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  • il y a 2 jours
Vendredi 14 novembre 2025, retrouvez David Marti (Maire du Creusot et Président, Communauté Urbaine Creusot Montceau) et Bernard Fontana (Président-Directeur général, EDF) dans SMART INDUSTRIES, une émission présentée par Sibylle Aoudjhane.

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Transcription
00:00Générique
00:00Bonjour à toutes et à tous, je suis ravie de vous retrouver pour une nouvelle émission de Smart Industries.
00:13Et aujourd'hui, nous vous emmenons au Creusot, en Saône-et-Loire, une terre d'industrie emblématique qui accueille les Journées Nationales de France Urbaine.
00:22Un événement dédié aux élus et aux acteurs territoriaux pour réfléchir ensemble à l'avenir et au développement de nos territoires.
00:29Dans cette édition de Smart Industries, nous mettons un coup de projecteur sur le secteur de l'énergie.
00:35Comment cette industrie peut-elle devenir un moteur de développement territorial ?
00:39Quels sont les enjeux en termes de transition écologique, de création d'emplois, d'acceptabilité sociale ?
00:45Autant de questions auxquelles nous allons répondre avec nos invités tout de suite et Smart Industries.
00:50Comment l'industrie de l'énergie peut-elle forger un territoire avec l'exemple plus spécifique de la communauté urbaine du Creusot-Monceau, en Saône-et-Loire ?
01:04Et pour ces échanges, je suis ravie d'être entourée de Bernard Fontana. Bonjour.
01:09Bonjour.
01:09Merci beaucoup d'être avec nous. Vous êtes président directeur général d'EDF.
01:13Et David Marti, bonjour, merci d'être avec nous.
01:15Bonjour, merci à vous.
01:16Vous êtes maire de la ville du Creusot et président de la communauté urbaine du Creusot-Monceau.
01:22Et je me tourne vers vous, tout spécifiquement en première partie de cette émission.
01:27Au cours des dernières années, on a vu dans les différentes études que l'emploi industriel progressait.
01:38Est-ce que c'est quelque chose que vous remarquez également au sein de la communauté urbaine ?
01:43Est-ce que c'est en progression depuis ces cinq dernières années ?
01:46Oui, oui, absolument.
01:48Alors, on était déjà sur des taux d'emploi ici, industriels, bien au-dessus de la moyenne nationale.
01:54Puisqu'ici, on avoisine, alors si on raisonne sur le territoire communautaire, 32-33% d'emplois industriels.
02:01Et sur le bassin ici, Creusot, on est plutôt autour de 40%, alors que la moyenne nationale est plutôt 11-12%.
02:08Donc, vous voyez qu'on est bien au-dessus, mais on a un regain d'emploi industriel et surtout de personnes qui, jusqu'à présent, n'étaient pas dans l'industrie,
02:20mais qui se tournent vers l'industrie, d'où la nécessité de mettre des plans de formation de manière à permettre à ces personnes qui travaillent déjà,
02:29mais qui souhaitent se tourner vers l'industrie.
02:31Pourquoi ? Parce qu'ils voient bien qu'ici, l'avenir est plutôt industriel, que les salaires sont plus que corrects, les conditions de travail ont changé dans les industries,
02:42qu'on est sur des industries de pointe, avec beaucoup de recherches, beaucoup d'innovations.
02:47Et donc, une motivation au-delà de tout le reste de dire, moi, l'industrie, c'est quelque chose qui, aujourd'hui, m'intéresse.
02:53Ensuite, c'est aussi de promouvoir l'industrie auprès des plus jeunes.
02:57Ça commence au collège, on a lancé des dispositifs pour les inciter à se tourner vers l'industrie.
03:03Il faut que les industries ouvrent leurs portes, ce qu'elles font également, puis convaincre les parents.
03:08C'est ça, on va revenir après sur tous ces dispositifs pour aller, justement, chercher les plus jeunes, faire évoluer la formation également.
03:15C'est vrai que le Creuseau, c'est une terre d'industrie, comme vous le disiez.
03:19Ce regain s'est opéré à quel moment ? Comment s'est fait ce shift ?
03:24Parce que c'est vrai qu'avant, on avait cette image d'épinal de l'industrie, et aujourd'hui, on parle vraiment d'autre chose.
03:29Il y a beaucoup plus de sujets qui sont liés à l'industrie, qui peuvent attirer d'autres personnes.
03:32C'est lié à l'attractivité même des industries, elles-mêmes déjà, qui ont tout fait pour être attractives.
03:38Il faut leur rendre hommage, d'abord en rendant visible ce qu'elles faisaient.
03:43Parce que souvent, l'industrie se renfermait un peu sur elle-même.
