Narcotrafic : «On a une crise des vocations dans la police», constate Sébastien Greneron

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Dangers de lutte contre le narcotrafic, petits salaires, horaires difficiles : la police peine à recruter de nouveaux membres. Pour Sébastien Greneron, «On a une crise des vocations dans la police».

Transcript

00:00Bien évidemment que le problème est multifactoriel, il y a plusieurs choses.

00:03La première chose, c'est qu'on a une crise d'évocation, je parle au sein des effectifs de police,

00:08pour cette filière noble qui est la filière judiciaire.

00:11Pourquoi ? Pour plusieurs raisons.

00:13Et l'Alliance Police Nationale revendique depuis plusieurs mois un plan de relance d'investigation.

00:19Là où il y a 20 ans, les policiers, c'était leur rêve de devenir enquêteurs,

00:22notamment dans des brigades prestigieuses comme la CRIM ou les brigades des SUP.

00:27Aujourd'hui, c'est tout l'inverse. Pourquoi ?

00:29Plusieurs soucis. Un problème indemnitaire, c'est-à-dire qu'aujourd'hui,

00:32un officier de police judiciaire qui fait des astreintes, qui est quasiment sur le pont H24,

00:37ne gagne pas plus à la fin du mois qu'un collègue qui, avec d'autres difficultés évidemment,

00:42fait sa petite journée et ses patrouilles dans la journée,

00:46et sa journée s'arrête dès lors qu'il a quitté son uniforme.

00:49C'est la première chose.

00:50Deuxième chose, on a un problème de latitude horaire,

00:53c'est-à-dire que des collègues qui travaillent du matin, du lundi au vendredi,

00:57avec des astreintes et des permanences les week-ends,

00:59rémunérés en dessous du SMIC horaire,

01:02forcément, ces collègues-là, ça leur coûte au niveau de leur vie personnelle.

01:09Et enfin, il y a un problème de complexité de la procédure.

01:14On travaille depuis des années,

01:17et contrairement à ce qu'on pense des fois,

01:19les magistrats savent à quel point c'est lourd,

01:20mais eux aussi doivent composer avec les difficultés et les carences d'effectifs,

01:25mais les effectifs, ça ne fait pas tout.

01:27C'est-à-dire que si vous mettez des effectifs et qu'au bout de six mois,

01:29ils veulent fuir la filière,

01:31il faut bien évidemment proposer des logiciels

01:34qui amélioreraient la qualité du travail,

01:36qui faciliteraient les missions en matière de procédure pénale,

01:40mais il faudrait aussi simplifier cette procédure.

01:44Alors, bien évidemment, c'est facile de le dire.

01:47Maintenant, il va falloir que les pouvoirs publics

01:49et que tout le monde s'allient pour que ça soit plus facile,

01:52pour que ça soit plus rapide et afin de travailler tous ensemble

01:55pour être bien plus efficaces.

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