00:00Ce qui est terrible en fait, ce que je trouve le plus rageant dans toute cette histoire, c'est que j'entends des gens qui sont tous pleins de bonne volonté, des professeurs, des policiers, des flics, vraiment des hommes de terrain, des éducateurs, des maires également.
00:15Et en fait, il y a toute cette conjonction de personnes pleines de bonne volonté et à un moment donné, il y a quelque chose qui ne va pas.
00:22J'en veux énormément aux politiques de manière générale, pas vous en particulier, mais j'en veux...
00:27Vous en avez deux autres à disposition si je peux me permettre.
00:29J'en veux pourquoi. Il y a un mot que le monsieur, le représentant du syndicat de police a utilisé qui est très intéressant, c'est le mot.
00:37En fait, nous, on fait ce qu'on peut. On vide en gros l'océan avec une cuillère.
00:42Mais le problème, c'est le problème des contradictions dans les politiques. Je suis tout à fait d'accord avec vous.
00:47Et je vais vous parler de ce que nous, on vit, parce que je ne suis pas là uniquement pour me représenter, moi, mais pour représenter des collectifs
00:53qui se battent depuis des années par rapport à des nuisances, par rapport à de la violence, de la violence qu'on inflige également à des gamins.
01:02Parce qu'il voit. Il voit tous les jours des personnes, des toxicos qui se bagarrent, qui défequent devant vous, qui sont à poil.
01:12On va se dire les choses. Et en fait, les deux points que je reproche le plus aux politiques, c'est la contradiction dans les politiques.
01:20C'est-à-dire qu'on nous parle aujourd'hui de Darmanin, les deux cow-boys sont partis à Marseille, c'est sûr, plus rien ne passera, on va combattre contre eux.
01:29Je vous laisse vos propos, évidemment, pour Gérald Darmanin, ministre de la Justice, et Laurent Nunes, ministre de l'Intérieur.
01:34Et au final, en fait, on le sait que dans ce pays, ça fait dix ans qu'on a ouvert une salle de shoot du côté de la Riboisière.
01:41Les résultats sont mauvais. Moi, je pars d'un principe simple.
01:43C'est celle de shoot, a priori, la seule boussole qui doit nous guider, c'est celle de partir du postulat suivant.
01:56Les drogues sont dangereuses, y compris le protoxyde d'azote.
02:00On a des drogues qui sont de plus en plus dangereuses. Le krach, bien évidemment, on en a beaucoup parlé, mais il y en a plein d'autres.
02:05Donc, à partir de ce postulat-là, qu'est-ce qu'on fait, nous, en tant qu'adultes ?
02:08Le but, c'est de sortir les gens de l'addiction.
02:11De sortir les gens de l'addiction pour le respect des gens eux-mêmes qui se droguent, mais s'il vous plaît, aussi pour les riverains.
02:19Punaise ! Pourquoi il y a des quartiers dans ce pays qui doivent subir, en fait, la violence au quotidien ?
02:27Donc, quand on parle d'impuissance, vous parlez d'abandon ?
02:29Oui, et j'ajoute donc, contradiction. Oui, contradiction dans les politiques, parce qu'au final, regardez, on laisse des salles de shoot.
02:36Et qu'est-ce que ça veut dire, salle de shoot ?
02:37Je voulais réagir à ce que disait Michel, et l'impuissance qu'il peut vivre. Est-ce qu'on sait aujourd'hui qu'autour d'une zone, des salles de shoot,
02:46comme forcément on doit laisser les gens aller vers les salles de shoot pour prendre des drogues qui sont illicites,
02:51eh bien, on a créé une sorte de périmètre flou. Un périmètre de 300 mètres, qui peut être même de 500 mètres autour de la salle de shoot,
02:57où finalement, c'est du grand n'importe quoi. En vrai, on ne laisse pas les policiers faire leur job.
03:03Mais qu'est-ce que vous voulez dire à Gazi Vernet, à Mathieu Vellet ? Qu'est-ce que vous leur demandez ?
03:06Contradiction, on est bien d'accord, c'est de la contradiction. En fait, devant les yeux de certains gamins de certains quartiers,
03:12pas tous les quartiers, bien évidemment, eh bien, on laisse des gens se droguer.
03:17On laisse des gens en errance. On laisse, voilà. Ça, c'est juste inadmissible, d'accord ?
03:23Et ça devrait effectivement, vous qui êtes pour l'égalité, pour l'aide des, je dirais, des plus nécessiteux,
03:30ça devrait quand même vous interpeller. Vous interpeller par rapport au fait qu'il y a des quartiers qui sont complètement à l'abandon, d'accord ?
03:36Alors, Mathieu Vellet, tiens.
03:38Attendez.
03:39Non, non, mais il faut que la parole tourne, Maria.
03:40Et l'autre élément que je voulais dire, c'est, en fait, les politiques réagissent par idéologie.
03:44En fait, les histoires de salles de shoot, les résultats ne sont pas là.
03:49On a moins de 5% des gens qui sortent, qui sont vraiment dans des parcours de sevrage, d'accord ?
03:55Ça devrait interpeller. Une salle de shoot par an, c'est à peu près 5 millions.
03:58Qu'est-ce qu'on peut faire avec 5 millions ? Je pense qu'on peut faire des tas de trucs.
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