03:46C'est-à-dire, on travaille bien, on sait travailler, mais bon, on ne le montre pas trop.
03:50Non, il faut le montrer. Il faut montrer dans quelles conditions on travaille aujourd'hui dans nos industries.
03:54Quelles sont les conditions de travail ? Comment sont les ateliers ? Comment les personnes sont formées ?
03:58Et tout ça, forcément, quand on le met à l'extérieur, on démontre ce qu'on sait faire, dans quelles conditions on sait le faire,
04:07ça crée forcément de l'attractivité.
04:10Et puis ensuite, nous, collectivités, c'est toute la promotion qu'on fait également pour l'industrie.
04:16Donc oui, nous avons de plus en plus de personnes qui, aujourd'hui, n'étaient pas forcément intéressées.
04:21C'est vrai que c'est récent, pour répondre à votre question.
04:24C'est quoi, il y a, je dirais, 5-6 ans, où on sent vraiment cette impulsion ?
04:30Ce n'est pas plus vieux que ça. 5-6 ans, où là, on sent qu'il y a une impulsion qui est forte dans un travail conjoint entre les industries et les collectivités,
04:42comme la communauté urbaine qui porte le développement économique, de manière à pouvoir faire cette promotion,
04:47accompagner le développement des industries et puis mettre en valeur ce que font les industries.
04:52Bernard Fontana, David Marti, parler justement de cette attractivité.
04:56Bien sûr, c'est lié à cette manière dont les entreprises peuvent être impliquées dans la transition écologique.
05:03Comment est-ce que EDF travaille quotidiennement pour cette transition ?
05:09Eh bien déjà, les équipes d'EDF travaillent pour mettre à disposition des Français une électricité qui soit abondante, fiable, décarbonée et souveraine.
05:18Et pour cela, elles travaillent à augmenter les productions, déjà du parc nucléaire.
05:25On publie chaque année des chiffres en hausse, augmenter la durée de vie de ce parc, augmenter la puissance et puis bien sûr,
05:33préparer la génération de réacteurs nucléaires d'après avec 6 et on l'espère 8 de plus, EPR2, qui alimenteront la France.
05:41Au-delà de ça, nous relançons des investissements dans l'hydraulique.
05:44La France, avec EDF, dispose de 20 gigawatts installés et nous souhaitons les moderniser et encore augmenter cette puissance.
05:53Et puis, nous menons à bien des projets dans l'éolien en mer en particulier qui ont été attribués à EDF.
06:00Au-delà de ça, il nous faut accompagner les Français, les entreprises, les collectivités dans l'électrification.
06:05La consommation d'énergie en France est encore à plus de 60% fossiles.
06:11C'est une facture d'importation d'énergie fossile de 63 milliards d'euros l'an dernier.
06:16Donc, il y a un vrai enjeu d'électrification.
06:18Alors, il faut que notre énergie soit compétitive.
06:21Il y a des programmes avec nos clients, avec les entreprises pour orienter vers l'électrification de la mobilité,
06:28l'électrification du chauffage, par exemple dans le logement et l'électrification des procédés industriels actuels
06:35et attirer des projets nouveaux comme les data centers.
06:40Donc, c'est tout ce volet qui est en place.
06:42Comment est-ce que vous pouvez faire pour que tous ces projets-là soient vraiment un levier d'attractivité pour un territoire ?
06:49Eh bien, ces projets, pour réussir, il faut avoir des projets et un maillage avec un territoire
06:57qui va permettre de nous accueillir, qui nous permet d'avoir des terrains
07:02et que nous, nous écoutions aussi les retours du territoire
07:07et que nous nous engageons dans les investissements et les recrutements.
07:11Et pour moi, ce qui se passe ici au Creusot est un exemple de ce qu'on peut faire en France.
07:16On va revenir sur justement ces projets liés EDF et le Creusot.
07:21Mais pour être plus précis, quand on parle d'attractivité, de quoi parle-t-on exactement ?
07:25On parle donc de se tourner vers les jeunes, attirer des investissements.
07:31Comment est-ce qu'on mesure cette attractivité ?
07:34Oui, elle est de différentes natures.
07:36Alors déjà, nous nous mettons à disposition une énergie décarbonée, abondante, fiable et compétitive et souveraine.
07:43Et ça, c'est très attractif pour les investissements.
07:48Notre électricité, par exemple, est 50% moins chère que celle qu'on va trouver en Allemagne.
07:55Et donc, les entreprises qui ont des projets savent qu'elles vont pouvoir bénéficier de ces moyens-là.
