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00:008h13, la grande interview CNews Europe 1 avec Linda Kebab. Bonjour Linda Kebab.
00:06Bonjour.
00:06Merci d'être avec nous ce matin. Vous êtes policière et secrétaire nationale du syndicat Unité Police.
00:12Merci beaucoup d'être avec nous ce matin. On va parler évidemment beaucoup de Marseille et de la guerre contre la drogue.
00:18Je voulais vous entendre tout d'abord sur ce qu'a dit le chef d'état-major des armées cette semaine face au maire, au congrès des maires de France, Fabien Mandon,
00:26qui a appelé les élus à préparer la population aux futurs conflits, sous-entendant une guerre avec la Russie.
00:32Comment est-ce que vous réagissez à ça ? Est-ce que vous dites que c'est un risque réel ou une façon d'éviter de parler des troubles intérieurs de la sécurité, mais en France ?
00:41Je pense très sincèrement, et je ne veux pas être alarmiste, qu'on est déjà un peu en guerre.
00:45On a récemment notamment un ou des ministres qui comparent les problèmes de sécurité intérieure au terrorisme.
00:51Nous luttons déjà contre le terrorisme depuis des années. Nous avons aussi le narcotrafic.
00:56Et cette phrase, vous savez, je pense, résonne dans l'esprit de beaucoup de Français qui se disent certainement, comme je le pense,
01:02que nous perdons déjà nos enfants, notamment face au narcotrafic, à la criminalité organisée, qui nous fait la guerre ici sur notre territoire.
01:10Donc j'ai envie de dire, ne nous y préparons pas, affrontons-le aujourd'hui, puisque c'est déjà le cas.
01:15Vous pensez que ces propos vont déclencher un sentiment de peur chez les Français ?
01:19Je pense qu'on a une population, enfin les Français sont résilients, ils ont connu ces 100 dernières années de grandes guerres majeures.
01:26Et puis là où c'est vraiment un cul que plutôt la paix, et c'est notamment le but des journées commémoratives,
01:31comme le 11 novembre, que nous venons juste de traverser.
01:35Je ne pense pas que ce soit la peur, je pense que c'est plutôt la résilience des Français qu'on éprouve.
01:38Et cette résilience des Français, dont on est fiers de faire partie, nous la reconnaissons chaque jour.
01:45Moi j'ai confiance en tout cas dans mes compatriotes, dans le fait de faire la part des choses entre ce propos,
01:52alors qu'il s'inscrit aussi dans un congrès, qu'il se veut fort, on a un chef d'état-major qui veut à ce moment-là peut-être marquer les esprits.
01:58J'ai envie de croire que ce n'est que de la rhétorique, et qu'en aucun cas on nous demande aux Français,
02:04en tout cas comme nos Français qui sont déjà bien engagés, je pense notamment d'un point de vue pécuniaire,
02:09avec les souffrances économiques et sociales que rencontrent nos compatriotes depuis quelques années,
02:12qu'on ne leur demandera pas plus de sacrifices encore.
02:15Quelle est la guerre qui menace véritablement la France, d'après vous, qui êtes une policière,
02:20qui avait des informations qui vous remontent évidemment du terrain.
02:23Hier à votre place, un maire, le maire de Nice, Christian Estrosi, jugeait que c'était la guerre contre le narcotrafique
02:28qui menaçait véritablement la France.
02:30Est-ce que les narcotrafiquants menacent l'existence même du pays, j'allais dire ?
02:36Oui absolument, j'en ai l'intime conviction, et vous savez, ça fait de nombreuses années
02:40qu'on alerte sur la question de la criminalité organisée, dont fait partie le narcotrafique,
02:45avec parfois malheureusement un déni, disons les choses, d'une partie de la classe politique
02:49qui préfère regarder ailleurs et laisser croire que les termes d'insécurité seraient catalogués politiquement,
02:55nous catégorisant dans la partie fasciste, extrémiste, alarmiste.
