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- #faceabockcote
Mathieu Bock-Côté propose un décryptage de l’actualité des deux côtés de l’Atlantique dans #FaceABockCote
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00:00Il est 19h sur CNews et c'est un plaisir de vous retrouver pour face à Mathieu Bocoté
00:06avec un invité exceptionnel pour ce samedi soir, cher Mathieu, bonsoir.
00:12Arthur Devatrigan est avec nous, cher Arthur, bonsoir.
00:16Que faites-vous là, monsieur Philippe Devilliers ?
00:19Que faites-vous là ?
00:20Je me demande.
00:21Bah oui, c'est ça.
00:24Alors, hier soir, je disais à Philippe Devilliers, parce qu'on se retrouve bien évidemment
00:28ce samedi et puis mardi, on sera ensemble pour face à vous au Dôme de Paris.
00:32Je lui dis, on va peut-être lancer une colocation.
00:35C'est un plaisir de vous retrouver, cher Philippe Devilliers.
00:38Et puis, dire aussi aux téléspectateurs merci et bravo.
00:43Incroyable.
00:43Parce que vous avez encore tutoyé les records, explosé les records.
00:48Regardez, cinquième chaîne nationale, première chaîne info et la meilleure minute de toutes
00:53les chaînes info, 1 284 000 téléspectateurs à 19h48.
00:59C'est ce qu'on appelle un record historique.
01:01Ouais.
01:02Il se passe quelque chose.
01:03Il se passe quelque chose.
01:05C'est un effet...
01:06Oui.
01:06Mais vous permettez de vous dire la joie qui est la mienne.
01:09Parce que là, il y en a trois pour le prix d'un.
01:14Bon, voilà.
01:15Et j'ai une grande admiration pour Mathieu.
01:20Il le sait d'ailleurs.
01:21On se parle souvent.
01:23Qui est un esprit puissant.
01:25Puissance intellectuelle remarquable.
01:29Et ce que fait Arthur avec sa revue.
01:32C'est magnifique, je vous le dis.
01:33C'est original, singulier, profond et à la bonne altitude.
01:41L'âme respire amplement.
01:44Voilà.
01:44Et donc, je suis heureux d'être avec vous.
01:48D'habitude, c'est Geoffroy qui est là avec nous.
01:51Bon, il n'est pas là.
01:52Mais Eliott...
01:54Il parle aussi d'aider.
01:55Je m'habitue, voilà, à venir vous voir.
01:59Je ne sais pas ce qui m'attend.
02:01Mais allons-y.
02:03Eh bien, on y va dans un instant.
02:05Avant cela, c'est le point sur l'information avec Isabelle.
02:07Je pourrais quand même dire que les Québécois, en fait, sont des Vendéens.
02:11Ah, bien sûr.
02:12Mais vous allez en parler dans un instant.
02:13C'est parti, vous êtes venu de Vendée.
02:15Ah, nous nous sommes extraits.
02:16Et si on fouillait un petit peu votre généalogie, à mon avis, c'est du côté du...
02:22Vous êtes un puits folleur.
02:25Nous le sommes tous de cœur.
02:27Allez, 19h, passé de 1 minute, le point sur l'information.
02:30C'est avec Isabelle Piboulot.
02:31Bonsoir à tous, à la une, la relation franco-algérienne s'invite au sommet du G20 à Johannesburg.
02:39Emmanuel Macron souhaite bâtir une relation d'avenir avec l'Algérie qui doit corriger beaucoup de choses, dit-il.
02:46Mardi, le chef de l'État s'était dit disponible pour un échange avec son homologue algérien, en marge du G20.
02:52Mais le président Tebbou ne s'est pas rendu en Afrique du Sud.
02:55On écoute le président français.
02:56Moi, je veux bâtir une relation d'avenir qui soit apaisée, mais on doit corriger beaucoup de choses.
03:02On n'est pas dans une situation satisfaisante, de part et d'autre.
03:04Il y aura des réunions entre ministres qui vont se tenir.
03:08Et c'est comme ça qu'on reprépare, qu'on redéclenche les choses.
03:11Je constate qu'on a déjà eu des premiers résultats.
03:13Et la libération de Boilame Sansal est un premier résultat dont il faut se féliciter.
03:17C'est l'image de la journée.
03:19Amine Kessassi, aux côtés de sa mère, marchant à Marseille pour rendre hommage au jeune Mehdi Kessassi,
03:24victime d'un assassinat d'avertissement le 13 novembre dernier.
03:28Une foule de Marseillais a participé au rassemblement.
03:31La famille Kessassi appelle à prendre la mesure du monstre qui est le narcotrafic,
03:35Fléau qui l'a endeuillé par deux fois.
03:38Et puis les huit départements d'Île-de-France placés en vigilance orange neige verglas
03:42à partir de 20h et jusqu'à 8h du matin.
03:44La vitesse autorisée dans la région sera réduite de 20 km heure pour tous les véhicules.
03:49Au milieu de la nuit, une partie du massif central sera également en vigilance orange.
03:54en raison de pluie verglaçante.
03:567500 agents des routes seront mobilisés ce week-end sur tout le pays.
04:02Merci Isabelle Piboulot pour le point sur l'information.
04:05Mathieu Bocoté, pourquoi avoir invité Philippe de Villiers ce soir ?
04:08Parce que certains livres, il n'y en a pas beaucoup,
04:10mais certains livres posent une question existentielle qui interpelle véritablement une époque,
04:15qui interpelle un peuple et populiste le dernier livre de Philippe de Villiers en est un.
04:20Philippe de Villiers, bonsoir.
04:21Bonsoir Mathieu.
04:22Alors, justement, on va commencer avec le titre même de l'ouvrage parce qu'on connaît,
04:26alors nous sommes familiers avec le concept de génocide, l'élimination physique d'un peuple.
04:31Vous nous avez familiarisé de l'an passé avec l'idée de mémoricide.
04:34Et là, vous forgez un concept nouveau, à tout le moins vous le reprenez,
04:37mais vous lui donnez un sens nouveau, celui de populicide.
04:40Qu'entendez-vous quand vous parlez du populicide français aujourd'hui ?
04:44D'abord, avant de vous répondre, je voudrais dire pourquoi j'ai écrit ce livre et pourquoi j'ai choisi ce titre.
04:54J'ai écrit ce livre parce que je suis hanté par la disparition du peuple auquel j'appartiens.
05:03Je ne veux pas que notre pays meure et je vois le gouffre s'ouvrir.
05:15Nous sommes devant un crime perpétré par une gente politicienne qui échappe au jugement de l'instant.
05:22Nous sommes en train de changer de peuplement, nous sommes en train de changer d'art de vie,
05:29nous sommes en train de changer de civilisation.
05:32Et quand on tue un homme, ça s'appelle un homicide.
05:39Donc naturellement, quand on tue un peuple, ça s'appelle un populicide.
05:43Mais le mot ne vient pas de moi, n'est pas de mon cru.
