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  • il y a 14 heures
Le ciment est le second produit le plus consommé au monde après l'eau. Il représente 7 % des émissions globales de CO2. Ecocem est une entreprise pionnière qui produit du ciment avec une faible teneur en carbone. Conor O'Riain, directeur général de l'entreprise, explique comment le marché du ciment bas-carbone se construit aujourd'hui.

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Transcription
00:00Prêt pour l'impact, c'est la question que je pose chaque jour à une personnalité qui compte dans notre économie.
00:10Je reçois Connor O'Réan, bonjour.
00:12Bonjour.
00:12Bienvenue, vous êtes le directeur général d'Ecosem, groupe irlandais spécialisé dans la fabrication de ciment et de liant bas carbone.
00:20Vous êtes quand même bien implanté en France, notamment à Dunkerque et à Fossurmer.
00:25On va évidemment parler du secteur, des enjeux de décarbonation, de ce que représentent le ciment et le bâtiment dans les émissions de gaz à effet de serre mondial.
00:34Mais j'ai une petite question de curieux, il vient d'où le tropisme français ou l'amour de la France ? Je ne sais pas si on peut aller jusque-là d'Ecosem.
00:42Vous pouvez aller jusqu'à là, l'amour de la France.
00:45Donc Ecosem est une entreprise familiale et ma famille a déménagé en France depuis l'Irlande quand j'avais 8 ans.
00:51Je suis parti travailler dans d'autres pays, mais je suis toujours revenu en France.
00:56Là, j'habite là depuis 2019.
00:58Et toute ma famille directe, mes frères, mes parents, ils habitent toujours en France.
01:02Et nos enfants, etc. habitent tous ici.
01:05Donc c'est vraiment une histoire d'amour.
01:07Il y a énormément de respect entre les deux cultures françaises et irlandaises.
01:11C'est vrai.
01:12Je suis aussi directeur de la Chambre de commerce Irlande-France.
01:17Et il y a énormément d'entreprises françaises installées en Irlande et irlandaises installées en France.
01:22D'ailleurs, je crois que France est le premier pays en Europe pour le financement international des entreprises qui s'installent en France.
01:32Donc ça devient un pays qui est très très attractif pour l'industrie.
01:36Et on en profite beaucoup.
01:38Alors, ce secteur dont vous êtes un acteur important de la production de ciment et donc par capillarité du bâtiment, ça représente quoi aujourd'hui ?
01:52C'est quoi l'enjeu environnemental du secteur aujourd'hui ?
01:54Pour mettre ça en contexte, le béton, après l'eau, est le matériau le plus consommé sur Terre.
01:59C'est le matériau de construction, le populaire globalement.
02:03Et pour de très bonnes raisons.
02:05C'est très résistant et c'est très durable.
02:09D'ailleurs, il y a un exemple aujourd'hui.
02:10La plus grande utilisation de béton non renforcé au monde entier est à Rome, dans le Panthéon.
02:16Il est toujours présent plus de 2000 ans après sa construction.
02:21Malheureusement, le béton a un secret.
02:25C'est le ciment.
02:27Et le ciment, c'est ce qui fait que tous les éléments du béton sont...
02:30Tiennent ensemble.
02:31Le ciment, c'est la colle qui rassemble le béton.
02:38Et le ciment est responsable pour presque 8% des émissions globales de CO2.
02:43Donc, c'est plus que tous les avions, tous les camions et tous les bateaux réunis.
02:47Donc, c'est un problème très sérieux qu'il faut adresser.
02:50Donc, c'est un levier de transformation qui est lui aussi très important.
02:54C'est ça qui est intéressant.
02:55Exactement.
02:55Et vous avez des pays en voie de développement qui ont besoin de béton.
02:58Nos sociétés reposent sur le béton.
03:01Je suis venu aujourd'hui en métro construit en béton.
03:04On est dans un bâtiment construit en béton.
03:06Il y a des tunnels en béton.
03:08Les ports sont en béton, etc.
03:10Et on ne va pas supprimer le béton de nos villes et de nos usages.
03:14Donc, il faut faire un ciment moins énergivore.
03:17C'est là-dessus que vous travaillez depuis des années, c'est ça ?
03:19Exactement.
03:20Vous avez entièrement raison.