08:03Et évidemment, nous avons une grande préoccupation sur les compétences, sur l'anticipation, la préparation des salariés, notre insertion dans les territoires.
08:13Et c'est ces combinaisons qui sont gagnantes.
08:17David Marti, comment est-ce que vous travaillez justement pour cette transition vers l'industrie plus décarbonée ?
08:23Quels sont les projets en cours au sein du territoire ?
08:27C'est vrai que c'est un véritable facteur d'attractivité, y compris pour les personnes qui souhaitent se tourner vers l'industrie.
08:33On voit bien que les entreprises ont fait un effort considérable sur le décarboné dans la production.
08:38Et aujourd'hui, on voit bien que les personnes sont attentives à ça.
08:41Au-delà du salaire, des conditions de travail, c'est est-ce que je vais rentrer dans une entreprise qui est vertueuse ?
08:46Ou qui tend vers plus de décarbonation ?
08:50Et ça, c'est fondamental.
08:51Et les entreprises le font, Framatome le fait, d'autres industries le font ici.
08:56Après, nous, notre rôle, il est d'accompagner ça sur un territoire qui se veut, lui aussi, de plus en plus décarboné,
09:03de plus en plus connecté, de plus en plus dans la mise en valeur de ce qui protège le climat.
09:10Et donc, on fait un accompagnement, comme on dit, 360 degrés avec les entreprises qui se développent,
09:17particulièrement les entreprises, il n'y a pas que, mais particulièrement.
09:20Accompagnement 360, c'est-à-dire, Bernard Fontana l'a déjà expliqué, comment on trouve du foncier.
09:27Comment on lève les freins administratifs avec les entreprises ?
09:32On a des réseaux pour ça.
09:33On est en contact direct avec les services de l'État.
09:36On est en contact direct avec les services au niveau européen.
09:39On est en contact avec le ministère des Affaires étrangères.
09:41Parce qu'on recrute aussi de la main-d'œuvre qui vient de l'étranger.
09:46Des ingénieurs, des chercheurs.
09:50Et donc, les entreprises ont besoin de nous en disant, là, j'ai quelqu'un qui doit arriver,
09:54mais ça coince, il n'a pas son permis de séjour, etc.
09:57Et nous, on en a besoin dans 15 jours.
09:59Donc, comment on fait ?
10:01C'est notre rôle d'accompagner.
10:03Comment on accompagne les personnes qui viennent travailler ici ?
10:06Logement, école, tout.
10:10Et ça, c'est notre rôle également.
10:12Les politiques RSE.
10:13Comment nous accompagnons les entreprises dans leur politique RSE ?
10:17Eh bien, nous nous sommes, nous aussi, formés pour les accompagner au niveau des politiques RSE.
10:22Parce que pour nous, il est fondamental qu'un territoire qui se développe aujourd'hui,
10:26comme c'est le cas ici, à la communauté urbaine Creusot-Bonceau,
10:29on ne peut pas dire, on fait le développement,
10:32mais on ne tient pas compte de l'environnement, du maillage, de l'environnement
10:37et de ce qu'on va laisser pour les générations futures.
10:40Mais tout ça se concilie très bien parce que les chefs d'entreprise,
10:43les patrons d'industrie en sont parfaitement conscients.
10:46Est-ce que vous auriez un exemple d'une entreprise, une industrie
10:50qui illustrerait cette transition industrielle du territoire ?
10:54Ah mais vous savez, j'en ai plusieurs même.
10:56Ou un particulièrement révélateur de cette synergie qui fonctionne bien.
11:00Bah oui, oui, bien sûr. Par exemple, on a des entreprises aujourd'hui
11:04qui produisent et qui utilisent des fours.
11:08Je pense à Industil, que Bernard Fontana connaît très bien.
11:12Industil se retourne de plus en plus vers les fours électriques
11:15ou investit des millions d'euros pour décarboner leur production.
11:19Je pense à une autre entreprise comme Turbine Casting également,
11:22qui de plus en plus se tourne vers le décarboné.
11:25Ils font des investissements ou un plan d'investissement.
11:27Je pourrais citer Alstom également dans les process de production
11:32qui aujourd'hui sont des process extrêmement vertueux.
11:36Avec, je pourrais citer Michelin.
11:39Michelin, par exemple, ont mis en place tout un process
11:43pour chaudière biomasse, récupération des eaux de pluie,
11:50circuit fermé pour l'utilisation de l'eau.
11:52Et ça, quasiment toutes les entreprises aujourd'hui ont un circuit fermé
11:56pour le refroidissement des pièces.
11:58Donc, il y a tout un tas d'exemples que je pourrais donner.
12:01Je vous en ai cité quelques-uns.
12:03Mais je pourrais parler des mobilités.