05:46Il est d'un révolutionnaire communiste
05:48qui en 1794 s'appelle Gracchus Baboeuf a écrit un livre qui s'appelle
05:54Le système de dépopulation, il s'en est pris à la convention,
06:00pour qualifier l'extermination de masse des populations de l'Ouest.
06:07Mais derrière ce néologisme de Gracchus Baboeuf, il y a un projet
06:13dont j'ai souvent parlé avec notre ami Michel Onfray,
06:19qui avait fait un papier dans le populaire absolument remarquable sur cet homme,
06:22cet homme si important et si méconnu,
06:25qui s'appelle Anakarsis Klotz,
06:28qui est en fait un baron prussien,
06:31devenu député de l'Oise,
06:33qu'on va appeler l'avocat du genre humain.
06:35L'avocat du genre humain parce qu'il théorise pour la première fois
06:41l'évangile laïque des droits de l'homme,
06:46c'est-à-dire qu'il prône une seule humanité,
06:50une seule nation,
06:51pour parvenir au bien-être cosmique,
06:54et pour parvenir au bien-être cosmique,
06:56il explique qu'il faut abolir toutes les nations.
06:59Donc il est écouté évidemment par tous les terroristes
07:02qui composent la convention du comité de salut public.
07:06Mais en fait, ce qui m'a le plus intéressé,
07:09c'est la définition d'Hémé Césaire,
07:12qui parle d'un génocide,
07:14le populicide est un génocide par substitution.
07:18Je reprends un peu votre expression.
07:21Génocide par substitution de l'ancien peuple.
07:25C'est-à-dire génocide par substitution d'un peuple
07:27concomitante avec l'effacement du peuple originel.
07:32Si bien qu'on fabrique un nouveau peuple,
07:35un non-peuple sans identité, sans langue,
07:38sans histoire, sans racine.
07:42Et en fait, qu'est-ce qu'on fait depuis 50 ans ?
07:46On fabrique une société de déracinés.
07:48Il y a les déracinés de l'extérieur,
07:50les déracinés de l'intérieur,
07:51qui sont face à face.
07:53En fait, c'est l'homme global devant,
07:55face aux migrants.
07:56C'est-à-dire, nous sommes à la rencontre des érants.
07:58Et on a oublié une chose essentielle.
08:03C'est que la victoire de la vie est toujours précaire
08:06et incertaine.
08:09Et que la nature porte la civilisation
08:13comme l'abîme porte l'arche
08:15au-dessus d'un tombeau en trou vert.
08:17Alors, vous nous dites, depuis 50 ans,
08:21on fabrique des déracinés.
08:22Mais le populicide, vous nous le dites,
08:24fait s'ancre dans l'histoire de la Révolution.
08:26Est-ce qu'on ne pourrait pas dire,
08:27à certains égards,
08:28que le populicide d'aujourd'hui
08:30est la conséquence lointaine
08:32du premier populicide,
08:34celui des Vendéens ?
08:34C'est-à-dire, d'une certaine manière,
08:36il y a la révolte des Vendéens.
08:37Aujourd'hui, il y a la révolte des populistes,
08:39identitaires, rappelez-les comme vous voulez.
08:41Est-ce qu'on ne peut pas dire
08:42que l'histoire du populicide
08:43commence en partie avec la Révolution
08:44sans qu'on en soit conscient ?
08:45C'est clair.
08:48C'est ce que j'explique dans mon livre.
08:51Ça a été mon premier combat,
08:52en 1989,
08:54pour le bicentenaire de la Révolution,
08:56où j'ai écrit une lettre ouverte
08:58au président de la République
08:59pour lui dire que
09:01le premier populicide,
09:04c'est 1789.
09:06C'est la Révolution française.
09:09La Révolution française,
09:10c'est pas seulement un changement de régime,
09:14c'est un changement de revue.
09:15C'est-à-dire qu'en fait,
09:19la Révolution française est une
09:20annonciation de type eschatologique.
09:27C'est une nouvelle onction baptismale.
09:30La preuve, les mots.
09:32Hommes nouveaux,
09:33comme l'homme nouveau de la Révolution paulinienne,
09:36et surtout régénération.
09:40Régénération, c'est une onction parodique.
09:46Et quand on écoute Mounier,
09:48quand on écoute Rabot-Saint-Étienne,
09:51ils expliquent qu'il faut changer les hommes,
09:53les choses, les mots,
09:56régénérer la France.
09:57Et c'est Robespierre qui donne l'explication
10:00la plus pédagogique quand il dit
10:02« Quand j'ai vu à quel point
10:04l'espèce humaine était dégradée,
10:07je me suis rendu à la nécessité
10:09de créer un nouveau peuple. »
10:14Et donc, en réalité,
10:15ce que dit très bien Solzhenitsyn
10:17quand il est venu en Vendée
10:18le 24 septembre 1993,
10:21le recommencement absolu de l'humanité,
10:23expression du comité de salut public,
10:26le recommencement absolu de l'humanité,
10:29ça veut dire,
10:30on traite l'ancien peuple par élimination,
10:33et on substitue au peuple concret
10:36un peuple abstrait.
10:39Et il y a un petit peuple qui se lève,
10:41un petit peuple de Paria,
10:42qui est le peuple vendéen,
10:44et qui, en réalité,
10:47restera dans l'histoire
10:51d'Exit Solzhenitsyn
10:53comme le peuple qui a sauvé
10:55la liberté,
10:57la liberté de conscience,
10:58la liberté de croire,
10:59la liberté d'être,
11:00la liberté d'être un peuple concret.
11:03– Arthur de Vatriguin,
11:04alors comment expliquer justement
11:05ce paradoxe français
11:07de cet inconscient monarchique très fort,
11:11et en même temps,
11:11cette fascination pour la Révolution,
11:14c'est quelque chose qui est vu positivement
11:17pour la plupart des gens,
11:18comment expliquer ce paradoxe français ?
11:20– Alors,
11:22c'est vrai, vous avez raison,
11:25il y a là un paradoxe d'apparence.
11:28– D'abord, il y a une première chose,
11:33c'est que nous vivons sous un régime
11:37qu'on pourrait appeler le régime
11:39du nihilisme d'État.
11:42J'ai parlé un soir,
11:44il n'y a pas très longtemps,
11:44avec Michel Houellebecq,
11:46je me disais,
11:46qu'est-ce qui caractérise notre époque ?
11:48Il dit le nihilisme d'État.
11:49– Et quand vous vivez,
11:52évidemment,
11:55sous la nouvelle onction baptismale
11:57du nihilisme d'État,
12:00vous devenez,
12:01vous êtes contaminé par le nihilisme d'État
12:04qui produit son exact contraire
12:06agréable à vivre,
12:07qui est l'hédonisme consumériste.
12:10Quand vous êtes dans l'hédonisme consumériste,
12:12vous ne faites plus la distinction
12:13entre les choses,
12:14les événements et les hommes.
12:17Puis il y a une deuxième chose,
12:19c'est que c'est le déracinement.
12:23Nous sommes dans un pays
12:24de plus en plus désartifié,
12:26de plus en plus métropolisé.
