00:00Allez place à la revue de presse d'Europe 1, Olivier Delagare, dans ce 11 novembre, la France se souvient
00:06« Mes petits gars, mes petits gars chéris, mes petits gars français, écoutez-moi, les Prussiens sont des salauds. »
00:15Le 3 août 1914, ainsi débutait l'édito d'Henri Desgranges, le patron de ce qui ne s'appelait pas encore l'équipe, mais l'auto,
00:22et ce matin, comme d'autres, le quotidien sportif, en dernière page, se souvient de cette guerre sans fin,
00:27de ce conflit qui aura tué 1,3 millions de petits gars français de cette jeunesse fauchée.
00:33Mais cette année, et pour être très honnête, plus que de ses poilus, la France se souvient des victimes des attentats du 13 novembre 2015.
00:40Dix ans, c'est à la fois un anniversaire plus rond et un souvenir plus sensible, car plus récent que le 117e anniversaire...
00:47107e.
00:48107e, pardon, de l'anniversaire de l'armistice de 1918.
00:52Cela fait déjà quelques jours que vos journaux commémorent, La Croix l'hebdo publie par exemple le témoignage d'Aurélie Sylvestre.
00:58Le 13 novembre 2015, son compagnon, père de ses deux enfants, fut au nombre des victimes du Pataclan.
01:04Dix ans plus tard, elle raconte comment elle survit avec le traumatisme de cette nuit-là.
01:08« Savoir que tout peut arriver tout le temps fait que je ne m'embarrasse plus de rien », raconte-t-elle.
01:14Je vis plus fort chaque instant, les petites contrariétés du quotidien me passent au-dessus.
01:18« De ce point de vue, c'est pas mal. Mais en parallèle, je ne suis jamais vraiment tranquille. Je suis en hyper-vigilance tout le temps. Vous ne me verrez jamais assise de dos à une terrasse. »
01:29Longue et belle interview d'une femme dont la jeunesse a été pulvérisée un soir de novembre. C'était il y a dix ans.
01:34Voilà, c'est dans La Croix l'hebdo. Je le signale parce que c'est vrai que cet entretien est vraiment bouleversant. On passe à une autre jeunesse sacrifiée, Olivier.
01:41Oui, même si comparaison n'est pas raison, Dimitri. Et ce dont nous allons parler n'a rien à voir avec le traumatisme d'une attaque terroriste.
01:48Cependant, il faut écouter ce que nous disent les jeunes. Mais commençons par le commencement.
01:52Aujourd'hui, très peu de journaux sont en kiosque et c'est sur les sites internet qu'il faut consulter pour s'informer.
01:58Sur celui des échos, par exemple, on apprend que le gouvernement Lecornu, qui estime qu'il n'a pas lâché suffisamment aux socialistes,
02:04s'apprête à dépecer un peu plus la réforme des retraites ou ce qu'il en reste.
02:10Bref, capitulé. Un 11 novembre, on appréciera le symbole.
02:13Mais, et c'est tout l'intérêt du web, à la fin de ce papier, les échos nous conseillent la lecture d'une tribune
02:17qui date déjà un peu. On clique sur le lien.
02:20Elle a été publiée le 21 octobre dernier et elle nous était passée un peu inaperçue.
02:25Cette tribune est signée par quatre jeunes engagés en politique.
02:28Chez Horizon, les radicaux ou LR, un collectif plus générationnel que partisans.
02:33Que nous disent-ils ? Que la suspension de la réforme des retraites est un braquage de la jeunesse.
02:39Les salaires stagnent, les loyers explosent, les services publics s'effondrent, écrivent-ils.
02:43Une partie de la jeunesse est condamnée à renoncer à une vie stable et digne.
02:48Et alors que nous essayons de garder la tête hors de l'eau, le gouvernement ajoute 14 milliards d'impôts
02:53et suspend la réforme des retraites. Un déni de réalité totale.
02:57Et ces jeunes de Saint-Digné, nous cotisons en sacrifiant une part de notre avenir
03:02pour la génération la plus riche de l'histoire.
03:06Suspendre la réforme borne n'est pas une mesure sociale, mais un braquage générationnel.
03:12Vous allez remettre une pièce dans la bataille générationnelle justement.
03:14Quoi d'autre dans les journaux ce matin, Olivier Delagarde ?
03:16La sortie de prison de Nicolas Sarkozy.
03:18Nicolas Sarkozy recouvre la liberté sous condition, titre Le Figaro.
03:22J'aurai l'occasion d'y revenir dans la revue de presse de 8h45.
03:24Et puis Vincent Trémolette-Villers qui vient de rentrer dans ce studio va nous en parler dans un instant.
03:30Mais on va terminer cette chronique en essayant de remonter un peu le moral de la jeunesse
03:33avec des entreprises qui rêvent de réaliser leurs rêves.
03:38C'est le nouveau truc pour garder les jeunes.
03:40Anissa, est-ce que vous avez un rêve particulier ?
03:42J'en ai plein, oui, j'en ai plusieurs.
03:44Bon, alors vous travailleriez dans une entreprise qui s'appelle Cabaya,
03:48qui fabrique des sacs à dos, comme vous le savez.
03:50Eh bien, vous pourriez glisser dans une urne un petit mot en expliquant ce qu'il y a,
03:55de quoi vous rêvez.
03:56C'est ainsi que, comme cette salariée, vous pourriez peut-être passer, par exemple,
04:00un week-end avec votre amoureux dans une cabane dans les arbres.
04:03Voilà, des rêves pour garder les jeunes.
04:04C'est pas plus de 600 euros le budget, quand même.
04:06600.
04:06Oui, c'est pas mal, mais c'est pas...
04:08Non, mais il y a le patron d'Europe en régie, ça peut lui donner des idées, par exemple.
04:11Allez, on rajoute un zéro et l'affaire est tombée.
04:14Mais vous voyez, on vous donne ça, vous prenez tout ça.
04:17Exactement.
04:17Merci beaucoup.
04:18C'est pas raisonnable, Dimitri.
04:19Merci Olivier Delagarde.
04:21Prochaine revue de presse sur Europe 1, 9h moins le quart.
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