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00:00...
00:00Bienvenue dans les informés, c'est parti pour une demi-heure de décryptage de l'actualité.
00:08Vous pouvez nous écouter sur la radio France Info, nous regarder sur le canal 16 de la TNT.
00:13Bonjour Renaud Déné.
00:13Bonjour Agathe.
00:14Deux sujets à la une aujourd'hui.
00:16Budget, est-ce que les députés jouent à se faire peur et à faire peur au pays ?
00:21Où en est-on exactement dans les débats ?
00:24Et puis, les médias locaux sont-ils un signe de vitalité démocratique ?
00:28On se posera la question tout à l'heure avec Alexis Goujon, directeur général de l'association Les Relocalisateurs.
00:35Mais nous informer pour l'instant, pour tout nous expliquer,
00:38Alex Bouillaguet, éditorialiste politique à France Info TV,
00:41l'interview politique tous les matins à 7h45.
00:43Bonjour Alex.
00:44Bonjour Agathe, bonjour à tous.
00:45Et Étienne Gérard, directeur adjoint de la rédaction de l'Express.
00:48Bonjour Étienne.
00:48Bonjour Agathe, bonjour à tous.
00:49On commence donc avec le débat budgétaire.
00:52Renaud, est-ce que c'est le grand n'importe quoi ?
00:54Ce débat qui se poursuit à l'Assemblée nationale,
00:56qu'à un cas, avec hier le Premier ministre Sébastien Lecornu,
01:00qui a essayé de rassurer les entreprises, les entrepreneurs,
01:03en particulier à l'occasion du sommet Choose France,
01:05en leur expliquant qu'il ne devait pas s'affoler au regard d'un certain nombre de taxes et impôts
01:10qui ont été votées,
01:11parce que ces taxes et impôts, selon lui,
01:13soit ne frangiront pas l'ensemble du débat parlementaire,
01:16le débat au Sénat ou la commission mixte paritaire,
01:18soit d'ailleurs sont à ses yeux inapplicables, faute d'assiette,
01:22le Premier ministre ayant d'ailleurs indiqué qu'il allait saisir le Conseil d'État
01:26pour juger de la validité d'un certain nombre de ses dispositions.
01:30Voici ce que disait Sébastien Lecornu hier pour essayer de rassurer les chefs d'entreprise.
01:35Il faut arrêter de faire comme si tout ce qui était voté était réellement voté,
01:39puisque je suis au regret de le dire, y compris devant la presse,
01:43qu'au moment où on se parle,
01:44le péril qui pèse sur l'économie française, c'est l'absence de budget.
01:49Parce que ce qui malheureusement peut avant tout se produire dans les temps à venir,
01:53c'est le fait qu'il n'y ait pas du tout de budget.
01:55Et il y a des sujets sur lesquels il ne sert à rien de se faire peur,
01:58ajoute Sébastien Lecornu.
02:00Donc d'un côté, est-ce que les députés votent entre guillemets un peu n'importe quoi,
02:04tout en sachant d'ailleurs que certaines de ces propositions n'iront pas au bout ?
02:06Dans le collimateur de Matignon,
02:08il y a notamment la fameuse taxe sur les multinationales brandie par les insoumis
02:13qui est supposé rapporter 26 milliards d'euros.
02:17Et puis, est-ce que le véritable péril,
02:18ce n'est pas celui sur lequel Sébastien Lecornu met l'accent,
02:22c'est-à-dire l'absence de budget ?
02:23On sait que les délais sont extrêmement restreints
02:25et que pour l'instant, une majorité pour approuver les deux textes budgétaires,
02:30d'ailleurs le projet de loi de finances comme le budget de la Sécu,
02:32semble toujours introuvable.
02:34Quelles sont les taxes et les mesures dans le viseur de Sébastien Lecornu, Étienne ?
02:39Notamment les taxes sur les grandes fortunes
02:41qui ont été votées sous pression de la gauche et du Rassemblement national.
02:47Vous direz la taxe sur les multinationales ?
02:49Oui, qui doit rapporter 26 milliards d'euros.
02:52Sébastien Lecornu estime qu'elle est inconstitutionnelle,
02:56car confiscatoire,
02:58et que donc, si d'aventure elle était votée au bout du chemin législatif,
03:03le Conseil constitutionnel l'écarterait, la censurerait.
