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00:00Europe 1, Eliott Deval et vous.
00:03Midi moins le quart sur Europe 1 et dans la dernière partie de cette première heure,
00:06il est toujours question de ce qui s'est passé à Marseille.
00:08Le frère d'un militant contre le narcotrafic a été tué cette semaine à Marseille,
00:12Mehdi Kessassi, c'est son nom.
00:14Faut-il parler de narcoterrorisme ?
00:16Vous nous appelez pour en parler dans Eliott Deval et vous au 01 80 20 39 21.
00:20Et je rappelle les faits, Mehdi avait 20 ans, il rêvait de devenir policier.
00:24Son frère Amine Kessassi, connu à Marseille, militant écologiste
00:28et qui depuis 2020 lutte contre la drogue dans sa ville.
00:32Et Amine Kessassi était menacée, placée sous protection.
00:36Vous savez que le groupe écologiste envisageait de mettre Amine Kessassi
00:41en chef de file pour les municipales.
00:44Il n'a pas pu, il ne voulait pas parce qu'il se savait menacée.
00:47Mais ce n'est pas Amine qui a été touchée, c'est son petit frère de 20 ans,
00:50inconnu des services de police, qui a été tué jeudi après-midi à Marseille, en pleine rue.
00:57Ça s'est passé aux alentours de 14h30.
00:59Gérald Darmanin qui parle d'un point de bascule, c'était passionnant d'échanger avec Alain Bauer
01:04qui nous expliquait qu'il y avait quand même des solutions.
01:07On s'attaquait aussi aux consommateurs, on parle beaucoup des trafiquants,
01:10mais il y a les consommateurs.
01:12La saturation du territoire, c'est-à-dire vraiment avoir une police partout sur le terrain
01:18en matière de lutte contre le trafic de drogue.
01:20C'est facile à dire, ce n'est peut-être pas facile à faire tant on manque de moyens.
01:24Mais à ce moment-là, il ne faut pas parler de guerre contre le narcotrafic.
01:27Il faut dire aux Français, face au narcoterrorisme, on est pour l'instant trop faible.
01:32Il y a aussi une question, c'est la question des frontières, qui n'est jamais abordée bien sûr.
01:37Écoutez, c'est une archive d'Amin Kessassi, ce militant marseillais, militant courageux,
01:43militant écologiste qui lutte contre le trafic de drogue et qui avait pris la parole il y a de cela quelques mois.
01:48Aujourd'hui, les réseaux s'organisent, puisque ça devient des cartels internationaux.
01:53Ils vont chercher des enfants à Nîmes, à Lyon, à Paris, à Bordeaux, dans d'autres villes,
01:58pour que les jeunes n'identifient pas les têtes de réseau et que s'ils se font attraper,
02:01ils n'ont aucun élément à donner puisqu'ils ne sont pas de la ville.
02:03Et finalement, ces jeunes qui viennent d'ailleurs, ils n'ont pas de code.
02:06Et je vous propose d'écouter Benoît Payan, le maire de Marseille,
02:08qui a réagi ce matin chez nos confrères d'RTL.
02:10Et les chefs de cette organisation ne sont pas là.
02:13Ils ne sont pas à Marseille.
02:14Ils sont à l'étranger, ils sont cachés, certains sont en prison.
02:18Donc on a affaire à un système où des gens ont énormément d'argent.
02:22Et ils n'ont aucune limite.
02:24Eux, ce qui les intéresse, c'est l'argent, l'or et le sang.
02:28C'est tout.
02:29Et donc ils sont prêts à tout pour pouvoir ramasser des sommes considérables d'argent.
02:35La vie n'a aucun prix pour ces gens.
02:36Charlotte Dornelas, qui suit évidemment tous ces dossiers de police, de justice,
02:41notamment sur le narcotrafic, était prudente ce matin.
02:43Elle a pu échanger avec certaines personnes qui étaient proches du dossier
02:46et qui, elles-mêmes, étaient sidérées par ce qui s'était passé.
02:50Et elles-mêmes, très prudentes en se disant
02:52si, effectivement, on a un frère de 20 ans, un gamin de 20 ans qui a été tué
02:57alors qu'il n'a aucun lien de près ou de loin avec du trafic,
03:01on passe vers autre chose.
