- il y a 3 minutes
- #lagrandeinterview
- #lamatinale
Policière et Secrétaire Nationale du syndicat de police Un1té, Linda Kebbab était l’invité de #LaGrandeInterview de Romain Desarbres dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:018h13, la grande interview CNews Europe 1 avec Linda Kebab. Bonjour Linda Kebab.
00:05Bonjour.
00:06Merci d'être avec nous ce matin. Vous êtes policière et secrétaire nationale du syndicat Unité Police.
00:12Merci beaucoup d'être avec nous ce matin. On va parler évidemment beaucoup de Marseille et de la guerre contre la drogue.
00:18Je voulais vous entendre tout d'abord sur ce qu'a dit le chef d'état-major des armées cette semaine face au maire,
00:23au congrès des maires de France, Fabien Mandon, qui a appelé les élus à préparer la population au futur conflit,
00:29sous-entendant une guerre avec la Russie. Comment est-ce que vous réagissez à ça ?
00:34Est-ce que vous dites que c'est un risque réel ou une façon d'éviter de parler des troubles intérieurs de la sécurité, mais en France ?
00:40Je pense très sincèrement, et je ne veux pas être alarmiste, qu'on est déjà un peu en guerre.
00:44On a récemment notamment un ou des ministres qui comparent les problèmes de sécurité intérieure au terrorisme.
00:51Nous luttons déjà contre le terrorisme depuis des années. Nous avons aussi le narcotrafic.
00:56Et cette phrase, vous savez, je pense, résonne dans l'esprit de beaucoup de Français.
00:59qui se disent certainement, comme je le pense, que nous perdons déjà nos enfants,
01:04notamment face au narcotrafic, à la criminalité organisée, qui nous fait la guerre ici sur notre territoire.
01:10Donc j'ai envie de dire, ne nous y préparons pas. Affrontons-le aujourd'hui, puisque c'est déjà le cas.
01:15Vous pensez que ces propos vont déclencher un sentiment de peur chez les Français ?
01:19Je pense qu'on a une population, enfin les Français sont résilients, ils ont connu ces 100 dernières années de grandes guerres majeures.
01:26Et puis là où c'est vraiment un cul que plutôt la paix, et c'est notamment le but des journées commémoratives,
01:31comme le 11 novembre, que nous venons juste de traverser.
01:34Je ne pense pas que ce soit la peur, je pense que c'est plutôt la résilience des Français qu'on éprouve.
01:37Et cette résilience des Français, dont on est fiers de faire partie, nous la reconnaissons chaque jour.
01:45Moi j'ai confiance en tout cas dans mes compatriotes, dans le fait de faire la part des choses entre ce propos,
01:51alors qu'il s'inscrit aussi dans un congrès, qu'il se veut fort, on a un chef d'état-major qui veut à ce moment-là peut-être marquer les esprits.
01:58J'ai envie de croire que ce n'est que de la rhétorique, et qu'en aucun cas on nous demande aux Français,
02:04en tout cas contre nos Français qui sont déjà bien engagés, je pense notamment d'un point de vue pécuniaire,
02:08avec les souffrances économiques et sociales que rencontrent nos compatriotes depuis quelques années,
02:12qu'on ne leur demandera pas en plus de sacrifices encore.
02:15Quelle est la guerre qui menace véritablement la France, d'après vous, qui êtes une policière,
02:19qui avait des informations qui vous remontent évidemment du terrain.
02:22Hier à votre place, un maire, le maire de Nice, Christian Estrosi,
02:26jugeait que c'était la guerre contre le narcotrafic qui menaçait véritablement la France.
02:30Est-ce que les narcotrafiquants menacent l'existence même du pays, je vais dire ?
02:35Oui absolument, j'en ai l'intime conviction, et vous savez, ça fait de nombreuses années
02:39qu'on alerte sur la question de la criminalité organisée, dont fait partie le narcotrafic,
02:44avec parfois malheureusement un déni, disons les choses, d'une partie de la classe politique
02:49qui préfère regarder ailleurs et laisser croire que les termes d'insécurité seraient catalogués politiquement,
02:54nous catégorisant dans la partie fasciste, extrémiste, alarmiste.