12:06De plus en plus, les entreprises investissent dans la mobilité douce.
12:09Et ça, c'est un travail que nous faisons ensemble
12:11et que nous allons poursuivre.
12:12Comment les salariés se déplacent d'un point à un autre,
12:17de leur lieu de vie à leur lieu de travail,
12:20par des mobilités douces et plus en voiture.
12:22Vous voyez ?
12:23Et tout ça, c'est un travail qu'on fait ensemble.
12:26Bernard Frontana, quels sont justement vos engagements
12:29sur le territoire de la communauté urbaine Creuse-aux-Monceaux ?
12:33Bien, nous investissons dans le renforcement du tissu industriel
12:37et le territoire est porté par la dynamique du programme EPR2.
12:43Nous avons aussi un pacte de performance
12:45que nous avons passé avec les industriels
12:47où nous nous respectons les uns les autres
12:49et puis nous travaillons ensemble pour être prêts au rendez-vous
12:53de la sûreté, de la sécurité, de la qualité
12:55et de la performance pour les programmes.
12:57Alors, plus spécifiquement au Creuse-aux,
12:59Framatome investit déjà 200 millions
13:03au cours des trois dernières années
13:04pour monter en cadence le site,
13:07recrute 100 personnes par an
13:08et a un projet majeur
13:11que nous appelons Forge Plus.
13:13C'est près de 600 millions d'euros
13:15qui nous permet de franchir une étape supplémentaire
13:17de souveraineté,
13:19de performance industrielle
13:21et d'intégration dans nos tissus français
13:24des supply chains pour les programmes EPR2.
13:27Donc, ce sont des enjeux absolument considérables
13:29qui sont en cours en ce moment.
13:31Oui, parce que EDF a une responsabilité très forte ici
13:34pour accompagner aussi ce déploiement,
13:37développement industriel
13:38pour les accompagner aussi dans leurs besoins en ressources.
13:42Oui, oui, oui.
13:43Et donc, nous travaillons ensemble
13:45et d'autant plus que quand on parle de ressources humaines,
13:48ce sont des nombres importants.
13:50EDF recrute 850 personnes par an
13:53dans la région.
13:56Également, le programme EPR2
13:59avec les chantiers,
14:00c'est 30 000 personnes par an.
14:03Puis ensuite, 10 000 personnes
14:05sur les paires d'EPR qui resteront.
14:08Et au niveau de la filière nucléaire en France,
14:10vous avez 220 000 salariés
14:12et il y a besoin de recruter 100 000 salariés de plus
14:15au cours des 10 prochaines années.
14:17Donc, c'est la combinaison de ces efforts
14:19et ces efforts pour réussir.
14:21Il faut certes des programmes,
14:23des volontés nationales.
14:24Et c'est dans les territoires que ça se passe
14:26et c'est là que se cristallise la réalisation.
14:29David Marti, donc, on a déjà un petit peu parlé
14:31de cette formation,
14:33cette insertion professionnelle.
14:35Comment est-ce que vous faites concrètement
14:36pour accompagner ces enjeux-là,
14:39ceux qui veulent se tourner
14:41ou alors ceux qui n'ont pas encore l'idée
14:43de se tourner vers le secteur industriel ?
14:46Écoutez, on a mis des dispositifs en place
14:48avec nos partenaires.
14:50On a un taux de chômage ici
14:51qui reste encore un peu élevé
14:54par rapport à la moyenne nationale.
14:55Mais on revient de loin.
14:57On a eu des taux de chômage à deux chiffres ici
14:59il y a quelques années déjà.
15:01Mais on a beaucoup parcouru de chemin.
15:05On est à un peu plus de 8% de taux de chômage.
15:08Ça veut dire un point de plus qu'au niveau national.
15:09Ça veut dire qu'il y a une réserve.
15:10Et donc, si on a cette réserve,
15:14c'est comment on permet à ces personnes
15:18de rentrer dans l'emploi industriel
15:20si elles en ont l'envie
15:22et si elles en ont aussi les capacités.
15:25C'est par de la formation.
15:27Donc, on a mis des choses en place.
15:29Nous-mêmes, nous avons porté un dispositif
15:31qui s'appelle InnoVinsertion CUCM
15:33avec les structures d'insertion du territoire
15:36de manière à créer des synergies ensemble
15:39parce que chacune de ces structures
15:42avait et a des compétences.
15:44Mais il faut les mettre en commun
15:45de manière à ce qu'il y ait le moins de public
15:49en dehors de l'emploi.
15:51Et ça, c'est un dispositif
15:53que nous avons lancé il y a quelques mois.
