Bertrand Debeaux, secrétaire national adjoint FO Police municipale, a évoqué, ce samedi 22 novembre dans Punchline Week-End, l’opération d’envergure menée par les forces de l’ordre contre les colporteurs à Paris : «Les vendeurs à la sauvette sont répartis par communautés et tentent des jeux d’influence sur les fonctionnaires».
00:00Alors je suis content de voir les images de terrain et on a souvent des images médiatiques comme ça dans des grandes opérations où la police est tout confort, il y a du monde, il y a de l'effectif, il y a des moyens, sauf que la police du quotidien c'est le quotidien et les caméras ne sont pas là.
00:14Moi j'ai eu le plaisir d'échanger avec Malik Beladj, notre camarade référent à Paris, qui me donnait un contexte un peu plus compliqué pour les agents, parce qu'ils se retrouvent souvent en infériorité numérique, malgré des gros efforts de la mairie de Paris pour endiguer ce fléau, néanmoins quand ils se retrouvent à 3, 4, même une dizaine d'agents, ils se font intimider, insulter et le rapport de force est complètement inverse.
00:41Il faudrait à notre sens des opérations conjointes, police municipale, police nationale, parce que l'État doit prendre en charge également la sécurité, puis il n'y a pas de petit trafic.
00:56J'entendais, on parlait d'Amin Kessassi qui est victime dans sa chère, moi-même mon petit frère est décédé d'essuyer d'usage massif de drogue, le trafic c'est pas une blague, quand on parle de mafia c'est pas une blague.
01:07Là, vous avez, dans les vendeurs à la sauvette, c'est réparti par communauté. Et si c'est réparti, c'est qu'il y a des jeux d'influence, des jeux de pouvoir, et il y a du pouvoir.
01:16On a certains des agents de police municipale auxquels on propose des liasses de billets pour déguerpir corruption.
01:23Heureusement, on a des fonctionnaires intègres qui tiennent la ligne.
01:26Mais il faut que tout un chacun en France se rende compte que, que ce soit le trafiquant stupéfiant qui paraît sympathique à cause de troubadours du rap,
01:36qui nous valorise la prostitution de nos sœurs, le meurtre de nos petits frères dans les quartiers, tout ça, les gens qui vivent dans les quartiers, qui subissent ça,
01:47qui voient leurs enfants devenir des enfants soldats, c'est une réalité.
01:50Et la vente à la sauvette, c'est le premier échelon de cette délinquance.
01:57Et ça amène à des dérives graves. Et on a des assassinats politiques maintenant.
02:03Donc, il faut que chacun d'entre nous prenne conscience que quand on achète à la sauvette des cigarettes, quand on achète sa barrette de shit,
02:10on finance des gens qui sont dangereux pour cette société.
02:14Et il faut être intègre. Et bravo à ce jeune responsable politique qui courageusement continue.
02:20Il faut que tout le monde prenne en mesure ces choses.
02:23Il y a des propositions très intéressantes de certains candidats, c'est les élections.
02:28Nous, on n'a pas de parti pris, on est pragmatique.
02:30Il y a des EPCI qui se montent, où on met en commun les effectifs de police municipale.
02:35Il y a des propositions de plusieurs hôtels de police municipale.
02:38À Lyon, il y a une proposition du candidat Aulas d'une police métropolitaine.
02:44Tout ce qui est en mesure de donner des policiers sur le terrain qui permet d'endiguer une délinquance du quotidien,
02:52ça doit être mis en oeuvre.
02:53Parce que des policiers en infériorité numérique qui sont au quotidien,
02:56qui ne sont pas de ces grandes opérations médiatiques qui font plaisir à tout le monde.
03:01Moi, quand j'étais avec Malik au téléphone, il m'a expliqué le quotidien.
03:05Et c'est se faire insulter, voir des gens qui ne se bougent pas,
03:09quand on leur dit que vous arrêtez de vendre devant 3, 4, 5 policiers municipaux.
03:12Et ensuite, ils se regroupent à 20, à 30, et ils intimident les collègues.
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