L'édito de Thomas Bonnet : «La voiture, objet de la fracture politique ?» - Vidéo Dailymotion

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Dans son édito du 19/02/2025, Thomas Bonnet revient sur les débats politiques entourant l'utilisation des voitures, notamment dans les villes.

Transcript

00:00La politique, à présent, avec Thomas Bonnet.

00:03On va parler voiture et politique.

00:06L'Assemblée nationale a rejeté lundi l'interdiction

00:09de la vente des véhicules thermiques à l'horizon 2035,

00:13dans un hémicycle dépeuplé, il faut le dire.

00:15Mais avec la mobilisation du RN,

00:17une majorité de députés s'est prononcée

00:19contre cette directive européenne

00:21qui interdit de vendre des moteurs thermiques après 2035.

00:23Un vote sur lequel vous voulez y revenir, Thomas,

00:25parce que vous nous dites qu'il symbolise

00:27la politisation de la voiture.

00:29C'est un objet politique, la voiture.

00:31Oui, ce scrutin, en effet, illustre à quel point

00:33la voiture est devenue un marqueur politique.

00:36Alors d'abord, je dois préciser que malgré ce vote,

00:39la directive européenne sur les véhicules thermiques

00:41pourra quand même s'appliquer, sans doute.

00:43Mais quand même, la mobilisation des élus du RN

00:46dans une assemblée quasiment vide,

00:48ça nous dit quelque chose.

00:49Le parti à la flamme est aussi celui du moteur thermique.

00:53Non pas tant par manque de considération écologique

00:55que par souci de défendre un électorat

00:57qui n'a parfois ni les moyens ni l'usage d'une voiture électrique.

01:01En fait, cette opposition politique dépasse largement

01:04la question des voitures électriques.

01:06Elle interroge plus profondément les clivages,

01:08voire les fractures dans notre pays.

01:10Il y a d'un côté ceux qui fument des clopes

01:12et roulent au diesel pour reprendre l'expression

01:15pleine de mépris de Benjamin Griveaux.

01:17Et de l'autre, il y a les bobos des villes

01:19pour qui la voiture est devenue un tas de ferraille

01:21expulsant une fumée grise remplie de particules fines

01:24et qui est responsable de la montée des océans.

01:27Alors, cette fracture, c'est aussi devenue une fracture politique,

01:31une opposition politique.

01:32Absolument. Alors, je ne vous fais pas un dessin.

01:34Dans les villes, on vote plutôt à gauche

01:36et les mairies font la guerre aux voitures.

01:38Et dans les zones rurales, en périphérie des agglomérations,

01:40on vote plutôt pour le rassemblement national.

01:43Mais en fait, cette affaire de voitures nous conduit plus loin

01:45que les simples votes pour tel ou tel candidat.

01:48Conduire, c'est presque devenu un acte militant aujourd'hui

01:50pour toute une partie de nos élites.

01:52L'automobiliste est une figure qui appartient au passé,

01:55qu'on aime voir dans les vieux films en noir et blanc,

01:57mais pas sur les routes de nos agglomérations.

01:59Combien de décisions étaient prises récemment contre la voiture ?

02:02Les 80 km heure sur les routes nationales,

02:05la taxe sur le carburant qui avait conduit au mouvement des Gilets jaunes,

02:07je vous le rappelle, et maintenant, les ZFE.

02:09Les ZFE, si le mépris était un acronyme,

02:12eh bien, il serait celui-là, ZFE.

02:14Voilà qu'on empêche désormais les propriétaires de voitures

02:16datant notamment d'avant 2010

02:18de rouler dans certaines parties de nos villes.

02:21Et tant pis si le dit véhicule pôle moins qu'une sportive toute neuve.

02:25Il est vraiment temps de se remémorer la célèbre phrase de Pompidou

02:28et d'arrêter d'embêter les Français.

02:30Je reste poli, vous l'avez compris,

02:31mais surtout, chaque décision politique qui est prise contre les automobilistes,

02:35c'est du carburant électoral,

02:37permettez-moi l'expression, pour certains partis politiques en France.

L'édito de Thomas Bonnet : «La voiture, objet de la fracture politique ?»

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