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Transcription
00:00Europe 1 Soir Weekend, 19h-21h, Stéphanie Demureux.
00:04Merci de nous rejoindre dans Europe 1 Soir Weekend.
00:06J'accueille mes débatteurs de la deuxième heure,
00:08Alexandre Malafaille, fondateur du Fintang Sinopia.
00:12Bonsoir Alexandre.
00:13Bonsoir Stéphanie Demureux.
00:14Jean-Michel Salvatore, chroniqueur politique et communicant.
00:18Bonsoir Jean-Michel.
00:19Bonsoir Stéphanie.
00:21Alors la France attend ses jours prochains manifestement,
00:24a promis Jean-Michel, Jean-Michel, non ça c'est vous,
00:27Jean-Noël Barreau, le retour de Boilem Sans Salle
00:30qui est donc toujours à Berlin, en Allemagne,
00:33après avoir été gracié par Alger, mercredi dernier,
00:36dans les tout prochains jours, donc selon le chef de la diplomatie.
00:41Bonsoir Kamel Bencher.
00:43Bonsoir, merci de m'avoir reçu.
00:45Oui, vous êtes écrivain franco-algérien,
00:48ami de Boilem Sans Salle, directeur de l'ouvrage
00:51Il étudait une fois Boilem Sans Salle aux éditions Franz Fanon
00:55qui sort d'ailleurs le 21 novembre, dans quelques jours.
00:59Alors j'avais promis, comme on dit en radio,
01:02en teasing que vous nous donnerez des nouvelles de Boilem Sans Salle,
01:05mais en réalité non.
01:07Il y a très peu de nouvelles qui filtrent de Boilem Sans Salle aujourd'hui.
01:11Ce n'est pas très peu, il n'y a pas du tout.
01:13Pas du tout.
01:14On a contacté l'ambassadeur de France à Berlin,
01:17aucune nouvelle.
01:18On a contacté l'Elysée,
01:19on a contacté Monsieur Lecornu,
01:21rien du tout.
01:23Sa fille était chez vous hier soir avec moi.
01:27On a dit qu'on nous mettait de côté,
01:30que c'était un boycott du comité de soutien à Boilem Sans Salle.
01:34C'est un véritable locus.
01:36Quoi qu'on fasse, on n'a aucune nouvelle.
01:38Alors ça paraît incroyable ce que vous nous dites quand même.
01:41Sa propre fille,
01:42vous êtes un très proche depuis longtemps de l'écrivain.
01:45Le comité de soutien à Boilem Sans Salle
01:47l'a en effet soutenu dès le premier jour.
01:52Comment vous expliquez ça, Kamel Bencher ?
01:55Je n'explique pas du tout.
01:56J'ai écrit deux textos à Boilem.
01:59Il a deux numéros de téléphone,
02:00un algérien, un français.
02:02Je comprends qu'il ne puisse pas me répondre
02:04parce que je pense qu'on lui a enlevé les téléphones en Algérie.
02:07J'ai écrit un mail,
02:09il ne doit pas être connecté.
02:11J'ai appelé l'hôpital,
02:12on a appelé l'ambassade.
02:14Absolument rien.
02:16Alors, bon, très bien.
02:17On a appris en effet
02:18qu'on lui avait pris son téléphone a priori en Algérie.
02:22Bon, il a quand même eu Kamel Daoud.
02:24Oui, mais en changeant,
02:25Kamel Daoud et Noël Lenoir,
02:27la présidente du comité de soutien.
02:28Mais ça, c'est par hasard.
02:30Lorsque Noël a appelé l'ambassadeur de France,
02:33il lui a dit, vous tombez bien,
02:35je suis avec lui dans sa chambre d'hôpital.
02:37Et c'est comme ça qu'elle a eu Boilem Sans Salle.
02:39Et un écrivain allemand a passé Boilem à Kamel.
02:43D'accord.
02:43Alors, ça veut dire donc,
02:44en effet, qu'il n'a pas son téléphone,
02:47qui a été manifestement confisqué
02:49par les autorités algériennes.
02:50Mais enfin, il est quand même,
02:52aujourd'hui, un homme libre,
02:53en Allemagne, sur le sol européen.
02:56Comment se fait-il
02:58qu'il ne puisse pas être libre de ses mouvements ?