03:04Et vraiment, je pense aux auditeurs d'Europe 1,
03:05je pense aussi aux Français qui nous écoutent,
03:08les Français qui ne partagent pas,
03:09et je vous regarde Alexandre Devecchio ainsi que Georges Fenech,
03:11je sais que vous allez bondir,
03:13vous avez 76% des Français qui estiment qu'il faut faire appel
03:15à l'armée pour lutter contre le trafic de drogue dans les quartiers difficiles.
03:19Alors je sais que vous êtes contre, bien évidemment,
03:20parce qu'on a déjà eu le débat.
03:22Non, mais parce qu'on l'a eu plusieurs fois le débat.
03:24Non, moi je ne suis pas contre.
03:25Ah, alors c'est plus Georges Fenech alors.
03:27C'est Georges Fenech qui était contre.
03:29L'armée, elle est faite pour faire la guerre.
03:31Alors ne dites pas la guerre contre le narcotrafic.
03:33L'ordre public sur le territoire national,
03:36c'est une guerre entre guillemets menée par les forces de l'ordre traditionnelles
03:40que sont la police et la gendarmerie,
03:42avec les investigations, avec les interpellations.
03:45Les militaires, ils ont un FAMAS pour aller faire la guerre au Mali,
03:49à l'extérieur, mais pas en France.
03:51Alors, ma position n'est pas catégorique là-dessus,
03:55mais je m'interroge.
03:56Effectivement, c'est un basculement aussi, c'est bien le cas,
03:59parce qu'on savait que les narcotrafiquants faisaient des règlements de compte entre eux,
04:06éventuellement pouvaient s'en prendre à des magistrats,
04:08comme c'était le cas il y a quelques années.
04:11Mais là, on bascule dans autre chose,
04:13d'une forme d'État dans l'État,
04:16s'ils s'en prennent carrément à des militants, à des hommes politiques.
04:20C'est quelque chose qu'on n'avait pas vu en France,
04:22ou du moins très rarement.
04:24Donc là, on est vraiment dans une autre dimension.
04:27Effectivement, une guerre.
04:28À partir du moment où il y a un État dans l'État,
04:32on est dans une guerre.
04:34Et ensuite, pour ce qui est de la violence en général,
04:38dans certaines cités,
04:38on parle de territoires perdus de la République.
04:41Donc il faudra bien les reconquérir.
04:43Et donc je me demande si ça ne va pas devenir,
04:46à un moment ou à un autre,
04:48le rôle de l'armée.
04:49Sachant que l'armée a un avantage sur la police,
04:52pardonnez-moi de parler comme ça,
04:53mais c'est qu'elle peut agir avec des mesures d'exception.
04:58Sortir du cadre de l'État de droit tel qu'on le connaît aujourd'hui.
05:01Ce qui est intéressant, Alain Bauer, Georges Fenech,
05:04nous disait quoi ?
05:05Il nous disait, les gangs, les mafias,
05:09ne s'implantaient pas en France
05:10parce qu'elles avaient peur de deux choses,
05:12notre police et notre justice.
05:14Mais quand on a un État,
05:15je ne parle pas des policiers ni des magistrats,
05:18je parle vraiment des institutions.
05:19Quand on a un État faible,
05:21on a évidemment une brèche
05:23dans laquelle s'engouffrent
05:24les plus dangereux criminels.
05:27Georges Fenech, pour moi,
05:28de tout l'échange qu'on a eu avec Alain Bauer,
05:30qui était absolument passionnant,
05:32comme à chaque fois,
05:33c'est cette dernière déclaration où il nous explique,
05:35en gros, quand on a un État faible,
05:36il ne faut pas s'étonner d'avoir,
05:38et bien des quartiers en voie de cartélisation.
05:42Non, j'ai vraiment beaucoup apprécié
05:44l'intervention d'Alain Bauer,
05:46qui a mis en perspective historique
05:49ce qui est en train de se passer aujourd'hui,
05:51en rappelant ce qu'était Marseille.
05:53On pourrait effectivement évoquer la période
05:55la plus... où c'était l'apogée du crime
05:58dans les années 70,
05:59avec ce qu'on a appelé la French Connection,
06:02avec tout le trafic qui circulait d'héroïnes
06:04par Marseille, qui venait de Colombie.