12:28Mitterrand un jour m'a dit,
12:30le socialisme c'est la ville.
12:32J'ai dit,
12:32est-ce qu'en ville on peut massifier
12:34et ensuite on vote en rang serré,
12:38dans la même urne ?
12:39Mais en réalité,
12:42je corrigerai ce que vous avez dit,
12:44Arthur,
12:45par un mot que nous avions juste
12:48avant de commencer l'émission,
12:51qui concerne 14-18.
12:56Parce qu'on appartient tous
12:57à des familles qui ont vécu 14-18
12:59comme un moment d'union nationale.
13:04Et moi, le Vendien,
13:05je vais vous raconter une anecdote.
13:07Il y a une rue à Mouilleron,
13:08qui apparaît au cœur de la Vendée,
13:11célèbre pour les Vendéens.
13:14À un bout de la rue,
13:16il y a un blanc qui est né
13:17qui s'appelle Delattre.
13:19Et à l'autre bout de la rue,
13:20il y a un bleu qui est né
13:21qui s'appelle Clemenceau.
13:22Chacun a fait sa guerre.
13:24Deux vainqueurs de guerre mondiale.
13:28L'un a inventé l'union sacrée,
13:32l'autre a inventé l'amalgame.
13:34Et en réalité,
13:36dans leur culture personnelle,
13:37ce sont deux variétés sémantiques
13:39de la fraternité capétienne.
13:42Et donc, en réalité,
13:43par-delà les régimes,
13:46moi, je l'appartiens à une famille
13:47qui a servi des trois régimes,
13:48parce que c'est une famille
13:49d'officiers français.
13:50Par-delà les régimes,
13:52les Français se retrouvent
13:52dans la phrase de Péguy,
13:55la République,
13:56notre royaume de France.
13:58La preuve,
13:59c'est qu'en 1870,
14:01après la défaite,
14:04qu'est-ce que fait
14:05l'instituteur alsacien
14:07qui n'en peut plus
14:09de l'amertume française
14:12et qui s'appelle Ernest Lavis ?
14:16Il va voir Kichra,
14:17un autre historien républicain,
14:19il réunit les historiens républicains
14:21et il dit
14:21qu'il faut qu'on trouve
14:22un saint crème de substitution.
14:25Donc, en fait,
14:25on n'en sort pas.
14:27On a voulu se débarrasser
14:28de l'éruption
14:30du sang naturel
14:33dans l'ordre naturel
14:34et on va chercher
14:35un petit filet de saint crème.
14:36C'est pour ça que
14:37c'est les républicains
14:38qui vont chercher
14:38Jeanne d'Arc,
14:39Geneviève,
14:40Clovis.
14:41Donc, en réalité,
14:42il faut retrouver
14:44l'unité française
14:46et à chaque fois
14:47qu'on est dans la panade,
14:48à chaque fois
14:49qu'on est au bord
14:49de l'abîme,
14:50c'est ce que De Gaulle
14:51a très bien dit,
14:52on retrouve
14:53l'unité française.
14:54La phrase de De Gaulle,
14:55souvenez-vous,
14:55à chaque fois
14:56que la France
14:56a été au bord
14:57de l'abîme,
14:57elle s'est arrimée
14:58à deux môles
14:59qui n'ont pas vacillé,
15:00le tronçon de l'épée
15:01et la pensée française.
15:03Alors,
15:04parlons de l'abîme
15:04un instant,
15:05touchons à la politique
15:06un petit instant.
15:07Jean-Luc Mélenchon
15:08a une formule,
15:09vous la connaissez,
15:10il parle de la créolisation
15:12française.
15:13Est-ce que la créolisation,
15:14ce n'est pas en même temps
15:16l'instrument du populicide
15:17et la conséquence
15:19du populicide ?
15:20Est-ce que Jean-Luc Mélenchon,
15:21de ce point de vue,
15:21n'est pas le véritable héritier
15:23de l'esprit révolutionnaire
15:24dans ce qu'il est
15:25plus radical,
15:26celui qui veut
15:26tout simplement concrètement,
15:28physiquement,
15:28démographiquement,
15:29accoucher
15:30d'un nouveau peuple ?
15:31On a souvent abordé
15:33la question de Mélenchon
15:35et on a failli
15:36l'aborder hier
15:37avec Elliot
15:38et à chaque fois
15:39qu'on parle de Mélenchon,
15:40on le dit
15:41Robespierre en keffier.
15:43Voilà,
15:44en fait,
15:44tout est résumé,
15:46c'est ma réponse.
15:48Donc,
15:48il y a une différence
15:49entre Robespierre
15:51et Mélenchon.
15:53C'est que Robespierre
15:55procède par
15:56élimination.
15:58Mélenchon
16:01procède
16:01par substitution.
16:04En d'autres termes,
16:04Robespierre,
16:05lui,
16:06guillotine
16:06toutes les fortes têtes
16:08et toutes les têtes.
16:10Mélenchon,
16:11lui,
16:11procède autrement.
16:14Il joue
16:15sur la démographie.
16:16En fait,
16:17Mélenchon,
16:17il est malin,
16:18il dit
16:19je garde la toponymie,
16:21je garde l'hexagone,
16:22je garde le territoire,
16:24mais je le créolise.
16:26Qu'est-ce que ça veut dire ?
16:27Ça veut dire
16:27qu'il change de peuple,
16:30il change de peuplement,
16:32il appelle ça
16:32la Nouvelle France,
16:33il installe
16:34ce qu'il appelle
16:34un peuple monde.
16:36C'est-à-dire,
16:37en fait,
16:38il fait venir
16:38une nouvelle population
16:39pour remplacer
16:41l'ancienne.
16:44Il a deux atouts
16:45stratégiques.
16:47Le premier,
16:48c'est la démographie
16:49et le deuxième,
16:51c'est l'alliage
16:51islamo-hookiste,
16:54les banlieues,
16:55les universités,
16:56donc la jeunesse.
16:57Sur la démographie,
17:00j'insiste sur un point,
17:02il est plus intelligent
17:03que les autres,
17:04parce qu'il a vu
17:05quelque chose
17:05que les autres
17:06n'ont pas vu
17:06ou ne veulent pas voir.
17:09C'est que
17:10l'Europe,
17:12dans 20 ans,
17:15elle sera passée
17:16de 550 millions
17:17d'habitants
17:18à 480 millions
17:20d'habitants,
17:21pendant que
17:21l'Afrique
17:23sera passée
17:23de 1 milliard
17:262 à 2 milliards 4.
17:29Et qu'est-ce qui,
17:30le secret du programme
17:31de Mélenchon
17:31que personne n'a lu,
17:33sauf moi,
17:35c'est que
17:35il dit
17:36on va faire
17:36des réfugiés climatiques.
17:39Il y a des réfugiés
17:40politiques,
17:40on va élargir
17:41la notion
17:42de réfugiés politiques
17:43pour avoir
17:43des réfugiés climatiques
17:44et avec les réfugiés
17:47climatiques,
17:47on aura 15 millions
17:48de personnes extérieures
17:49qui pourront venir,
17:50comme il dit,
17:51épouser nos filles.