03:00Ça veut dire quoi ? Qu'il y aurait eu une négociation,
03:03enfin, sans aller chercher des compléments ?
03:05Il n'a pas de téléphone, mais on aurait dû lui acheter un téléphone.
03:06Oui, c'est ça.
03:07On aurait dû lui donner les numéros de téléphone,
03:09parce qu'il ne doit pas avoir nos numéros,
03:11puisque tout est marqué, listé sur son ancien téléphone.
03:16Mais qu'on nous permette de l'appeler,
03:19qu'il y ait un deal entre...
03:20Bon, on marche toujours sur les oeufs avec l'Algérie,
03:24ça, c'est une évidence.
03:26Peut-être qu'il y a eu un deal entre l'Algérie et l'Allemagne.
03:29Tant qu'il est sur le sol allemand,
03:30il ne parlera pas.
03:31Mais nous sommes en Europe,
03:32et la liberté d'expression, elle est sacrée.
03:35Eh oui.
03:36Ça vous inspire quoi, Jean-Michel Salvatore ?
03:38Je vous vois réagir.
03:39Effectivement, c'est assez curieux, quand même.
03:40Moi, j'avoue que je ne comprends pas très bien
03:42cette stratégie du silence absolu,
03:45parce qu'encore qu'on lui demande
03:47de ne pas parler publiquement,
03:48ça, on peut le comprendre,
03:49mais qu'en fait, il ne puisse pas
03:52se confier à ses filles,
03:55qu'il ne puisse pas appeler le comité de soutien
03:57qu'il a...
03:57C'est ça qui interpelle, vous avez raison.
03:58Ensuite, on a dit qu'il y avait une communication
04:01avec Noël Lenoir,
04:02mais c'était totalement une communication fortuite.
04:05Mais à votre avis,
04:07comment vous pouvez analyser ça ?
04:08C'est pour ménager qui, cette opération ?
04:11Est-ce que c'est pour ménager les Allemands ?
04:13Est-ce que c'est pour ménager les Algériens ?
04:16Ou est-ce que c'est parce qu'Emmanuel Macron se dit
04:18« Moi, je veux essayer de récupérer un peu tout ça
04:19et je veux en tirer profit une fois qu'il sera sur le sol français ? »
04:23La dernière hypothèse est une évidence pour moi.
04:27La récupération, elle se fera malgré nous.
04:31Le principal, c'est qu'on nous associe à sa réception.
04:34Lorsqu'il atterrira,
04:37qu'on nous appelle,
04:37que l'Élysée nous appelle pour qu'on y soit.
04:40Mais de toute manière,
04:41je ne sais pas si ça se passe,
04:42puisqu'on n'a aucune nouvelle, absolument rien.
04:45En fait, votre principale hypothèse,
04:46c'est Macron.
04:47C'est parce qu'il veut...
04:48On ne sait pas.
04:49On ne sait pas.
04:50Peut-être qu'il y a eu un deal entre l'Allemagne et l'Algérie.
04:53C'est ce que je disais tout à l'heure.
04:55Tant qu'il est en Allemagne,
04:56je peux comprendre qu'il ne puisse pas
04:58mettre en cause l'Algérie sur le sol allemand.
05:00Alors, c'est vrai que Kamel Bencher,
05:01on rappelle quand même qu'il y a encore un otage,
05:03un otage, pardon,
05:04enfin un prisonnier,
05:05mais bon, oui, un otage.
05:06On peut le dire, je crois.
05:07Christophe Gleize,
05:09qui est emprisonné en Algérie.
05:11C'est vrai que, comme vous dites,
05:12on marche sur des oeufs.
05:14Parce que lui aussi,
05:15il va falloir quand même le libérer,
05:17Christophe Gleize.
05:18C'est une chose à laquelle je pense.
05:21Je me dis,
05:21ce que fait l'Élysée,
05:23peut-être que c'est par rapport à Christophe Gleize,
05:25pour ménager le pouvoir algérien,
05:28et puis on essaie à tout prix de faire sortir
05:31ce que je comprends très bien.
05:32On se battra ensuite pour Christophe Gleize.
05:34Il faut qu'il retrouve son pays et sa famille.
05:36Mais ne pas nous associer du tout,
05:38c'est quelque chose de scandaleux.