03:08Mais il l'a dit, le plus probable est que cette mesure ne soit jamais soumise au Conseil constitutionnel,
03:14parce qu'il y a encore plusieurs lectures avant le possible vote,
03:19peut-être pas, du budget.
03:21Donc effectivement, il y a toute possibilité pour que cette mesure disparaisse.
03:27et la saisine du Conseil d'État,
03:30avec une appréciation de constitutionnalité à titre consultatif,
03:34c'est un peu technique,
03:36en gros le Conseil d'État va donner son avis sur certaines mesures,
03:39à la demande de Sébastien Lecornu,
03:41vise un peu à faire pression sur les parlementaires qui ont voté les mesures,
03:44en leur disant, ça ne sert à rien de les re-voter,
03:47elles seront de toute façon censurées,
03:49donc concentrez-vous sur autre chose.
03:51Mais c'est risqué parce que c'est un peu opposé de légitimité,
03:54la légitimité du débat législatif qu'il a mis, lui, en avant,
03:58et la légitimité du droit.
03:5940 milliards d'impôts ont été votés, Alex Bouillaguet.
04:03Est-ce que Sébastien Lecornu, en faisant cela,
04:05il remet en cause la légitimité du Parlement,
04:08ou il appuie vraiment sur des points problématiques ?
04:13Je pense qu'il fait les deux choses,
04:16c'est-à-dire que ça saisine du Conseil d'État,
04:17c'est à la fois pour déminer, pour faire le ménage,
04:20pour aussi, effectivement, enlever les gros chiffons rouges
04:25et en pouvant s'appuyer sur ce Conseil d'État
04:29et qu'il ne sera donc possible d'aucune contestation.
04:33C'est vrai qu'il voit bien les mois,
04:35à la fois des entreprises qui ne savent plus vers quel sens se tourner,
04:39et aussi des Français, je pense,
04:40qui n'y comprennent absolument plus rien.
04:42Mais en revanche, ce qui est très intéressant,
04:43parce qu'on parle d'opposer deux légitimités,
04:46celle du peuple, finalement, et puis celle des cours, comme on dit,
04:49et c'est vrai que quand on regarde dans le détail,
04:52le Conseil d'État ou le Conseil constitutionnel
04:55sont beaucoup plus puissants qu'il y a 30 ans.
04:58C'est vraiment assez frappant.
04:59Le Conseil constitutionnel est devenu quasiment un co-législateur.
05:04En 1995, parce que j'ai regardé,
05:06je me suis dit, tiens, voyons le parallèle.
05:08En 1995, il intervenait une fois par loi,
05:12uniquement avant la promulgation,
05:14je parle du Conseil constitutionnel,
05:15et seulement s'il y avait une saisine de 60 députés ou sénateurs.
05:20Donc, il y avait un contrôle important,
05:22mais qui était vraiment limité à quelques lois.
05:24Que se passe-t-il depuis 30 ans ?
05:25Il y a maintenant les QPC,
05:27c'est-à-dire que chaque citoyen peut contester.
05:31Il y a aussi le Conseil constitutionnel
05:32qui peut abroger des lois votées,
05:35parfois même il y a quelques décennies,
05:37il y a quelques années,
05:38c'est-à-dire qu'on n'est plus en train de faire la loi
05:40si on regarde aussi dans le rétroviseur.
05:42Il y a beaucoup plus de censure,
05:44ce qui fait qu'aujourd'hui,
05:45le Conseil constitutionnel intervient beaucoup plus souvent,
05:49beaucoup plus profondément,
05:50et beaucoup plus en aval aussi du travail parlementaire.
05:53Même chose si on se tourne du côté du Conseil d'État.
05:56Il y a les procédures d'urgence avec les juges des référés.
05:59Ça veut dire qu'ils peuvent intervenir en temps réel.
06:02Ils sont quasiment co-auteurs de textes
06:04parce qu'ils sont saisis,
06:06comme vient de le faire Sébastien Lecornu,
06:08sur des projets de loi.
06:09Et donc leur avis est quasiment systématiquement écouté.
06:13Donc c'est vrai que depuis 30 ans,
06:15on peut se poser la question,
06:16le champ d'action des parlementaires
06:18est beaucoup plus contraint,
06:21beaucoup plus encadré par ces cours.