17:53Voilà.
17:54Donc Mélenchon,
17:56c'est le populicide
17:57de tradition,
18:00mais par d'autres moyens.
18:02Alors,
18:03dans la deuxième partie,
18:04nous chercherons
18:04à trouver quelques lueurs
18:05d'espérance,
18:06mais poursuivons
18:06pour l'instant
18:07le diagnostic.
18:09Vous vous inquiétez,
18:10vous l'avez dit,
18:10vous avez commencé
18:11ainsi votre intervention,
18:12la possible disparition
18:13de votre peuple.
18:14Est-ce qu'on peut
18:15généraliser cette réflexion
18:16en se demandant
18:17de quelle manière
18:18meurent les peuples
18:19à travers l'histoire ?
18:20Est-ce qu'il y a
18:20des points communs
18:22dans la mort des peuples ?
18:23Oui,
18:23ça c'est une bonne question.
18:26J'ai consacré
18:27toute une première partie
18:30en expliquant
18:33comment les peuples meurent.
18:35Et en réalité,
18:36on a l'impression,
18:39dans un premier coup d'œil,
18:41que chacun a sa manière
18:42de mourir.
18:43Mais quand on regarde
18:44de plus près,
18:46entre le récit fondateur
18:47et les fiertés finissantes,
18:49on voit qu'il y a
18:50une loi de gravitation
18:51qui est partout la même,
18:53au Machu Picchu,
18:54à Carthage,
18:55à Byzance,
18:57etc.
18:59Alors,
19:00quelle est cette loi
19:01de gravitation ?
19:03D'abord,
19:04tous les peuples
19:05qui meurent
19:06ne se voient pas mourir.
19:07C'est très curieux.
19:09Quand vous prenez
19:10la fin de Rome,
19:10pour la fin de Carthage,
19:12ils ne se voient pas
19:13du tout mourir.
19:15Alors qu'il y a une différence
19:16entre un homme
19:17et une civilisation,
19:19c'est que
19:19la décomposition
19:22pour l'homme
19:22intervient après la mort,
19:24alors que pour une civilisation,
19:25elle intervient avant.
19:26Et donc,
19:27on devrait la voir.
19:29Deuxième loi
19:31de gravitation commune,
19:34à chaque fois
19:34qu'un peuple
19:35abandonne son récit fondateur,
19:37il est aspiré
19:39par le vide,
19:41fasciné par le trou noir.
19:44Et puis,
19:45la troisième
19:46loi de gravitation commune,
19:50elle a été exprimée
19:51par le grec Polybe,
19:54qui dit
19:55une civilisation
19:59ne cède
20:01à une agression extérieure
20:03que si
20:05elle a été préalablement
20:06rongée
20:06de l'intérieur.
20:09On prend l'exemple
20:10de Rome,
20:11c'est quand le
20:12Mos Majorum
20:13devient défaillant,
20:15la Pietasse,
20:16la Fidesse,
20:18que les Romains
20:19se mettent
20:20à en rire,
20:20en sourire,
20:22que c'est fini
20:23pour Rome.
20:25C'est-à-dire,
20:26en fait,
20:26un art de vivre,
20:27une mémoire commune,
20:28une langue,
20:28une histoire.
20:29Et donc,
20:31la loi de gravitation
20:32commune,
20:34elle a été exprimée
20:35dans un dialogue
20:36entre l'évêque Rémy
20:38et le jeune
20:39chef franc.
20:42Toutes les sociétés
20:43obéissent à la même loi.
20:45Quand elles ont cessé
20:47de croire
20:47en leur raison d'être
20:48et que l'idée
20:49qui les a fait naître
20:50leur est devenue
20:51comme insupportable,
20:53étrangère,
20:54elles se démolissent
20:55de leur propre main.
20:57Suivez mon regard.
20:59Artur de Vatrigan.
21:00Alors,
21:00si nous ne voyons pas mourir,
21:02peut-être que nous ne voyons
21:03pas vivre non plus.
21:05Et dans...
21:06Parce qu'avant la mort,
21:08il y a une vie.
21:08Et vous,
21:09vous avez,
21:09dans le cours
21:10de vos différents ouvrages,
21:11en parlant d'éminemment
21:13personnages historiques français,
21:14Clovis,
21:15Jeanne d'Arc,
21:16Louis XIV,
21:16vous avez expliqué
21:17au fur et à mesure
21:18qu'il y a une permanence
21:19et que c'est cette permanence
21:20qui a fait la France.
21:22Et ce qu'on a compris
21:23au début,
21:24c'est que cette permanence,
21:25il y a eu une rupture
21:25avec la Révolution française.
21:27Mais comment on peut
21:28définir cette permanence
21:29pour peut-être se rappeler
21:31ce qui nous a fait nous
21:32et voir ce qu'on peut sauver ?
21:35En fait,
21:36la France
21:38est un
21:40pays
21:42qui a été façonné
21:44par la chrétienté.
21:44Il y a trois gestes
21:48dans l'histoire de France
21:49que le laïcisme
21:52intégral
21:54voudrait effacer.
21:59Trois gestes
21:59qui sont inscrits
22:00dans nos paysages intimes.
22:03Le premier,
22:04c'est un acte baptismal.
22:06La France
22:06est née chrétienne.
22:07c'est unique
22:11dans l'histoire
22:12des hommes.
22:13C'est le baptême
22:14de Clovis
22:14496.
22:17Clovis
22:17et ses entrustions
22:19qui dit au peuple français,
22:22voilà,
22:22le peuple français
22:23devient chrétien,
22:24l'onction baptismale.
22:27Le deuxième geste
22:28qui est tout aussi important
22:29qu'on ignore
22:31aujourd'hui complètement
22:32qu'a fondé
22:32l'État Providence,
22:33c'est un acte miséricordieux.
22:37C'est la clamide.
22:38Martin qui partage
22:40son manteau
22:40avec un pauvre
22:41et des pauvres.
22:43Donc,
22:44la France
22:44est un acte
22:45de miséricorde.
22:46Et troisième geste
22:47tout aussi important,
22:50même peut-être
22:50plus important,
22:51c'est le geste
22:52architectural.
22:54C'est-à-dire que
22:54ce que la France
22:55fait de plus beau,
22:56elle choisit
22:57de l'inscrire
22:57dans une rencontre
22:59entre la pierre
23:00et la métaphysique.
23:02La cathédrale.
23:03Vous savez,
23:04les historiens
23:05que vous connaissez bien
23:06ont tous
23:08cherché
23:10dans les grands pays,
23:12dans les grandes nations,
23:14dans les grandes histoires,
23:16un geste architectural
23:18qui symbolise
23:19le pays.
23:21Et donc,
23:21ils sont tous d'accord
23:22pour dire que,
23:23par exemple,
23:23que pour les Grecs,
23:26qu'est-ce qui résume
23:27la Grèce,
23:27c'est le Parthénon.