05:40Oui, j'imagine que vous vous sentez blessé
05:42et sa fille, n'en parlons pas.
05:43Parce que sa propre fille n'ait pas de nouvelles,
05:46ça paraît quand même assez incroyable.
05:48Je l'ai eue juste avant de venir chez vous.
05:50Elle m'a appelée pour me dire,
05:51je viens parce qu'elle était hier ici.
05:54Je l'ai accompagnée à l'aéroport.
05:55Elle est partie sur Prague,
05:56puisqu'elle est praguoise.
05:57Elle m'a appelée tout à l'heure.
05:58Elle me dit,
05:59pas de nouvelles de papa ?
06:00Je lui dis,
06:00c'est à toi de me donner des nouvelles de ton papa.
06:02Ce n'est pas moi.
06:03Oui, Alexandre Malafaille.
06:04On voit que tout ça est éminemment
06:06dramatiquement politique et politisé.
06:08Il n'y a que chacun veut revendiquer quelque chose.
06:10On a vu à quel point
06:11les positions des uns et des autres
06:14étaient forcément très éloignées.
06:17On a reproché à la France la méthode dure,
06:19mais la méthode dure a fait bouger les lignes
06:20parce qu'à un moment donné,
06:21l'Algérie s'est dit,
06:22si ça continue comme ça,
06:23ça va mal finir.
06:24Après la méthode diplomatique...
06:24Ça, ce n'est pas l'avis de tout le monde.
06:25Oui, mais sauf que c'est un mélange...
06:27Vous avez entendu.
06:27Je suis d'accord,
06:28mais c'est forcément un mélange de tout ça.
06:29Parce qu'il y a eu un vote à l'Assemblée nationale,
06:31parce qu'il y a eu, en effet,
06:32des positions du ministère de l'Intérieur
06:33et de Bruno Retailleau.
06:35Après, il y a une voie diplomatique
06:36et heureusement qu'il y a une voie diplomatique
06:37et des gens qui essaient de trouver des solutions.
06:39Il y a un biais qui a été trouvé par l'Allemagne.
06:40Tant mieux.
06:41Maintenant, ce qui est sûr,
06:41c'est que le dossier est à plusieurs niveaux.
06:43Il y avait Bolem Sansal,
06:45il y a Christophe Gless,
06:46il y a d'autres dossiers.
06:47L'intérêt de la France,
06:48c'est quand même de rétablir un peu
06:49les relations avec l'Algérie
06:50pour faire avancer un certain nombre de dossiers
06:51comme par exemple les OQTF.
06:53Mais ce qui est absolument
06:53un minimum maladroit et incompréhensible,
06:56en effet,
06:56c'est que tous ceux qui se sont mobilisés
06:58soient pour l'instant tenus à la gaffe à distance.
07:00Ça, c'est vrai que c'est incompréhensible
07:02parce que tout le reste,
07:03on peut le comprendre.
07:04Le reste, le fait que c'était subtil, compliqué,
07:05qu'il faille ménager les apparences,
07:07qu'il faille protéger,
07:08le fait qu'il ne faut pas faire perdre la face
07:10à un tel, un tel.
07:11Après, en effet,
07:11on peut s'indigner aussi du fait
07:12de remercier le président Tebboune.
07:15C'est sûr que ça peut faire réagir.
07:16Mais à la limite,
07:16parce que tout ça ne fait pas faire partie d'un deal.
07:18Mais vous,
07:19vous ne devriez pas être traité comme ça.
07:22Alexandre Malafaille,
07:23votre analyse,
07:23et on va interroger Kamel Bancher,
07:25ça m'intéresse d'avoir votre point de vue là-dessus.
07:27Mais enfin,
07:28jusqu'à aujourd'hui,
07:30c'est vrai que l'exécutif n'est pas du tout d'accord.
07:32À commencer par Laurent Nunez,
07:33dans la tribune dimanche,
07:35qui a permis de renouer avec l'Algérie.
07:36C'est d'abord notre volonté affichée
07:37au sein du gouvernement
07:39de rediscuter.
07:40C'est cette attitude que j'ai adoptée
07:41dès mon arrivée au ministère.
07:43Sous-entendu,
07:43contrairement à Bruno Retailleau
07:45qui a employé la manière forte...
