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Manuel Bompard, coordinateur de la France Insoumise et député LFI des Bouches-du-Rhône, était l'invité du Face à Face ce lundi 24 novembre.
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00:00Il est 8h29 sur RMC et BFM TV. Bonjour Manuel Bompard.
00:04Bonjour.
00:04Merci d'être dans ce studio pour répondre à mes questions.
00:06Vous êtes le coordinateur de la France Insoumise, vous êtes vous-même député LFI des Bouches-du-Rhône.
00:11Le budget qui repart à zéro quasiment et puis qui de toute façon a très peu de chances d'être adopté.
00:16Qu'est-ce qu'on fait maintenant ? Je vous pose la question dans un instant, mais je voudrais d'abord vous interroger.
00:20Il est 8h29 au moment où on se parle, vraisemblablement, se trouve dans la nature l'un des détenus considérés comme les plus dangereux de France.
00:28Ils sont sans avoir été placés dans la prison de haute sécurité de Vendin-le-Viel.
00:34Le chef d'établissement avait dit non pour cette autorisation de sortir.
00:37Le parquet avait dit non et pourtant le juge d'application des peines a accordé cette permission de sortir.
00:42Il va traverser la France sans escorte, avec un dispositif finalement décidé, semble-t-il, un peu à la dernière minute et en totale liberté.
00:49Est-ce que vous estimez que c'est normal ?
00:51Écoutez, je comprends qu'on puisse se poser la question, évidemment, puisqu'on a dit que c'est l'un des détenus les plus dangereux de France.
00:56Après, vous l'avez dit vous-même, il n'y a pas seulement un juge, d'ailleurs, il y a deux juges qui ont considéré qu'on devait travailler les conditions de sa réinsertion,
01:05puisque sa peine, elle va expirer un jour, il n'est pas condamné à vie.
01:10Et que je pense que c'est légitime de se poser la question de savoir comment on travaille pour que la réinsertion, elle se fasse dans les meilleures conditions.
01:15Et je crois que je comprends que les gens puissent se poser des questions,
01:17mais je pense qu'ils peuvent comprendre qu'on a plutôt intérêt que quand un détenu est libéré,
01:21on fasse en sorte qu'il ne soit pas tout seul dans la nature, précisément,
01:24et qu'on ait créé les conditions pour qu'il puisse y avoir un retour dans la société,
01:28qu'il soit un retour dans les meilleures conditions.
01:28Est-ce qu'on n'aurait pas pu imaginer les choses différemment ?
01:29Est-ce que cette décision est encore en adéquation, un, avec la création de cette prison de haute sécurité ?
01:38C'est-à-dire que le contraste va être assez saisissant.
01:39Dans la prison, il est sous haute surveillance, 24h sur 24, il n'a pas le droit à un téléphone portable.
01:44Et là, toute la journée, il peut utiliser le téléphone de sa femme, passer tous les coups de fil qu'il veut,
01:48se promener dans le TGV et être au milieu des gens.
01:50Écoutez, après, franchement, je pense qu'il ne faut pas non plus faire croire
01:53que parce que cette personne, aujourd'hui, va pouvoir faire, si j'ai bien compris, un entretien d'embauche,
01:58qu'il va pouvoir faire ce qu'il veut et qu'il va y avoir personne qui le surveille, etc.
02:02Ça, ce n'est pas vrai.
02:03Il n'aura pas d'escorte, à proprement parler, c'est-à-dire personne autour de lui, officiellement.
02:06D'accord, mais vous savez, y compris dans des prisons qui ne sont pas dites prison haute sécurité,
02:11par exemple, les conversations téléphoniques, elles sont surveillées.
02:13Donc, ne faisons pas croire aux gens qu'il va pouvoir passer des consignes, je ne sais quoi.
02:17Vous espérez qu'il est quand même surveillé ?
02:19Mais évidemment, je le souhaite et je crois que sincèrement, c'est le cas.
02:23Maintenant, il y a une procédure judiciaire, elle a été respectée à la lettre.
02:27Et encore une fois, je sais que l'idée qu'on veut faire paraître, c'est que finalement,
02:33il faudrait que les gens soient en prison tout le temps.
02:35Ben non, mais les gens, ils ont une peine avec une durée, j'entends dans le débat public.
02:39Et le principe de la prison, c'est quand même de travailler les conditions d'une réinsertion,
02:43de faire en sorte que les gens, quand ils sortent, ils ne recommencent pas.
