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  • il y a 10 minutes
Dans une tribune publiée par Le Monde, le militant marseillais anti-narcotrafic Amine Kessaci affirme vouloir continuer son combat, malgré l'assassinat de son frère qu'il assure "coupable de rien".

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Transcription
00:00Si je suis intervenu auprès des différents médias ces derniers jours, c'était notamment pour préserver la famille
00:04qui était malheureusement bien évidemment occupée à préparer les obsèques du jeune Mehdi.
00:11Aujourd'hui, Amine Kessassi a publié une tribune de forte qualité et d'une force incroyable.
00:19Et je pense que de toute façon, tout s'est dit dans la tribune.
00:22Si vous voulez en savoir plus, malheureusement, je pense que mon rôle, entre guillemets, de porte-parole,
00:28mais de fait, va cesser, puisque Amine a repris la parole et qu'il a effectivement...
00:34Enfin, c'est ce qui est sous-jacent dans sa tribune, c'est que le combat continue.
00:40Je ne veux pas non plus que cette histoire soit aussi reprise...
00:44Enfin, je pense qu'Amine le fera certainement mieux que moi,
00:46mais ce n'est pas un problème purement de politique politicienne et de parti politique
00:53qui essaie de tirer profit d'une situation horrible.
00:56Je pense que c'est peut-être juste l'occasion, justement, de mettre de côté ces querelles politiciennes et partisanes
01:04et vraiment essayer de trouver un compromis pour que, effectivement, les moyens soient mis
01:10pour mettre un terme à l'hégémonie des narcotrafiquants.
01:15Donc, j'ai accepté bien évidemment de vous parler,
01:18mais je pense qu'à partir de ce jour, je vais cesser de parler dans les médias.
01:22Voilà, donc j'ai exprimé ce que je pensais.
01:26J'ai toujours précisé que je n'avais pas eu l'opportunité d'échanger avec Amine,
01:29puisqu'il était encore une fois occupé.
01:32Aujourd'hui, il reprend la parole.
01:34C'est son temps.
01:34Ce sera peut-être le temps de l'action.
01:36Il y a déjà une marche blanche qui est prévue à Marseille samedi prochain.
01:42D'ailleurs, j'appelle tous les citoyens marseillais à venir,
01:45parce que vous êtes tous concernés.
01:47Donc oui, je le redis, le texte, c'est très très fort.
01:50J'ai eu l'opportunité de le lire ce matin et ça démontre simplement une certaine combativité.
01:55Et j'apprécie aussi le fait qu'Amin Kessassi ait précisé que ce n'était pas un crime d'intimidation
02:02refusant cette nomination, cette dénomination, pardon,
02:08puisqu'effectivement, c'est simplement un crime et un crime absolument vain.
02:12Et effectivement, Mehdi, comme il l'a précisé, est mort pour rien.
02:16Donc voilà, j'en ai terminé de prendre la parole.
02:20La parole est bien évidemment à celui qui a de plus de choses à dire
02:25et qui a de plus de choses à exprimer.
02:27Et la parole est aussi aux citoyens, parce que lorsqu'on lit la fin de cette tribune
02:32que notre révolte face au narcotrafic soit durable et collective,
02:35« Levons-nous ensemble », écrit-il, « Courage, on ne peut pas tuer tout un peuple ».
02:40Et ça, c'est un peu le pont vers ce que vous évoquiez il y a quelques instants,
02:43cette marche blanche qui se tient samedi à Marseille ?
02:47Tout à fait.
02:48Très bien. Vous attendez beaucoup de monde ?
02:49Tout à fait, mais de toute façon, j'espère qu'il y aura beaucoup de monde.
02:53Moi, j'attends personne. Moi, j'y serai, quoi qu'il advienne.
02:55Mais j'espère qu'il y aura beaucoup de monde.
02:57Et j'ai simplement pu le dire, d'ailleurs, dans différents médias,
03:00vous savez que dans une région d'un pays qui a été gangréné par la mafia,
03:05en l'occurrence la Sicile, c'est notamment grâce aux interventions de la population
03:09que l'emprise de la mafia a pu se desserrer sur la Sicile.
03:16Donc il appartient au peuple, aux citoyens, que ce soit à Marseille ou partout ailleurs,
03:21de dire « On n'en veut plus assez ».
03:23Comme disent les Italiens, « Basta, c'est fini ».
03:26Donc voilà. Donc moi, si vous voulez, mon rôle va changer de camp.
03:30Maintenant, je serai effectivement avocat.
03:32Si, bien évidemment, ils me font toujours confiance et qu'ils me témoignent leur confiance
03:37et qu'ils me donnent à les aider, je serai toujours disponible, toujours présent
03:40et toujours à leur côté.