06:07Et puis, il a rappelé effectivement
06:09l'assassinat du juge Pierre Michel en 1981,
06:13qui avait eu l'audace d'incarcérer Gaëtan Zampa,
06:16qui était le parrain à l'époque du milieu marseillais,
06:19et qui a été abattu par deux tueurs à moto,
06:24le juge Pierre Michel en 1981.
06:26Je me permets aussi de rappeler
06:27que quelques années auparavant,
06:29un autre juge avait été...
06:31avait été...
06:32l'instruction avait été assassiné,
06:33le juge François Renaud,
06:35dont j'ai eu l'occasion moi-même
06:37d'instruire ce dossier,
06:38puisque je l'ai clôturé en 1995,
06:41et qui était tombé sous les balles aussi
06:43d'un gang des Lyonnais structuré.
06:46Dès lors que vous avez affaire
06:47à une organisation de type mafieux,
06:49vous avez affaire à des gens
06:50qui ne reculent devant rien.
06:52Et en cela, Eliott, vous avez raison,
06:54on a pris beaucoup, beaucoup de retard
06:56par rapport à un État faible
06:59et une puissance tout à fait comparable
07:01à ce qu'il a pu être à un certain moment
07:03la Camorra
07:04ou d'autres systèmes mafieux.
07:06Donc on ne peut pas sous-estimer
07:08ce qui est en train de se passer.
07:10Ce qui s'est passé hier à Marseille
07:12doit effectivement
07:13nous éveiller encore davantage.
07:15Yvan est en direct avec nous
07:18et si comme Yvan vous souhaitez réagir,
07:20c'est votre émission, chers auditeurs.
07:22Vous prenez votre téléphone
07:2301 80 20 39 21.
07:27À midi, on reviendra sur un autre sujet,
07:29tout autre sujet,
07:30puisqu'on parlera de la polémique Alain Souchon
07:32qui considère que les Français
07:34ne sont pas assez cons pour Eli en 2027.
07:37Ce sont ses mots, pardonnez-moi.
07:38Un président du Rassemblement National
07:41et on reviendra plus généralement
07:43sur le mépris classe.
07:44Mais avant ça, évidemment,
07:45c'est le narcoterrorisme,
07:47c'est cette France en voie de mexicanisation
07:49ou de cartélisation.
07:51Yvan, vous êtes marseillais,
07:52merci d'être en direct avec nous.
07:54Quelle est votre réaction
07:55quand vous voyez ce nouveau drame
07:57dans votre ville ?
07:59Écoutez, déjà, malheureusement,
08:03ça ne touche pas uniquement
08:04la ville de Marseille,
08:05ça touche la France entière.
08:07C'est vrai.
08:07Déjà, il faut le signaler.
08:08C'est vrai.
08:08Le manque marseillais, je tiens à le rappeler.
08:12D'autre part, c'est un innocent
08:14qui a été tué.
08:16C'est le meurtre d'un innocent.
08:22Cette mafia-là,
08:23comment dire,
08:26il recule devant rien.
08:27Mais ça veut dire,
08:28il n'y a même plus...
08:29Autrefois, quand on parle de l'époque
08:30de Gaëtan Zampa,
08:32bien sûr,
08:33on ne va pas...
08:34C'était...
08:35Il y avait quand même un certain code.
08:36On ne s'attaquait pas à n'importe qui.
08:38Aujourd'hui, il tue n'importe qui.
08:40Il s'attaque à la famille,
08:41il s'attaque à des innocents.
08:43Donc, on est en guerre.
08:46On est en guerre.
08:47Ils nous ont déclaré la guerre.
08:49Donc, à la guerre,
08:50on doit répondre par la guerre.
08:52Ça, c'est mon point de vue.
08:53Donc, quand il y a un débat sur l'armée ou pas,
08:56il n'y a pas de débat.
08:57L'armée doit intervenir.
08:58C'est mon point de vue.
08:59Mais vous avez...
09:01La parole est libre, évidemment.
09:03Mais vous savez que vous n'êtes pas seul à penser ça,
09:05Yvan.
09:06À la guerre comme à la guerre.
09:07Yvan, vous n'êtes pas le seul à penser cela,
09:10puisque c'est un sondage qui date de mai 2025.