07:46Tout ça, pardonnez-moi,
07:47éminemment politicien.
07:48Oui, bien sûr, mais...
07:49Dramatiquement politicien.
07:50Évidemment.
07:51On a vu d'ailleurs
07:51qu'il y a eu ce bras de fer
07:52quand Macron,
07:54quand Retailleau.
07:55Mais c'est vrai que vous,
07:56vous êtes franco-algérien,
07:59donc vous connaissez mieux que nous tous
08:01dans ce studio l'Algérie.
08:04Selon vous,
08:05qu'est-ce qui a pu faire plier
08:07le président Tebboune, justement ?
08:09Le président Tebboune n'a pas plié.
08:12Le fait même de dire la grâce,
08:14ça me gêne,
08:15parce que Boalem n'est coupable de rien du tout.
08:18Donc, il a été libéré
08:20parce que l'Allemagne est intervenue.
08:22Il y a d'excellentes relations
08:23entre l'Allemagne et l'Algérie
08:25sur le plan économique,
08:28sur le plan industriel,
08:29sur le plan commercial.
08:29Oui, il a l'espère soigner d'ailleurs
08:30en Allemagne, M. Tebboune.
08:30Exactement, le président Tebboune
08:32va en Allemagne chaque année
08:33pour se faire soigner.
08:34Et le mot grâce me gêne terriblement.
08:37Boalem n'est pas un assassin,
08:38il n'est pas un violeur.
08:39C'est un écrivain
08:40qui lui dit des choses
08:42qui a choqué le pouvoir.
08:43Oui, vous n'étiez d'ailleurs
08:44pas toujours d'accord avec lui,
08:45avec votre ami.
08:46Ce qui arrive en démocratie d'ailleurs.
08:48On ne peut pas être d'accord.
08:50On ne va pas en prison pour autant.
08:51Et d'ailleurs,
08:51je n'ai pas arrêté de lui dire
08:52d'arrêter d'y aller.
08:54Parce que vous aviez peur pour lui.
08:56C'est le président Tebboune
08:57qui a pris la décision.
08:58De le gracier.
08:59Oui, tout à fait.
09:00Sur demande du président allemand.
09:03Oui, tout à fait.
09:04Qu'il soit gracier entre guillemets
09:05qu'importe le mot
09:06pourvu qu'il soit en Europe
09:08et qu'il nous revienne.
09:09C'est ça le plus important.
09:10Kamel Bencher,
09:10vous avez dit quelque chose d'intéressant.
09:12Vous avez dit
09:13je lui ai toujours dit
09:15de ne pas y aller en Algérie.
09:17Vous-même,
09:18je crois que vous vous sentez peut-être
09:20un petit peu en danger
09:21dans ce pays.
09:23Ça veut dire
09:24que vous vous pressentiez
09:25qu'il allait peut-être
09:26lui arriver quelque chose
09:27s'il allait en Algérie ?
09:28Mais pas la même chose.
09:29Pas ce qui lui est arrivé.
09:30Je ne pensais pas
09:31que le danger venait du pouvoir.
09:33Je pensais que le danger
09:34venait des islamistes.
09:36comme il met en cause
09:38tout le temps
09:38les islamistes,
09:40je me suis dit
09:41on va le poignarder
09:43dans la rue.
09:44Et ce qui m'a étonné
09:45moi toujours,
09:45ce qui m'a toujours étonné
09:46c'est que quand on marche
09:48à Paris,
09:49j'allais dire main dans la main
09:50parce qu'il est tellement tactile,
09:53tout le monde nous arrête.
09:54Mais vraiment,
09:55monsieur Sansal,
09:56comment ça va ?
09:57A Alger,
09:58j'ai marché avec lui
09:59à Alger,
10:00personne ne le connaît.
10:01Absolument personne.
10:02Ah oui.
10:03Et donc quand je lui disais
10:04pourtant ses livres sont vendus
10:06en Algérie.
10:06Oui, ils sont vendus là-bas.
10:07Tout à fait.
10:08Jusqu'à son arrestation,
10:09ils étaient vendus au moins.
10:11Et donc je lui ai dit
10:12plusieurs fois
10:13Boilem arrête d'y aller
10:14et il m'a dit cette phrase
10:15que je comprends très bien
10:16c'est autant mon pays
10:18que le leur.