02:46Et pour qu'ils ne recommencent pas, il faut travailler pour que cette réinsertion
02:49permette, par exemple, aux gens d'avoir un emploi.
02:51La question de la cohérence, c'est-à-dire que, par exemple, je ne sais pas vous,
02:54mais la plupart des entretiens d'embauche maintenant peuvent aussi se faire en vision.
02:58C'est vrai, on aurait peut-être pu imaginer un processus de cette nature.
03:01Je ne sais pas pourquoi il n'a pas été imaginé comme tel maintenant.
03:03La question de la cohérence, pardon.
03:05Mais ce n'est pas à moi qu'il faut poser cette question.
03:07Parce que depuis le début, la force politique que je représente, on a dit que cette idée,
03:12que ces prisons haute sécurité seraient la solution, y compris au problème de la criminalité organisée.
03:16C'est une idée qu'on a battue en brèche.
03:18D'abord parce que dans les prisons actuelles, même quand elles ne sont pas haute sécurité,
03:21les gens ne font pas ce qu'ils veulent.
03:23Deuxièmement, parce que ces prisons de haute sécurité, ça a existé en France jusqu'aux années 80.
03:28Et dans les années 80, on a précisément considéré que ce n'était pas efficace
03:31parce que ça ne se traduisait pas par un effet positif sur la question de la récidive et de la réitération des faits.
03:38Donc là, il y a effectivement une absence de cohérence.
03:40Mais ça, c'est à M. Darmanin qu'il faut poser la question.
03:42Il dit d'ailleurs lui-même, il reconnaît qu'il y a un trou dans la raquette
03:45et qu'il faudra peut-être faire évoluer la loi sur cette partie-là.
03:47Oui, mais M. Darmanin, chez lui, la démagogie n'a pas de limite.
03:50C'est-à-dire que dès qu'il y a un sujet, il nous explique que la solution, c'est une proposition de loi.
03:54Moi, je pense qu'il devrait faire un peu moins de grandes phrases et de grandes paroles
03:58et un peu plus d'actes concrets, y compris dans la lutte contre la criminalité organisée,
04:02vu les drames qu'on a encore vus ces derniers jours.
04:04Vous étiez d'ailleurs un samedi à la marche blanche, à la mémoire du frère Damien Kessassi.
04:10Vous êtes réjoui du fait qu'il y ait beaucoup de monde.
04:13Vous estimez que les gens étaient au rendez-vous, que la France est au rendez-vous ?
04:16J'estime qu'il y avait la population marseillaise qui a été très émue, et à juste titre,
04:22et je partage cette émotion, et je trouve que c'était important que tout le monde soit là.
04:26Maintenant, moi, je veux dire que vous savez, en tant que député de Marseille,
04:28malheureusement, des marches après des drames liés à la criminalité organisée,
04:33j'en ai fait depuis deux ans, trois ans, sans doute une dizaine.
04:37Et donc, j'espère que ça ne sera pas juste un moment médiatique avec tout le monde qui se déplace.
04:42Mais d'ailleurs, vous dites tout le monde, tout le monde qui se déplace.
04:44Alors oui, il y avait beaucoup de politiques, mais moi, je reste assez surprise.
04:47Il était où Djoul, par exemple ? Il était où Soprano ? Ils étaient où ?
04:50Je ne sais pas où ils étaient. Peut-être qu'ils étaient là. Qu'est-ce que vous en savez ?
04:53Vous pensez qu'il ne l'aurait pas dit ? Vous les avez vus ?
04:55J'en sais rien, mais moi, je vais vous dire, j'étais là.
04:57Et j'ai considéré d'ailleurs que la présence, elle ne nécessitait pas forcément d'en faire des tonnes sur les réseaux sociaux,
05:03parce qu'il me semble que c'était d'abord un moment dommage.
05:04Il y a eu une forme de récupération, d'après vous ?
05:06Franchement, je pense qu'il y a quelques règles à fixer dans le débat politique.
05:10La première, c'est qu'on évite de faire des polémiques sur des drames.
05:13Donc, ce n'est pas moi qui vais en faire.
05:15Mais moi, j'ai considéré, par exemple, et j'étais avec mon collègue Sébastien Deloguc,
05:18notre présence, elle était au milieu des Marseillaises et des Marseillais.
05:22Et ce que je vous disais tout à l'heure, c'est qu'on en a fait beaucoup des marches aussi dramatiques.