09:13CSA pour Europe 1, CNews,
09:15LGDD.
09:1676% des Français
09:18estiment qu'il faut faire appel à l'armée
09:20pour lutter contre le trafic de drogue
09:22dans les quartiers difficiles.
09:25Regardez ce qui est en train de se passer
09:26du côté des États-Unis
09:27avec Donald Trump,
09:29la manière dont il lutte actuellement
09:31contre le narcotrafic.
09:32Donc, moi, je veux bien qu'on parle
09:34de guerre contre le trafic de drogue.
09:36C'est souvent la sémantique
09:37qui est employée au plus haut sommet de l'État.
09:40Mais il y a un décalage entre ce qu'on dit
09:41et ce qui est fait sur le terrain.
09:44Et je pense que, encore une fois,
09:46l'idée n'est pas de mettre en difficulté
09:48les policiers, les magistrats,
09:50ou même, je peux vous dire,
09:52on a enfin des ministres
09:53qui prennent le sujet en main
09:55et qu'ils le font aussi bien qu'ils peuvent.
09:58Mais, encore une fois,
09:59ils ont un chef au-dessus.
10:00Si ce n'est pas la priorité des priorités.
10:03Est-ce qu'il y a...
10:03C'est ça qui m'intéresse aussi, Yvan.
10:06Marseille a été le symbole de la Macronie.
10:08Marseille en grand.
10:09C'était la promesse.
10:112017-2022.
10:12Est-ce que vous êtes un Marseillais déçu ?
10:14Est-ce que vous avez l'impression
10:15qu'on vous a berné ?
10:16Comment dire ?
10:20Sur le plan de l'élection du maire de Marseille,
10:23bien sûr,
10:24que les Marseillais ont été vermés.
10:26Mais au-delà du maire,
10:27c'est la question de la sécurité
10:29qui était une priorité, évidemment.
10:30Ah, la sécurité, etc.
10:33Comment dire ?
10:35Je ne sais pas.
10:35Ce n'est pas pire qu'ailleurs.
10:37Ce n'est pas...
10:38Non, je ne peux pas dire ça.
10:41C'est intéressant.
10:42C'est de faire comme elle veut.
10:44Par contre, mon point de vue
10:47par rapport à la lutte
10:49contre les trafiquants de drogue,
10:53en dehors de tous les autres moyens,
10:56un des moyens qui craignent le plus,
10:58c'est l'argent.
10:59Il faut les toucher au portefeuille.
11:02Il faut que la France devienne, pour eux,
11:04un enfer fiscal.
11:07Un enfer fiscal.
11:08Parce qu'à l'heure actuelle,
11:09c'est un parti fiscal, la France.
11:10Pour les narcotrafiquants ?
11:12Évidemment.
11:13Mais il faut que ça soit aussi
11:14un enfer pour les consommateurs.
11:15Pardonnez-moi.
11:16Moi, c'est-à-dire, vous fumez un pétard,
11:18c'est 2000 euros d'amende.
11:19Ce n'est pas très compliqué ?
11:20Oui.
11:21Voilà.
11:21Écoutez, vous faites ça,
11:22je peux vous dire que ça va passer l'envie
11:23d'aller fumer la drogue.
11:27Oui, il n'y a pas que ça.
11:28Vous avez raison.
11:28Quand vous voyez toutes les boutiques
11:29où il n'y a pas un seul client
11:32et qu'il déclare tant de chiffres d'affaires,
11:34vous savez très bien
11:34que ce sont des lessiveuses.
11:36Comment on a fait tomber la Capone ?
11:38On l'a fait tomber grâce au fisc.
11:41Il faut les toucher au portefeuille,
11:43leur saisir tous leurs biens.
11:45Il n'y a que ça qu'ils craignent.
11:46Il n'y a que ça qu'ils craignent.
11:48Merci, Yvan, d'avoir pris la parole en direct
11:50dans Elliot de Valais.
11:52Et vous, je ne sais pas si Jean-Christophe Couvier
11:53était encore présent au secrétaire national
11:55Unité Police.
11:56On le salue, on le remercie.
11:57Et on pense à tous les policiers
11:59qui travaillent actuellement
12:00et qui luttent contre le trafic de supéfiants.
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