15:56On en est au début,
15:57mais qui porte déjà ses fruits
15:58avec une plateforme,
16:01avec un accompagnement très spécifique,
16:03avec un livret.
16:04Et donc, on voit que de plus en plus
16:06de personnes éloignées de l'emploi
16:07disent « moi, j'aimerais bien rentrer dans l'industrie ».
16:10Donc, à partir de là,
16:11il y a un accompagnement qui commence à se faire.
16:13Et puis, il faut créer des centres de formation.
16:17Les entreprises elles-mêmes le font.
16:18Framatome a également créé ici
16:20une sorte de campus de formation.
16:24Et nous, avec d'autres partenaires
16:26comme l'IUMM, par exemple,
16:28nous sommes en train de créer
16:30un centre de formation
16:32tout à côté, ici,
16:34et une école de production.
16:36L'école de production est déjà lancée.
16:38Donc, ça, c'est pour les plus jeunes
16:39à partir de 14 ans.
16:41D'accord.
16:41Donc, on peut aller chercher
16:42déjà jusqu'au lycée, quoi.
16:44Donc, à peine sortie du collège.
16:46Absolument.
16:47À partir de 14 ans.
16:49Et puis ensuite,
16:50le centre de formation
16:51qui, lui, va démarrer dans quelques mois,
16:53qui va permettre à des personnes
16:55soit qui sont déjà dans l'industrie,
16:57qui souhaitent monter en compétence
16:58parce que la spécificité
17:00de nos industries ici,
17:01c'est qu'elle nécessite
17:02de grandes qualités professionnelles,
17:05que ce soit des ouvriers,
17:06des techniciens,
17:06des ingénieurs
17:07ou ingénieurs-chercheurs.
17:09Mais pour les ouvriers, par exemple,
17:11eh bien, c'est de mettre
17:12des cycles de formation
17:13en chaudronnerie,
17:15parce qu'on en a besoin,
17:17en soudeur, on en a besoin,
17:19en maintenance, on en a besoin.
17:20Et donc, nous avons, avec l'IUMM,
17:23travaillé sur un projet
17:24de centre de formation
17:25qui va voir le jour,
17:27qui permet à ces personnes
17:28soit de monter en compétence,
17:29soit d'abandonner complètement
17:31le métier qu'elles font aujourd'hui.
17:32On a aujourd'hui à Framatome,
17:34j'en ai croisé l'autre jour,
17:36un boulanger qui, aujourd'hui,
17:38travaille à Framatome,
17:39un maçon qui, aujourd'hui,
17:40travaille à Framatome,
17:42et je pourrais en citer d'autres
17:43qui sont très heureux de le faire
17:44et qui, à un moment donné,
17:45ont dit, bon, ben voilà,
17:46moi, j'ai fait le tour de mon métier,
17:48j'ai envie de faire autre chose.
17:49Ou alors des personnes
17:50qui sont éloignées de l'emploi,
17:52parce que c'est cette cible-là
17:53qu'il faut,
17:54de manière à ce qu'ils aient
17:56un accompagnement
17:56pour rentrer ensuite
17:58dans l'industrie.
17:59Donc, tout ça,
17:59nous l'avons mis en place.
18:01Il faut un petit peu de temps,
18:02mais ça porte déjà ses fruits
18:04et il faut absolument continuer.
18:05Parce qu'aujourd'hui,
18:06est-ce qu'on ressent encore fort
18:09la pénurie de compétences ?
18:11En tout cas,
18:11est-ce que ça tire le secteur industriel ?
18:14Enfin, ça ne lui permet pas
18:15de se développer aussi vite
18:17qu'on nous le voudrait ?
18:19Ou ce n'est pas ressenti ?
18:20De moins en moins, je dirais.
18:21De moins en moins,
18:23le secteur industriel
18:24se développe beaucoup.
18:25Maintenant, il a besoin
18:26de plus en plus.
18:27Bernard Fontana l'a dit tout à l'heure,
18:28Framatome,
18:29c'est 100 emplois par an.
18:32Mais je pourrais citer
18:33les autres industries
18:33qui sont soit au niveau
18:35de Framatome,
18:36soit un petit peu en dessous,
18:37mais qui recrutent tout le temps.
18:38Et donc, il y a un besoin.
18:39Il y a un besoin.
18:41Et ces entreprises,
18:42aujourd'hui,
18:42elles sont prêtes
18:42à prendre des personnes
18:43qui n'étaient pas dans l'industrie,
18:45qui étaient éloignées
18:46de l'emploi.
18:47Par exemple,
18:49je donne un exemple concret.
18:51Forge Plus,
18:52qu'a évoqué tout à l'heure
18:54le président de l'EDF ?
