Passer au playerPasser au contenu principal
  • il y a 3 heures
Alors que le gouvernement entend accentuer sa lutte contre le narcotrafic, un sondage CSA pour CNEWS, Europe 1 et le JDD révèle, ce samedi, que 81% des Français considèrent qu’il faut sanctionner plus durement les consommateurs pour combattre le trafic de drogue. Un avis partagé par la professeure d’économie, Miriam Djabali, qui estime que les consommateurs sont «responsables en grande partie de ce qu’il se passe».

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00Je crois qu'il y a un décalage en fait entre ce que les politiques proposent et ce qui se passe sur le terrain.
00:05Parce qu'on est un petit peu en retard.
00:07On avait, vous savez, les terrains étaient gérés par des grands frères ou dans la cité,
00:12certaines personnes qui faisaient travailler des plus jeunes, qui étaient en décrochage civique ou en décrochage scolaire.
00:18Aujourd'hui, on n'est plus sur ce modèle-là.
00:20On est davantage sur, on l'a dit, sur de la livraison roulante.
00:25C'est-à-dire qu'on a un jeune qui a, enfin, un détenteur de puces qui a des numéros et qui, du coup, va faire de la livraison de drogue.
00:32Mais il part à la gare de Lyon, à la gare du Nord, etc.
00:35Et puis, les gens descendent.
00:36On est sur de la livraison.
00:37Donc, ils sont marketés, ils sont organisés.
00:39C'est une vraie entreprise.
00:41Et nous, enfin, en tout cas au niveau local, la police continue à aller sur le terrain.
00:46On dit un petit peu les gens, enfin, les jeunes, alors qu'ils n'ont aucun arsenal juridique pour les garder.
00:51Et donc, on les prend une heure et puis ils reviennent.
00:52Ça ne change absolument rien.
00:55Et le discours d'Emmanuel Macron voulant, enfin, pas stigmatiser, mais en tout cas attaquer les consommateurs de drogue,
01:03je pense que c'est déjà une avancée.
01:05Parce que finalement, ces jeunes-là, qui consomment, je ne sais pas si c'est en tout cas les cités,
01:09mais ce qui est certain, c'est que pour savoir avec les jeunes à qui j'enseigne et avec qui je suis régulièrement en contact,
01:15ceux qui achètent, et bien effectivement, alors là, pour le coup, le diagnostic n'est pas faux.
01:18Ce sont souvent des avocats, ce sont souvent des gens dans la ville, de l'autre côté du périph,
01:22qui viennent, qui ont les moyens. Alors, certains...
01:25Et aussi parce qu'on ne leur dit pas suffisamment, en fait, qu'en achetant de la drogue,
01:29et bien, ils viennent financer ces réseaux.
01:30Je ne sais pas, ils devraient le savoir.
01:32Ils viennent financer le narcotrafic et pas uniquement.
01:34D'une certaine façon, on finance aussi le terrorisme, aussi d'une certaine façon.
01:39Bien sûr, mais oui, il y a une prise de conscience qui n'est peut-être pas assez importante.
01:43Oui, mais c'est des consommateurs qui ont quand même un certain niveau financier, qui ont un certain niveau culturel.
01:49Donc, j'espère, en tout cas, je pense qu'ils le savent.
01:52Je pense qu'ils se disent qu'ils participent quand même à une économie officieuse ou informelle qui aide quand même ces villes et ces jeunes.
02:00Mais en tout cas, ils sont responsables en grande partie de ce qui se passe.
02:04Et l'autre chose, j'ai envie de dire, alors j'entendais sur le dernier plateau qu'on avait fait trop de prévention.
02:08Moi, je ne trouve pas.
02:09Vous voyez, quand j'enseigne, je vois dans les classes et de plus en plus des jeunes avec des pupilles dilatées parce qu'ils consomment.
02:14Au départ, c'est une consommation, j'allais dire, de fait pour accompagner, pour décupler.
02:20Et puis finalement, la frontière est ténue entre je consomme pour m'amuser, pour décupler les sensations et après, je tombe dans l'addiction.
02:28Et en cours, en tout cas, que ce soit au lycée ou que ce soit à la faculté,
02:33on essaie d'avoir des relations avec des associations comme Opelia qui font de la prévention,
02:37qui savent, justement, pour éviter ce basculement et pour essayer de faire prendre conscience à ces jeunes
02:45que ce n'est pas rien, de ne pas être dans le déni et de ne pas minimiser sa consommation.
02:50Même si ce n'est pas de la drogue dure, mais je vous dis, la frontière est ténue.
02:54Donc, moi, je crois qu'il faut travailler sur deux axes.
02:57D'abord, les consommateurs et ensuite, la prévention.
02:58Pas forcément de l'argent, mais en tout cas, commencer plus tôt.
03:01De toute façon, plus on est dans le préventif et plus le curatif soit moins coûteux et plus facile.
03:07C'est encore pour vous.
Écris le tout premier commentaire
Ajoute ton commentaire

Recommandations