03:02Aujourd'hui, on a notamment ce jeune homme, Médic Esassi, qui est en dehors de tout problème,
03:07qui rêvait d'être policier, qui avait déjà passé le concours de gardien de la paix,
03:10dont le frère est lui-même engagé dans la lutte contre le narcotrafique,
03:13eh bien, qui est assassiné en France.
03:16Donc oui, on a quelque chose qui chancelle dans notre pays.
03:19Je ne pense pas qu'on est face à un danger, je pense que le danger est déjà installé dans notre territoire.
03:22– Roberto Saviano, vous savez, l'écrivain menacé par la mafia qui a écrit Gomorra
03:27a déclaré dans le Figaro, la France est dans une situation dramatique,
03:30car elle a ignoré la question du narcotrafique depuis 30 ans.
03:34Est-ce que vous pensez que la situation aurait pu être mieux anticipée ?
03:38– Elle a été, j'assume mon propos, volontairement mis de côté.
03:41– Par qui ?
03:42– Je suis policière et pendant de longues années, on nous a fait comprendre
03:46que lorsqu'on exerçait sur la voie publique, la question du narcotrafique,
03:49ça permettait la paix sociale.
03:51Ça permettait d'éviter, en tout cas, ça permettait d'endiguer
03:54des phénomènes de délinquance de voie publique.
03:57Vous savez, il y a eu cette rumeur selon laquelle, même si je n'y crois pas trop…
03:59– C'est-à-dire que pendant que les voyous vendaient de la drogue,
04:02ils n'agressaient pas des vieilles dames ?
04:04– Oui, en tout cas, pendant longtemps, beaucoup de policiers de voie publique
04:08vous diront que c'est vrai que la présence du narcotrafique
04:11faisait que ces mêmes narcotrafiquants faisaient ce que l'État n'était plus capable de faire,
04:16à savoir demander, par exemple, aux plus jeunes de ne pas exercer de violences, de vols, etc.
04:21Et donc, ça a donné le sentiment d'une forme de paix sociale.
04:23Et puis, en plus, on a quand même un narcotrafique.
04:26Enfin, je pense que la comparaison avec le terrorisme, ça doit parler aux Français,
04:29elle n'est pas exagérée.
04:31Que font les narcotrafiquants aujourd'hui ?
04:33Exactement ce que la mafia a déjà fait en Italie.
04:36C'est-à-dire qu'elle a remplacé le rôle de l'État d'un point de vue social.
04:38Elle paye des loyers, elle répare des ascenseurs,
04:40elle prête de l'argent à des familles.
04:42Et accessoirement, elle permet aussi à des jeunes de pouvoir gagner de l'argent très jeune,
04:47notamment en participant au narcotrafique.
04:49Vous savez, les fameux guetteurs qui, dès 10-12 ans, sont recrutés
04:53avec des sommes d'argent qui sont importantes pour les familles dont ils sont issus.
04:57Et puis, évidemment, la question de cette paix sociale
05:00où les narcotrafiquants, pour pouvoir vendre tranquillement,
05:02avaient besoin d'éloigner de l'épatrouille de police.
05:04Et qu'est-ce que vous faites pour éloigner l'épatrouille de police ?
05:06Eh bien, vous demandez aux petits jeunes que, plutôt d'aller voler,
05:09eh bien, de participer au narcotrafique.
05:10Tout ça, tout le monde le savait.
05:12Vous savez, moi, je suis dans la police depuis 2006.
05:14Et déjà, à l'époque, on nous faisait bien comprendre
05:16qu'il valait mieux un point de deal silencieux
05:19que de la délinquance de voix publique
05:21qui pouvait faire générer, notamment, une montée statistique
05:23de la délinquance et de la criminalité.
05:25On en voit le résultat aujourd'hui.
05:26À cause de la lâcheté de certains élus.
05:30Il y a également le problème de la corruption de certains fonctionnaires.
05:34Ça existe dans la justice, ça existe dans certaines mairies,
05:37ça existe également dans la police.
05:39Qu'est-ce que vous pouvez nous en dire ?
05:41L'humain, de toute manière, est corruptible.