06:22Et en même temps,
06:23est-ce qu'il y a vraiment des points qui posent problème
06:24dans ce budget, Renaud ?
06:26Juste sur ce point-là,
06:27il faut rappeler quand même si le Conseil constitutionnel
06:29et le Conseil d'État ont davantage de pouvoir.
06:30C'est parce que le législateur leur donne davantage de pouvoir.
06:33Donc ils ne se sont pas arrogés le pouvoir
06:35ou il n'y a pas eu de coup d'État des juges,
06:37comme on l'entend parfois à l'extrême droite notamment.
06:40C'est parce que le législateur a considéré
06:42qu'il fallait renforcer les pouvoirs du Conseil d'État
06:44et du Conseil constitutionnel.
06:45Et notamment à la forme de 2008.
06:47Voilà, et précisément, notamment la QPC,
06:49la question préalable de constitutionnalité prioritaire,
06:53et conforter le droit,
06:56conforter l'État du droit et donc conforter la démocratie.
06:58Il y a cet aspect-là.
07:00L'autre aspect, c'est que si, sur le budget,
07:02les députés ont tendance à faire un, deux,
07:04plus en plus, un peu n'importe quoi.
07:06Il y a une grosse différence entre l'examen du budget cette année
07:08ou l'année dernière, d'ailleurs,
07:09c'est-à-dire dans ces modalités où il n'y a pas de majorité,
07:11et ce qui se passait au préalable.
07:13Y compris d'ailleurs d'un point de vue médiatique.
07:15Nous-mêmes, souvenez-vous,
07:16quand on couvrait, on racontait l'examen du budget,
07:21on attendait la fin de voir ce qu'il y avait effectivement
07:23dans le budget pour l'année suivante,
07:25qui concernait les Français, etc.
07:26Là, quasiment au jour le jour,
07:28on annonce que telle taxe est votée
07:30comme si elle allait être mise en œuvre,
07:32que telle disposition est approuvée ou au contraire rejetée,
07:36alors qu'il y a évidemment les allers-retours
07:38du fonctionnement du Parlement,
07:40et surtout l'absence totale de majorité,
07:42voire même peut-être le non-respect des délais,
07:44qui fait qu'on ne sait absolument pas à l'heure qu'il est
07:46ce qu'il y aura dans les deux copies budgétaires à la fin.
07:49Et même le traitement médiatique est très différent,
07:52encore une fois, de ce qui se produisait jusque-là.
07:54Et pour ce qui est des dispositions qui peuvent poser problème,
07:57en tout cas on regarde ce que suppose Sébastien Lecornu
08:00et ce qui justifie son assaisie du Conseil d'État,
08:02il y a l'alourdissement de la taxe sur les superdividendes,
08:07il y a l'extension de la taxe sur le rachat d'actions,
08:09ça c'était à l'initiative du Rassemblement National.
08:11Et puis on a évoqué cette taxe sur les multinationales de 26 milliards d'euros,
08:15et il y a une autre disposition qui est l'abaissement du chiffre d'affaires minimal
08:19à partir duquel les multinationales seraient assujetties à un impôt mondial minimal.
08:23Pourquoi ça pose problème ?
08:23Parce que la France a signé un certain nombre de conventions bilatérales,
08:27et si jamais la France unilatéralement appliquait ses dispositions à un certain nombre d'entreprises,
08:32il est possible qu'elles soient plus tard condamnées à rembourser,
08:37c'est-à-dire à reverser ces sommes,
08:39dès lors que ces dispositions s'opposent à un certain nombre d'engagements préalables de la France.
08:43Donc ça pourrait même coûter plus cher au budget de la France.
08:45On parle de hausse d'impôt sur des grandes entreprises et multinationales,
08:49ou sur ceux qui disposent de dividendes ou d'actions.
08:52Est-ce que Sébastien Lecornu saisit le Conseil d'État
08:54parce que ce sont des taxes qui ne l'arrangent pas idéologiquement ?
08:57Ou est-ce qu'on a aussi des députés qui votent sciemment des mesures
09:02en sachant pertinemment qu'elles ne pourront pas passer les filtres juridiques,
09:08qu'elles ne seront pas applicables ?