05:26Et bien souvent, les ministres viennent, ils font des annonces.
05:29Et puis, quand ils rentrent à Paris, les annonces, elles partent avec eux.
05:32Donc, moi, j'espère que ça ne va pas juste être un moment
05:35et que dans dix jours, en quelque sorte, la vie va reprendre son cours
05:39avec les mêmes drames qui vont se poursuivre.
05:40Mais je vous pose quand même la question.
05:42Joule, Redouane Bourguin-Rabin, Soprano, des grandes personnalités très écoutées à Marseille.
05:48Moi, je ne les ai pas vues.
05:49Je ne crois pas que vous les ayez vues.
05:50Je leur poserai évidemment la question.
05:52Mais vous ne trouvez pas que ça aurait été leur rôle d'être là ?
05:55Je vous ai dit, moi, je n'ai pas envie de faire des polémiques avec qui que ce soit.
05:58Et je pense que certains ont réagi.
05:59Certains, par ailleurs, ont pu prendre la parole et ne pas forcément être présents à cette marche.
06:04Mais on a besoin, là où je vous rejoins peut-être dans votre question,
06:07on a besoin d'une mobilisation de la société dans toutes ces composantes
06:11qu'ont ce drame de la criminalité organisée.
06:13On a besoin aussi d'un changement de doctrine politique.
06:17Parce que ça fait depuis des mois et des mois
06:19qu'on dit qu'on va faire des choses et qu'on ne les fait pas.
06:22Donc, où sont les effectifs supplémentaires dans la police judiciaire
06:26quand vous savez aujourd'hui que vous avez des départements
06:28dans lesquels chaque enquêteur de la police judiciaire
06:30a 200 à 300 dossiers sur son bureau ?
06:33Où sont les greffiers ?
06:34Où sont les éducateurs spécialisés dans nos quartiers populaires ?
06:39Où sont les effectifs pour la protection de la jeunesse ?
06:44Où sont les moyens mis dans la prévention
06:47pour faire en sorte que les gens ne tombent pas dans les trafics de drogue ?
06:49On est bien d'accord que votre candidat à Grenoble a dit ce week-end
06:53qu'il n'était pas là pour traquer les dealers,
06:55qu'il ne voulait pas traquer les dealers et qu'il ne voulait pas remer la police.
06:58Mais ce n'est pas le rôle de la police municipale, madame, de traquer les dealers.
07:01C'est le rôle de la police nationale.
07:03Ce n'est pas le rôle de la police municipale
07:05de remonter les réseaux de la criminalité organisée.
07:07C'est le rôle de la police judiciaire qui a été très largement démantelée
07:10ces dernières années par la réforme de la police judiciaire.
07:10Mais quand on est candidat à Grenoble, ça fait peut-être partie quand même... Non ?
07:14Mais vous savez, les compétences de la police municipale,
07:18c'est faire de la tranquillité publique.
07:20Sauf si vous êtes en train de m'expliquer
07:21que c'est la police municipale qui va chasser les réseaux de la criminalité organisée.
07:25Pour vous, il n'est pas souhaitable que la police municipale de Grenoble soit armée ?
07:29Mais attendez, après on parlera de la question de l'armement si vous voulez.
07:31Mais là, on parlait des réseaux de la criminalité organisée.
07:34Ce sont des réseaux qui sont des réseaux nationaux, voire internationaux.
07:38Vous n'allez pas me faire croire, madame de Malherbe,
07:40que c'est la police municipale de Grenoble
07:42qui va lutter contre les réseaux de la criminalité organisée.
07:45Non.
07:45Ça, c'est la première chose que je veux dire.
07:46Non, ça, on est bien d'accord.
07:47Mais en revanche, le maire a le pouvoir de décider
07:49que sa police municipale est armée ou non.
07:50Vous avez raison.
07:51Et moi, je défends avec la France insoumise
07:53l'idée que les armes doivent être réservées à la police nationale.
07:57Et que la police municipale doit être redéployée sous forme de police de proximité.
08:02Elle doit avoir un travail de tranquillité publique,
08:04un travail de médiation.
08:05Et je ne le fais pas, contrairement à ce que j'entends dans le débat public,
08:08par laxisme.
08:09Je le fais par efficacité.
08:10Il faut que ce rôle-là, de lutter contre les réseaux de la criminalité organisée,
08:16il soit fait avec des effectifs dont le travail est de remonter des réseaux.