03:22Et la raison, les économistes pensent qu'il va y avoir
03:24l'équivalent d'une ville de New York en béton construit tous les mois jusqu'à 2050.
03:30Donc, il faut absolument décarboner ce matériau pour pouvoir réduire nos émissions de CO2.
03:37Et il faut le faire à l'échelle globale.
03:39On est présent sur le marché européen, mais ce n'est pas suffisant.
03:43Notre technologie, on était juste un producteur de matériaux bas carbone.
03:47Maintenant, on a créé une technologie bas carbone qui peut être appliquée à toutes les cimenteries à l'échelle globale et qui peut donc décarboner 70% des émissions globales de CO2.
03:59Et c'est une technologie qu'on a créée en France en partenariat avec des universités françaises, l'ENS Paris-Saclay et l'INSA de Toulouse, par exemple.
04:07Et on vient de finir l'investissement.
04:09Depuis juillet, on est installé dans notre nouveau labo de recherche et innovation, aussi installé en France, notamment grâce au Crédit Impôt Recherche qui existe en France,
04:18qui nous a fait choisir la France plutôt que tous les autres pays où on est présent.
04:23Et là, on vient de finir l'investissement de 11 millions.
04:26Je dis toujours que si James Bond créait un laboratoire pour le béton, il ressemblerait à celui qu'on vient de construire.
04:34Cette technologie s'appelle ACT, c'est ça ?
04:36ACT, oui, ACT.
04:37ACT, oui, Advanced Man Technology.
04:39Agissons, effectivement.
04:40J'ai donné quelques chiffres concernant Ecosem, créé en 2004, 4 usines de terminaux en Europe de l'Ouest,
04:47dont Fausse-sur-Mer et Dunkerque dont j'ai parlé tout à l'heure, chiffre d'affaires 2024, 232 millions d'euros
04:52et une production de 2,4 millions de tonnes de ciment et d'addiction minérale par an.
04:57Vous dites aussi avoir économisé 18 millions de tonnes de béton en Europe, grâce à cette technologie notamment ?
05:03Oui, donc en fait, chaque fois que nous produisons une tonne de ciment bas carbone,
05:08ça remplace la production d'une tonne de ciment traditionnelle qui produit 800 kilos ou presque une tonne de CO2.
05:16Ça dépend des pays.
05:17La France est d'ailleurs assez efficace.
05:18Les cimentiers français ont bien travaillé dans le passé.
05:21Mais maintenant, il faut découpler cette réduction et c'est ce qu'on arrive à faire.
05:28On a déjà des ciments qui sont entièrement décarbonés.
05:31Par exemple, on a fourni le village des athlètes avec quasiment zéro ciment traditionnel pour les Jeux olympiques.
05:37On est présent sur toutes les lignes du Grand Paris.
05:40Toutes les constructions permanentes des Jeux olympiques, on les a fournées aussi.
05:45Autour de Marseille, on ne chôme pas non plus à Eiffel-sur-Mer, Ex-Provence, tout ça.
05:49On est fourni jusqu'à Lyon, jusqu'à Toulouse, jusqu'à Bordeaux.
05:52Mais on a oublié de le dire, qu'est-ce qui définit un ciment bas carbone ?
05:56Je comprends bien le concept, mais qu'est-ce qui permet de dire ce ciment-là, il est bas carbone et c'est l'avenir ?
06:03En fait, il n'y a pas de définition officielle pour un ciment bas carbone.
06:07Donc pour nous, c'est au moins une réduction de 70%.
06:10Et alors, comment vous le faites ?
06:14On a énormément de...
06:16Notre technologie antérieure, jusqu'à il y a quelques années,
06:21c'était qu'on utilisait un coproduit de la production de l'acier
06:25et on le transformait en ciment décarboné
06:27et on le vendait aux bétonniers qui remplaçaient le ciment traditionnel avec ça.
06:34Ça s'appelle du laitier moulou de haut fourneau.
06:36On appelle ça de l'écosème, c'est plus simple.
06:39Et donc, les bétonniers utilisaient ça pour remplacer le ciment carboné
06:44et donc décarboner le béton.