03:02Aujourd'hui, on a notamment ce jeune homme, Médicé Sassi, qui est en dehors de tout problème,
03:06qui rêvait d'être policier, qui avait déjà passé le concours de gardien de la paix,
03:09dont le frère est lui-même engagé dans la lutte contre le narcotrafic,
03:13eh bien, qui est assassiné en France.
03:15Donc oui, on a quelque chose qui chancelle dans notre pays.
03:18Je ne pense pas qu'on est face à un danger, je pense que le danger est déjà installé dans notre territoire.
03:22– Roberto Saviano, vous savez, l'écrivain menacé par la mafia qu'a écrit Gomorra
03:26a déclaré dans le Figaro, la France est dans une situation dramatique,
03:29car elle a ignoré la question du narcotrafic depuis 30 ans.
03:34Est-ce que vous pensez que la situation aurait pu être mieux anticipée ?
03:37– Elle a été, j'assume mon propos, volontairement mis de côté.
03:41– Par qui ?
03:42– Je suis policière et pendant de longues années, on nous a fait comprendre
03:45que lorsqu'on exerçait sur la voie publique, la question du narcotrafic,
03:48ça permettait la paix sociale.
03:50Ça permettait d'éviter, en tout cas, ça permettait d'endiguer
03:54des phénomènes de délinquance de voie publique.
03:56Vous savez, il y a eu cette rumeur selon laquelle, même si je n'y crois pas trop…
03:59– C'est-à-dire que pendant que les voyous vendaient de la drogue,
04:02ils n'agressaient pas des vieilles dames ?
04:04– Oui, en tout cas, pendant longtemps, beaucoup de policiers de voie publique
04:08vous diront que c'est vrai que la présence du narcotrafic
04:10faisait que ces mêmes narcotrafiquants faisaient ce que l'État n'était plus capable de faire,
04:16à savoir demander, par exemple, aux plus jeunes de ne pas exercer de violences, de vols, etc.
04:21Et donc, ça a donné le sentiment d'une forme de paix sociale.
04:23Et puis, en plus, on a quand même un narcotrafic.
04:25Enfin, je pense que la comparaison avec le terrorisme, ça doit parler aux Français,
04:29elle n'est pas exagérée.
04:31Que font les narcotrafiquants aujourd'hui ?
04:33Exactement ce que la mafia a déjà fait en Italie.
04:35C'est-à-dire qu'elle a remplacé le rôle de l'État d'un point de vue social.
04:37Elle paye des loyers, elle répare des ascenseurs,
04:39elle prête de l'argent à des familles.
04:41Et accessoirement, elle permet aussi à des jeunes de pouvoir gagner de l'argent très jeune,
04:47notamment en participant au narcotrafic.
04:48Vous savez, les fameux guetteurs qui, dès 10-12 ans, sont recrutés
04:52avec des sommes d'argent qui sont importantes pour les familles dont ils sont issus.
04:56Et puis, évidemment, la question de cette paix sociale
04:59où les narcotrafiquants, pour pouvoir vendre tranquillement,
05:02avaient besoin d'éloigner d'eux les patrouilles de police.
05:04Et qu'est-ce que vous faites pour éloigner les patrouilles de police ?
05:06Eh bien, vous demandez aux petits jeunes que, plutôt d'aller voler,
05:09eh bien, de participer au narcotrafic.
05:10Tout ça, tout le monde le savait.
05:11Vous savez, moi, je suis dans la police depuis 2006.
05:14Et déjà, à l'époque, on nous faisait bien comprendre
05:16qu'il valait mieux un point de deal silencieux
05:19que de la délinquance de voie publique
05:21qui pouvait faire générer, notamment, une montée statistique
05:23de la délinquance et de la criminalité.
05:25On en voit le résultat aujourd'hui.
05:26À cause de la lâcheté de certains élus.
05:30Il y a également le problème de la corruption de certains fonctionnaires.
05:33Ça existe dans la justice, ça existe dans certaines mairies,
05:37ça existe également dans la police.
05:39Qu'est-ce que vous pouvez nous en dire ?
05:40L'humain, de toute manière, est corruptible.
05:42Qu'est-ce qui amène aussi la corruption ?
05:44C'est déjà l'État faible.
05:45L'entrisme des narcotrafiquants, la corruption par des narcotrafiquants.
05:48Absolument.
05:48Il y a déjà l'État faible, ça c'est la première chose.