08:20Et c'est là où je vous parle d'un changement de doctrine nécessaire.
08:23Arrêtons de faire croire qu'on va attaquer ces réseaux-là en chassant le bas du spectre.
08:28Il faut attaquer le haut du panier.
08:29Et pour attaquer le haut du panier, il faut mettre les moyens dans les effectifs qui attaquent le haut du panier.
08:33Vous avez vu sûrement cette vidéo qui tourne sur les réseaux.
08:36J'imagine qu'elle a dû être tournée au printemps.
08:37On voit Rima Hassan et Sébastien Delogu qui répondent à un passant à Marseille
08:41qui fait un selfie avec eux et qui leur dit
08:44« Il y a qui ce pays ? Il y a qui Marseille ? On représente qui ? »
08:47Et Sébastien Delogu qui répond en riant à la DZ.
08:49Mais franchement, vous savez ce que ça voulait dire ?
08:51La DZ dans cette expression, ça n'a rien à voir avec la DZ mafia.
08:55Franchement, faites attention s'il vous plaît à ne pas faire des...
08:58Non, parce qu'à chaque fois on nous dit que c'est de l'humour.
08:59Moi je veux bien, c'est que c'est, ça n'a rien à voir...
09:02La DZ ça veut dire autre chose, enfin on ne va pas rentrer dans le détail.
09:05Allez-y, la DZ ça veut dire l'Algérie.
09:06Attendez, oui mais donc ça n'a rien à voir avec la DZ mafia
09:09et ça n'a rien à voir avec les réseaux de la criminalité organisée.
09:11Donc s'il vous plaît, franchement on parle de sujet.
09:13Non mais c'est une autre question d'ailleurs.
09:14Oui mais vous me la posez en même temps, donc je me permets de vous dire
09:17Ah non, ce n'est pas une autre question que les municipales.
09:18Soyons un petit peu vigilants si vous voulez bien.
09:20Non, non, non, ce n'est pas une autre question que les municipales.
09:21Maintenant, moi je veux bien recevoir des leçons sur la lutte contre la criminalité organisée
09:26mais pour l'instant, ceux qui sont au pouvoir depuis des années et des années
09:29sont aussi comptables de la situation actuelle.
09:31Donc pardonnez-moi d'en rester si vous voulez bien.
09:33Ou la DZ tout court, ça vous paraît normal quand on demande à quelqu'un.
09:36A pas des petites vidéos qui s'occupent sur les réseaux sociaux
09:37et qui sont des vidéos privées ou personnelles.
09:40Franchement, ce n'est pas comme ça que je fais de la politique.
09:41Moi je fais de la politique avec des propositions politiques.
09:43Et on est face à un fléau qui est celui de la criminalité organisée.
09:45Oui mais ça me frappe quand même Manuel Vomparc.
09:47Et il faut y répondre par des propositions politiques.
09:49J'ai vu qu'il y a deux jours, il y a deux jours, Eric Coquerel était interrogé
09:54sur les remarques homophobes de Sofia Chikirou sur les tafioles de merde
09:57et il a répondu que c'était de l'humour.
09:59Vous avez beaucoup d'humour.
10:00Non mais ce n'est pas de l'humour et ce n'est pas drôle.
10:03Mais en l'occurrence, c'était un message privé.
10:05Si j'ai bien compris, je ne sais même pas si ce message a été...
10:07Donc on a le droit de penser ça à titre privé, mais par contre on ne doit pas le dire en public.
10:10Non, je pense qu'elle ne pense pas à ça à titre privé.
10:12Mais franchement, Apolline de Mala, vous pouvez me faire la série si vous voulez,
10:15des messages volés, des messages privés, si c'est votre manière de faire de la politique.
10:19Mais pardon, moi je considère que notre pays aujourd'hui,
10:21il est confronté à des difficultés majeures.
10:23Et je me permets d'imaginer une vision de la politique
10:26dans laquelle on peut essayer d'y apporter des réponses.
10:28On ne s'en est pas tous d'accord après.
10:29J'adorerais, j'adorerais.
10:31Moi c'est ce que je fais, et c'est ce que j'essaye de faire.
10:32On va y passer au budget, mais j'en profite.
10:34J'en profite, vous savez quoi ?
10:36Je préférerais poser cette question directement à Sofia Chikirou.
10:38Mais il se trouve que vous aurez peut-être remarqué
10:40qu'elle n'a répondu à aucune interview en direct depuis des années.