05:43Qu'est-ce qui amène aussi la corruption ?
05:45C'est déjà l'État faible.
05:45L'entrisme des narcotrafiquants, la corruption par des narcotrafiquants.
05:48Absolument.
05:48Il y a déjà l'État faible, ça c'est la première chose.
05:51Vous n'avez pas de corruption ailleurs que dans un État faible,
05:55ailleurs que dans une nation qui est affaiblie de l'intérieur.
05:58Ça, c'est la première chose.
05:59Et puis, il y a aussi la question pécuniaire, la question financière.
06:01Quand vous avez des agents, des serviteurs de l'État
06:04qui en arrivent à être corrompus, c'est bien la pas du gain.
06:07Ce n'est pas qu'ils partagent l'opinion des narcotrafiquants.
06:10Ce n'est juste qu'une question d'argent.
06:12Il faut d'un côté, évidemment, la question sociale,
06:14là où le Français a le sentiment peut-être d'être un travailleur pauvre
06:18et de ne pas gagner assez bien sa vie pour ce qu'il fait,
06:21eh bien, endiguer ce phénomène-là,
06:23et en tout cas cette pensée qui gagne aujourd'hui
06:24tous les serviteurs de l'État, de quelque niveau qu'il soit,
06:28et de l'autre côté, avoir aussi une politique claire
06:30et lutter contre ce que nous on appelle
06:31les atteintes à la probité dans la police.
06:33Mais faire la part des choses, je vais vous dire très sincèrement,
06:36ça va paraître trivial, mais moi j'ai quand même peur
06:38d'être dans une administration qui va,
06:40je vous le dis très sincèrement,
06:41parce que je l'ai vu de mes propres yeux,
06:42vous savez que je siège en instance
06:43et je sais ce que sont les dossiers disciplinaires chez nous,
06:46mais on va plutôt être enclin à sanctionner, par exemple,
06:49une policière qui va consulter un fichier
06:51pour voir si son nouveau petit ami est connu des services de police.
06:54Alors on peut juger que c'est bien ou mal,
06:56ce n'est pas le sujet,
06:56mais il n'y a pas de question de corruption,
06:58c'est juste une question d'affaires personnelles.
07:00Et d'éthique.
07:01Et d'éthique, mais on va être beaucoup plus,
07:03l'administration va être beaucoup plus tentée
07:05de sanctionner ce profil-là,
07:07plutôt que des personnes qui vont être vraiment dans la corruption.
07:10Pourquoi ?
07:12Parce qu'en fait, on préfère mettre la poussière sous le tapis.
07:14Je précise quand même, il faut rassurer.
07:16Il faut rassurer.
07:17On parle de corruption.
07:18L'IGPN a adressé un rapport il y a peu.
07:20On parle quoi ?
07:20De combien de cas par an ?
07:22Une trentaine.
07:22Une trentaine.
07:23On nous a parlé d'explosion de doublement de 150 000 policiers
07:28et 110 000 gendarmes.
07:29Donc on est quand même, c'est très très marginal.
07:31Il faut préciser, il faut rassurer les Français là-dessus.
07:33Les serviteurs de l'État servent d'abord l'État
07:35dans la quasi-totalité.
07:37On nous a parlé d'explosion,
07:38je réponds juste au titre de la presse qu'on a vue il y a quelques semaines,
07:41on nous a parlé de doublement.
07:42Oui, on est passé de 15 à 30.
07:44Il y a un doublement, mais enfin le chiffre est quand même relatif.
07:46Après l'onde de choc, du meurtre, d'intimidation
07:49du frère du militant anti-narcotrafic Amine Kassassi,
07:53Laurent Nunez et Gérald Darmanin étaient en déplacement à Marseille.
07:56Gangrenés par le trafic de drogue, je ne vous apprends rien.
07:59Arrêtons tous ces discours, arrêtons tous ces effets d'annonce.
08:03Maintenant, juste place à l'action à lancer Amine Kassassi.
08:07Vous partagez son cri du cœur ?
08:09Oui, mais en fait, c'est celui qui est le nôtre depuis des années,
08:12c'est celui qui est le mien depuis des années.