05:51Vous n'avez pas de corruption ailleurs que dans un État faible,
05:54ailleurs que dans une nation qui est affaiblie de l'intérieur.
05:57Ça, c'est la première chose.
05:58Et puis, il y a aussi la question pécuniaire, la question financière.
06:01Quand vous avez des agents, des serviteurs de l'État
06:04qui en arrivent à être corrompus, c'est bien la pas du gain.
06:07Ce n'est pas qu'ils partagent l'opinion des narcotrafiquants.
06:10Ce n'est juste qu'une question d'argent.
06:12Il faut d'un côté, évidemment, la question sociale.
06:14Là où le Français a le sentiment peut-être d'être un travailleur pauvre
06:18et de ne pas gagner assez bien sa vie pour ce qu'il fait,
06:21eh bien, endiguer ce phénomène-là, et en tout cas cette pensée
06:23qui gagne aujourd'hui tous les serviteurs de l'État,
06:25de quelques niveaux qu'ils soient.
06:27Et de l'autre côté, avoir aussi une politique claire
06:29et lutter contre ce que nous on appelle les atteintes à la probité dans la police.
06:33Mais faire la part des choses, je vais vous dire très sincèrement,
06:35ça va paraître trivial, mais moi j'ai quand même peur d'être dans une administration
06:39qui va, je vous le dis très sincèrement, parce que je l'ai vu de mes propres yeux,
06:41vous savez que je siège en instance et je sais ce que sont les dossiers disciplinaires chez nous,
06:46mais on va plutôt être enclin à sanctionner, par exemple,
06:49une policière qui va consulter un fichier pour voir si son nouveau petit ami
06:52est connu des services de police.
06:53Alors on peut juger que c'est bien ou mal, ce n'est pas le sujet,
06:56mais il n'y a pas de question de corruption.
06:58C'est juste une question d'affaires personnelles.
07:00– Et d'éthique.
07:01– Voilà, et d'éthique.
07:01Mais l'administration va être beaucoup plus tentée de sanctionner ce profil-là
07:06plutôt que des personnes qui vont être vraiment dans la corruption.
07:11Pourquoi ? Parce qu'en fait, on préfère mettre la poussière sous le tapis.
07:14Je précise quand même, il faut rassurer.
07:15Il faut rassurer, on parle de corruption, l'IGPN a adressé un rapport il y a peu.
07:19– On parle quoi ? De combien de cas par an ?
07:21– Une trentaine.
07:22– Une trentaine, sur combien de policiers ?
07:24– On nous a parlé d'explosion, de doublement de 150 000 policiers
07:27et 110 000 gendarmes.
07:28Donc on est quand même, c'est très très marginal.
07:31Il faut préciser, il faut rassurer les Français là-dessus.
07:33Les serviteurs de l'État servent d'abord l'État dans leur quasi-totalité.
07:37On nous a parlé d'explosion, je réponds juste au titre de la presse
07:39qu'on a vue il y a quelques semaines, on nous a parlé de doublement.
07:42Oui, on est passé de 15 à 30.
07:43Il y a un doublement, mais enfin le chiffre est quand même relatif.
07:46– Après l'onde de choc, du meurtre, d'intimidation du frère,
07:50du militant anti-narcotrafic Amine Kassassi,
07:53Laurent Nunez et Gérald Darmanin étaient en déplacement à Marseille,
07:56gangrénés par le trafic de drogue, je ne vous apprends rien.
07:58Arrêtons tous ces discours, arrêtons tous ces effets d'annonce.
08:03Maintenant, juste place à l'action à lancer Amine Kassassi.
08:07Vous partagez son cri du cœur ?
08:09– Oui, mais en fait, c'est celui qui est le nôtre depuis des années,
08:11c'est celui qui est le mien depuis des années.
08:13Moi, je pense qu'il faut en effet arrêter les discours,
08:15les effets d'annonce et mettre plus de moyens.
08:17On manque d'enquêteurs dans la police et sans enquêteurs,
08:20on y manque 2500 enquêteurs dans la police.
08:22Si vous ne mettez pas d'enquêteurs, vous ne démontez pas les réseaux.
08:23– C'est le point faible.
08:24– C'est le point faible de la police française.