10:44C'est clair que si votre volonté, c'est de l'inviter
10:46pour lui poser des questions sur des messages privés
10:48qui datent d'il y a 10 ans...
10:50Je pense que tous mes confrères aussi,
10:51elle n'a répondu à aucune question en direct.
10:52Je pense que ce serait peut-être mieux
10:53de lui poser des questions sur ce qu'elle aspire à faire pour Paris.
10:56Aucune interview en direct.
10:56Et à ce que nous, on aspire à faire aux élections municipales.
10:59Peut-être que ça, ça vous intéresse davantage.
11:00Mais avant d'être candidate au municipal, c'était pareil.
11:03Aucune interview.
11:04Mais elle fait ce qu'elle veut, non ?
11:05C'est ça votre vision de la démocratie et de l'échange.
11:07Je suis en face de vous, Apolline Le Malaire.
11:08Oui, mais Sofia Chikirou, elle est quand même candidate
11:10pour la mairie de Paris.
11:11J'ai l'impression que vous êtes déçus que ce soit moi
11:13et pas Sofia Chikirou.
11:14Je suis ravie de vous recevoir, Manuel Bompard.
11:16Qu'est-ce que vous voulez ?
11:17Mais n'hésitez pas à le lui dire.
11:19En tout cas, je trouverais normal, effectivement,
11:20qu'il y ait des échanges démocratiques.
11:22Mais qu'est-ce qu'elle veut, Mme Apolline Le Malaire ?
11:22Les échanges démocratiques, ils se font à travers des élections,
11:25ils se font à travers des campagnes,
11:26ils se font à travers des contacts avec les citoyennes et les citoyens.
11:30Et ensuite, certains répondent à des interviews.
11:32D'autres préfèrent avoir une autre forme de débat
11:34avec directement les citoyennes et les citoyens.
11:36Ne vous inquiétez pas, Sofia Chikirou,
11:37elle aura des réunions publiques,
11:39elle aura des meetings,
11:39elle fait des conférences de presse,
11:41elle en a d'ailleurs fait une pour présenter sa campagne.
11:43Et vos journalistes de BFM y étaient
11:45et ont pu lui poser toutes les questions qu'ils voulaient lui poser.
11:47Mais qu'elle n'hésite pas, en tout cas,
11:48des questions en direct sur des plateaux de télévision.
11:50Vous avez très envie de la recevoir.
11:51Et je lui passerai donc le message
11:52que vous avez très envie de la recevoir.
11:54N'hésitez pas.
11:54Maintenant, je pense que si vous la recevez,
11:56j'espère que vous la recevrez pour parler
11:57plutôt de son programme,
11:59plutôt que des polémiques qui sont quand même assez ridicules.
12:01Je pense qu'elle ne me demandera pas
12:02la liste des questions avant.
12:04Mais est-ce que moi, je vous demande la liste des questions avant ?
12:06Et si vous l'aviez fait, vous saviez bien que j'aurais jamais accepté.
12:08Je réponds à vos questions,
12:09mais j'ai le droit de considérer
12:11que quand vous invitez un responsable politique
12:13ou un parlementaire,
12:13c'est plutôt pour discuter avec lui
12:15des propositions qu'il a à faire pour le pays
12:16que des polémiques qui je trouve assez ridicules.
12:18Le budget, personne n'en veut.
12:20Il a été rejeté à la quasi-unanimité.
12:22Il y a un député qui a voté pour le volet recette.
12:25Maintenant, on fait quoi ?
12:27On base budget définitivement.
12:31404 voix contre le budget,
12:33une voix pour.
12:34C'est la preuve que personne ne veut
12:36effectivement de ce budget.
12:37Et pour cause,
12:38c'est un budget qui a un budget
12:39de maltraitance sociale absolue.
12:41Ce sera un désastre économique.
12:42Ça va plonger le pays dans une récession économique
12:44dont il aura beaucoup de mal à se remettre.
12:47C'est un budget d'irresponsabilité écologique.
12:49Aujourd'hui, malheureusement,
12:51la COP a donné des résultats désastreux.
12:53Mais tout le monde sait que le grand défi du siècle,
12:55c'est la transition écologique.
12:57Et on ne fait rien sur ce sujet.
12:58Ce sujet n'existe même pas.
12:59Est-ce qu'il vaut mieux pas de budget ?
13:01Est-ce qu'il vaut mieux pas de budget ?