18:56Forge Plus,
18:56on a fait
18:57un débat public.
19:00Ce n'est pas nous
19:00qui l'avons organisé.
19:01C'est la commission
19:02en charge des débats publics
19:03parce que c'est un investissement
19:05majeur
19:05d'un peu moins
19:06de 600 millions d'euros.
19:07Et donc,
19:08il faut un débat public.
19:10Qu'est-ce qui est ressorti
19:11dans le débat public ?
19:12Ici.
19:15Comment vous allez faire
19:16pour que
19:17les personnes
19:18qui aujourd'hui
19:18n'ont pas de qualification,
19:20sont éloignées de l'emploi,
19:21puissent bénéficier
19:22de ces investissements
19:23que va faire Framatome ?
19:24C'est une demande légitime.
19:26C'est une demande légitime.
19:27On ne peut pas dire
19:27que le territoire se développe
19:29et puis il y a toute une partie,
19:31toute une frange
19:31de la population
19:32qui souhaite travailler
19:33dans l'industrie
19:34qui ne peut pas.
19:35Et donc,
19:36ça,
19:36c'est une demande
19:37qui est légitime.
19:38Eh bien,
19:38c'est à nous
19:39de travailler
19:40avec les équipes
19:40de Framatome,
19:41là,
19:41et dans les mois
19:42qui viennent,
19:43pour pouvoir permettre
19:44à ces personnes
19:45qui sont en demande,
19:47et plusieurs l'ont exprimé
19:48lors du débat public,
19:50nous voulons,
19:51nous aussi,
19:51travailler,
19:52nous n'avons pas
19:52de qualification,
19:53comment il faut faire ?
19:54Et à partir de là,
19:55il faut créer les conditions,
19:57c'est ce que nous allons faire.
19:59Et au sein d'EDF,
19:59comment est-ce que vous saisissez
20:00la question en interne
20:01de l'entreprise ?
20:04En interne de l'entreprise,
20:06nous nous mobilisons
20:07pour attirer les talents.
20:11Alors,
20:11nous recevons
20:12plus de 500 000
20:13demandes d'emploi
20:15chaque année,
20:15et donc,
20:16on sent que
20:17l'acceptabilité
20:18du nucléaire
20:19a évolué
20:20dans le bon sens.
20:22Et maintenant,
20:22si on prend
20:23des baromètres
20:24comme celui
20:25de la SNR,
20:26on voit que près
20:26de 75 %
20:27des Français
20:28sont maintenant
20:28favorables au nucléaire.
20:30Et on a près
20:31d'un sur deux
20:31qui est même favorable
20:32à la construction
20:32de nouvelles centrales nucléaires
20:34contre 25 %
20:36qui sont contre.
20:38Alors,
20:38ce qu'il y a derrière,
20:39c'est le fait
20:40que nous participons,
20:41nous avons une énergie
20:42décarbonée
20:43et nous participons
20:44à la décarbonation
20:45de l'énergie.
20:47Nous sommes souverains.
20:49Cette notion
20:49de souveraineté
20:50prend de plus en plus
20:52d'importance
20:53et nous sommes ancrés
20:54dans des territoires
20:55d'industrie.
20:57Et puis,
20:57bien sûr,
20:58nous devons être attentifs
20:59à ces territoires
21:00et M. Marti évoquait
21:02la Commission nationale
21:04du débat public.
21:05Nos équipes
21:05ont participé
21:06aux échanges
21:08sur notre projet
21:09Forge Plus
21:09et ont écouté.
21:11Et effectivement,
21:11nous allons remettre
21:12un rapport
21:13qui intègre
21:14les remarques
21:15que nous avons.
21:17Et au-delà de ça,
21:18ça a été évoqué aussi,
21:19nos sites,
21:19nous les ouvrons régulièrement,
21:21nous les montrons.
21:22Alors,
21:22au début,
21:23on ne les montrait
21:23qu'aux adultes.
21:25J'ai proposé
21:25qu'on puisse faire entrer
21:27l'âge.
21:29On est descendu à 7 ans
21:30et la dernière fois,
21:32j'ai vu même
21:32des familles
21:33qui venaient
21:33avec le berceau.
21:34Je me dis,
21:34là,
21:34c'est absolument formidable.
21:37Donc,
21:37c'est cette ouverture
21:38et cet échange
21:39avec les populations
21:42qui est absolument capitale.
21:43Vous avez parlé justement
21:44de souveraineté.
21:45Comment est-ce qu'on fait
21:46pour garantir
21:47cette énergie,
21:50vous avez dit,
21:50abondante,
21:51décarbonée,
21:51accessible
21:52sur vraiment
21:53un long terme ?