08:26C'est le fait d'avoir mis le paquet, pardonnez-moi l'expression,
08:30sur une présence policière de voix publique
08:32qui a généré des interpellations, notamment pour des faits mineurs,
08:35et qui a du coup englué les services judiciaires
08:38qui n'ont pas le temps de pouvoir démanteler des réseaux.
08:41Et puis il y a aussi la politique du chiffre.
08:42Vous savez, dans un tableau Excel, une case est une case.
08:45Que vous ayez interpellé pour 10 grammes ou pour 10 tonnes,
08:47c'est la même chose.
08:48Et c'est peut-être aussi cette politique-là
08:50qu'il va falloir faire changer,
08:51pour laquelle j'en appelle depuis 10 ans
08:53à ce que nos autorités changent de paradigme au sein de la police.
08:56Oui, il faut plus de moyens pour les enquêteurs.
08:58Et il faut mettre fin.
09:00Moi, j'avais dénoncé déjà les opérations PlaceNet,
09:02où j'avais comparé ces opérations.
09:04Un peu du désherbage,
09:06monsieur tout Français qui a un jardin et inallé,
09:09sait très bien que le désherbage s'étale à l'année.
09:11C'est un travail de fond, c'est un travail au long cours.
09:14Ce n'est pas une opération que l'on fait devant les caméras.
09:16Et je pense que ça aussi, les opérations PlaceNet,
09:18ce n'est que du paraître.
09:20Selon un sondage CSA pour Europe 1,
09:23CNews et le JDD dont on parlait dans les matinales hier matin,
09:2772% des Français, les trois quarts,
09:30se disent pour l'instauration d'un état d'urgence à Marseille,
09:33pour lutter contre le narcotrafic.
09:35Est-ce que vous y êtes favorable ?
09:36Seulement à Marseille, dans toutes les agglomérations
09:39touchées par le trafic de drogue,
09:41donc en clair, dans toutes les grandes villes.
09:43Qu'est-ce que vous en pensez ?
09:44Alors l'état d'urgence,
09:45quel est l'intérêt de l'état d'urgence ?
09:46C'est de mettre en place des mesures exceptionnelles.
09:48Marseille a besoin de mesures exceptionnelles,
09:49mais au long cours.
09:50Donc un état d'urgence pour combien de temps ?
09:52J'entends dire, je ne sais pas si vous allez y arriver,
09:54mais j'y réponds dès maintenant,
09:55l'idée d'envoyer l'armée dans les quartiers.
09:58Moi, je pense très sincèrement que c'est une mauvaise idée.
10:00Pas seulement parce que je suis policière.
10:01Déjà parce que le rétablissement de l'ordre
10:03sur le territoire intérieur, c'est un métier.
10:06Et ce sont les forces de sécurité intérieures
10:08qui sont formées à ça.
10:09Vous ne pouvez pas envoyer les armées
10:10pour aller faire du maintien de l'ordre
10:11auquel ils ne sont pas formés,
10:13pour aller parler avec les plus jeunes,
10:14pour aller gérer des situations de tension
10:17et aller interpeller, tout simplement.
10:19On l'a vu d'ailleurs lorsqu'il y a eu des moments...
10:21Les opérations sentinelles après 2015,
10:23il y a eu des patrouilles, des armées dans les quartiers.
10:26Vous savez ce qui s'est passé ?
10:27Les points de vie se sont déplacés de 200 mètres.
10:29Vous ne pouvez pas envoyer les armées faire un métier
10:31pour lesquelles il y a déjà des forces existantes.
10:34Et puis je pense, je me permets,
10:35ce serait injure quand même à mes collègues,
10:38je rappelle qu'en 13 novembre 2015,
10:40ont mené une opération à la hauteur de la guerre
10:43et qui ont sauvé des Français
10:45face à des gens qui nous faisaient la guerre.
10:47Rien que ça doit nous convaincre
10:49que nous n'avons pas besoin des armées dans les quartiers.
10:51Et dernier point, le narcotrafic,
10:54enfin les narcotrafiquants, c'est une mafia.
10:56Et la mafia, elle a besoin de l'opinion publique.
10:58Elle a besoin, d'ailleurs c'est pour ça
10:59qu'elle fait aussi du social dans les quartiers.
11:00Elle se met les habitants dans la poche.
11:02Si vous envoyez les armées dans les quartiers,
11:04vous savez ce qu'ils diront,
11:05ils auront la photo idéale.