13:02Qu'un mauvais budget, oui.
13:03Qu'un mauvais budget ?
13:04Il n'y aura pas de budget.
13:05Puisque si à la fin on bat ce budget,
13:07il y aura un minima,
13:08ce qu'on appelle une loi spéciale.
13:09Et cette loi spéciale,
13:10elle permettra, pour l'année prochaine,
13:13d'avoir les mêmes lignes budgétaires
13:14que le budget de l'année dernière
13:15jusqu'à ce qu'on puisse discuter d'un nouveau budget.
13:17Sébastien Lecornu avait promis
13:18de ne pas utiliser le 49.3.
13:20Est-ce qu'il faut qu'il en reste là ?
13:22Certains disent,
13:23bah oui, mais au moins ça permettrait
13:24qu'il y ait un budget.
13:25Non, pas question.
13:26Vous redoutez ça ?
13:27Vous vous demandez si ça revient ?
13:28Je sens bien,
13:29je vois bien la petite musique revenir
13:31de ceux qui, y compris,
13:33j'ai vu des députés socialistes
13:34qui après avoir considéré
13:36que c'était une grande victoire
13:36d'avoir obtenu le renoncement au 49.3,
13:39maintenant on demande
13:40à ce que le 49.3 revienne.
13:42Objectif, un petit peu de cohérence politique.
13:44Mais attendez, moi j'esquiffe pas la question.
13:45Mon objectif c'est de battre le budget.
13:47Mon objectif c'est de renverser le gouvernement
13:48parce qu'il n'y aura pas d'avenir différent
13:51pour notre pays
13:52avec la Macronie au pouvoir.
13:53Et d'ailleurs ce qu'on observe
13:54avec ce résultat du vote sur le budget,
13:56c'est que la Macronie est incapable
13:58aujourd'hui d'avoir un budget
13:59qui a une cohérence politique.
14:01On a besoin d'avoir un budget
14:02Vous allez donc déposer à nouveau
14:03une motion de censure ?
14:05Je pense qu'il y aura une motion de censure, oui.
14:07Mais après je ne sais pas encore
14:07quels sont les outils
14:09que va utiliser le gouvernement.
14:10Mais en tout cas ce que je peux vous dire
14:12c'est que si le gouvernement
14:12essaye de passer en force son budget
14:14que ce soit par 49.3,
14:15que ce soit par ordonnance,
14:17alors évidemment nous déposerons
14:18une motion de censure
14:19puisque c'est le seul outil
14:19dont on disposera alors
14:20pour empêcher ce budget de voir le jour.
14:22Et c'est pour protéger les gens
14:23parce que dans ce budget
14:24c'est un effort
14:26qui repose essentiellement
14:27d'ailleurs sur les catégories
14:28les plus pauvres.
14:29Quand vous voyez que dans ce budget
14:30on en a déjà parlé
14:31il y a la division par deux
14:33de la prime de Noël
14:34pour les allocataires du RSA
14:35des gens qui vivent
14:36sous le seuil de pauvreté
14:37et à qui on va dire
14:38c'est à vous de faire des efforts
14:39mais que dans le même temps
14:39on refuse une taxe Zuckman
14:41pour que les plus riches
14:42payent 2% d'impôts
14:43c'est pas 40% d'impôts.
14:44De toute façon tout ça
14:45est retombé aux oubliettes
14:46puisque ça n'a pas été voté.
14:48C'est justement le problème
14:49parce que si vous ne mettez pas
14:50davantage la contribution
14:51les plus riches
14:52les multinationales
14:53les grandes entreprises
14:54à la fin si vous voulez
14:55équilibrer votre budget
14:56vous faites payer les gens
14:57et moi je ne suis pas d'accord
14:57que vous fassiez payer les gens.
14:58Est-ce que vous préféreriez
14:59que Emmanuel Macron
15:01se résolve à dissoudre ?