21:55Eh bien,
21:55ce qu'il nous faut,
21:56c'est effectivement
21:57s'assurer
21:59que nous allons avoir
22:00ces moyens de production,
22:02donc augmentation
22:03de durée de vie
22:04de nos réacteurs,
22:05augmentation
22:06de leur puissance,
22:07réussir notre programme
22:08EPR2,
22:09le faire dans les délais.
22:10Donc,
22:11c'est une mobilisation
22:11de tous
22:12pour aller vite,
22:15bien sûr,
22:16en toute sécurité,
22:16sécurité
22:17et délivrer
22:19les réacteurs
22:19dont la France
22:21a besoin,
22:22relancer
22:22nos investissements
22:24dans l'hydraulique
22:26et au-delà de ça,
22:29la souveraineté
22:31dans la durée,
22:32c'est s'assurer
22:32que nos supply chain,
22:34nos chaînes de fourniture
22:35soient souveraines.
22:37Et ça nous conduit
22:37à réinternaliser
22:39et à rapatrier
22:40en France
22:41des productions
22:41et c'est d'ailleurs
22:42tout le sens
22:43d'un certain nombre
22:44de projets
22:45que nous faisons
22:45ici au Creusot.
22:46Et c'est cette maîtrise
22:47globale
22:48qui est la garante
22:51de notre avenir.
22:52Et quand vous avez
22:53un réacteur en place,
22:55vous en prenez
22:56pour son temps.
22:56Donc ça,
22:57c'est quand même
22:57un sacré avantage.
22:59Et d'un point de vue
23:00peut-être plus national,
23:02est-ce que vous savez
23:03comment a évolué
23:04l'acceptabilité
23:06du nucléaire ?
23:08C'est vrai que c'est
23:09une question
23:09dont on a beaucoup parlé.
23:10Est-ce que ça a progressé ?
23:12Oui,
23:12elle a beaucoup progressé.
23:16À la fois pour des raisons
23:17d'enjeux climatiques
23:19puisque le nucléaire
23:20est reconnu
23:21comme une énergie
23:23très bas carbone.
23:25et d'ailleurs,
23:26c'est le cas en France
23:26mais un peu partout
23:27dans le monde.
23:29Aussi pour des raisons
23:30de souveraineté,
23:31nous n'avons pas besoin
23:33d'importer
23:33de gaz,
23:35etc.,
23:36d'autres régions
23:37sensibles.
23:37Nous faisons ça
23:38chez nous
23:39et même la France
23:40en ce moment
23:40est exportatrice
23:42d'électricité.
23:43et cette acceptabilité
23:47se voit
23:47dans nos relations
23:50avec la population
23:51et dans l'intérêt
23:52que nous montrent
23:53les jeunes
23:54mais aussi les moins jeunes
23:55pour venir nous rejoindre
23:56et participer
23:57au programme
23:58que nous avons.
23:59Quand vous parlez
24:00de relations
24:00que vous avez
24:01avec les territoires,
24:02vous avez des manières
24:03de prendre le pouls,
24:05de savoir
24:05comment sont reçus
24:06certains projets ?
24:08Oui,
24:08eh bien nous travaillons
24:10évidemment de façon
24:11très proche
24:12avec les élus.
24:13Nous ouvrons nos sites
24:15ce qui permet
24:17de sentir
24:18l'intérêt des populations
24:19et nous travaillons
24:21beaucoup aussi
24:22avec les jeunes,
24:24les lycées,
24:26toutes les filières
24:28de formation
24:29et je pense que
24:30c'est ce lien
24:32quotidien
24:32et cette relation
24:34de confiance
24:35parce que c'est un respect
24:36aussi que nous devons
24:37au territoire
24:38qui font que
24:40nous sommes confiants,
24:42nous sommes dans
24:43des territoires
24:44d'industrie,
24:45nous investissons là
24:47et puis ils nous le rendent bien.
24:49David Marti,
24:50j'imagine,
24:51est-ce que le territoire
24:52du Creusot
24:53a...
24:54Est-ce que la question
24:55de l'accessibilité,
24:56l'acceptabilité pardon,
24:57est une question
24:58qui se pose au Creusot
24:59où tout le monde
24:59est déjà bien converti
25:00au sujet de l'industrie ?
25:03On n'est plus là-dessus,
25:05on est même
25:05dans la revendication.
25:07Donc on n'est pas
25:09dans l'acceptation,
25:10on est dans la revendication,
25:12cette fierté qu'on...
25:14Même ceux qui ne travaillent
25:14pas dans l'industrie
25:15de dire,
25:16nous, l'industrie,
25:17on l'aime
25:17et on la veut ici
25:19et on l'a vu
25:20dans le débat public.