06:47Le problème avec ce matériau qui est extrêmement performant au niveau technique,
06:53très durable, très résistant,
06:55il est aussi décarboné et en plus, il a des avantages architectoniques,
06:59c'est-à-dire qu'il a une couleur beaucoup plus claire et beaucoup plus lisse qu'un ciment traditionnel.
07:02Maintenant, c'est très bien, le problème, c'est qu'on sait que le GIAC nous dit
07:08qu'il faut réduire nos émissions de CO2 de 50% d'ici la fin de cette décennie.
07:13Et il n'y a assez de ce produit au monde que de remplacer 10% de la production du ciment.
07:19Donc, il y a 7 ans, 8 ans, je crois, on a installé notre équipe R&D,
07:25donc 100% autofinancée avec les profits créés grâce à notre activité économique
07:31sur les différents marchés européens,
07:33qu'on a réinvesti dans la recherche et le développement.
07:36Pour trouver une autre solution.
07:38Oui, en fait, ce qu'on a fait, c'est qu'on a trouvé,
07:41quand je dis « on », c'est surtout l'équipe innovation,
07:44j'ai très peu participé au développement technique de ces produits,
07:47mais ils sont arrivés à augmenter l'efficacité des produits traditionnels
07:53qui existent dans la norme béton et ciment aujourd'hui
07:56et qui fait qu'on peut utiliser beaucoup moins de ces matériaux
07:59et donc on peut utiliser ça sur beaucoup plus de mètres cubes de béton.
08:04Mais aussi, on a un partenariat avec Titan en Grèce,
08:08et là, il y a de la roche volcanique,
08:10et le Panthéon dont je vous ai parlé tout à l'heure,
08:13ça, c'était construit par les Romains il y a 2000 ans,
08:15avec de la roche posolénique.
08:16Donc, c'est une technologie qui existe, qui existait
08:19et qui maintenant revient en avant grâce à ses atouts de décarbonation
08:25et le potentiel de décarbonation que ça donne à l'industrie cimentière.
08:29La ligne ACT, c'est ça, de Dunkerque,
08:32elle a ouvert il y a combien de temps,
08:34combien de tonnes de ciment elle peut produire par an
08:37et à quel point ça peut changer la donne
08:39par rapport aux défis que vous décriviez à l'instant ?
08:42Oui, donc on a deux usines en France,
08:44une à Face au Mer, une à Dunkerque,
08:46et ils produisent notre technologie antérieure
08:48et continuent à le produire aujourd'hui.
08:51D'ailleurs, on est un des seuls cimentiers français,
08:52on est le seul cimentier français à faire de l'export.
08:55La moitié de la production de Dunkerque
08:56va en Angleterre, par exemple.
08:59Et on est en train d'investir 50 millions
09:03avec l'aide de France 2030
09:06et de la ville de Dunkerque
09:08et de la région du nord de la France,
09:10qui ont contribué à cet investissement.
09:13elle est très reconnaissante au gouvernement français
09:15et les gouvernements locaux pour cette aide.
09:18Et ça va nous permettre d'augmenter notre capacité
09:22et de produire des tonnes de technologies actes
09:26pour pouvoir le prouver à l'échelle industrielle.
09:28On l'a déjà prouvé à l'échelle locale,
09:32on a fourni je ne sais plus combien de projets
09:37en Angleterre, en France, en Irlande,
09:39aux Pays-Bas, en Belgique, etc.
09:41Donc on a extrêmement d'expérience.
09:46La chose, c'est qu'on est une société privée,
09:48on survit grâce à notre performance économique.
09:51Et pour réinvestir cet argent,
09:55il a fallu qu'on crée d'abord.
09:57Et je dis toujours qu'on a un excellent accompagnement
10:01de nos banques françaises,
10:02mais je dis toujours pour emprunter de l'argent,
10:05il faut d'abord prouver qu'on n'en a pas besoin.
10:07Effectivement.
10:08Et donc là, j'essaie de bien comprendre,
10:10mais pour aller plus loin,
10:12toujours par rapport à l'objectif que vous disiez,
10:14c'est-à-dire là, il y a quand même besoin
10:16d'un soutien d'argent public
10:18pour essayer d'aller encore plus loin,
10:21de passer encore plus à l'échelle, c'est ça ?