08:13Moi, je pense qu'il faut en effet arrêter les discours,
08:15les effets d'annonce et mettre plus de moyens.
08:18On manque d'enquêteurs dans la police et sans enquêteurs.
08:21On y manque 2500 enquêteurs dans la police.
08:22Si vous ne mettez pas d'enquêteurs, vous ne démarkez pas les raisons.
08:23C'est le point faible.
08:24C'est le point faible de la police française.
08:26C'est le fait d'avoir mis le paquet, pardonnez-moi l'expression,
08:31sur une présence policière de voix publique
08:32qui a généré des interpellations, notamment pour des faits mineurs
08:35et qui a du coup englué les services judiciaires
08:38qui n'ont pas le temps de pouvoir démanteler des réseaux.
08:41Et puis il y a aussi la politique du chiffre.
08:42Vous savez, dans un tableau Excel, une case est une case.
08:45Que vous ayez interpellé pour 10 grammes ou pour 10 tonnes,
08:48c'est la même chose.
08:49Et c'est peut-être aussi cette politique-là
08:50qu'il va falloir faire changer, pour laquelle j'en appelle
08:53depuis 10 ans à ce que nos autorités changent de paradigme
08:55au sein de la police.
08:56Oui, il faut plus de moyens pour les enquêteurs
08:58et il nous faut mettre fin.
09:00Moi, j'avais dénoncé déjà les opérations PlaceNet
09:02où j'avais comparé ces opérations.
09:05Un peu du désherbage, monsieur tout Français
09:08qui a un jardin et une allée,
09:10c'est très bien que le désherbage, c'est à l'année.
09:11C'est un travail de fond, c'est un travail au long cours.
09:14Ce n'est pas une opération que l'on fait devant les caméras.
09:17Et je pense que ça aussi, les opérations PlaceNet,
09:19ce n'est que du paraître.
09:20Selon un sondage CSA pour Europe 1, CNews et le JDD dont on parlait dans les matinales hier matin,
09:2872% des Français, les trois quarts, se disent pour l'instauration d'un état d'urgence à Marseille
09:34pour lutter contre le narcotrafic.
09:35Est-ce que vous y êtes favorable, seulement à Marseille,
09:38dans toutes les agglomérations touchées par le trafic de drogue,
09:41donc en clair, dans toutes les grandes villes ?
09:43Qu'est-ce que vous en pensez ?
09:44Alors l'état d'urgence, quel est l'intérêt de l'état d'urgence ?
09:46C'est de mettre en place des mesures exceptionnelles.
09:48Marseille a besoin de mesures exceptionnelles, mais au long cours.
09:50Donc un état d'urgence pour combien de temps ?
09:52J'entends dire, je ne sais pas si vous allez y arriver,
09:54mais j'y réponds dès maintenant,
09:55l'idée d'envoyer l'armée dans les quartiers.
09:59Moi, je pense très sincèrement que c'est une mauvaise idée,
10:00et pas seulement parce que je suis policière.
10:02Déjà parce que le rétablissement de l'ordre sur le territoire intérieur,
10:05c'est un métier, et ce sont les forces de sécurité intérieures
10:08qui sont formées à ça.
10:10Vous ne pouvez pas envoyer les armées pour aller faire du maintien de l'ordre
10:12auquel ils ne sont pas formés, pour aller parler avec les plus jeunes,
10:14pour aller gérer des situations de tension,
10:18et aller interpeller tout simplement.
10:19On l'a vu d'ailleurs lorsqu'il y a eu des moments,
10:21les opérations sentinelles après 2015,
10:24il y a eu des patrouilles, des armées dans les quartiers.
10:27Vous savez ce qui s'est passé ?
10:28Les points de disque se sont déplacés de 200 mètres.
10:29Vous ne pouvez pas envoyer les armées faire un métier
10:31pour lesquels il y a déjà des forces existantes.