03:42Maître Croisé, le service police-justice de BFMTV, depuis plusieurs jours maintenant,
03:46nous raconte que la plupart des intervenants dans cet univers de la lutte contre la drogue,
03:52les proches, les associatifs, les avocats aussi, parfois, bref,
03:56tout l'entourage ne prend plus la parole, n'ose plus aller face aux caméras
04:01parce qu'ils ont peur et après tout, on peut bien le comprendre.
04:03Est-ce que cet appel lancé par Amine Kessessi et cette marche blanche
04:05qui va donc arriver dans plusieurs jours, c'est une façon de dire
04:07« Au contraire, c'est maintenant qu'il faut s'exprimer le plus possible ».
04:10Encore une fois, ce n'est uniquement mon point de vue,
04:16mais je pense qu'effectivement, c'est un appel à la lutte
04:18et que la lutte peut être faite par de multiples moyens,
04:22notamment par l'engagement citoyen et par la forte présence
04:26de la population marseillaise samedi.
04:30Après, chacun est responsable.
04:32Moi, je ne parle encore une fois que pour moi.
04:34Moi, je vous ai parlé, je prends le risque peut-être de parler,
04:37mais parce que c'est un sujet qui me touche.
04:39Si vous voulez, moi, j'ai été avocat.
04:41Je suis avocat depuis 24 ans.
04:43C'est la première fois, je vous le dis,
04:45que je suis aussi bouleversé par la mort d'un gamin,
04:50il faut le dire à appeler ça.
04:52Donc je suis bouleversé, je l'ai toujours indiqué.
04:54J'oscille entre une grande colère et une infinie tristesse.
04:58Mais j'ai pu l'indiquer aussi,
05:00et ce sera les derniers mots que je pourrai tenir,
05:02c'est que de cet événement horrible peut peut-être naître un élan citoyen.
05:06C'est ce qu'on peut espérer.
05:07Et c'est ce que semble espérer Amine.
05:12Excusez-moi, c'est encore l'émotion.
05:13Donc voilà, mon rôle va redevenir celui d'avocat.
05:17Amine prendra la parole et continuera certainement le combat,
05:21comme il l'a précisé.
05:22On entend votre émotion, évidemment,
05:24et on vous remercie de vous exprimer pour la dernière fois sur BFM TV.
05:28Est-ce que vous-même, en tant qu'avocat d'Amin Kessassi,
05:31vous avez subi des menaces ?
05:32Est-ce que vous êtes sous protection ?
05:34Vous me mettez un peu dans l'embarras,
05:38parce que vous mettez un peu une cible sur le dos,
05:39si vous me permettez l'expression.
05:41Pour l'instant, je n'ai pas subi de menaces.
05:43Pour l'instant, je n'ai pas de protection policière.
05:45Je n'en désire pas.
05:46Mon rôle est juste d'accompagner une famille.
05:51Je suis un professionnel, j'accompagne la famille,
05:54comme j'ai pu l'accompagner jusqu'à présent.
05:55Mais après, vous savez, c'est une mission.
05:58C'est la famille qui détermine si oui ou non,
06:00ils font toujours appel au même avocat.
06:01C'est eux qui décideront des choses de la suite.
06:04Moi, je ne suis qu'un exécutant,
06:06je ne suis qu'un avocat.
06:08Après, bien évidemment, le risque demeure.
06:11Bien dur.
06:12Mais pour l'instant, je n'ai subi aucune menace dans ce dossier.
06:16Et on espère évidemment que ça va continuer comme ça.
06:18Le but, évidemment, n'était pas de vous mettre une cible dans le nom,
06:20mais de savoir simplement comment se passe cette pression au quotidien
06:24qui est la vôtre et qui est celle de tous ceux
06:26qui tentent de se dresser contre ce fléau
06:28qui est ce narcotrafic et cette ultra-violence.
06:32Est-ce que vous pouvez nous dire, malgré tout,
06:33sur le plan de l'enquête,
06:35est-ce que vous êtes satisfait des moyens qui sont mis en place
06:37parce qu'on imagine qu'ils sont importants sur cette affaire ?
06:42Alors, à dire vrai, comme vous le savez pertinemment,
06:45Médine est mort il y a moins d'une semaine
06:48et nous sommes dans les balbutiements d'une enquête.
06:52A priori, nous, encore une fois, tant les avocats que la famille,
06:55nous n'avons accès à aucune pièce du dossier
06:57puisque c'est normal, c'est une période, encore une fois, d'enquête.
07:01J'espère que les moyens seront mis,
07:03mais en fait, j'espère que les moyens seront mis
07:05pour l'intégralité des décès qui ont eu lieu à Marseille
07:08préalablement au décès de Médine.
07:11Médine, c'est horrible,
07:13mais j'espère encore une fois que son décès ne sera pas vain.
07:18Je veux dire, même si un décès est toujours vain,
07:20mais je n'ai pas envie que Médine meure deux fois.
