L'Ukraine a indiqué jeudi avoir reçu un «projet de plan» de paix de la part des Etats-Unis pour mettre fin à la guerre avec la Russie. Une nouvelle monture en 28 points qui prévoit notamment une réduction de moitié de l’armée ukrainienne. Pour Claude Moniquet, spécialiste du terrorisme et des renseignements, «le grand absent une fois de plus c’est l’Europe. C’est Washington qui décide».
00:00C'est un point en 28 plans. Dans les points qui ne sont pas acceptables par Kiev ou très difficiles à accepter, il y a d'abord bien entendu la perte de territoire. La Crimée, Lugansk et Donetsk. Mais en fait, ça ne fait qu'entériner une réalité. Ce sont des territoires russes conquis par la Russie et la Russie ne se retirera pas. Si on ne peut pas la chasser par la force, on ne peut pas la chasser par la force. Donc, c'est du réalisme.
00:28Après, limitation de l'armée ukrainienne à 600 000 hommes. Quand même difficile pour Kiev. Pas d'adhésion à l'OTAN. Et ce principe doit être inscrit dans la constitution ukrainienne. De nouveau, c'est assez difficile. Pas de troupes de l'OTAN en Ukraine. Mais en même temps, il faut bien reconnaître qu'on ne se bousculait pas au portillon pour envoyer nos soldats sur place. Donc, ça ne change pas grand-chose.
00:49Mais tout ça est quand même très difficile à accepter. Il y a également, on voit Zaporizhia sur la carte, mais Zaporizhia, la centrale nucléaire, serait placée sous contrôle de l'AIEA.
01:00Et l'électricité partagée 50% à 50% entre Russes et Ukrainiens. C'est aussi assez difficile à accepter.
01:08Du côté russe, en fait, il y a une seule chose qui est difficile. Bien entendu, il y a les garanties offertes par Washington, dont on dit qu'elles sont équivalentes à celles de l'OTAN.
01:19Mais ça, pour le moment, ce sont des paroles. Ce sont des paroles verbales, si on peut dire.
01:23Il faut voir quelle réalité ça recouvrira s'il y a un problème à un moment donné. Le plus difficile pour la Russie, ça va être accepter que l'Ukraine puisse entrer dans l'Union européenne,
01:37ce qui est prévu dans le plan 28 points, parce que ça pourrait être une occasion pour l'Europe de contourner l'OTAN et d'y envoyer malgré tout des troupes.
01:45Mais on se heurtera à nouveau à un problème qui va aller se battre ou stationner des troupes en Ukraine.
01:53Et dernier point, il y a un grand absent quand même, une fois de plus, dans ce plan. C'est l'Europe, comme à Gaza, d'ailleurs.
02:00Les décisions sont américaines. Les garanties sont offertes par les Américaines. Washington décide.
02:06Washington recevra une compensation pour les garanties qu'elle offre. Washington décidera de l'affectation
02:11de 100 milliards de fonds russes gelés pour la reconstruction de l'Ukraine.
02:18Alors, on nous dit que Zelensky va se concerter avec Paris, Londres, Berlin, Bruxelles dans les jours à venir.
02:28Mais on voit assez peu, assez mal s'il va se passer. Pour paraphraser ce qu'on disait de l'Allemagne dans le football il y a quelques années,
02:36la multipolarité, ça se joue à plusieurs. Mais à la fin, c'est Washington qui décide.
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