10:34Et puis je pense, je me permets,
10:36ce serait injure quand même à mes collègues,
10:38je rappelle qu'en 13 novembre 2015,
10:41on menait une opération à la hauteur de la guerre,
10:44et qui ont sauvé des Français face à des gens qui nous faisaient la guerre.
10:48Rien que ça doit nous convaincre.
10:50Nous n'avons pas besoin des armées dans les quartiers.
10:52Et dernier point, le narcotrafic,
10:54enfin les narcotrafiquants, c'est une mafia.
10:56Et la mafia, elle a besoin de l'opinion publique.
10:58Elle a besoin, d'ailleurs c'est pour ça qu'elle fait aussi du social dans les quartiers.
11:01Elle se met les habitants dans la poche.
11:02Si vous envoyez les armées dans les quartiers,
11:04vous savez ce qu'ils me diront ?
11:05Ils auront la photo idéale.
11:07Regardez, on envoie des blindés dans les quartiers,
11:10contre les habitants des quartiers.
11:12Donc je pense que c'est une mauvaise chose.
11:14Je pense qu'il faut plutôt 3000 policiers,
11:163000 éducateurs,
11:17qui connaissent parfaitement chaque prénom,
11:20chaque haute d'immeuble,
11:21que 3000 militaires
11:23qui n'entreront pas dans les cages d'escalier
11:24et qui se contenteront d'être empatrouillés à l'extérieur.
11:27C'est une mauvaise idée, je le pense très sincèrement.
11:29Linda Kebab, policière, secrétaire nationale du syndicat Unité Police,
11:33invitée de la grande interview C News Europe 1 ce matin.
11:36Emmanuel Macron cible les consommateurs de drogue
11:40et juge que ce sont parfois les petits bourgeois, je cite,
11:42qui financent les narcotrafiquants.
11:44Il a raison, que ce soit les consommateurs des centres-villes d'ailleurs
11:49ou des banlieues ou des campagnes,
11:51ce sont les consommateurs qui ont la responsabilité
11:54de ce qui se passe actuellement.
11:56Monsieur Desarbres, pas de demande, pas d'offre.
11:59C'est évidemment une règle essentielle en termes de commerce
12:03et le trafic de produits stupéfiants
12:06répond à des règles de commerce évidentes.
12:09Je veux dire, si vous participez au chiffre d'affaires d'un business,
12:12vous êtes une personne qui nourrit.
12:13Et moi, je pense que chaque cartouche qui tue un médic et s'assi,
12:17une victime collatérale comme Sokaïna dans son appartement
12:20en train de réviser, ou même ces jeunes qui sont en train de guetter
12:24et qui sont tués dans ce que certains appellent les règlements de comptes,
12:27oui, moi je pense que quand vous achetez votre barrette de shit,
12:29et pardonnez-moi l'expression,
12:30vous mettez une pièce dans la tirelire qui finance ses munitions.
12:34Et puis, de toute manière, les narcotrafiquants et la criminalité organisée
12:37et même le terrorisme sont fondamentalement liés.
12:40Donc, entendre des gens mettre de côté le fait que les consommateurs,
12:45enfin en tout cas nier le fait que les consommateurs aient leur part de responsabilité dans tout ça,
12:48je suis désolée, c'est être dans le déni.
12:50Je n'accepte pas les gens qui disent qu'il ne faut pas culpabiliser le consommateur.
12:54Si, si, il faut culpabiliser le consommateur.
12:55Il faut lui expliquer qu'il a sa part de responsabilité.
12:58On n'achète pas, il n'y a pas.
13:00Dernière chose, moi j'entends les propos du président de la République
13:03qui rejoignent ceux qui sont les miens depuis des années
13:05et pour lesquels, encore une fois, on m'a traité de tous les noms.
13:07Mais moi j'aimerais aussi qu'on parle des plus jeunes.
13:10On a un combat au long cours, M. Desarbres a mené,
13:13et il faut dès maintenant remettre la main sur les nouvelles générations.
13:16Parler aux gamins de 10 ans et leur dire que oui, fumer c'est mal,
13:20ça détruit le corps, ça détruit la famille, ça détruit la cellule,
13:23ça détruit le quartier, ça détruit la société.