09:10Je suis mal à l'aise pour exprimer un jugement de valeur sur cette question-là,
09:14ce qu'on ne peut pas complètement reprocher aux députés
09:16de voter des mesures sur lesquelles ils sont convaincus.
09:20Les députés pensent que cette mesure est juste, donc ils la votent.
09:24C'est le principe du débat législatif.
09:27Chacun a sa place, les députés votent les mesures, les parlementaires,
09:31et ensuite, c'est pour ça qu'existe un contrôle de constitutionnalité.
09:34Les juges constitutionnels regardent si ces mesures votées par les représentants du peuple
09:40sont bien conformes aux droits et libertés de la Constitution.
09:43Est-ce qu'ils devraient retirer leurs mesures de manière préalable ?
09:47Je n'en suis pas certain.
09:49C'est assez atypique, à vrai dire, que Sébastien Lecornu,
09:53que le Premier ministre demande au préalable
09:55qu'une appréciation de constitutionnalité des mesures,
09:59ça se fait d'habitude à la fin.
10:01On a bien compris que c'est pour mettre la pression sur le débat budgétaire
10:05et sur la nouvelle discussion du budget et de la sécurité sociale
10:10qui aura lieu dans les prochaines semaines.
10:12La vérité est là sur le fond.
10:15Le côté confiscatoire d'un impôt ou d'une taxe,
10:18c'est quelque chose de très politique.
10:21C'est compliqué de dire de manière spontanée
10:24est-ce que ça c'est confiscatoire, c'est pas confiscatoire ?
10:26À quel niveau on estime que ça y est, ça devient confiscatoire ?
10:32C'est pour ça, probablement, qu'il est difficile,
10:36comme ça, dans les discussions entre nous,
10:37d'avoir un avis très certain.
10:39Par ailleurs, il n'y a pas d'étude d'impact pour un amendement de député ?
10:41Non, moi j'ai quand même l'impression que c'est un petit peu open bar
10:44et que chacun se fait plaisir, chacun parle aujourd'hui à ses électeurs.
10:48Et donc on est jusqu'aboutiste, plutôt d'être en responsabilité,
10:50en se disant déjà, avant même de proposer,
10:53on fait attention en se disant il faut que ça passe,
10:55donc qu'est-ce qu'on peut, quel curseur on met ?
10:58Non, là, ils y vont franchement, clairement.
11:02Et moi, je pense quand même que certains peuvent en jouer.
11:08Je ne sais pas, vous vous souvenez de la fameuse taxe à 75%
11:12de la part des revenus supérieurs à 1 million
11:13qui avait été décrétée par François Hollande
11:15pendant la campagne présidentielle de 2012,
11:18qui a été effectivement censurée ensuite par le Conseil constitutionnel.
11:22Certains soupçonnaient même le candidat Hollande
11:25d'avoir joué sur cette mesure,
11:26d'avoir donné un marqueur, un marqueur fort pour son camp,
11:31en sachant qu'elle serait frappée de censure,
11:35mais au moins, il avait marqué l'opinion.
11:37Donc effectivement, moi je pense qu'un certain nombre de députés aujourd'hui
11:41sont un petit peu dans ce processus
11:44de se dire on marque l'opinion,
11:46on parle à notre groupe,
11:48on parle à nos électeurs et on prend date.
11:51Ce précédent est très intéressant, vous avez raison de le rappeler,
11:53parce que je pense qu'il y a deux modes de réaction différents.
11:57Il y a un certain nombre d'élus,
11:59et c'est le cas aussi d'ailleurs du candidat Hollande en 2012,
12:01qui avancent des mesures dont ils savent,
12:04dont ils devinent, dont ils pressentent
12:06qu'elles seront inconstitutionnelles,
12:07ou qu'elles seront retoquées soit par le Conseil constitutionnel,
12:10soit par le Conseil d'État.
12:11C'était le cas de la taxe à 75% que vous évoquez.
12:17Et on peut se demander, comme le faisait Étienne Girard,
12:19si finalement ils ne sont pas dans leur rôle ces politiques,
12:21c'est-à-dire que ce n'est pas à eux de s'auto-censurer
12:24avant que les éventuelles dispositions qu'ils ont fait valider
12:27soient soumises justement au contrôle de ces instances.
12:30Ça c'est tout à fait légitime.