25:21Dans le débat public,
25:22il n'y a pas eu
25:22une voix.
25:23Pourtant,
25:23il y avait
25:24dedans quand même
25:26des personnes
25:26très sensibilisées
25:28sur le climat,
25:30sur...
25:31Voilà,
25:32il y avait des écologistes,
25:33on va dire le mot.
25:34il y a eu des remarques,
25:37il y a eu
25:37une attention particulière,
25:39il y a eu...
25:40Mais il n'y a pas eu
25:41de refus
25:42d'implantation
25:45ou de développement
25:46du nucléaire
25:47à aucun moment.
25:49Et de la part
25:50de la population,
25:51c'est pareil.
25:52c'est la même chose
25:54quand Jimmy a annoncé
25:55son implantation.
25:57Vous savez,
25:57les petits réacteurs nucléaires,
25:59la start-up Jimmy,
26:00on a informé
26:02la population.
26:04Il n'y a jamais eu
26:04des anti-implantations.
26:08Mais ici,
26:09c'est la revendication.
26:10C'est vraiment...
26:11On en veut.
26:12Par contre,
26:13on a des questions légitimes.
26:14Oui.
26:16Celle que j'évoquais
26:17tout à l'heure
26:17sur les emplois.
26:19Quelle va être
26:19l'intégration urbaine
26:20de bâtiments ?
26:22Parce que ça va être
26:22quand même
26:23des bâtiments
26:23très imposants.
26:25Comment va se faire
26:25l'intégration urbaine
26:26de Forge Plus
26:27dans notre quartier,
26:29dans notre secteur de ville ?
26:30On a un beau quartier.
26:32On est au milieu d'un parc.
26:33Effectivement,
26:34nous avons l'industrie
26:35à côté.
26:36Mais comment ça va s'intégrer ?
26:37Comment ça ne va pas
26:39dénaturer déjà
26:40non pas un quartier
26:42qui souffre,
26:44mais un quartier
26:45qui est beau ?
26:46Et donc,
26:46comment ça va être
26:47préservé,
26:48protégé,
26:49etc.
26:49Ça,
26:50c'est des questions légitimes.
26:51Mais à aucun moment,
26:52il y a eu
26:53une levée de bouclier
26:54pour dire
26:54non,
26:55non,
26:55non,
26:56on n'en veut pas.
26:58Vous savez,
26:59quelqu'un me faisait
27:00la remarque un jour,
27:02des personnes de Lyon
27:03qui venaient justement
27:04voir un petit peu
27:05comment ça se passait
27:06dans le territoire,
27:07ils tombent
27:08à l'entrée de la ville
27:09sur un convoi exceptionnel,
27:11ce qui est une chose
27:12habituelle pour nous.
27:14Et ils me disaient,
27:15mais nous,
27:15à Lyon,
27:16on arrive,
27:17si on est derrière
27:18un convoi exceptionnel,
27:19mais les gens vont
27:19devenir fous.
27:20Ils se mettent
27:20à klaxonner,
27:21ils disent ici...
27:23Silence total.
27:25Silence total, quoi.
27:26Les voitures étaient
27:26sagement derrière
27:27et elles attendaient.
27:28Et j'ai dit,
27:29oui,
27:29mais parce que l'industrie,
27:30c'est l'industrie
27:31qui nous fait vivre.
27:32Et donc,
27:33on est complètement
27:35bercé là-dedans.
27:37Je veux dire,
27:37je donne souvent
27:38l'exemple,
27:40je n'ai jamais
27:41un courrier,
27:42jamais,
27:43depuis que je suis maire
27:43et président de la communauté,
27:45un courrier
27:45pour me dire,
27:46dites donc,
27:47la forge,
27:47elle fait du bruit la nuit.
27:49Je n'arrive pas à dormir,
27:50jamais,
27:50alors qu'elle fait du bruit.
27:52On peut l'entendre la nuit,
27:53jamais.
27:54Par contre,
27:55j'ai le petit train touristique
27:56qui siffle un petit peu trop,
27:57là,
27:58j'ai un courrier.
27:58Vous voyez ?
27:59Merci beaucoup,
28:01David Marti.
28:01Je rappelle que vous êtes
28:02maire de la ville du Creusot
28:02et président de la communauté urbaine
28:04Le Creusot,
28:05Monceau,
28:05Bernard Fontana.
28:06Vous êtes président
28:07directeur général d'EDF.
28:09Merci à vous deux
28:09d'avoir été présents
28:10pour Smart Industries
28:11et merci à vous toutes et tous
28:13de nous avoir suivis.
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