10:23Oui, on a récemment été invité à Choose France,
10:26qui donne une vitrine pour la France,
10:31pour l'investissement étranger.
10:34Et donc, l'investissement qu'on va faire en France
10:40est de 170 millions.
10:42Maintenant, on peut le faire tout seul
10:43et aller très, très doucement.
10:44Ou on peut le faire avec de l'aide économique
10:47de la France et de l'Europe.
10:48C'est un accélérateur.
10:49C'est un accélérateur.
10:50Et on n'a pas le temps de se reposer
10:54quand on fait face au changement climatique.
10:56On voit dans les médias,
10:59très récemment, ce qui s'est passé en Jamaïque,
11:03l'augmentation de la destruction
11:06que fait le changement climatique.
11:08Il faut accélérer de manière la plus rapide possible.
11:11Et cette technologie, on ne va pas la garder pour nous.
11:14L'intérêt de cette technologie
11:16et l'avantage principal de cette technologie,
11:18c'est qu'elle peut être appliquée
11:20à n'importe quelle cimenterie du monde
11:22très, très rapidement
11:23et à 100 coûts supplémentaires
11:26par rapport à la production de ciment.
11:27Donc, ça veut dire qu'elle sera en open source,
11:29cette technologie ?
11:30Elle sera pas en open source
11:31parce qu'il y aura quand même à l'acheter quand même.
11:35On est une société privée,
11:36mais ce n'est pas seulement la seule raison.
11:38L'autre chose, c'est qu'on est à 70% de réduction
11:41grâce à cette technologie.
11:43Ce n'est pas suffisant.
11:44C'est suffisant pour atteindre les cibles
11:45de l'an 2030 et 2050,
11:47mais ce n'est pas suffisant pour zéro émission.
11:51Donc, notre laboratoire
11:52qu'on vient de finir de 11 millions
11:55et nos partenariats avec les unités françaises européennes,
11:58on a aussi des partenariats
12:00avec 11 universités à travers le monde.
12:03Mais il faut qu'on crée
12:05Acte 2, Acte 3, Acte 4
12:07pour arriver à zéro CO2.
12:09Et dans notre laboratoire de recherche et innovation,
12:12ils ne travaillent plus sur Acte.
12:13Acte, c'est bon.
12:14Là, ils travaillent sur Acte 2
12:17sur encore réduire la production de CO2
12:20par tonne de ciment.
12:21Et on est sur maintenant
12:23des voies d'investigation,
12:29je ne sais pas comment dire en français,
12:30mais de recherche,
12:32qui pourraient faire des bétons
12:34qui absorbent le CO2.
12:36Donc, qui seraient des bétons
12:38avec un chiffre de CO2 négatif.
12:40et c'est pour ça qu'on ne peut pas
12:43le donner en open source
12:44puisqu'on a dépensé
12:47presque 100 millions
12:49sur la recherche et le développement
12:50à ce jour.
12:52Donc, c'est extrêmement important
12:54et donc, on a besoin
12:56d'être économiquement viables
12:58pour pouvoir réinvestir nos profits.
12:59Ça rejoint une question
13:01qui est de celui qui était à votre place
13:03la semaine dernière,
13:04Yann Géano,
13:04qui est le président de La Forêt France,
13:06qui voulait justement vous questionner
13:08autour de l'innovation
13:10et la compétitivité.
13:11On l'écoute.
13:13Bonjour Conor,
13:14j'ai une question pour vous.
13:16Comment fait-on pour innover
13:18tout en maintenant sa compétitivité ?
13:22C'est vaste.
13:23Innover tout en maintenant
13:24sa compétitivité.
13:25Vous avez commencé à y répondre,
13:28mais il y a un moment
13:29où forcément,
13:31les choix que vous faites d'investissement,
13:32vous dites quoi ?
13:33Si on ne les fait pas,
13:34on perdra des marchés à terme ?
13:35Ou alors, il y a l'engagement environnemental.
13:38Je ne le mets pas en doute,
13:39mais vous voyez ce que je veux dire.
13:41Comment vouliez l'innovation,
13:43ce que ça vous coûte
13:43d'essayer d'inventer
13:45les bétons du futur
13:46et puis la compétitivité
13:48aujourd'hui ?
13:50Donc, c'est une excellente question
13:51et ça vient vraiment
13:55à l'ADN d'Ecossem.
