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00:00Europe 1 Soir Week-end, 19h-21h, Stéphanie Demureux.
00:04Toujours en compagnie d'Éric Revelle et Georges Fenech.
00:07Mon cher Georges, on a entendu Maëlle Hassani nous parler de ces rassemblements
00:10qui auront lieu demain après l'assassinat du frère du militant Amine Kessassi
00:15engagé dans la lutte contre le narco-banditisme.
00:18C'est vrai que là, on en parlait d'ailleurs la semaine dernière ensemble,
00:21on a vraiment passé une étape, il y a eu un point de bascule.
00:25Mais quand on entend Gérald Darmanin nous présenter un plan zéro téléphone portable,
00:31je me disais, les auditeurs qui nous écoutent,
00:33alors bon maintenant, s'ils écoutent Europe 1, ils savent qu'il y a des portables en prison
00:38ainsi que des couteaux et de la drogue d'ailleurs,
00:41puisque ça vise aussi à supprimer les couteaux et la drogue.
00:44Mais on en est là, vous voyez ce que je veux dire ?
00:46On en est seulement là à supprimer les téléphones portables
00:50alors qu'il y a des crimes d'avertissement aujourd'hui en 2025 en France.
00:54Ça paraît décalé, vous avez raison.
00:56Vous savez, moi je me méfie toujours un peu des slogans
00:58zéro portable, place nette, opération place nette, Marseille en grand.
01:05Il faut voir derrière ce qui est possible et ce qui est réalisable.
01:08Quand on sait qu'il y a 80 000 téléphones portables qui sont saisis
01:13chaque année dans les prisons françaises.
01:1580 000 saisis, donc ça veut dire qu'il y en a deux fois plus, sans doute.
01:18Donc, voilà, qu'est-ce qu'on attend effectivement
01:23pour sécuriser une fois pour toutes nos établissements pénitentiaires ?
01:27Voyez-vous, on ne peut pas continuer à laisser programmer
01:33depuis des cellules, des assassinats, du trafic.
01:37Voilà, on a pris beaucoup, beaucoup de retard.
01:40Vous le savez, on a pris beaucoup de retard.
01:40Mais vous qui connaissez le sujet, Georges Fenech, c'est quoi le problème ?
01:44Ce sont les moyens, ce sont l'intention, c'est de la naïveté, la volonté ?
01:49C'est un peu tout ça et en même temps,
01:51essayer d'acheter une paix sociale, si je puis dire,
01:54à l'intérieur des prisons.
01:56Voilà, et si vous enlevez ceci, si vous enlevez cela,
01:59alors on laisse circuler quelques produits illicites,
02:02quelques téléphones portables.
02:04Mais je crois qu'on a... Enfin, j'en suis même convaincu.
02:07On a tort, il faut de la fermeté, il faut de la discipline dans les prisons.
02:11Il faut faire effectivement des régimes différenciés
02:14suivant la dangerosité des détenus.
02:17Il ne faut pas tous se les mettre dans le même sac, si je puis dire.
02:19C'est ce qui va être le cas avec ce plan.
02:21Ça, ça va dans le bon sens.
02:24Oui. Eric Revelle.
02:26Écoutez, moi j'ai entendu aussi le ministre,
02:29je ne sais pas si c'est Gérald Darmanin ou Laurent Nunez,
02:31de vous expliquer que le crime, l'assassinat odieux de Médic et Sassi,
02:35c'était un point de bascule.
02:36Mais comme j'ai écrit le miroir, si vous voulez,
02:38les points de bascule concernant le trafic de drogue
02:41et les assassinats à Marseille, il y en a tous les six mois.
02:45L'expression est employée.
02:46C'est vrai que le crime d'avertissement, c'est encore autre chose.
02:49Oui, mais quand même, on peut s'en faire peur plus que ça,
02:53mais dès l'instant où vous assassinez quelqu'un,
02:57un membre d'une famille dont le plus connu
03:00est un homme politique,
03:02et que vous faites un assassinat d'avertissement,
03:04ça sont des méthodes qui sont employées en Colombie ou au Mexique.