11:06Regardez, on envoie des blindés dans les quartiers
11:09contre les habitants des quartiers.
11:11Donc je pense que c'est une mauvaise chose.
11:13Je pense qu'il faut plutôt 3000 policiers,
11:163000 éducateurs qui connaissent parfaitement
11:18chaque prénom, chaque haute d'immeuble
11:20que 3000 militaires qui n'entreront pas
11:23dans les cages d'escalier
11:24et qui se contenteront d'être en patrouille à l'extérieur.
11:26C'est une mauvaise idée, je le pense très sincèrement.
11:29Linda Kebab, policière, secrétaire nationale
11:31du syndicat Unité Police,
11:33invitée de la grande interview
11:34C News Europe 1 ce matin.
11:36Emmanuel Macron cible les consommateurs
11:38de drogue et juge que ce sont
11:40parfois les petits bourgeois, je cite,
11:42qui financent les narcotrafiquants.
11:44Il a raison,
11:46que ce soit les consommateurs des centres-villes
11:48d'ailleurs, ou des banlieues,
11:50ou des campagnes,
11:51ce sont les consommateurs qui ont
11:52la responsabilité de ce qui se passe actuellement.
11:56Monsieur Desarbres,
11:57pas de demande, pas d'offre.
11:59C'est évidemment une règle essentielle
12:01en termes de commerce
12:02et le trafic de produits stupéfiants
12:06répond à des règles de commerce évidentes.
12:08Je veux dire,
12:09si vous participez au chiffre d'affaires
12:10d'un business,
12:11vous êtes une personne qui nourrit.
12:13Moi, je pense que chaque cartouche
12:14qui tue un médic et s'assi,
12:16une victime collatérale
12:18comme Sokaina dans son appartement
12:20en train de réviser,
12:21ou même ces jeunes
12:23qui sont en train de guetter
12:23et qui sont tués
12:24dans ce que certains appellent
12:25les règlements de comptes,
12:26oui, moi je pense que
12:27quand vous achetez votre barrette de shit
12:29et pardonnez-moi l'expression,
12:30eh bien, vous mettez une pièce
12:32dans la tirelire
12:32qui finance ces munitions.
12:34Et puis, de toute manière,
12:35les narcotrafiquants
12:36et la criminalité organisée
12:37et même le terrorisme
12:38sont fondamentalement liés.
12:40Donc, entendre des gens
12:41mettre de côté
12:43le fait que les consommateurs,
12:45enfin en tout cas nier le fait
12:45que les consommateurs
12:46aient leur part de responsabilité
12:47dans tout ça,
12:48je suis désolée,
12:48c'est dans le déni.
12:49Je n'accepte pas les gens
12:50qui disent qu'il ne faut pas
12:51culpabiliser le consommateur.
12:53Si, si, il faut culpabiliser
12:54le consommateur.
12:55Il faut lui expliquer
12:56qu'il a sa part de responsabilité.
12:58On n'achète pas,
12:59il n'y a pas.
13:00Dernière chose,
13:01moi j'entends les propos
13:02du président de la République
13:02qui rejoignent ceux
13:03qui sont les miens
13:04depuis des années
13:04et pour lesquels,
13:05encore une fois,
13:06on m'a traité de tous les noms.
13:07Mais moi j'aimerais aussi
13:08qu'on parle des plus jeunes.
13:10On a un combat au long cours,
13:11monsieur Desarbres a mené
13:12et il faut dès maintenant
13:14remettre la main
13:14sur les nouvelles générations.
13:15Parler aux gamins de 10 ans
13:17et leur dire que oui,
13:19fumer c'est mal,
13:20ça détruit le corps,
13:20ça détruit la famille,
13:21ça détruit la cellule,
13:22ça détruit le quartier,
13:23ça détruit la société.
13:25Où sont les campagnes
13:26de prévention et d'éducation ?
13:27Aujourd'hui,
13:27à l'heure des réseaux sociaux,
13:28l'État n'a pas de raison
13:30de penser qu'il ne peut pas
13:31atteindre les plus jeunes.
13:32On sait faire des campagnes
13:33pour tout,
13:34on n'en fait pas
13:35pour parler aux plus jeunes
13:36et les encourager
13:37à ne plus fumer,
13:38à ne plus être tentés
13:39par leur premier joint.
