00:00On passe à la revue de presse d'Europe 1, Olivier Delagarde, et on commence ce matin avec la peur au ventre.
00:10Et oui, ça fait un peu le lien pour une fois avec ce que je vous racontais il y a une heure dans la première revue de presse,
00:15qui est arrivée aux spectateurs de la Cinémathèque à Paris, qui alors qu'ils assistaient à une projection d'aliens dont on écoute la musique,
00:22se sont fait attaquer par des puces de lit qu'ils voyaient courir sur leurs habits.
00:26Ce qui est très désagréable, mais ce qui n'est pas bien grave.
00:31Mais la peur dont je voudrais vous parler ce matin, c'est celle beaucoup plus dramatique, qui habite le cœur de certaines personnes depuis dix ans.
00:39Demain, la France commémorera donc les attentats du 13 novembre 2015, dix ans déjà.
00:45Dix ans, on pourrait dire que c'est le temps de l'oublier, écrit Agnès Leclerc dans le Figaro,
00:48et pourtant il y a ceux qui n'arrivent pas à tourner la page.
00:51Les terroristes voulaient terroriser, ils y sont malheureusement parvenus.
00:55Il y a par exemple cette informaticienne qui habitait à côté d'un de ses bars, qui a fini cribler de balles.
01:00Ce drame, elle estime qu'elle y a échappé par hasard, parce que cette terrasse, c'était son fief.
01:05Ce soir-là, elle est restée chez elle, elle a donc échappé au massacre, mais depuis, plus rien n'est comme avant.
01:11C'est un moment de bascule dans ma vie, raconte-t-elle.
01:14J'ai perdu ma sérénité.
01:16Elle a fini par retourner au restaurant, mais toujours en repérant les issues,
01:19et en choisissant une place permettant de s'échapper rapidement.
01:22Il y a aussi Valérie, qui, elle, ne met plus les pieds dans les concerts rock.
01:26C'est tellement l'image de l'Occident que je redoute une attaque.
01:29Alors certes, il y a dix ans, les terroristes du Bataclan ont été tués.
01:33Abdel Salam croupit en prison, mais n'ont-ils pas un peu gagné la bataille ?
01:37La bataille culturelle, en tout cas.
01:39C'est la question que pose Gilles Keppel dans le même Figaro.
01:41Malheureusement, la menace est toujours présente, explique-t-il à Alexandre Devecchio.
01:45Et puis, il y a une dimension très préoccupante, ajoute-t-il.
01:48C'est la porosité de cette menace, avec les évolutions dramatiques de la situation au Proche-Orient,
01:54la rasia pogromiste du Hamas,
01:58et les bombardements israéliens sur Gaza ont eu un effet traumatique
02:01sur nombre de nos concitoyens qui se sont identifiés aux victimes
02:06et qui nourrissent parfois un désir de vengeance.
02:10Cette semaine, des commémorations se déroulent malheureusement
02:14au moment où la déréliction de notre système politique fait le lit des radicalistes.
02:19Alors la déréliction de notre système politique, justement, fait la une.
02:23Oui, c'est comme cela que les derniers éditorialistes, qui ont encore le sens des réalités,
02:27commentent le fait du jour, le vote de la suspension de la réforme des retraites,
02:31« C'est le jour J », titre sombrement les échos.
02:34À la une de l'opinion CAC, le caricaturiste est sans pitié,
02:38son dessin montre un Olivier Faure, tout étonné de joie,
02:41en apprenant que le cornu lâche encore plus que ce qu'il demandait.
02:45Un Premier ministre qui, sur le dossier des carrières longues, n'en a qu'une seule en tête, la sienne.
02:51Sauver le cornu, c'était donc cela l'enjeu.
02:54Et pourtant, dans sa déclaration de politique générale,
02:58le cornu s'était fixé un cap, rappelle Olivier Bacusa,
03:01au-dessus de ce dessin, la maîtrise des comptes publics.
03:03Un mois plus tard, où sont les économies gageant les concessions,
03:07lâchées dans le seul but de survivre politiquement ?
03:10L'abandon de cette réforme s'est, conclut-il, hypothéqué l'avenir des jeunes générations,
03:15qui, dans un pays drogué à l'argent et à la pensée magique,
03:19devront assumer l'ardoise et la faillite intellectuelle de leurs aînés.
03:23Alors, que reste-t-il ?
03:25Dans ce pays en pleine déconstruction,
03:27et bien la famille, répond Lacroix,
03:29ce sont des signaux faibles, comme l'on dit.
03:32Mais le journal constate que les derniers prix littéraires
03:34ont couronné des romans qui faisaient de la famille une source d'inspiration majeure.
03:39Bovigny et Carrère, mais aussi Christophe Granger, Vanessa Schneider,
03:42et même Amélie Nothomb.
03:43La profusion d'ouvrages sur la famille témoignent de son importance persistante
03:48pour nous contemporains, explique la sociologue Irène Théry.
03:52On a beaucoup parlé d'individualisation, de la crise, de la famille,
03:55mais elle reste la valeur numéro un des Français.
03:58Le dernier refuge, peut-être, quand la peur est trop grande.
04:01Signature, Europe 1.
04:02Merci beaucoup, Olivier Delagarde, pour votre revue de presse.
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