13:58On a toujours été innovants
14:00et toujours été compétitifs.
14:02Et donc, l'innovation
14:04est une nécessité.
14:05Maintenant,
14:07comment on fait
14:07pour garder
14:08notre profitabilité
14:12tout en innovant,
14:13en créant de nouvelles solutions
14:14et en réinvestissant
14:16dans la recherche
14:16et le développement ?
14:17Un des grands freins
14:19en France
14:20et en Europe,
14:21c'est le système normatif.
14:23Et il faut que ce système
14:24change de manière
14:25beaucoup plus rapide
14:27pour pouvoir permettre
14:28l'innovateur...
14:29Un exemple de frein.
14:30en quoi les règlements
14:32français ou européens
14:33freinent finalement
14:34votre innovation
14:36ou mettent en péril
14:38votre compétitivité
14:39si vous voulez
14:40continuer à investir,
14:41d'innover.
14:42Je vais vous dire.
14:43Donc, Acte,
14:43on aurait pu construire
14:44cette usine il y a 5 ans
14:45si on avait des normes
14:46qui nous permettraient
14:47de l'utiliser.
14:48Mais on a mis
14:49plus de 5 ans
14:51à aller sur des commissions
14:53de normes,
14:54commissions de ci,
14:55commissions de ça.
14:56On a plusieurs...
14:57On a une équipe entière
14:59chez Ecosem
14:59qui ne font que ça.
15:01Qui ne font que
15:02de parler au gouvernement
15:03français,
15:03au gouvernement européen,
15:04aux commissions techniques,
15:06etc.
15:06Pour s'assurer
15:07qu'on est dans les clous
15:08et qu'on respecte les normes.
15:09Oui, pour qu'on puisse
15:10changer les normes
15:11de manière beaucoup plus rapide.
15:12Dans un environnement...
15:15Et l'Europe,
15:16la France...
15:17L'avantage de ces technologies
15:18par rapport à la France,
15:19c'est que la France
15:20va économiser des millions
15:21de tonnes de CO2.
15:22Et ça, ça va être
15:23économiquement très important.
15:25Donc, la France
15:25a intérêt
15:26à implémenter
15:27cette technologie.
15:28L'Europe aussi.
15:29Et donc,
15:30être attractif
15:33pour les innovateurs
15:34nécessite,
15:35dans toutes les industries,
15:37dans tous les trucs,
15:37de pouvoir accélérer
15:39ces termes.
15:40Sinon,
15:40on va les perdre
15:41aux Etats-Unis.
15:42Par exemple,
15:42la norme de Act,
15:43on n'a même pas
15:44de système de production
15:45aux Etats-Unis,
15:46on a déjà une norme
15:47aux Etats-Unis.
15:47Donc, c'est beaucoup plus rapide
15:49à transformer les normes.
15:50Et il faut transférer
15:51un peu de cette façon
15:53de travailler en Europe.
15:54Mais est-ce que vous
15:55gagnez des marchés
15:57grâce à cette offre
15:59de ciment
16:00bas carbone ?
16:02Non.
16:02Pour être très honnête,
16:03il faut d'abord
16:04être économique,
16:06performant,
16:07et une fois qu'on a couvert
16:08ces deux bases-là,
16:09on peut être
16:10bas carbone.
16:11Mais le bas carbone tout seul,
16:13nous,
16:13nos plans de retour
16:14sans investissement,
16:15on n'inclut aucun
16:16green premium
16:17ou un premium
16:18écologique.
16:19il faut faire face
16:21à la réalité
16:22et à la réalité
16:23aujourd'hui,
16:23c'est que les marchés,
16:25quels qu'ils soient,
16:25ne sont pas prêts
16:26à payer pour des produits
16:27bas carbone
16:28s'ils sont plus chers
16:29ou moins performants.
16:30Et donc,
16:31on travaille dans cette réalité
16:32et heureusement,
16:34on a réussi à faire
16:34des produits
16:35qui correspondent
16:36à tous ces critères.
16:37Vous dites à propos
16:38de cette technologie Act,
16:40il ne s'agit pas seulement
16:40d'une solution
16:41mais de regarder plus loin
16:42que ça,
16:44seule une approche globale
16:45peut faire diminuer
16:46les émissions
16:48dans un des secteurs
16:49les plus polluants.