07:22Donc, j'espère que ce sera simplement un électrochoc
07:25et qu'on mettra les moyens nécessaires
07:26pour toutes les enquêtes liées au narcomicide,
07:31comme avait pu le néologisme inventé par l'ancien procureur de Marseille.
07:36Donc, je n'ai pas de commentaire à faire.
07:38Pour l'instant, j'ai l'impression que l'enquête lui s'encourt.
07:41La seule chose que je constate,
07:43et ce sera certainement les derniers mots,
07:45c'est qu'il a fallu un drame
07:47pour qu'on ait une réunion à l'Elysée hier
07:49pour trouver des solutions,
07:51alors que la loi sur le narcotrafic date du mois de juin
07:53et que ça fait depuis très longtemps,
07:56notamment avec Conscience
07:57et avec Amine Kessassi
08:00que nous avons mis en évidence
08:01que l'État était défaillant.
08:04Il n'arrivait pas à assurer la sécurité
08:06et la sécurité est une liberté fondamentale,
08:08si ce n'est la plus importante,
08:10puisque sans sécurité,
08:11vous ne pouvez pas exercer les autres.
08:13Et en 2023, nous avions mis en cause l'État
08:15justement pour une violation du droit à la sécurité.
08:19Maître Croisé qui était avec nous, Pauline,
08:21au lendemain de ces obsèques qui se sont déroulés,
08:24vous les avez vécues certainement, Maître,
08:25qui se sont déroulés, Pauline,
08:26et nous repartions nous la raconter
08:27dans des conditions vraiment particulières.
08:29D'abord, il fallait le respecter.
08:30La famille ne voulait pas que la presse soit là.
08:32Et puis, il y avait une surveillance policière renforcée.
08:36Amine Kessassi portait un gilet pare-balles, par exemple.
08:39Ce n'est quand même pas anodin.
08:40Donc, il faut laisser la famille respecter ce deuil, évidemment.
08:44Et puis, je crois que ce qu'il faut noter,
08:46et en écho avec ce que dit Mathieu Croisé,
08:49c'est que le rendez-vous citoyen est pris samedi
08:51dans les rues de Marseille
08:52et qu'effectivement, ça peut être une passerelle
08:54et un écho à la tribune d'Amin Kessassi
08:56ce matin dans le monde.
08:57Cette tribune particulièrement forte.
09:00Mathieu Croisé, vous nous avez dit
09:01que vous n'avez pas parlé récemment
09:03avec Amine Kessassi.
09:03Est-ce que vous allez lui parler
09:04dans les heures et les jours qui viennent ou pas ?
09:08Je laisse Amine Kessassi prendre attache avec moi.
09:12Je lui témoigne encore toute mon affection
09:14et tout mon soutien.
09:15Je témoigne aussi toute mon affection
09:16et mon soutien à sa maman que je connais
09:19et également à sa fratrie.
09:23Il prendra la peine de me contacter
09:26s'il en a besoin.
09:27Pour l'instant, nous sommes toujours
09:29dans une période de deuil.
09:30Mehdi a été mis en terre hier.
09:34Il y a encore une période de trois jours
09:35où la famille doit se recueillir.
09:38Et je pense que si jamais il y a des choses à faire,
09:40ça sera certainement à compter de samedi.
09:42La seule chose que je puisse vous dire,
09:44c'est ceci.
09:44Moi, j'y serai samedi
09:47et j'espère qu'il y aura énormément de monde
09:49qui sortira dans la rue
09:50parce que, comme l'a dit très justement Amine,
09:52c'est le nombre qui fera la différence.
09:54Donc aujourd'hui, comme je l'ai indiqué,
09:56je ne prendrai plus la parole pour ce dossier
09:59parce que maintenant, la parole appartient
10:01à ceux qui ont subi l'horreur
10:03et je leur laisse le soin de commenter
10:07ou de prendre la parole,
10:09que ce soit dans les médias
10:10ou par le biais d'une tribune comme ce matin.
10:13– C'était donc votre dernière prise de parole.
10:16On en mesure le poids et la gravité,
10:18maître Croisé.
10:18Merci beaucoup de l'avoir fait
10:19dans Arnaud Direct ce matin.
10:24Vous avez évoqué d'ailleurs la mère d'Amine Kessessi.
10:26Il parle de sa mère dans la tribune.
10:28Et cette mère qui a perdu deux enfants,
10:31il dit que c'est son exemple
10:32qui lui sert de modèle
10:35et qui lui dit qu'il faut continuer le combat.
10:38On ne renonce pas dans la famille Kessessi.
10:39Et c'est vrai que cet appel,
10:40je vous appelle à la lire en intégralité.
10:43Cette tribune, elle est particulièrement forte.
10:45On y reviendra d'ailleurs tout au long de la semaine.
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