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00:00C'est la troisième fois qu'il se rend à Washington depuis le retour au pouvoir de Donald Trump.
00:04Volodymyr Zelensky a de nouveau été reçu ce vendredi par le président américain
00:08avec un objectif clair, obtenir de Washington la livraison de missiles Tomahawk.
00:13Mais Donald Trump s'est montré très prudent sur cette question devant la presse.
00:16On va l'écouter.
00:18Nous avons besoin de Tomahawk et de nombreuses autres armes que nous envoyons en Ukraine.
00:24C'est précisément l'une des raisons pour lesquelles nous voulons mettre fin à cette guerre.
00:27Il n'est pas facile pour nous de donner.
00:30Vous parlez d'un grand nombre d'armes très puissantes.
00:33C'est donc l'une des choses dont nous parlerons.
00:35Espérons qu'ils n'en auront pas besoin.
00:37Espérons que nous pourrons finir avec la guerre sans penser au Tomahawk.
00:42Michael Benhamou, bonsoir.
00:43Bonsoir.
00:44Vous êtes directeur du think tank européen au PEWI, Europe's War Institute.
00:48Est-ce qu'on doit déduire de cette déclaration de Donald Trump
00:51que les Etats-Unis ne livreront jamais de Tomahawk à l'Ukraine ?
00:55Ça a l'air assez peu probable.
00:56On a l'impression qu'il a utilisé cet argument pour faire peur au régime de M. Poutine
01:03parce que c'est vrai que c'est une arme qui peut déstabiliser les infrastructures économiques essentielles de la Russie,
01:08les infrastructures militaires.
01:10Et c'est un signal assez inquiétant envoyé au régime de M. Poutine.
01:14Et pourquoi les Ukrainiens en auraient tant besoin ?
01:19En fait, ça ne change pas vraiment le cours de la guerre sur le plan tactique.
01:22En Ukraine, un missile Tomahawk, c'est 1,5 million de dollars.
01:27Un drone Shahed, c'est 50 000.
01:29Donc en fait, vous n'allez pas abattre un drone Shahed iranien
01:33avec un missile Tomahawk qui coûte 30 fois plus cher.
01:37Ça n'a pas de sens en termes de calculs qu'opportunités.
01:40Par contre, c'est un missile qui peut être envoyé contre la Russie pour faire peur au régime
01:45et potentiellement déstabiliser ce régime auprès de son élite dirigeante
01:50et aussi auprès de sa population.
01:53Et alors pourquoi Donald Trump se montre si frileux, si réticent ?
01:57Ce serait une entrée en guerre des États-Unis s'il en livrait l'Ukraine ?
02:00Non, les Russes jouent souvent sur l'argument de l'escalade.
02:03En fait, il y a une escalade depuis maintenant trois ans et demi.
02:08Et ça ne changera pas grand-chose au calcul, je pense, des deux côtés.
02:13Ça ne changera pas non plus grand-chose à cette guerre qui est en fait une guerre de stagnation.
02:16Ça fait trois ans que nous avons des combats assez intenses.
02:201% du territoire gagné en trois ans, 1% pour un million de morts et de blessés.
02:26C'est quand même assez calamiteux pour les Russes, pour les Ukrainiens aussi bien sûr,
02:32mais en premier lieu pour les Russes qui étaient censés être une grande puissance militaire
02:36et qui n'arrivent pas à imprimer leur marque en Ukraine.
02:40Mais cette potentielle rencontre entre Trump et Poutine à Budapest
02:45pourrait retourner les cartes en faveur de M. Poutine,
02:48puisqu'en fait il y a deux pistes, il y a deux niveaux de dialogue.
02:52Vous avez la conversation sur l'Ukraine et puis vous avez des discussions business
02:56entre Trump et Poutine sur l'Arctique, sur le pétrole et sur le gaz.
03:01Et peut-être que Poutine pourrait jouer de cette négociation à Budapest le mois prochain
03:07pour renverser la vapeur en faveur de la Russie.
03:10Vous parlez de cette fameuse rencontre, puisque effectivement la rencontre entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky
03:16intervient au lendemain d'un coup de fil surprise entre Donald Trump et Vladimir Poutine.