03:08Oui, justement, on en parlait avec Jean-Michel Blanquet.
03:09Oui, alors le ministre pense qu'on n'y est pas encore.
03:13On y est, puisque précisément, les méthodes utilisées sont les mêmes.
03:16Maintenant, on parlait de Roberto Saviano tout à l'heure,
03:19pour lequel j'ai aussi beaucoup d'admiration.
03:20L'écrivain italien, qui est sous protection,
03:22qui a beaucoup écrit sur ces sujets.
03:24qui a mené un combat incroyable contre le narcotrafic en Italie.
03:28Mais il dit une chose qui devrait nous faire réfléchir.
03:30D'abord, il dit que ça fait 30 ans que la France est dans le déni sur cette question.
03:33Qu'on confond système mafieux et système criminel.
03:36Exactement.
03:36Et il dit quelque chose qui devrait nous faire réfléchir.
03:39Il dit, en fait, le narcotrafic, c'est un capitalisme mondial.
03:43Donc, en réalité, la lutte, elle n'est pas seulement d'un État seul,
03:49dans son coin, qui n'a plus de frontières, c'est le cas de la France.
03:52Il faudrait peut-être envisager, comme c'est le cas, par exemple,
03:56pour la corruption financière, avec le Gaffi à l'OCDE,
04:00qui veille mondialement sur les échanges financiers,
04:03il faudrait peut-être réfléchir à une sorte de coordination mondiale
04:07pour lutter contre le capitalisme du narcotrafic.
04:10Mais oui, parce que sinon...
04:11Ça paraît difficile.
04:12Oui, mais attendez, comment est-ce que vous voulez faire ?
04:14Comment vous vous tendez le bras des États ?
04:16Dès l'instant, vous n'avez plus de frontières, vous avez des ports qui sont ouverts.
04:19380 kilos de cocaïne ont été saisis aujourd'hui à Marseille, je crois.
04:23J'ai vu, j'ai lu.
04:25Ben, si vous voulez, comme c'est une gangrène internationale,
04:29je ne sais pas ce qu'en pense le magistrat.
04:31Excuse-moi, Éric, mais ça existe déjà.
04:34Et ça s'appelle comment ?
04:35Et ça a quel résultat ?
04:36Je n'ai plus en mémoire, ce sont des conventions.
04:37Tu as d'abord des conventions internationales
04:40de lutte contre le trafic de stupéfiants.
04:42Je crois que c'est celle de New York, en espèce.
04:44Et puis au niveau européen, il y a des conventions européennes,
04:48il y a des institutions comme Europol, comme Eurojust,
04:51qui coordonnent les...
04:52Non, c'est vrai, il y a même des mandats d'arrêt européens maintenant.
04:55On a fait tout ça, sauf qu'on voit bien les limites de ce système,
04:58dans la mesure où on ne peut pas contrôler les frontières.
05:00Les frontières, comment ?
05:01On sait où ils sont.
05:03Quand on se promène, je ne sais pas moi, sur la costa del Sol,
05:06en Espagne, c'est assez visible.
05:08Là, on parlait de Dubaï aussi.
05:10Bon, ils se cachent à peine, non ?
05:13Oui, alors quand je disais les conventions, c'est une chose.
05:15Après, il faut effectivement les appliquer,
05:17avec toute la rigueur nécessaire.
05:19Mais encore une fois, notre difficulté,
05:21Éric vient de le dire, les frontières.
05:23Voilà, on n'a pas de frontières.
05:25Donc, ça arrive de tous les côtés.
05:27Ça arrive par l'Espagne, par le Maroc, évidemment,
05:30par la Méditerranée, par les aéroports.
05:33Voilà, donc on n'est pas suffisamment protégé
05:35au niveau des frontières.
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