23:29Qu'est-ce qui résume Rome,
23:31c'est le Forum.
23:32Qu'est-ce qui résume
23:33la France ?
23:35Les cathédrales.
23:37Et c'est la raison
23:37pour laquelle
23:38il y a une grande
23:38espérance française.
23:41C'est que,
23:42pour que la France
23:42disparaisse,
23:43il faudrait raser
23:44les cathédrales
23:45et censurer
23:46toute la littérature
23:47française,
23:47par exemple.
23:48Il faudrait raser
23:49les petites églises,
23:51il faudrait raser
23:51tous les petits monuments,
23:52il faudrait raser
23:53les châteaux,
23:54il faudrait raser
23:55tout ce qui témoigne
23:56de la grandeur française.
24:01Et ça,
24:01ça me paraît
24:02très difficile.
24:04On reviendra.
24:04Vous savez,
24:05juste un mot,
24:07pardon,
24:08je le dis dans mon livre,
24:11mais,
24:12Populicide,
24:14il faut que
24:15les jeunes Français
24:16apprennent
24:17à voyager
24:21dans cet être vivant
24:24qu'est la France,
24:25à voyager
24:25dans l'âme de la France.
24:28Philippe Devilliers
24:28est avec nous
24:29jusqu'à 19,
24:30jusqu'à 20 heures,
24:31jusqu'à 20 heures,
24:32évidemment,
24:32pour face à Mathieu Bocoté.
24:33On revient dans un instant.
24:38Il est quasiment
24:3919h30
24:40et ce soir,
24:42Mathieu Bocoté
24:43reçoit depuis le début
24:44de l'émission
24:44Philippe Devilliers.
24:46Reprenez cet échange
24:47absolument passionnant
24:48que vous aviez
24:48avec M. Philippe Devilliers.
24:50Alors,
24:50nous nous sommes demandé,
24:51cher Philippe,
24:52de quelle manière
24:53un peuple meurt.
24:54Mais on peut retourner
24:55la question
24:56et nous pouvons nous demander
24:57de quelle manière
24:58un peuple cherche
24:58à ne pas mourir.
25:00Et dans cela,
25:01il y a des gens
25:01qui, à chaque génération,
25:02décident de garder vivante
25:04la flamme de la nation.
25:06Je me permets de référer
25:06à votre engagement politique.
25:07Vous êtes,
25:08votre engagement politique,
25:09notamment au Parlement européen,
25:11mais pas seulement.
25:12Au moment où se construisait
25:13la superstructure
25:14post-nationale et fédérale,
25:16vous décidez
25:17d'y mener la bataille
25:18au nom de la liberté des peuples,
25:19de la souveraineté des peuples.
25:21Que retenez-vous
25:21de votre expérience
25:22au cœur
25:23de cette superstructure fédérale,
25:26quelquefois vaguement soviétique ?
25:28Moi, j'ai vu de mes yeux vus,
25:31Mathieu,
25:33le pouvoir glisser
25:34entre les mains
25:38des commissaires de Bruxelles.
25:42Et j'ai médité
25:44une phrase que j'avais apprise
25:47en première année de droit
25:48de Jean Baudin
25:50sur la souveraineté.
25:52Ce qui caractérise
25:56la souveraineté,
25:59c'est
26:00la singularité
26:05d'une puissance
26:06qui n'est comparable
26:09à aucune autre
26:12et qui ne relève
26:14d'aucune autre
26:15et qui n'en admet
26:16aucune
26:17en concours avec elle.
26:19Ça m'a rappelé aussi
26:23un mot de Marie-France Garraud
26:24qui disait
26:24un pays est souverain
26:26pas à moitié souverain,
26:28une femme
26:29n'est pas à moitié enceinte.
26:31Et donc,
26:32j'ai vu
26:32avec Maastricht,
26:35puisque c'est le moment
26:36que vous évoquez,
26:38j'ai vu
26:39le transfert
26:40de la souveraineté.
26:42Un pays
26:43souverain,
26:46c'est un pays
26:47qui contrôle
26:48ses lois
26:49sa justice,
26:51sa monnaie,
26:52sa défense.
26:54J'ai vu
26:55glisser
26:56les trois pouvoirs
26:59de faire la loi.
27:00Aujourd'hui,
27:00vous savez combien
27:01et quel est le pourcentage
27:02des lois françaises
27:03qui sont faites
27:03de manière autonome
27:04en France ?
27:0517%.
27:06Donc,
27:08la loi
27:09et les chefs d'entreprise
27:10en savent quelque chose,
27:11toutes les normes,
27:12tout ça,
27:12tout le monde se plaint
27:13des normes,
27:13tout le monde
27:13se fait chasser les normes
27:15et tout ça,
27:15ça vient de Bruxelles.
27:17On l'a voulu.
27:18C'est une bureaucratie
27:20anonyme
27:21et qui nous inonde
27:22de ces normes.
27:24La loi,
27:25la justice,
27:26les courts suprêmes,
27:27la Cour européenne
27:28des droits de l'homme,
27:28on en parle souvent
27:29avec Elliot,
27:31la Cour européenne
27:31des droits de l'homme,
27:33elle rend impossible,
27:36par exemple,
27:36le renvoi
27:37d'un clandestin
27:38par Darmanin,
27:39un Tchétchène,
27:40souvenez-vous,
27:41l'année dernière.
27:42Bon,
27:42etc.
27:43Donc,
27:44la justice,
27:46la monnaie.
27:47Un jour,
27:48on va ouvrir le débat
27:49sur la monnaie.
27:50Parce que la monnaie,
27:51en fait,
27:52c'est l'oreiller
27:52qu'on met
27:53sur le réveil
27:55pour l'empêcher
27:55de sonner.
27:57C'est pratique,
27:58la monnaie,
27:58pour les politiciens
27:59qui font des déficits.
28:01Il n'y a plus aucun rappel
28:02qui ose le dire.
28:05Et il restait
28:06à la défense.
28:08Mais ça y est,
28:09on y arrive
28:09avec le marché unique
28:10de la défense,
28:12critiqué par le général Gomart
28:13avec beaucoup
28:14d'intelligence
28:15et de courage,
28:16il y a quelques jours,
28:17puisque Mme Verndal-Arienne
28:19veut faire une défense commune.
28:20Donc,
28:20c'est la fin
28:21de l'outil de défense français.
28:23Donc,
28:23j'ai vécu
28:24le traumatisme
28:25du changement
28:27de souveraineté.
28:28Et en même temps,
28:30la corruption.
28:31J'ai vu la corruption
28:32s'organiser à Bruxelles.
28:34Ce que j'appelle
28:34la corruption,
28:35le lobbying,
28:36on dit ça.
28:36On appelle ça
28:37le lobbying.
28:38Il y a 30 000
28:39lobbyistes
28:40et alors,
28:41j'étais dans mon bureau,
28:45ça tapait
28:45à la porte.
28:48Donc,
28:48c'était un lobbyiste
28:48qui venait
28:49pour n'importe quelle entreprise,
28:52je ne citerai pas,
28:53mais des grandes entreprises.