15:03Moi ce que je préférais
15:04c'est qu'Emmanuel Macron
15:05se résolve à partir
15:06parce que je pense que c'est lui
15:08qui est responsable
15:08de cette situation
15:09et que évidemment
15:10tout le monde l'a vu
15:11la dissolution
15:12on l'a déjà expérimenté
15:13l'année dernière
15:13elle n'a pas produit
15:14une situation
15:15qui permet au pays
15:17de choisir clairement le cap
15:18qu'il a envie de prendre
15:20et donc je pense que pour ça
15:21on a besoin du départ
15:22du président de la République
15:23et d'une élection présidentielle
15:25anticipée
15:25on gagnerait du temps
15:26parce que sinon
15:27ce qui va se passer
15:27vous le savez comme moi
15:28c'est que pendant 16 mois
15:29jusqu'à la prochaine élection présidentielle
15:31en fait on va rien faire
15:32tout va être surposé
15:32et on va perdre du temps
15:34et on va perdre du temps
15:34alors qu'on n'a pas de temps à perdre
15:35parce que quand vous regardez
15:36l'évolution du monde
15:37depuis qu'Emmanuel Macron
15:38est au pouvoir en 2017
15:39on a déjà perdu beaucoup
15:40J'allais y venir
15:40à l'évolution du monde
15:41François Hollande
15:42parle d'un danger majeur
15:44d'un risque de guerre
15:46le chef d'état-major des armées
15:49a dit qu'il fallait
15:50qu'en France
15:51on aille vers l'idée
15:52d'accepter
15:53de perdre ses enfants
15:55et Emmanuel Macron
15:57s'apprête à annoncer
15:58le retour d'un service militaire
15:59volontaire
16:00mais le plus large possible
16:02comment vous réagissez à tout ça ?
16:04D'abord les propos
16:05du chef d'état-major des armées
16:07je pense qu'ils sont très mal venus
16:08c'est pas à lui
16:09de faire des déclarations
16:10et en plus
16:10ces déclarations sont très maladroites
16:12moi pardon
16:14mais je considère
16:15que notre objectif
16:16aujourd'hui
16:16c'est pas
16:17de se préparer
16:18à perdre nos enfants
16:19je pense que notre objectif
16:21ça doit être plutôt
16:22d'oeuvrer
16:22et de créer des conditions
16:23de la paix
16:24et d'une paix
16:24qui soit durable
16:25et je ne crois pas
16:27et je n'ai jamais cru
16:27à l'adage
16:28que pour préparer la paix
16:29il fallait préparer la guerre
16:30pour préparer la paix
16:31il faut préparer la paix
16:31ce qu'il dit évidemment
16:32c'est que si nos adversaires
16:34sentent que nous ne sommes pas prêts
16:36à avoir cette grandeur d'âme
16:38comme il dit
16:39alors il pourrait être tenté
16:43en effet de nous envahir
16:43et vous avez l'impression
16:44que les propos du chef d'état-major des armées
16:46aident dans le pays
16:47à une prise de conscience
16:49à un sérieux
16:50moi j'ai l'impression
16:50plutôt que ça a contribué
16:52à semer une forme de panique
16:53pour vous c'est l'inverse
16:53donc oui je pense que c'est tout à fait
16:55contre-productif
16:56les propos qu'il a tenu
16:57moi je souhaiterais plutôt
16:58que la France soit à l'avant-garde
16:59ce qu'elle n'est pas malheureusement
17:01des négociations de paix
17:03qui s'ouvrent entre l'Ukraine
17:04et la Russie
17:05ou qui mettent du temps à s'ouvrir
17:07soyons réalistes
17:08Vous les trouvez satisfaisantes
17:09en ce moment ?
17:10Non tout le monde voit bien
17:11que c'est des négociations
17:12qui se préparent pour l'instant
17:13entre Vladimir Poutine
17:14et Donald Trump
17:16sans les Ukrainiens
17:17autour de la table des négociations
17:18et dans lequel la France
17:20l'Union Européenne
17:21qui a des intérêts
17:22à défendre dans cette histoire
17:23je veux dire
17:23la question de sa propre sécurité
17:25ce sont des intérêts
17:26qu'on a à défendre dans cette histoire
17:27on n'est même pas à la table des négociations
17:28pour pouvoir les faire valoir
17:30ces garanties de sécurité
17:32elles nous impliquent
17:32elles nous concernent
17:33le fait que les Ukrainiens
17:35soient à la table des négociations
17:36ça nous concerne
17:37ça nous intéresse
17:38Et c'est à cela
17:38qu'on devrait mobiliser notre énergie
17:40Une dernière question
17:40Manuel Bompard
17:41vous l'avez vu
17:41l'université Lyon 2
17:42un professeur d'histoire
17:43qui a dressé une liste
17:45une liste je cite
17:46de génocidaires
17:47à boycotter quoi qu'il arrive
17:49la direction de l'établissement
17:49s'est dit consternée
17:51condamne les propos
17:52de l'enseignant
17:53est-ce que vous les condamnez également ?