12:31Donc on ne va pas leur demander de s'auto-censurer,
12:34mais en contrepartie, il y a une condition,
12:36c'est que dès lors que le juge a décidé
12:37que cette mesure était inconstitutionnelle ou pas,
12:40par exemple, ils n'ont pas dans ces cas-là à protester,
12:43à hurler, à dénoncer un coup d'État des juges,
12:45puisque eux-mêmes, ils ont exercé jusqu'au bout
12:48leur possibilité de faire une proposition,
12:50et ensuite, effectivement, ces instances décident
12:53si elles sont, ces institutions, si c'est légal ou pas.
12:56Et là, il y a deux cas très différents.
12:57La taxe à 75%, à l'époque,
13:00les socialistes et François Hollande se sont soumis
13:02à la décision du Conseil constitutionnel
13:04sans protester, sans hurler, etc., au déni de droit.
13:06Alors que, souvenez-vous sur la loi immigration
13:08qui avait été votée en décembre 2023 ?
13:11Là aussi, la plupart des députés,
13:12et même le ministre de l'Intérieur de l'époque,
13:13d'ailleurs, Gérald Darmanin, il l'avait dit,
13:15savait qu'il y avait plein de mesures inconstitutionnelles,
13:17en l'occurrence, il s'agissait d'amendements
13:18rajoutés par la droite ou par l'extrême droite,
13:20mais il avait dit que ce n'est pas aux politiques
13:22de se faire de la justice avant.
13:24Ceux qui font sont là pour faire le droit aussi,
13:26et donc le Conseil constitutionnel fera son office.
13:29C'est ce qu'il a fait.
13:29Il a censuré très largement cette loi,
13:31et là, on a entendu des hurlements
13:33de la part de parlementaires
13:35qui savaient très bien que leur proposition
13:36a été inconstitutionnelle,
13:37mais qui se sont saisis de cette occasion
13:38pour dénoncer, justement,
13:40les institutions chargées de nous protéger,
13:42de faire fonctionner le droit.
13:44Et ça, c'est un comportement
13:45politiquement très dangereux.
13:46Est-ce que Sébastien Lecornu a encore l'espoir
13:48de trouver une majorité sur les textes budgétaires
13:51Étienne Girard,
13:52où il devra passer par ordonnance,
13:54une fille qui ne le fera pas ?
13:57Le procédé par ordonnance sera un moindre mal,
14:00finalement, pour le gouvernement.
14:01Dans l'échelle des possibilités,
14:03il vaut mieux procéder par ordonnance
14:04à la suite d'un non-vote
14:05que d'essuyer une censure
14:07ou un vente contre le budget
14:09à l'Assemblée nationale.
14:10Mais Matignon, pour l'instant,
14:11dit pas d'ordonnance.
14:12Oui, effectivement.
14:13Pas de 49.3, pas d'ordonnance.
14:15Il y a une toute petite voie
14:17pour qu'il y ait un vote à la fin.
14:19C'est l'article 44 de la Constitution,
14:21qui est l'éponge magique.
14:22L'article 44, ça permet au gouvernement
14:24de changer le texte,
14:27et de proposer un texte fini
14:29à l'Assemblée,
14:30à l'Assemblée nationale,
14:31en dernière lecture, par exemple.
14:33C'est un mini 49.3,
14:34ça ne procède pas au vote,
14:35mais ça procède à l'écriture du texte.
14:39Voici le texte,
14:40votez pour ou votez contre.
14:41Il est possible que Sébastien Lecandu
14:43tente de négocier en amont,
14:46ensuite procède à l'article 44,
14:48et se soit assuré des votes positifs,
14:51et ainsi fasse voter le budget.
14:52Voilà la petite voie.
14:54C'est ça.
14:55Alex Biaguet ?
14:55C'est vrai que c'est assez mal parti,
14:58on peut le dire à la fois sur les deux textes,
15:00celui des finances et de la sécurité sociale.
15:02On sait que le Sénat va tout détricoter,
15:05il parle même d'inventivité fiscale,
15:07ça va passer par une commission mixte paritaire,
15:097 députés, 7 sénateurs,
15:10qui a priori ne se remettraient pas d'accord,
15:12ça va repartir.