10:20Et vous-même
10:21vous y retournez encore ?
10:22Non.
10:23Surtout depuis la création.
10:25J'ai pas peur.
10:27C'est sûr que je ne peux pas y aller.
10:29Oui, parce que vous reviendriez
10:30peut-être plus en tout cas.
10:31Ah oui, je suis moins connu
10:33que Boilem.
10:35Jean-Michel, ça va t'en.
10:36Sur le silence imposé
10:38à Boilem Sansal,
10:39je voudrais savoir un petit peu
10:39vous qui le connaissez bien,
10:41comment va-t-il réagir
10:42quand il va revenir en France
10:43dans les jours qui viennent ?
10:46Est-ce qu'il est homme
10:47à tenir sa langue
10:48ou est-ce que finalement
10:49il écrira,
10:50il racontera
10:51et il dira vraiment
10:52ce qui lui est arrivé ?
10:54Boilem Sansal
10:55ne tiendra pas sa langue.
10:56C'est pour ça
10:57qu'il a été arrêté déjà.
10:58On lui a dit
10:59de modérer ses propos
11:01mais il ne le fera pas
11:03donc il va dire les choses.
11:05Il a dit
11:05on va gagner
11:06mais on va gagner quoi ?
11:08Moi, ce que j'attends
11:08avec impatience,
11:09ça va vous étonner
11:10mais son prochain livre
11:11et j'espère
11:11qu'il écrira
11:12sur ce qui lui est arrivé.
11:15Mais il n'a rien écrit
11:16jusqu'à présent
11:17parce qu'il n'avait pas
11:17de papier détrayant.
11:18Il n'avait ni papier
11:19ni stylo en prison.
11:20Il l'a dit
11:20et répété
11:21mais il ne tiendra pas sa langue
11:24et il va dire exactement
11:25et bien évidemment
11:27on va lui dire les choses
11:28comment ça s'est passé
11:29en son absence
11:29on va lui dire
11:30comment on a constitué
11:31le comité de soutien
11:32comment on nous a mis
11:34des bâtons dans les roues
11:36comment...
11:36On a été partout
11:38il y a des mairies
11:39qui nous ont reçus
11:40elles ont dévoilé
11:42le portrait
11:43de Boilem Sansal
11:44à Paris
11:45il y a quatre mairies
11:46seulement d'arrondissement
11:46qui l'ont fait.
11:48Oui bien sûr.
11:49Kamel Bencher
11:50vous dites
11:50il ne va pas tenir sa langue
11:51mais enfin
11:52on en parlait
11:53il y a quelques instants
11:54il y a encore le français
11:55Christophe Gleis
11:57qui est en prison
11:58il y a la question
12:00des OQTF
12:01qu'il faudra
12:02que l'Algérie
12:03finisse par récupérer
12:04justement
12:05peut-être qu'il sera
12:06un petit peu contraint
12:07de tenir sa langue
12:08pour ne pas crisper
12:09encore davantage
12:10le président Tébune
12:11qui est bien susceptible.
12:13Ça ne lui est pas opposable
12:14il n'est pas ministre
12:14il n'est pas président
12:15il est écrivain.
12:17Il dit ce qu'il a envie
12:18de dire
12:18c'est au gouvernement français
12:21de ménager
12:22les susceptibilités.
12:23Ah oui mais bon
12:24Jean-Michel Salvatore
12:25il y a quand même
12:26beaucoup de susceptibilités
12:27du côté d'Algérie.
12:28Il y a beaucoup de sujets
12:29et c'est vrai que
12:30Laurent Nunez
12:31dans la Tribune dimanche
12:32aujourd'hui
12:32explique qu'il ira
12:34en voyage officiel
12:35au mois de décembre
12:36en Algérie
12:37est-ce que vous
12:38vous croyez
12:39à un possible
12:40réchauffement
12:41relatif
12:42des relations
12:43entre la France
12:44et l'Algérie
12:45ou est-ce que vous considérez
12:46que les choses
12:47sont allées trop loin
12:47et que ça mettra
12:48beaucoup de temps ?