16:50L'approche globale,
16:52ça veut dire quoi ?
16:52Ça veut dire
16:53les ressources naturelles,
16:55la consommation,
16:56votre propre consommation
16:57d'énergie,
16:58je ne sais pas,
16:59la consommation d'eau,
17:00par exemple.
17:01Comment vous,
17:01qu'est-ce que vous entendez
17:02par approche globale ?
17:03Toutes les choses
17:04que vous avez dites.
17:06Mais l'approche globale,
17:07il y a l'approche globale,
17:09donc la réduction
17:09de consommation
17:10de produits polluants,
17:12mais l'approche globale,
17:13c'est-à-dire que
17:14si on fait
17:15zéro CO2
17:16sur chaque tonne
17:17en France,
17:18ça ne changerait
17:18un changement climatique.
17:20Il faut que cette technologie
17:21soit applicable
17:22partout dans le monde,
17:24il faut qu'elle soit partagée
17:25partout dans le monde
17:26de manière
17:26la plus rapide possible.
17:28Maintenant,
17:28on a un avantage,
17:29c'est que cette technologie
17:30est aussi économique
17:32par rapport à la production
17:33d'un ciment traditionnel.
17:35Pourquoi ?
17:35Parce qu'on est plus efficace,
17:38on augmente
17:38l'efficacité des matériaux.
17:40Et donc,
17:41même si le CO2
17:41n'existait pas,
17:42on a quand même inventé
17:43la meilleure,
17:44la plus économique,
17:45la meilleure façon économique
17:47de fabriquer du ciment.
17:49Donc,
17:49je...
17:50Enfin,
17:51quand je dis on,
17:52c'est encore une fois
17:52notre équipe
17:53à recharger l'innovation,
17:54c'est ça.
17:55D'ailleurs,
17:55ce labo-là,
17:57vous avez dit,
17:57James Bond
17:58s'y reconnaîtrait.
17:59Qu'est-ce qu'il a de particulier ?
18:00Il est dans l'Essonne,
18:01ce laboratoire.
18:01Oui,
18:02il est incroyable.
18:03Il est cinq fois plus grand
18:05que notre laboratoire traditionnel.
18:06On a tous les équipements
18:08qui nous permettent
18:09de créer
18:10les nouvelles performances
18:11et surtout de les tester
18:12et de les tester
18:13en grandeur nature.
18:14C'est-à-dire,
18:16il ne faut pas...
18:17Quand ça marche
18:17dans un labo,
18:18c'est 10% du travail.
18:20Il faut le faire marcher
18:20dans le vrai monde,
18:22dans les vraies conditions
18:23climatiques,
18:25hiver,
18:25été,
18:26mouillé,
18:27sec,
18:27etc.
18:27Et on a aussi
18:31un broyeur expérimental
18:33qui nous permet
18:34d'utiliser
18:34des produits
18:35qui ne sont pas encore
18:36reconnus
18:37dans la norme ciment,
18:39qui ne sont pas encore
18:40acceptés par les cimentiers.
18:41Par exemple,
18:43il y a...
18:45Quand les sidérurgistes
18:47vont basculer
18:49vers des fourneaux à arc
18:51plutôt que des fourneaux
18:52de blast furnace,
18:54des hauts fourneaux,
18:56on va pouvoir utiliser
18:57ce coproduit.
18:58On sait déjà le faire.
19:00Mais pour augmenter
19:02notre vitesse
19:03à laquelle on peut
19:04implémenter
19:05ces solutions techniques
19:06dans le vrai monde,
19:07il faut qu'on ait
19:08la liberté
19:08de broyer ces produits.
19:10Et c'est ce qu'on a
19:10avec notre nouveau labo
19:11à Chine.
19:12C'est-à-dire que
19:13vous anticipez.
19:15Pour l'instant,
19:16ce n'est pas légal.
19:17En tout cas,
19:17ça n'a pas été normé,
19:20réglementé.
19:20Mais vous vous dites
19:21que ça viendra forcément,
19:22c'est ça ?
19:22Oui.
19:23On a une blague
19:23chez Ecosem,
19:24c'est qu'on a toujours
19:2520 ans d'avance
19:26sur le marché.