15:13Assemblée nationale qui aura le dernier mot,
15:14la navette,
15:15et a priori les délais sont clairs,
15:18le projet de loi de finances doit être bouclé
15:20dans les 70 jours,
15:21le projet de loi de la sécurité sociale,
15:23c'est 50 jours,
15:25et effectivement pour l'instant on ne voit pas très bien
15:27comment tout ça peut atterrir avant Noël.
15:29Dans un instant on parle des médias locaux
15:31et de la démocratie,
15:32mais tout de suite il est 9h21,
15:34et c'est l'Info en une minute avec Maureen Suina.
15:36L'état de santé de l'adolescent blessé par balle
15:40à Grenoble le dimanche est toujours très préoccupant,
15:42affirme ce matin le procureur.
15:44Ce mineur isolé est dans le coma,
15:46après avoir été touché par 3 balles
15:48tout près d'un point de vente de drogue,
15:49le narcotrafic qui fait l'objet d'une réunion
15:52à l'Elysée aujourd'hui avec plusieurs ministres.
15:55La France va participer d'une manière ou d'une autre
15:57à la force internationale déployée à Gaza,
16:00c'est ce qu'affirme ce matin le ministre français
16:01des Affaires étrangères.
16:03Le Conseil de sécurité de l'ONU a voté
16:06pour le plan de paix de Donald Trump
16:07qui prévoit le déploiement d'une telle force.
16:10Alors que la précarité grandit dans notre pays,
16:13les Restos du Coeur lancent aujourd'hui
16:14leur 41e campagne d'hiver de distribution alimentaire.
16:1877% des publics accueillis par l'association
16:21vivent avec moins de la moitié du seuil de pauvreté,
16:24explique le président des Restos,
16:26soit 644 euros par mois.
16:28Et puis encore un record pour Demon Slayer,
16:31le nouvel opus du blockbuster d'animation japonais,
16:33devient le premier film japonais
16:35et a dépassé les 100 milliards de yens
16:37au box-office mondial,
16:38environ 556 millions d'euros.
16:41Le film a attiré près de 90 millions de spectateurs
16:44en dehors du Japon.
16:45France Info
16:49Les informés, Renaud Dely, Agathe Lambret.
16:56Les informés, Calix Bouillaguet, éditorialiste politique à France Info TV,
17:00Etienne Gérard, directeur adjoint de la rédaction de l'Express.
17:03Et bonjour Alexis Goujon.
17:05Bonjour.
17:05Vous nous avez rejoint, directeur général de l'association
17:08Les Relocalisateurs, avec vous.
17:10On va parler de notre deuxième débat.
17:12Renaud, l'information peut-elle venir au secours de la démocratie ?
17:16En s'appuyant sur cette très vaste étude menée auprès de plus de 10 000 Français
17:20opérés par l'Institut Cantart pour l'association Les Relocalisateurs
17:23et la fondation Jean Jaurès.
17:24Et cette étude nous alerte, alors on connaît les ravages des fameux déserts médicaux,
17:32et bien nous alerte sur un risque, celui des déserts médiatiques,
17:35c'est-à-dire ces territoires où l'accès à l'information est limité,
17:38où cela entraîne une moindre participation citoyenne.
17:42Les territoires dotés de médias nationaux et locaux dynamiques,
17:45disent les auteurs de cette étude,
17:49présentent souvent des niveaux plus élevés de participation électorale,
17:52de cohésion sociale, de mobilisation citoyenne.
17:55Une foultitude de critères sont passés en vue au fil de cette étude.
17:5955% des Français au total déclarent consommer plus ou moins régulièrement
18:03au moins un média local.
18:05Et c'est vrai qu'on constate à travers cette étude
18:06que les médias locaux semblent être considérés comme étant plus pertinents,
18:11plus dignes de confiance,
18:12pour justement contribuer à conforter cette cohésion territoriale.
18:16Quels sont les atouts des médias locaux aux yeux des Français, Alexis Goujon ?
18:22Alors les médias locaux, pour peut-être préciser un peu de quoi on parle
18:24quand on parle de médias locaux,
18:26on parle à la fois de télévision locale, de radio locale, de presse locale,
18:31on parle même de sites internet locaux,
18:33ça peut être des sites de municipalité.
18:35Et donc l'ensemble de ces médias locaux,
18:37globalement ils ont énormément d'atouts aux yeux des Français.
18:41Mais pourquoi ? Parce qu'ils ont l'air plus sincères ?