28:56Et donc,
28:56à un moment donné,
28:57j'ai mis un panneau
28:58interdit aux chiens
29:00et aux lobbyistes.
29:01Voilà.
29:02Et ils avaient
29:02des tableaux,
29:04ils avaient des tableaux
29:04et sur les tableaux,
29:05il y avait marqué
29:06rouge,
29:07bleu,
29:08blanc,
29:08etc.
29:09Ceux qui sont
29:10approchables
29:12ou pas,
29:12etc.
29:13Donc,
29:13voilà.
29:14Et j'ai compris
29:16à ce moment-là
29:16que la France
29:19était aspirée,
29:22que son état profond
29:23était aspiré
29:24par un autre état profond
29:25que l'état profond
29:26de Bruxelles.
29:27et un pays
29:30qui n'est plus souverain
29:31ne peut plus
29:32faire face
29:33à ses obligations
29:37et au sauvetage
29:42de ses intérêts.
29:44Exemple,
29:45le Mercosur,
29:46vous voyez,
29:47ça ne dépend pas de nous,
29:48on n'a plus de droit de veto,
29:50il n'y a plus de compromis
29:50du Luxembourg
29:51comme du temps
29:52du général de Gaulle.
29:53Donc,
29:55si on veut sauver
29:55nos paysans,
29:57il ne faut pas faire
29:57le Mercosur,
29:58ça ne dépend pas de nous.
30:00Si on veut sauver
30:01nos artisans,
30:02il ne faut pas faire
30:02le marché européen
30:04de l'électricité,
30:05ça ne dépend pas de nous.
30:07Le marché européen.
30:09Si on veut sauver
30:10nos industriels,
30:12notamment
30:13de l'automobile,
30:15il ne faut plus
30:16le pacte vert,
30:17ça ne dépend pas de nous.
30:18Si on veut sauver
30:19les Français,
30:20l'identité française,
30:21il ne faut plus
30:22le pacte asile-migration,
30:24ça ne dépend pas de nous.
30:25Et on peut continuer
30:26comme ça.
30:27Alors,
30:28c'est une chose
30:29qui me passionne
30:29dans votre parcours,
30:31si on l'étend
30:32du début des années 90
30:33jusqu'aux années 2020,
30:36une trentaine d'années,
30:38le régime,
30:39l'idéologie dominante
30:40présentait les hommes
30:41comme vous,
30:42comme finalement
30:42les derniers restes
30:44d'un monde vaincu.
30:45Vous étiez
30:45le dernier spasme
30:47de la civilisation
30:48d'hier.
30:49Vous étiez
30:49d'une certaine manière
30:50des gens probablement
30:51sympathiques,
30:52un peu rétrogrades,
30:53touchants probablement,
30:55mais sans pertinence politique.
30:57Aujourd'hui,
30:58on vous redécouvre,
30:59plusieurs vous redécouvrent,
31:00en disant,
31:01un instant,
31:01finalement,
31:02celui qu'on prenait
31:02pour le dernier reste,
31:04celui qu'on prenait
31:04pour la dernière trace
31:06du monde d'hier,
31:07a peut-être eu raison.
31:08Et on vous reconnaît
31:08une forme de vertu
31:09prophétique,
31:10entre guillemets,
31:11c'est celui qui a vu
31:12quand les autres
31:13ne voyaient pas.
31:14Quel regard portez-vous
31:15sur votre engagement politique
31:16sur une trentaine d'années,
31:17davantage ?
31:18Quand vous regardez ça,
31:19en ayant passé du statut
31:21de proscrit,
31:23de paria,
31:24à aujourd'hui,
31:24certains disent,
31:25une forme de prophète,
31:26je le dis avec les guillemets,
31:26nécessaire.
31:27Quand j'arrivais sur un plateau,
31:35pendant 30 ans,
31:37j'avais ma cresselle
31:38et mon statut de lépreux.
31:43Et je finissais par l'accepter.
31:44C'est-à-dire,
31:45ça voulait dire
31:45qu'il fallait que je m'arrange
31:46pour faire des phrases
31:48de trois mots.
31:50Parce que sinon,
31:51ma phrase était coupée.
31:52Et en général,
31:54elle a été coupée
31:55par une insulte
31:56du type,
31:58mais vous n'avez pas l'impression,
32:00c'était la guignolisation
32:02de toute forme de vérité révélée,
32:06affirmée.
32:08Voilà.
32:09Et en fait,
32:10quand je résume
32:11mes trois combats
32:12essentiels,
32:14premièrement,
32:15un combat,
32:17le combat pour la souveraineté.
32:19Donc pour une Europe des nations,
32:22donc pour une France souveraine.
32:27On voit ce qu'il en est aujourd'hui.
32:29Les Français sont majoritairement
32:31pour une France souveraine.
32:32En tout cas,
32:33ils vont le devenir.
32:34Ça va aller très vite.
32:35On va aller très vite au Frexit,
32:36vous allez voir.
32:38Là encore,
32:39je suis un tout petit peu en avance.
32:40Deuxième combat,
32:42c'est l'identité.
32:44Donc combat pour la souveraineté,
32:45combat pour l'identité.
32:46Quand je publie
32:47les Mosquées de Roissy en 2006,
32:49et à ce moment-là,
32:52on n'a pas le droit
32:53de parler de l'islamisation
32:54de la France.
32:54J'ai observé,
32:55on se demande
32:55de quoi parle-t-il ?
32:56De quoi parle-t-il ?
32:57Comme si vous étiez absurde.
32:59Voilà.
33:00Et donc,
33:00aujourd'hui,
33:01on en parle.
33:03Je ne vais pas reprendre
33:04les débats sur le sondage
33:06de la semaine dernière
33:06qui était un tournant.
33:10Et puis,
33:10troisième combat
33:11sur la liberté.
33:12Quelque chose
33:13qui vous tient à cœur.
33:16À propos du Covid,
33:17c'est-à-dire que moi,
33:17j'ai vu tout de suite
33:19qu'on allait entrer
33:22dans un nouveau pays
33:23qui s'appelait le Webistan
33:24et qu'on allait soumettre
33:28tout un peuple
33:29à l'hygiénisme d'État.
33:32Et ça m'a fait penser
33:34qu'en réalité,
33:35on était entré
33:36dans une nouvelle forme
33:36de gouvernement,
33:37le gouvernement par le chaos.
33:39C'est-à-dire qu'on fait peur
33:40aux gens
33:40et on les tient
33:41par la peur.
33:43Voilà.
33:44Et
33:45la question
33:48que je me suis souvent posée
33:50pendant toutes ces années
33:52de traversée du désert
33:55où je n'étais pas écouté,
33:58pas entendu,
33:59caricaturé,
34:00vilipendé,
34:01sali,
34:02conspué.
34:04La question
34:05que je me suis posée,
34:06c'est est-ce que mon amour
34:07de la France
34:07est plus fort que ça ?
34:09Et ma réponse,
34:12ma réponse est oui.