13:41Aujourd'hui,
13:41on est complètement absent
13:42sur ce pan-là.
13:43Je vous le dis sincèrement,
13:44on ne mènera pas ce combat
13:46si on ne va pas
13:46de ce côté-là
13:47et si on ne met pas des moyens.
13:48Sauf qu'encore une fois,
13:49on en revient toujours
13:50à la même chose,
13:50c'est à la question du budget.
13:52Donc oui,
13:52le consommateur est responsable,
13:53l'adulte est responsable,
13:54le petit bourgeois
13:55qui va dans le quartier,
13:56qui achète sa barrette de shit
13:57est responsable
13:58et oui,
13:59il finance.
13:59L'État est aussi responsable.
14:01Linda Kebab,
14:02sur la délinquance en général,
14:04Laurent Nunez,
14:05ministre de l'Intérieur,
14:06a refusé,
14:07ici même à votre place,
14:09il y a quelques jours,
14:10le lien entre immigration
14:13Qu'est-ce que vous en dites, vous ?
14:15Vous savez,
14:15moi je voyage beaucoup
14:16et je vois beaucoup,
14:17notamment dans des pays
14:18où l'immigration est très présente.
14:19Je voyage dans des pays
14:20du Golfe Persique,
14:21par exemple aux Émirats Arabes Uniques,
14:23où 80% de la population
14:24est étrangère
14:25et il n'y a pas de délinquance.
14:26Donc est-ce que c'est l'immigration
14:27qui génère la délinquance
14:28ou est-ce que c'est
14:28la politique intérieure d'un pays
14:29et son incapacité
14:31à maîtriser les flux d'immigration ?
14:34Parce qu'il y a aussi
14:34la question des flux migratoires,
14:36quel type d'immigration
14:36nous voulons dans notre pays ?
14:38Aujourd'hui,
14:38nous n'avons aucune maîtrise
14:39des flux migratoires.
14:40C'est surtout ça.
14:40Au moins les choses sont dites.
14:41Mais c'est la vérité.
14:42Nous ne choisissons pas
14:43ceux qui entrent dans le pays.
14:44Non, et ceux qui entrent,
14:45on les expulse très peu.
14:46Donc ceux qui entrent
14:47s'installent dans le pays.
14:48Et surtout ceux qu'on expulse,
14:49et j'avais d'ailleurs rédigé
14:50une tribune il y a quelques semaines
14:51à ce sujet,
14:51on va expulser les faciles,
14:52c'est-à-dire ceux à qui
14:53on va mettre fin
14:54à titre de séjour.
14:55Par exemple,
14:56on a eu le cas
14:56d'étudiants en médecine
14:57à qui on a mis fin,
14:59on a cessé l'attribution
15:01qui sont utiles de séjour
15:01et qui sont partis d'eux-mêmes.
15:03Alors hop,
15:03on coche une case.
15:04Mais les délinquants,
15:05les criminels
15:05qui déchirent notamment
15:07leur passeport,
15:07dont on a du mal
15:08à définir leur nationalité
15:09ou dont les pays d'origine
15:10ne veulent pas coopérer,
15:11eux, ils restent.
15:12Et eux, ils créent
15:13et génèrent du trouble
15:14à l'ordre public.
15:14Donc je ne dirais pas
15:15qu'il y a un lien direct.
15:16Je dirais juste
15:17que notre pays aujourd'hui
15:17ne sait pas gérer
15:18les flux migratoires,
15:20choisir son immigration
15:21et aussi, important,
15:23avoir une réponse pénale
15:24à la hauteur
15:24à l'égard de ceux
15:25qui, lorsqu'ils viennent
15:26dans notre pays,
15:27ne respectent pas nos règles,
15:28ne respectent pas nos lois
15:29et viennent ici
15:30soit pour profiter,
15:31soit pour semer le désordre.
15:32C'est juste ça la solution.
15:34Linda Kebab
15:35avec nous ce matin
15:36sur CNews et sur Europe,
15:37un secrétaire national
15:38du syndicat Unité Police.
15:39Merci beaucoup
15:40d'être venue ce matin.
15:42Bonne journée à vous,
15:42à bientôt.
Recommandations
2:09
|
À suivre
0:59
1:50
1:56
3:25
1:15
1:20
1:25
1:29
1:16
Écris le tout premier commentaire