12:49J'espère qu'il y aura
12:50que ce sera apaisé
12:52dans l'avenir
12:53il faudrait que ça s'apaise
12:54parce que l'Algérie
12:55est en face
12:55de la France
12:56il y a un million
12:58d'Algériens
12:59en France
13:00il faut que tout soit apaisé
13:02et on a besoin
13:02les uns des autres
13:03de toute manière
13:04il n'y a pas de haine
13:05entre les peuples
13:06français et algériens
13:07c'est une évidence
13:08pour moi
13:08et en plus
13:11sur la question sécuritaire
13:12sur la question
13:13des OQTF
13:14il y a énormément
13:15de questions
13:16à soulever
13:16avec le pouvoir
13:17algérien
13:17et il faudrait
13:18que ça s'apaise
13:19Est-ce que vous pensez
13:20quand même
13:20que les relations
13:21seront peut-être
13:22plus faciles
13:23entre l'Algérie
13:23et la France
13:24quand on aura
13:24nous en France
13:25un nouvel exécutif
13:26parce que c'est vrai
13:26qu'Emmanuel Macron
13:27a pris des positions
13:28et a eu aussi
13:29des aléas
13:30si je puis dire
13:30ou des zigzags
13:31dans sa stratégie diplomatique
13:32est-ce que vous pensez
13:33qu'un changement
13:34à l'Elysée
13:35peut amener
13:35à un moment donné
13:36la possibilité
13:36de renouer quelque chose
13:37qu'il va bien falloir
13:38qu'on soit un peu
13:39au-delà de la politique
13:40spectacle
13:40ou de simplement
13:41on y va
13:42on attend
13:42on a bien vu
13:42qu'il y avait déjà eu
13:43des choses
13:43depuis un an
13:44et puis au bout du compte
13:45à chaque fois
13:45ça n'a vraiment rien donné
13:46les dossiers restent toujours
13:47un peu stériles
13:47La difficulté est venue
13:49c'est une évidence pour moi
13:51le jour où
13:53le gouvernement français
13:54a reconnu
13:54la marocanité du Sahara
13:56Oui c'est Emmanuel Macron
13:57Oui c'est ça
13:58mais c'est pas uniquement
14:00Emmanuel Macron
14:01le président américain
14:03l'a reconnu
14:04les Pays-Bas
14:04l'Espagne
14:05pourquoi toujours
14:06cette rente mémorielle
14:07pourquoi toujours
14:08reprocher quelque chose
14:10que d'autres pays ont fait
14:11Ils en font un front de commerce
14:12là-bas
14:12Oui
14:13Mais comment on traite
14:14le problème algérien
14:15qui aujourd'hui fait de la France
14:17un espèce de bouc émissaire
14:19un responsable de tout
14:19ça aussi c'est un sujet
14:20C'est ce que je disais tout à l'heure
14:22il faut apaiser les relations
14:24il faudrait que
14:25l'Algérie et la France
14:26ne soient plus
14:26le colonisateur
14:28et le colonisé
14:28l'ancien colonisateur
14:29et l'ancien colonisé
14:30C'est quoi le chemin
14:30pour faire ça ?
14:31Comment on fait ?
14:32Je n'ai pas
14:33la potion miracle
14:35je ne sais pas
14:35Kamel Bencher
14:36est-ce qu'il est souhaitable
14:37parce que c'est le débat
14:38évidemment ambiant
14:39vous avez vu ce vote
14:40au Parlement
14:41l'initiative du Rassemblement National
14:44est-ce qu'il est souhaitable
14:44que les accords de 1968
14:46qui donnent des droits
14:47d'exception aux Algériens
14:49soient dénoncés
14:50selon vous
14:50c'est intéressant
14:51d'avoir votre point de vue
14:52parce que vous êtes
14:52franco-algérien
14:54Je vais vous avouer
14:55quelque chose
14:55en tant qu'Algérien
14:57parce que j'ai
14:58ma nationalité française
14:59depuis 30 ans peut-être
15:01mais avant
15:01je n'avais que
15:02la nationalité algérienne
15:03je n'ai jamais remarqué
15:04qu'en tant qu'Algérien
15:06j'avais des droits
15:07supérieurs aux autres étrangers
15:09donc voilà
15:10c'est tout à votre honneur
15:12oui en effet
15:14c'est intéressant
15:16de le dire comme ça
15:16Jean-Michel Salvatore
15:17et le fait que
15:19Laurent Nunez
15:19connaisse bien l'Algérie
15:20c'est quand même
15:21c'est quand même
15:22un gage
15:23pour que les choses
15:24s'arrangent un petit peu
15:25quand même
15:25tout à fait
15:26c'est ce qu'on disait
15:28tout à l'heure
15:28les parents du ministre
15:29de l'Intérieur
15:30sont nés à Oran
15:31donc c'est des pieds noirs
15:32il connaît bien
15:33oui à travers
15:34les récits faits
15:36par son père
15:36et sa mère
15:37il connaît très très bien
15:38l'Algérie
15:38et je pense qu'en fond de lui
15:40il a quelque chose
15:41d'algériase
15:41il n'y a pas de doute
15:42pour moi
15:43et pour le président
15:44Tebboune
15:44ça change un petit peu
15:46la donne
15:46d'avoir un interlocuteur français
15:47comme Laurent Nunez
15:49vous pensez que ça compte ?