13:25Où sont les campagnes de prévention et d'éducation ?
13:27Aujourd'hui, à l'heure des réseaux sociaux, l'État n'a pas de raison
13:30de penser qu'il ne peut pas atteindre les plus jeunes.
13:33On sait faire des campagnes pour tout, on n'en fait pas pour parler aux plus jeunes
13:36et les encourager à ne plus fumer, à ne plus être tenté par leur 1er juin.
13:41Aujourd'hui, on est complètement absent sur ce pan-là.
13:44Je vous le dis sincèrement, on ne mènera pas ce combat
13:46si on ne va pas de ce côté-là et si on ne met pas des moyens.
13:48Et sauf qu'encore une fois, on en revient toujours à la même chose,
13:51c'est à la question du budget.
13:52Donc oui, le consommateur est responsable, l'adulte est responsable,
13:54le petit bourgeois qui va dans le quartier, qui achète sa barrette de shit est responsable.
13:58Et oui, il finance. L'État est aussi responsable.
14:01Linda Kebab, sur la délinquance en général,
14:04Laurent Nunez, ministre de l'Intérieur, a refusé, ici même à votre place,
14:09il y a quelques jours, le lien entre immigration et délinquance.
14:12Il ne voulait pas stigmatiser.
14:14Qu'est-ce que vous en dites, vous ?
14:15Vous savez, moi je voyage beaucoup et je vois beaucoup,
14:17notamment dans des pays où l'immigration est très présente.
14:20Je voyage dans des pays du Golfe Persique, par exemple, aux Émirats Arabes Uniques,
14:23où 80% de la population est étrangère et il n'y a pas de délinquance.
14:27Donc est-ce que c'est l'immigration qui génère la délinquance
14:28ou est-ce que c'est la politique intérieure d'un pays
14:30et son incapacité à maîtriser les flux d'immigration ?
14:34Parce qu'il y a aussi la question des flux migratoires,
14:36quel type d'immigration nous voulons dans notre pays ?
14:38Aujourd'hui, nous n'avons aucune maîtrise des flux migratoires.
14:40C'est surtout ça.
14:41Au moins les choses sont dites.
14:42Mais c'est la vérité.
14:43Nous ne choisissons pas ceux qui entrent dans le pays.
14:45Non, et ceux qui entrent, on les expulse très peu.
14:47Donc ceux qui entrent s'installent des flux migratoires.
14:48Et surtout ceux qu'on expulse,
14:49et j'avais d'ailleurs rédigé une tribune il y a quelques semaines à ce sujet,
14:52on va expulser les faciles,
14:53c'est-à-dire ceux à qui on va mettre fin un titre de séjour.
14:55Par exemple, on a eu le cas d'étudiants en médecine
14:58à qui on a mis fin, on a cessé l'attribution du titre de séjour
15:02et qui sont partis d'eux-mêmes.
15:03Alors hop, on coche une case.
15:05Mais les délinquants, les criminels qui déchirent notamment leur passeport,
15:08dont on a du mal à définir leur nationalité
15:09ou dont les pays d'origine ne veulent pas coopérer,
15:11eux, ils restent.
15:12Et eux, ils créent, ils génèrent du trouble à l'ordre public.
15:15Donc je ne dirais pas qu'il y a un lien direct,
15:17je dirais juste que notre pays aujourd'hui ne sait pas.
15:19Gérer les flux migratoires, choisir son immigration
15:21est aussi important, avoir une réponse pénale à la hauteur
15:25à l'égard de ceux qui, lorsqu'ils viennent dans notre pays,
15:27ne respectent pas nos règles, ne respectent pas nos lois
15:29et viennent ici soit pour profiter, soit pour semer le désordre.
15:33C'est juste ça la solution.
15:34Linda Kebab, avec nous ce matin sur CNews et sur Europe,
15:38secrétaire nationale du syndicat Unité Police.
15:40Merci beaucoup d'être venue ce matin.
15:42Bonne journée à vous, à bientôt.
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