17:55Mais ce ne sont pas des propos
17:56c'est si j'ai bien compris
17:57une publication sur les réseaux sociaux
17:59dans lequel il a indiqué
18:00une série de personnes
18:01dont il considère
18:02que les positions
18:02sont des positions
18:03de soutien au gouvernement
18:05et alors on n'a pas le droit
18:06de dire qu'il y a des gens
18:07dont on considère
18:08que les positions
18:09qu'ils défendent dans les médias
18:10on n'a pas envie de les entendre
18:12ou pas envie de les écouter
18:13moi je n'aurais pas fait de liste
18:14personnellement
18:15mais je suis quand même
18:16un peu stupéfait
18:17on a quand même le droit
18:17de dire que quand des gens
18:18défendent un gouvernement
18:20qui est le gouvernement
18:21de monsieur Netanyahou
18:22qui est accusé
18:23je veux le dire quand même
18:23de génocide
18:24après avoir dit pendant des mois
18:25aidez-moi
18:26il n'est pas accusé de génocide
18:27enfin bon on ne va pas rouvrir
18:28encore ce débat
18:28il est accusé par certains
18:30de génocide
18:31mais il n'y a pas une unanimité
18:32à considérer que c'est génocide
18:33mais on peut rouvrir cette question
18:34en tout cas quand on est
18:34professeur d'histoire
18:35aujourd'hui pour vous
18:37on peut faire cette liste
18:38mais madame
18:38il n'y a pas de problème
18:39vous pouvez nuancer les choses
18:40si vous voulez
18:40mais il y a bien un arrêté
18:41de la Cour internationale de justice
18:43qui date d'il y a un an et demi
18:44qui parle d'un risque de génocide
18:45et il y a bien des mandats
18:47madame il y a bien des mandats
18:48d'arrêt de la Cour pénale internationale
18:50non mais attendez
18:51vous le savez très bien
18:52balayez ça d'un revers de la main
18:53si vous voulez
18:53vous savez ce que c'est
18:54des mandats d'arrêt
18:54de la Cour pénale internationale
18:55pour crimes de guerre
18:56ou crimes contre l'humanité
18:57parfaitement
18:57je dis juste qu'il n'est pas
18:59encore risque de génocide
19:00de ne pas dire
19:01qu'on est accusé
19:01depuis des mois et des mois
19:02sur tous les médias en France
19:03excusez-moi de vous le dire quand même
19:04est-ce que ça veut dire
19:05que ces gens-là
19:05sont des génocidaires
19:06attendez
19:07est-ce que ça veut dire
19:08que pour vous
19:08par exemple
19:09l'animateur Arthur
19:10est un génocidaire
19:11je ne dirais pas ça
19:12mais je dirais par contre
19:14qu'ils ont pris des positions
19:15politiques de soutien
19:16à un gouvernement
19:17qui est un gouvernement
19:17qui commet un génocide
19:18donc je ne suis pas d'accord
19:19avec le fait que ces gens-là
19:21je ne suis pas d'accord
19:22avec ça
19:23je ne suis pas d'accord
19:24avec ça
19:24puisque moi je ne considère pas
19:25que les gens
19:25qui soutiennent un gouvernement
19:27qui commet des crimes
19:28contre l'humanité
19:29sont eux-mêmes responsables
19:30de ces crimes-là
19:31mais par contre
19:32je pense qu'on a le droit
19:32de considérer que leurs positions
19:34sont des positions
19:35qui sont des positions
19:36extrêmement problématiques
19:37d'ailleurs je vais vous faire remarquer
19:38que pendant des mois
19:39et des mois
19:39on nous a dit
19:39à partir du moment
19:40où il y aura
19:41la libération des otages
19:42la guerre s'arrêtera
19:44et ce que j'observe
19:45c'est que malheureusement
19:46trop tardivement
19:47il y a eu la libération
19:47des otages
19:48et qu'on a encore
19:48des palestiniens innocents
19:50qui meurent aujourd'hui
19:50et je trouve qu'on devrait
19:51davantage parler de ça
19:52plutôt que des tweets
19:54des uns et des autres
19:54sur les réseaux sociaux
19:55et vous l'avez dit ce matin
19:56en tout cas
19:56merci Emmanuel Bompard
19:57coordinateur de la France Insoumise
19:59il est 8h48 sur RMC BFM TV
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