34:14Mon amour de la France
34:15est plus fort que ça.
34:16Pourquoi ?
34:17Parce que soit je pense à moi,
34:20et c'est très désagréable
34:22d'être ainsi conspué
34:24sur la place publique.
34:27On n'a qu'une envie,
34:28c'est de quitter le forum
34:29et de remonter sur son aventin,
34:31reprendre sa charrue,
34:33acheter des ruches.
34:36C'est une tentation
34:36à laquelle j'ai failli céder.
34:39Mais en même temps,
34:39c'est de l'égoïsme,
34:40de l'égotisme.
34:41Pourquoi ?
34:42Parce qu'en fait,
34:43ce qu'il faut faire aujourd'hui,
34:45c'est ce que j'ai voulu faire
34:46avec ce livre
34:46et ce que je fais
34:47avec cette émission,
34:48avec Elliot et Geoffroy,
34:51et avec vous ce soir,
34:53il faut éveiller
34:56et rassembler une relève
35:02de conscience dressée.
35:06Moi, mon modèle,
35:08c'est Lénine
35:08en la matière.
35:12Quand il était à Saint-Nazaire,
35:14donc pas loin de chez moi,
35:16il a écrit quelque chose
35:17de définitif,
35:18il dit donnez-moi mille hommes.
35:19et il a reçu
35:22les mille hommes
35:23et il a fait la révolution.
35:25Et donc,
35:26si on veut faire aujourd'hui
35:28l'équivalent
35:29de ce qu'il a fait,
35:29mais dans l'autre sens,
35:31c'est-à-dire réhabiliter la France,
35:32la redresser,
35:34il suffit d'avoir
35:35mille consciences dressées.
35:37Il y a aujourd'hui
35:40des médias alternatifs
35:43comme CNews
35:44qui permettent
35:45la liberté d'expression
35:46et donc qui permettent
35:48l'expression libre
35:49de ces consciences dressées
35:51qui jusqu'à présent
35:52restaient dans leur cocon
35:54et en fait
35:56restaient à la maison.
35:58Voilà.
35:59Et donc en fait,
36:01à un moment donné,
36:02moi,
36:03quand on est venu me chercher
36:04sur mon aventin
36:06dans ma Vendée tranquille
36:08découverte de laurier,
36:11je me suis dit,
36:12allez,
36:13je me donne une mission,
36:15lever les consciences,
36:17soulever les consciences dressées.
36:19Les consciences dressées,
36:21ça veut dire en fait
36:21des gens
36:22qui ne s'en laissent pas compter,
36:24qui sont jeunes
36:24et qui vont consacrer leur vie
36:27à la restauration du pays.
36:31Arthur de Vatrigan.
36:33Alors vous avez parlé
36:34de souveraineté,
36:35d'identité,
36:36de liberté.
36:37Il y a un autre mot
36:38tout aussi beau
36:38qui est intimement lié,
36:39c'est celui de légitimité.
36:41Et on va arriver
36:42dans une séquence d'élections,
36:44c'est ainsi,
36:45il faudra passer par là.
36:46Et est-ce que la grande
36:47incomprise
36:49de notre démocratie libérale,
36:50justement,
36:51ce n'est pas la légitimité ?
36:52Je me permets juste
36:53de vous soumettre
36:54un philosophe
36:56qu'on ne peut plus citer
36:56aujourd'hui
36:57qui a écrit un court texte
36:58en 1924
36:59de l'autorité légitime.
37:01Je résume grossièrement,
37:02c'est la démocratie
37:03qui ne donne pas
37:03de légitimité,
37:05mais elle permet
37:05à l'élu
37:06de prouver
37:06qu'il est légitime.
37:08Est-ce que ce n'est pas ça
37:09le problème aujourd'hui
37:10en France ?
37:11Vous avez tout à fait raison.
37:12en fait,
37:14en vous écoutant,
37:14je pensais
37:15aux légistes
37:16qui,
37:20dès le Moyen-Âge,
37:21disaient,
37:21il n'y a pas de,
37:22et à Saint-Thomas d'Aquin,
37:25il n'y a pas
37:26d'autorité véritable
37:27qui ne soit
37:29assise
37:31sur autre chose
37:33que sur les services rendus.
37:35La légitimité
37:36pour services rendus.
37:37C'est pour ça d'ailleurs
37:39que les chevaliers français
37:41payaient l'impôt du sang.
37:43Quand on paye l'impôt du sang,
37:45ça veut dire qu'on est prêt
37:46à donner sa vie
37:46pour le pays tout entier.
37:49Or, aujourd'hui,
37:50il n'y a plus de légitimité
37:52pour services rendus.
37:53Quand on pense
37:57à Saint-Louis,
38:00pour lui,
38:00la politique était sacrificielle.
38:04La conception de la politique,
38:07c'était un service.
38:09La politique était un service.
38:11On s'absentait de soi-même
38:13et de son caprice.
38:15Aujourd'hui,
38:15la politique est une consommation.
38:17Ce n'est plus un service.
38:19Et donc,
38:20on est passé
38:20du sacrifice
38:22à l'hédonisme.
38:24Le politicien
38:25est dans l'hédonisme
38:26consumériste.
38:28Et d'ailleurs,
38:29il y a quelque chose
38:30qui les trahit tous,
38:32c'est le marketing.
38:33Le marketing politique.
38:34Ils font du marketing politique.
38:36Moi, je ne fais pas
38:36du marketing politique.
38:37Je dis ce que je pense.
38:39Et souvent,
38:39on me dit
38:39« Ah, tu n'aurais pas dû dire ça.
38:41Tu n'aurais pas dû dire ça. »
38:42Mais on s'en fout.
38:44Il s'agit de...
38:45Hier,
38:45j'ai interpellé
38:46le général Mandon
38:47sur un propos
38:49de Philippines.
38:51Et on me dit
38:51« Il ne faut pas parler comme ça. »
38:53Mais on n'en est plus là.
38:55On n'en est plus là.
38:56Il faut parler
38:57comme les Français
38:57aujourd'hui.
38:59On a le cœur qui saigne.
39:00On ne veut pas
39:01que notre pays
39:01périsse.
39:03Et donc,
39:03il faut qu'on retrouve
39:04la légitimité
39:05pour service rendu.
39:06C'est-à-dire,
39:08quelqu'un qui réclame
39:09l'autorité,
39:10on doit lui dire
39:11« Et qu'est-ce que tu vas faire
39:14quand tu auras l'autorité ? »
39:16Quand tu seras investi
39:17de l'autorité.
39:19Quand tu auras
39:20cet immense privilège.
39:22On disait à Rome
39:23la parole
39:27laconique
39:28avec l'action
39:30qui suit.
39:31Aujourd'hui,
39:32on n'a plus
39:32la parole laconique.
39:33On est dans le bavardage
39:35et il n'y a plus
39:36l'action qui suit.
39:38Et donc,
39:39la légitimité
39:40pour service rendu.
39:42Et quel est le service
39:43à rendre aujourd'hui ?
