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  • 17 hours ago

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00:00Kamel Benchek, bonjour.
00:01Bonjour.
00:02Quelle est votre réaction à la libération de Boilem Sansal ?
00:05Eh bien, vous vous doutez que je saute au plafond, que c'est une joie incommensurable
00:10et que lorsque je l'ai appris, d'abord, je ne m'y attendais pas du tout
00:13parce qu'on s'est attendu à sa libération pendant l'Aïd el-Kébir,
00:17puis pour le 5 juillet, fête de la libération de l'Algérie,
00:20et puis on a été déçus et ça échaudait, craint l'eau froide.
00:24Je ne m'y attendais pas et je n'espérais plus rien.
00:26Oui, mais tout de même, il y a quelques jours sur France Inter,
00:29le patron de la DGSE, des services français, Nicolas Lerner, disait
00:33« Il y a des signaux venant d'Alger en faveur d'une reprise du dialogue
00:36et j'espère qu'il y aura libération de nos deux compatriotes, Boilem Sansal et Christophe Glaze. »
00:42Oui, je l'ai écouté et nous espérions tous, mais connaissant le pouvoir d'Alger, le régime d'Alger,
00:47je me suis dit « À moins d'être vraiment grièvement malade, ils ne le lâcheront pas. »
00:51Et je pense que ce n'est pas un geste de clémence,
00:54c'est parce qu'il est malade qu'il voulait se débarrasser de lui.
00:57Apparemment, l'Allemagne et son président, Frank-Walter Steinmeier, ont joué un grand rôle, non ?
01:03Oui, certainement, parce qu'entre l'Allemagne et l'Algérie, il y a des relations fortes dans le domaine économique
01:09et puis, il ne faut pas se le cacher, le président Tebboune a l'habitude d'aller se faire soigner en Allemagne.
01:14Et on peut donc imaginer qu'Emmanuel Macron a demandé à Frank-Walter Steinmeier de faire une démarche auprès d'Alger, c'est ça ?
01:21Moi, je ne le sais pas. Tout ce que je sais, c'est qu'on a essayé de contacter la présidence française qui n'a jamais réagi,
01:28que les deux filles, Sabéha et Nawel, les deux filles de Boalem, ont écrit dans le Figaro une lettre ouverte au président Macron
01:34à laquelle il n'a jamais répondu. Et ça, ça nous a déçus.
01:38Alors justement, du côté des Français, on avait remarqué ces derniers mois qu'il y avait deux lignes sur la question algérienne.
01:45La ligne de fermeté incarnée par le ministre de l'Intérieur de l'époque, Bruno Retailleau,
01:50et la ligne modérée incarnée par le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barraud.
01:54Est-ce que vous avez senti la même chose ?
01:56Évidemment. On dirait que c'est des ministres de deux gouvernements différents.
02:00Barraud est arrivé même à taper sur le comité de soutien,
02:03et en particulier sur Xavier Drillancourt, l'ancien ambassadeur de France en Algérie,
02:07en le traitant de militant d'extrême droite.
02:09Alors que Retailleau tenait la ligne dure vis-à-vis de l'Algérie,
02:13et je pense que l'Algérie l'a humilié, ne serait-ce qu'en n'acceptant pas les OQTF.
02:18Les obligations de quitter le territoire français.
02:20Tout à fait.
02:20Mais du coup, est-ce que ce n'est pas le départ du gouvernement de Bruno Retailleau
02:25qui a facilité l'issue favorable à Boilem-Sensel aujourd'hui ?
02:29Je n'y crois pas. D'abord, c'est parce que le président allemand l'a demandé,
02:33et l'Allemagne est un partenaire important pour l'Algérie.
02:35Et deuxièmement, je suis sûr, on le saura dans les prochaines heures, sinon dans les prochains jours,
02:40que les examens de santé que demandait Boilem devaient être faits en Occident.
02:45Et je pense qu'ils ne pouvaient pas le laisser mourir chez eux,
02:49parce que le monde entier aurait réagi.
02:51Donc pour vous, le moment de la libération de Boilem-Sensel, c'est d'abord un moment médical, c'est ça ?
02:57Médical, oui. Une année, ça suffit.
03:00En gardant Boilem-Sensel pendant une année,
03:02le régime algérien a montré non seulement au monde qu'il était « souverain »,
03:06mais surtout a montré à des gens, des opposants au pouvoir algérien,
03:10que nul n'est à l'abri d'une arrestation.
03:12Est-ce que Boilem-Sensel n'était pas l'otage d'une crise politique entre Alger et Paris ?
03:17Et est-ce qu'aujourd'hui, sa libération n'est pas le signe que ça va mieux entre les deux pays ?
03:21Ce n'est pas ma lecture.
03:22Ma lecture, c'est que Boilem-Sensel a été arrêté parce que les islamistes se sont sentis forts en Algérie.
03:28Et il lui en voulait terriblement. Et le jour où il a dérapé sur le média frontière en parlant des frontières algéro-marocaines,
03:35c'était l'occasion jamais pour obliger le président et le pauvre algérien à l'arrêter.
03:40Alors il y a Boilem-Sensel et puis il y a un autre ressortissant français,
03:43c'est le journaliste Christophe Glez qui a été condamné au mois de juin dernier à 7 ans de prison.
03:48Comment voyez-vous sa situation aujourd'hui ?
03:50Il faut absolument qu'il en sorte. Mais au-delà de Boilem-Sensel et de Christophe Glez,
03:54il y a des centaines de prisonniers politiques qui sont dans les prisons algériennes.
03:59Nous, nous ferons tout concernant Christophe Glez. Il faut absolument qu'on se batte pour qu'il nous revienne.
04:04Son procès en appel est prévu dans quelques semaines, début décembre à Alger.
04:08Oui, et c'est là où on attendra justement si le pouvoir algérien veut faire plaisir à la France.
04:14C'est là qu'on le verra justement. Parce que ça ne passera pas par l'Allemagne cette fois-ci.
04:18Mais en tout cas, ce que vous souhaitez, c'est la libération également de Christophe Glez.
04:23Exactement, oui. Il faut absolument qu'il revienne vers sa famille, vers son pays, vers son métier.
04:28Kamel Benchek, merci.
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