09:54Et donc au fond, de ces thématiques, nous allons essayer d'en tirer un consensus,
09:58je ne le pense pas, cela me paraît difficile,
10:01en tout cas une majorité des capacités à trouver des compromis
10:05et au fond, ce que nous allons essayer de faire dans les temps à venir,
10:09c'est non pas d'isoler ces débats, du reste,
10:11on a besoin de parler de tous les autres sujets ou thématiques ou politiques publiques
10:15dont je n'ai pas pu les évoquer devant vous ce matin,
10:18mais je vais demander aux formations politiques de se positionner.
10:21Parce qu'au fond, l'échec de ce vote sur les recettes du budget de l'État
10:27prive l'Assemblée nationale de discuter d'un certain nombre de ces thématiques,
10:31notamment des sujets de sécurité, de défense, d'agriculture, d'énergie,
10:36je ne les recite pas tous,
10:37mais qui correspondent tout de même à des priorités qui sont absolues.
10:40Et donc de ces discussions, petit à petit,
10:43le gouvernement n'exclut pas de les verser à des votes,
10:47à des débats spécifiques à l'Assemblée nationale et au Sénat
10:49qui pourraient donner lieu à des votes ad hoc
10:52pour permettre justement de créer ce cadre de compromis pour l'avenir.
10:57Et c'est ainsi d'ailleurs que nous allons démarrer
10:59avec les questions de sécurité extérieure,
11:01les questions militaires, les questions de défense,
11:03où je saisirai l'Assemblée nationale et le Sénat
11:06d'un vote dans les tout prochains jours,
11:08sûrement la semaine prochaine,
11:09qui va permettre de clarifier aussi ce que le gouvernement propose
11:12en matière militaire,
11:14mais de permettre aussi aux formations politiques de voter
11:17et de dire si oui ou non,
11:18elles souhaitent s'engager vers un renforcement de nos armées.
11:22C'est au fond aussi la suite de cette méthode,
11:24de cet entonnoir budgétaire dans lequel nous nous trouvons,
11:26dans lequel les procédures budgétaires vont être tenues
11:29sur la sécurité sociale et l'État entre les deux chambres,
11:31mais sur lequel le gouvernement souhaite associer
11:33les partenaires sociaux et les formations politiques
11:35avec une méthode un peu différente en marge
11:38qui va nous permettre justement d'avancer et d'y arriver.
11:41On va y arriver, ai-je dit, dans cette même cour de Matignon
11:45il y a de cela quelques semaines.
11:47La réponse est toujours oui, nous pouvons y arriver
11:50à la condition d'y travailler,
11:52de sortir aussi de cette situation de blocage politique
11:55que certains veulent installer
11:56comme étant au fond une toile de fond
11:59à la prochaine élection présidentielle
12:01et au fond on doit défendre le Parlement,
12:03l'Assemblée nationale n'est pas un théâtre,
12:05le budget n'est pas un décor de fond de scène
12:08et la France n'est pas à tremplin
12:10et donc chacun doit évidemment désormais
12:12avec responsabilité, sens de l'intérêt général
12:15regarder le budget pour 2026
12:17avec beaucoup de sérieux, beaucoup d'engagement
12:20en tout cas, c'est ce que le gouvernement va faire.
12:22Ce gouvernement, vous le savez, n'a aucun autre agenda
12:25si ce n'est de permettre à la France
12:27d'avoir un budget pour l'État
12:28et pour la sécurité sociale pour l'année prochaine.
12:31Je vous remercie.
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