19:27C'est presque négatif
19:28des fois.
19:29Parce qu'en 2007-2009,
19:30c'était un désavantage
19:31de s'appeler Ecosem.
19:32Parce que personne
19:33ne voulait de l'environnement.
19:34Il voulait du prix
19:35et avec de la performance.
19:37Donc,
19:38c'est d'ailleurs mon père
19:39qui a créé la société,
19:40qui a eu cette vision
19:41quand il a vu
19:42le traité de Kyoto.
19:44Et on est en avance.
19:46Il faut qu'on soit en avance.
19:47Parce que le temps
19:48de créer cette solution
19:49et de la faire passer
19:50par le système normatif,
19:52il faut au moins 5 ans.
19:53donc il faut qu'on commence
19:54déjà hier
19:55à travailler
19:55sur les projets de demain.
19:57Mais alors,
19:58je reviens au secteur
19:58du bâtiment.
19:59Vous disiez,
20:00c'est quand même
20:00d'abord le prix.
20:02On est quand même
20:02dans un secteur,
20:04on avait la question
20:05d'un des professionnels
20:06de l'immobilier
20:07avec le patron
20:11de la Forêt France
20:12tout à l'heure,
20:13Yann Géano.
20:14Mais c'est un secteur
20:15en difficulté,
20:16le secteur du bâtiment.
20:17En France notamment.
20:18En France en ce moment, oui.
20:20Donc est-ce qu'ils vous regardent
20:22de temps en temps,
20:23vous êtes bien gentils
20:24avec vos solutions carbone,
20:25mais ce n'est pas notre priorité.
20:26Vous voyez ce que je veux dire ?
20:27J'ai bien compris
20:28votre argument,
20:29c'est-à-dire qu'on est d'abord
20:30au prix du marché,
20:32on est efficace,
20:33on a un produit qui marche,
20:34etc.
20:35Mais est-ce qu'ils ne vous prennent
20:37pas un peu pour un extraterrestre
20:38de temps en temps ?
20:39Pas du tout.
20:40On a énormément de supports
20:42de l'industrie française
20:43et des constructeurs
20:45parce qu'ils savent
20:46qu'il n'y a peut-être
20:48pas de réglementation aujourd'hui,
20:49mais elle va venir demain.
20:51Et eux,
20:51ils veulent être prêts aussi.
20:53Et eux aussi,
20:54ils ont des énormes targets,
20:57ça se dit.
20:57Oui, des objectifs.
20:58Des objectifs, merci.
20:59Des objectifs de décarbonation
21:01et ils sont très sérieux
21:02à ce sujet.
21:04Un de nos actionnaires,
21:04Saint-Gobain, par exemple,
21:06a d'énormes projets
21:08de décarbonation
21:09grâce, entre autres,
21:10à nos technologies.
21:11Mais Vinci, Bouygues,
21:13Eiffage,
21:13tous ces acteurs
21:15travaillent avec nous
21:17pour contribuer
21:19au développement
21:19de ces technologies.
21:21Et d'ailleurs,
21:21l'État français,
21:22à travers le Grand Paris,
21:24par exemple,
21:25nous permet
21:26d'appliquer
21:27des solutions innovantes.
21:28Parce qu'ils mettent
21:29un critère,
21:29par exemple,
21:30ils mettent un critère
21:31d'éco-conception
21:33ou de bas carbone
21:35dans les matériaux
21:36qui vont être utilisés
21:37sur les chantiers
21:38du Grand Paris,
21:38par exemple ?
21:39Ils ont un énorme pouvoir
21:41et qu'ils utilisent
21:42de très bonnes façons.
21:45C'est-à-dire,
21:46en tant qu'acheteurs,
21:47on peut insister,
21:49on peut demander
21:50une augmentation
21:53de performance
21:54à nos clients
21:55pour les faire travailler
21:56dans le bon sens.
21:57Et ils prennent
21:58cette responsabilité
21:59très au sérieux.
22:00Donc,
22:00le Grand Paris,
22:01les gens qui ont construit
22:02les Jus Olympiques,
22:03c'est des coûts,
22:03je crois.