15:50ça change la donne
15:51non pas parce que
15:52c'est monsieur Nunez
15:53c'est parce que
15:54monsieur Nunez
15:55a cette façon de parler
15:57il se rapproche
15:58de l'Algérie
15:59il donne des gages
16:00de bonne volonté
16:01et ça c'est important
16:02mais alors peut-être
16:03que c'était aussi intéressant
16:04on dit toujours
16:05la force
16:06ou la douceur
16:06mais enfin
16:07de manier
16:07la force
16:08et la douceur
16:09justement
16:10le bâton et la carotte
16:11comme on dit
16:12oui ça dépend des sujets
16:13à mon avis
16:14sur les OQTF
16:15il faut y aller
16:16ne pas y aller
16:18ça serait bien en effet
16:19que le président Tebboune
16:22accepte de reprendre
16:23ses obligations
16:24de quitter le territoire
16:25est-ce que vous pensez
16:26qu'il va y consentir un jour ?
16:28oui mais ça fait partie
16:29d'un package
16:30oui d'un package
16:31mais bon
16:31je pense que ça se fera
16:32ce qui est intéressant
16:33dans l'intervention
16:34de l'Allemagne
16:34dans le jeu aussi
16:35c'est qu'en fait
16:35l'un des sujets
16:38pour l'Algérie
16:38c'est pas seulement
16:39que la France
16:39c'est l'Algérie
16:40elle essaye de se repositionner
16:42sans doute vis-à-vis de l'Europe
16:42pour toutes sortes d'intérêts
16:45y compris bien sûr économiques
16:46pas seulement
16:47et donc il y a un jeu
16:48à plusieurs bandes
16:49qui est en train de se faire
16:49c'est peut-être le début
16:50de quelque chose
16:51si on est capable
16:51de jouer la partie à plusieurs
16:52on peut peut-être
16:53discuter des OQTF
16:54et en contrepartie
16:55permettre aux Algériens
16:56d'avoir d'autres
16:56d'autres contreparties
16:58sur des ouvertures en Europe
16:59sur une approche différente
17:01de ce qu'ils ont vécu
17:01jusqu'à présent
17:02moi j'ai une petite question
17:02à vous poser
17:03quand vous allez le revoir
17:04ce qui ne saurait sans doute tarder
17:06vous avez envie de lui dire quoi ?
17:09ça va vous surprendre
17:10mais l'embrasser d'abord
17:12l'engueuler ensuite
17:13ah oui c'est sûr
17:14vous savez quoi ?
17:15je le devinais
17:16c'est le tempérament
17:18de feu méditerranéen
17:19c'est bien
17:20merci beaucoup
17:21merci d'avoir été avec nous
17:23Kamel Bencher
17:24écrivain franco-algérien
17:25et je rappelle
17:27votre ouvrage
17:28il était une fois
17:29Boilem sans salle
17:31aux éditions France Fanon
17:33ça sort le 21 novembre
17:34dans quelques jours
17:36merci d'être passé
17:36par le studio d'Europe 1
17:38et avant de poursuivre
17:39nos débats avec
17:39Alexandre Malafaille
17:41et Jean-Michel Salvatore
17:42c'est l'heure de faire le point
17:43sur l'actualité
17:44avec vous Guillaume Lariche
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