39:44C'est de récupérer
39:45la souveraineté,
39:46de protéger l'identité,
39:47de garantir la liberté.
39:49Alors,
39:49vous nous conduisez
39:50au thème
39:51qui est important
39:52chez vous.
39:52Alors,
39:53vous parlez
39:54de francisation.
39:55Un terme
39:55qui est très fréquent
39:57au Québec,
39:57je me permets de le dire.
39:59La francisation,
39:59qu'est-ce que vous entendez
40:00par là ?
40:01Est-ce que vous croyez
40:01qu'il est vraiment
40:02possible
40:02de refaire un peuple ?
40:04C'est-à-dire,
40:05il y avait un peuple français,
40:07il y a peut-être
40:07aujourd'hui
40:07une masse française
40:08ou une population française,
40:10il est possible
40:11de refaire un peuple français ?
40:13C'est la question décisive.
40:15Et c'est la question
40:16de mon livre,
40:16la dernière partie
40:17la plus importante,
40:18évidemment,
40:19la partie positive.
40:21Alors,
40:21d'abord,
40:22sur le mot,
40:23le mot francisation,
40:25il n'est pas de moi.
40:27Vous savez de qui il est ?
40:28Allez-y.
40:28Édouard Heriot.
40:29D'accord.
40:30Oui.
40:31Donc,
40:31c'est pour ça que j'ai bondi sur le...
40:33Je me suis précipité sur le mot
40:35parce que comme c'est un mot de gauche,
40:37là,
40:38on ne peut rien dire.
40:39Bon.
40:40C'est Édouard Heriot,
40:41dans les années 20,
40:42il a dit,
40:43il faut franciser la France.
40:45Incroyable.
40:46Et déjà,
40:47à propos de l'immigration.
40:49Il voulait même franciser les prénoms,
40:50etc.
40:51Il dit,
40:52sinon,
40:52on est mort.
40:53Édouard Heriot.
40:54Bon.
40:55Alors,
40:56donc maintenant que je peux utiliser le mot,
40:58que je suis autorisé par le périmètre sanitaire,
41:01donc je vais pouvoir en abuser.
41:04Alors,
41:05franciser,
41:07ça veut dire,
41:07en fait,
41:08la France n'est plus en France.
41:09Bon.
41:10On n'ose plus prononcer le mot France.
41:11Ou plutôt,
41:12ou plutôt,
41:13il y a trois Frances.
41:15Il y a
41:15l'anti-France,
41:18la Mélenchonie,
41:19qui veut changer de France.
41:23Il y a
41:23la Post-France,
41:25la Macronie,
41:27qui veut changer de peuple.
41:29Et puis,
41:30il y a la France résiduelle,
41:32la France de la tradition,
41:36qu'on appelle la France populiste,
41:39et qui souffre la populophobie
41:41de la part des élites mondialisées.
41:45Et
41:45franciser,
41:47ça veut dire franciser
41:48l'espace public,
41:51franciser l'école,
41:52refranciser l'école,
41:54refranciser les médias,
41:56c'est-à-dire,
41:58imposer l'idée
41:59qu'en France,
42:00on parle de la France
42:01et qu'on met au premier plan
42:02la France.
42:04La France,
42:05c'est-à-dire sa mémoire,
42:06notre mémoire commune,
42:07son art de vivre
42:08et sa langue.
42:11Franciser,
42:13franciser les âmes.
42:15Franciser les âmes,
42:16ça veut dire remettre au cœur
42:18de chaque petit français
42:19le récit fondateur.
42:23Je parlais hier
42:24de Bolem Sansal,
42:25j'ai eu une conversation avec lui
42:27sur la manière d'être français.
42:30Et il me disait,
42:30il y a plusieurs manières
42:32d'entrer en France
42:33par le cœur.
42:36On peut entrer par la mémoire,
42:38la mémoire adoptive,
42:39on peut entrer par l'art de vivre,
42:40l'art de vivre adoptif,
42:42et on peut entrer par la langue,
42:44la langue adoptive,
42:45c'est mon cas,
42:46disait-il.
42:47Et j'ai bien aimé
42:48cette idée
42:49parce qu'elle permet
42:51de réunir
42:52ce qui sera
42:53la tâche
42:54régalienne
42:55à venir,
42:56la tâche par excellence.
42:58les français
43:00de souche
43:01et les français
43:02de désir.
43:04Ceux qui sont français
43:05de façon immémoriale
43:09par leur famille,
43:10par leur filiation
43:11et ceux qui sont
43:14français
43:16par coïncidence
43:17et qui,
43:21en nous regardant,
43:22ont envie
43:23de nous ressembler.
43:25Il nous reste le temps
43:26d'une dernière question
43:27à ce soir de Vatrigan.
43:28Sous le signe de l'espérance.
43:29Sous le signe de l'espérance,
43:30je ne sais pas.
43:31Vous avez dit
43:32la France est née chrétienne,
43:33la civilisation c'est la chrétienté,
43:35c'est le produit d'une morale
43:35et d'une foi.
43:36Est-ce que la France
43:37peut rester chrétienne
43:38s'il n'y a plus de croyants ?
43:40Ah ben ça,
43:41là,
43:41ce n'est pas une question politique.
43:42Non.
43:48Je pense que la France
43:49peut rester la France
43:54si elle décide
44:01de fabriquer des petits français.
44:03C'est ça la grande tâche
44:05à venir.
44:08C'est-à-dire, en fait,
44:10redonner à chaque petit français
44:12un imaginaire sans aucune censure.
44:15Parce que s'il n'y a plus
44:19d'imaginaire collectif
44:20comme c'est le cas aujourd'hui,
44:23il n'y a plus de France.
44:25Donc,
44:26remettre au cœur
44:27de chaque petit français
44:29le récit fondateur,
44:32c'est permettre
44:34à chaque petit français
44:35d'aller chercher
44:35dans les siècles passés
44:38les mélodies
44:40et les enluminures manquantes.
44:44Merci Philippe Devilliers.
44:45C'était un plaisir
44:46d'être avec vous
44:47ce samedi soir.
44:48On se retrouve évidemment
44:49vendredi prochain
44:50pour Face à Philippe Devilliers.
44:51On se retrouve mardi soir
44:52pour Face à vous
44:53parce que vous allez
44:54prendre la parole
44:55devant plus de 4000 personnes
44:57au Dôme de Paris
44:58et c'est organisé
45:00par le JDD.
45:01Merci Mathieu,
45:02merci Arthur
45:02et bravo
45:04et merci aux téléspectateurs.
45:06Monsieur le millionnaire,
45:081 284 000,
45:10donc la semaine prochaine
45:10vous allez passer la barre
45:11des 1 300 000,
45:13c'est le pronostic
45:14pour la semaine prochaine.
45:15Dans un instant,
45:16c'est l'heure des promes.
45:16Merci Elliot.
45:17A tout de suite.
45:18On va parler de votre ami
45:18le général Mandon.
45:19Merci.
Recommandations
4:34
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À suivre
1:36:50
1:16
1:16
1:55:36
5:57
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