22:03Ils ont donné
22:07à leurs fournisseurs
22:08d'énormes objectifs
22:10de décarbonation
22:11qui a fait
22:12qu'ils ont travaillé
22:14pour atteindre
22:15ces objectifs,
22:16pour avoir ces marchés.
22:18Donc,
22:18je suis très content
22:19de dire
22:20que l'ambiance
22:22en France,
22:23l'atmosphère en France
22:24est très ouverte
22:25à solutions,
22:26pas seulement aux nôtres,
22:27mais à solutions
22:28de décarbonation
22:29en général
22:29et qu'on travaille
22:30dans le bon sens.
22:31Maintenant,
22:32on ne va pas,
22:33on ne va pas
22:34assez vite.
22:35Il faut accélérer
22:36cette décarbonation.
22:36Alors,
22:36je reviens
22:37à cet enjeu
22:38justement
22:38de réglementation
22:40de poids
22:42de l'administration
22:42en France.
22:43Je ne sais pas
22:43si vous avez vu
22:44ce film
22:44L'inconnu
22:45de la Grande Arche
22:46qui raconte
22:46le destin
22:47de cet architecte
22:49danois
22:49qui remporte
22:50l'appel d'off
22:51à la surprise générale
22:52pour construire
22:53la Grande Arche
22:54de la Défense.
22:55Et qui arrive en France
22:56et qui se retrouve
22:58confronté
22:58à pas mal
22:59de délices
22:59de la politique française
23:00mais aussi
23:01de l'administration
23:02française.
23:03de solutions
23:04qui lui
23:04lui semblent parfaites
23:05qui sont mises en oeuvre
23:06aux Etats-Unis
23:07et qui sont interdites
23:08en France par exemple.
23:09Est-ce que vous,
23:09vous êtes encore
23:10confronté à ça aujourd'hui ?
23:12Je dirais
23:13que le système normatif
23:15a ces problèmes
23:15mais de manière générale
23:17les ingénieurs français
23:19je pense que la Grande Arche
23:20de la Défense
23:21c'est 90
23:21ça commence au début
23:23des années 80
23:24et l'inauguration
23:25c'est 89.
23:26Oui mais vous avez
23:27des projets en France
23:28qui sont incroyables.
23:29Le Pont de Millau
23:29la société
23:32de Grand Paris
23:33c'est des projets
23:34qui demandent
23:35une ingénierie
23:36et des solutions
23:37inventées sur place
23:38etc.
23:38donc la France
23:40n'a pas à s'inquiéter
23:41par rapport à sa performance.
23:42D'ailleurs les acteurs français
23:43C'est pas la performance
23:44c'est le temps
23:46c'est le temps
23:46qu'on prend
23:47pour monter un projet
23:48à cause parfois
23:48des réglementations.
23:49Oui je suis un peu partagé
23:51parce que moi
23:52J'adore
23:52on a un Irlandais
23:53qui défend les normes
23:54à la française
23:55c'est super.
23:55Hier j'étais à l'Anderset
23:56français en Irlande
23:57et j'étais en train
23:57de défendre le mois d'août
23:58en France.
24:00C'est bien ça.
24:01Mais non
24:02c'est les entreprises françaises
24:04dans mon expérience
24:05et on est ici
24:06depuis 2009
24:07mon expérience
24:08c'est que les entreprises françaises
24:09sont beaucoup en avance
24:11et d'ailleurs
24:12qui sont reconnues mondialement.
24:14Les acteurs
24:15que j'ai mentionné tout à l'heure
24:16ils ne travaillent pas qu'en France
24:17ils travaillent
24:18dans le monde entier
24:19et sont très sérieux.
24:22Maintenant
24:22eux aussi
24:23ils sont acteurs
24:24dans ce combat
24:26de développer
24:27des systèmes normatifs
24:28qui sont plus accueillants
24:29pour l'innovation
24:30et on est très content
24:32de les avoir à bord
24:33parce que plus il y a
24:34de gens qui poussent
24:35plus c'est facile à pousser.
24:36Merci.
24:37beaucoup
24:37Connor O'Ryan
24:38et à bientôt
24:39sur Be Smart for Change
24:40on passe tout de suite
24:41à notre rubrique
24:41Startup.
24:42sur Be Smart for Change
24:46sur Be Smart for Change
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