03:20Coup de fil au cours duquel les deux présidents se sont mis d'accord pour se rencontrer à Budapest.
03:26Quelles seraient les perspectives ?
03:28Vous parlez de cette espèce de marchandage entre fin de la guerre et business.
03:31On peut vraiment attendre à une issue positive, du moins à une paix à l'issue de cette rencontre ?
03:38Je pense que ce sera comme avec Gaza, ce sera plutôt un cessez-le-feu.
03:41Il y a aussi du business avec Gaza, en fait.
03:43Les Qataris et les pays golfiques voulaient cette paix parce qu'en fait Israël a attaqué le Qatar
03:48et donc il y avait une inquiétude aussi sur les transactions de Trump dans la zone.
03:54Et donc ce sera, je pense, la même chose avec la Russie.
03:56On va chercher à l'appâter avec des deals potentiels au niveau arctique,
04:03au niveau aussi de l'extraction de nouveaux champs pétroliers et gaziers.
04:06en échange d'une position plus souple de Trump des Américains sur l'Ukraine.
04:11Et donc une non-intégration de l'Ukraine à l'OTAN par exemple,
04:16un refus américain d'une intervention militaire européenne en Ukraine pour garantir le cessez-le-feu,
04:22ça c'est une condition pour nous Européens qui est, je pense, très importante,
04:25d'avoir des troupes au sol pour nous assurer que les Russes ne continuent pas à attaquer
04:29et à agresser cette population ukrainienne.
04:32Il est probable que Poutine obtienne de Trump potentiellement un blocage aussi sur ce point.
04:38On verra. En tout cas, ce sera le mois prochain.
04:40Et les Européens dans tout ça, vous qui dirigez ce think tank Europe's War Institute,
04:46ils sont complètement contournés des discussions ?
04:49Oui, on l'est pour l'instant et on le sera encore, je pense, pour à peu près cinq ans.
04:54Nous avons renoncé à notre puissance militaire.
04:57Et aujourd'hui, ce qui pèse en diplomatie et dans le monde,
05:01dans ce monde difficile, récessif, on pourrait dire,
05:04fait d'opportunisme violent,
05:06eh bien ce sont des gens qui disposent d'armée.
05:08Or l'Europe n'a plus d'armée à échelle.
05:12Et elle se réarme en ce moment.
05:13On a eu des décisions importantes de la Commission européenne il y a quelques jours,
05:18qui va dans quelques années dépenser à hauteur de 6% de son budget,
05:21ce qui est quand même assez incroyable.
05:236% du budget de l'Union européenne va être dépensé sur le militaire et le spatial aussi.
05:28Mais si vous voulez, entre le moment où ces décisions sont prises
05:31et la mise en place sur le terrain, cela prend quelques années.
05:34Donc en fait, il faudra patienter longtemps pour nous.
05:38Ça va être une longue attente de cinq années
05:39avant potentiellement de revenir dans ce jeu diplomatique
05:43avec une certaine force, une certaine influence.
05:46Une dernière question pour revenir à cette rencontre
05:48qui a lieu en ce moment entre Volodymyr Zelensky et Donald Trump.
05:51S'il n'obtient pas les missiles Tomahawk,
05:53est-ce qu'il peut obtenir, Volodymyr Zelensky, de cet entretien,
05:56ce troisième entretien à la Maison-Blanche ?
05:58Je pense qu'ils ont surtout parlé, au-delà des missiles Tomahawk,
06:01je pense qu'ils ont surtout parlé de la négociation à venir en novembre à Budapest.
06:05Je pense que c'est surtout ça l'enjeu.
06:08Qu'est-ce qu'on négocie ?
06:10Quelle Ukraine demain ?
06:12Intégrer dans l'Union européenne ou pas ?
06:14Dans l'OTAN à minima ou pas ?
06:17Des troupes au sol ou pas ?
06:19Une fois le cessez-le-feu accordé ?
06:21Je pense qu'à mon avis, c'est surtout de cela dont on a parlé.
06:28Merci, merci beaucoup Michael Benhamou
06:30d'avoir été notre invité, d'être venu sur le plateau de France 24.
06:33Merci à vous.
06:34Merci.
06:35Merci.
06:36Merci.
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