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Transcription
00:00Et à 7h20 sur Europe, en place à l'édito éco, Dimitri Pavlenko.
00:03Bonjour Olivier Babaud.
00:04Bonjour Dimitri, bonjour Anissa, bonjour à tous.
00:06Vous vous demandez, Olivier, pourquoi une partie des jeunes générations
00:08semblent désormais en rupture avec l'idée même de travailler ?
00:11Oui, c'est la question Dimitri, que beaucoup se posent après les déclarations de la jeune Cassandra,
00:15cette étudiante en sociologie, militante d'extrême gauche, invitée sur LCI.
00:19Alors elle a lancé, je cite,
00:20« Je ne veux pas perdre ma vie à travailler et encore moins mourir en travaillant. »
00:23Elle a exposé son projet avec une remarquable franchise,
00:26« Faire payer ce qu'elle appelle les patrons pour financer une existence dans laquelle
00:30le travail productif est appelé à occuper une place très marginale, voire aucune. »
00:34Alors ce qui inquiète, c'est qu'elle n'est pas un cas isolé.
00:36Exactement, cette manière de penser se diffuse dans une partie de la jeunesse
00:39qui semble étrangement obsédée par sa retraite dès le lycée.
00:42Alors comment l'expliquer ? On peut avancer trois causes.
00:44La première est évidemment un déficit d'éducation économique et morale.
00:47Beaucoup de jeunes n'ont plus conscience d'un principe fondamental,
00:50le confort se paie par l'effort.
00:52Certains en viennent à considérer comme une justice évidente,
00:55le droit de vivre au dépens du travail des autres,
00:57après avoir eux-mêmes étudié aux frais de ces mêmes autres.
01:00Ce renversement moral est stupéfiant.
01:01Alors deuxième cause ?
01:02Ce que l'essayiste Peter Turkin appelle la surproduction d'élite.
01:06La massification scolaire a produit des cohortes entières de jeunes,
01:09se pensant destinés à des positions d'élite ou de pseudo-élite,
01:12mais sans les revenus, ni les opportunités, ni d'ailleurs souvent le niveau,
01:15correspondant à cette promesse.
01:16Cette frustration crée une amertume profonde,
01:18on leur a vendu un statut, ils découvrent un marché du travail saturé.
01:20La jeunesse se radicalise faute de perspective.
01:23Oui, et c'est la troisième idée avancée par l'entrepreneur de la tech, Peter Thiel.
01:27Selon lui, si des figures comme Mamdani gagnent à New York,
01:29alors qu'elles incarnent une position anticapitaliste très surprenante au pays du business,
01:33c'est parce que, dit-il, le capitalisme a cessé de fonctionner pour les jeunes.
01:37Une partie de la jeunesse glisse vers le socialisme par désespoir,
01:40plus que par conviction.
01:41Elle ne voit plus ce que cette société peut lui offrir.
01:44Et comment leur donner tort,
01:45lorsque en France nous venons d'annuler la réforme des retraites,
01:47de refuser une année blanche ?
01:48Ça revient très concrètement à faire peser sur les jeunes des cotisations plus élevées,
01:51tout en renforçant l'idée qu'eux-mêmes n'auront rien plus tard.
01:55Inflation des diplômes, concurrence mondiale qui accélère,
01:58loyer prohibitif, salaire d'entrée qui stagne.
02:00Pour beaucoup, l'avenir ressemble davantage à un tunnel qu'à un horizon.
02:03Alors que faire ?
02:04Alors leur apprendre l'économie, c'est nécessaire, mais pas suffisant.
02:06Mais pour qu'une société tienne,
02:08il faut qu'elle transmette non seulement des règles, mais aussi une promesse.
02:11Si nos jeunes se radicalisent,
02:12c'est pas seulement faute de connaissance, c'est faute de perspective.
02:14Il n'y a rien de plus explosif qu'une génération convaincue
02:16qu'elle n'a plus rien à perdre. Notre responsabilité collective,
02:19c'est de lui rendre l'avenir de nouveau souhaitable.
02:22Signature européen Olivier Babaud.
02:23Merci beaucoup Olivier, bonne journée.
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