18:42Alors ils ont l'air plus sincères,
18:43déjà ils racontent des choses qui concernent les gens dans leur quotidien.
18:46Et ça c'est quelque chose de très important,
18:48on le voit à travers les tendances,
18:49c'est que la proximité, cette notion finalement de storytelling
18:53autour de ce qui se passe sur mon territoire est extrêmement importante.
18:56Et puis elle leur permet de mieux comprendre ce qui se passe dans le monde en général.
19:00Et puis il y a un critère qui est très important, c'est celui de la confiance.
19:03Parce que ces médias, ils suscitent énormément de confiance
19:05auprès de leurs lecteurs ou de leurs auditeurs si on est sur la radio.
19:09Ça ne vous surprend pas, Étienne Gérard,
19:10vous qui scrutez la société au quotidien,
19:13que ces médias locaux inspirent davantage confiance ?
19:15Non, pas du tout, ça ne me surprend pas parce que ces médias ont moins tendance
19:19à aller dans le débat polémique qu'on vient par exemple d'avoir sur le budget.
19:25En étant très concernant, en parlant de la vie des gens et du quotidien des gens,
19:31ils s'inscrivent un peu dans un autre sillon du média utile,
19:34du média utile pour la vie des gens, pour leur cercle de sociabilité.
19:40C'est très positif, c'est indispensable.
19:43Mais la difficulté, à mon sens, qu'on va connaître par exemple pour la presse écrite,
19:49c'est l'accès notamment à ces médias-là.
19:52Le nombre de kiosques est en diminution.
19:54Il y a un coût d'entrée sur le marché des médias qui est quasiment unique en France.
20:00C'est un business dans lequel on ne peut pas rentrer à partir de rien.
20:04Il y a un coût d'entrée trop important en termes industriels.
20:06Tout ça, c'est assez préoccupant, en tout cas sur l'aspect presse écrite du devenir de certains médias locaux.
20:12Alors, par contraste, en revanche, Alexis Goujon, l'image du personnel politique est très dégradée.
20:17C'est ce que vous constatez ?
20:18Absolument.
20:18Donc, on a posé un certain nombre de questions aux Français sur à la fois leur consommation de médias,
20:24mais également quel a été leur engagement citoyen et leur perception de la société finalement en général.
20:29Et notamment, on leur a posé la question sur leur perception du personnel politique.
20:32Alors là, autant dire, presque sans surprise malheureusement,
20:35le diagnostic est plutôt très négatif.
20:38Quelques chiffres, ils sont 90% à considérer que les politiques agissent uniquement pour leur carrière.
20:44Ils sont 85% à considérer qu'ils sont déconnectés de la réalité.
20:49Voire, on va jusqu'à des termes comme menteur ou au corrompu.
20:52Donc, vraiment, on va dire que l'image est effectivement...
20:54Vous n'avez pas cité les chiffres menteurs, c'est 83%, corrompus 75%.
20:58Absolument, tout à fait.
21:00Je m'étais arrêté au premier.
21:01C'est énorme.
21:02Et c'est énorme, effectivement.
21:04Et à l'inverse, on a aussi une partie de la population.
21:07Alors, plutôt, on va retrouver ça dans les publics qui sont plutôt plus modérés d'un point de vue politique.
21:11Donc, plutôt les électeurs, parce qu'on a posé la question, bien évidemment, des votes.
21:15Les électeurs du centre, notamment, sont des électeurs qui sont un peu plus modérés,
21:19qui vont être un peu plus, on va dire, bienveillants avec leur personnel politique.
21:24Alors qu'effectivement, les votants des extrêmes sont extrêmement durs et jugent leur action souvent non engagée.
21:32Merci beaucoup, Alexis Goujon.
21:35Donc, vous parlez de votre étude réalisée auprès de 10 000 Français par Quanta pour l'association.
21:41Les relocalisateurs et la fondation Jean Jaurès.
21:44Merci à tous les informés du jour.
21:46Alexis Bouillaguet, l'interview politique, tous les matins à 7h45.
21:49Merci, Étienne Girard, directeur adjoint de la rédaction de l'Express.
21:52Merci, Renaud.
21:53Merci, Agathe.
21:53On se retrouve demain et les informer ce soir, c'est à 20h avec Victor Maté.
21:57C'est parti.
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54:01
À suivre