COP30 : le président brésilien Lula reçoit le monde en Amazonie

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00:00La COP30 à Belém en Amazonie, c'est le second jour.

00:04Le lieu n'a pas été choisi au hasard par Lula, malgré les difficultés logistiques.

00:09C'est un moyen aussi pour lui de défendre son bilan environnemental,

00:12marqué notamment par un recul de la déforestation en Amazonie.

00:16On vous retrouve, Marine Ress, en direct de Rio de Janeiro.

00:19Est-ce qu'on peut vraiment parler aujourd'hui d'une amélioration pour le poumon vert de la planète ?

00:25D'abord ce chiffre impressionnant.

00:29En l'espace de 40 ans, la partie brésilienne de la forêt amazonienne

00:33a perdu l'équivalent de la taille de la France métropolitaine.

00:37Pour les scientifiques, une situation très critique.

00:40L'Amazonie serait presque à son point de non-retour,

00:43c'est-à-dire le point de bascule où l'Amazonie ne pourrait plus se régénérer.

00:47Néanmoins, tout n'est pas perdu.

00:49Et si le président brésilien, Luis Inacio Lula da Silva,

00:52a tenu à ce que cette COP se fasse à Belém, en plein milieu de l'Amazonie,

00:56c'est pour y présenter son bilan plutôt très encourageant.

01:01Les derniers chiffres de l'Ibama, l'organisme environnemental chargé de la protection de l'environnement,

01:06nous dit que la déforestation en Amazonie a reculé de 11% ces 12 derniers mois.

01:13Et c'est un chiffre le plus haut des 10 dernières années.

01:17Alors évidemment, j'ai envie de vous dire que l'Amazonie,

01:19c'est un peu l'arbre qui cache la forêt, à tel point que le Brésil semble avoir oublié

01:24qu'il existe d'autres biomes sur ce pays, notamment celui, le Cerrado,

01:28un voisin direct de l'Amazonie, cette plus grande savane au monde

01:32qui abrite des nappes phréatiques très importantes.

01:35Un tiers de ces nappes phréatiques d'ailleurs alimentent l'Amazonie.

01:39Et bien ce biome a subi une destruction très conséquente,

01:43plus 68% depuis 2023, en cause, évidemment, l'expansion agricole, le vol de bois et tout cela.

01:54Alors que Lula est critiqué pour sa gestion ambivalente de l'Amazonie,

01:59notamment avec ce projet pétrolier à l'embouchure du fleuve Amazon.

02:04Mais il ne faut pas pour autant jeter la pierre au Brésil.

02:08Le pays est un champion des énergies vertes.

02:11En 2023, 93% de sa matrice énergétique de l'électricité produite au Brésil

02:18venait d'énergies renouvelables.

02:20Marine, au-delà des engagements climatiques dont on vient de parler,

02:24la COP30, c'est aussi le terrain de jeu des grandes entreprises, des lobbyistes.

02:28Est-ce qu'on sait quelles influences ils ont à Belém ?

02:31Oui, exactement, la COP30, on a l'habitude de penser qu'il s'agit du terrain de jeu,

02:38des négociateurs, des militants de l'environnement, des peuples autochtones également.

02:42Mais il ne faut pas oublier que de nombreuses entreprises sont présentes.

02:46Dans la zone bleue, à Belém, actuellement, vous avez de très nombreuses entreprises

02:51qui sont présentes, qui organisent des conférences, parmi lesquelles notamment l'entreprise Carrefour.

02:57Et nous avons été invités en tant que journalistes à suivre ces conférences sur le futur de l'alimentation, par exemple.

03:04Vous avez également l'entreprise brésilienne JBS, un géant de la viande qui est pointé du doigt

03:10pour avoir vendu de la viande provenant de terrains déforestés.

03:15Et ces entreprises, elles sont très nombreuses.

03:18Chaque année de plus en plus, l'an dernier pour la COP29 à Bakou, on a compté 1700 représentants d'entreprises.

03:26C'est énorme.

03:27Et au Brésil, ces lobbyistes, ils sont également présents dans les médias.

03:32C'est ce qu'a révélé l'enquête du média indépendant de Intercept Brésil.

03:3759 multinationales ont acheté dans la presse traditionnelle des encadrés publicitaires

03:42pour faire la promotion de leur entreprise au moment de la COP.

03:46L'objectif pour ces entreprises, c'est évidemment de ne plus être vus comme les grands vilains.

03:52Pire encore, ou mieux peut-être, d'être vus comme des acteurs de la transition énergétique.

03:58C'est en tout cas l'argument de Valé.

04:00Valé, c'est une entreprise minière brésilienne.

04:03Et elle est connue pour être la plus importante entreprise minière.

04:06Et surtout parce qu'elle est en partie responsable des deux plus grandes catastrophes sociales et environnementales du Brésil.

04:13C'est l'effondrement des barrages de Brumadginho et de Mariana dans l'état du Minas Gerais.

04:18Et bien cette entreprise Valé, c'est elle qui a acheté le plus d'encadrés publicitaires dans la presse.

04:23Et comment est-ce qu'elle le justifie ?

04:24Et bien elle déclare vouloir montrer que son entreprise peut participer à la décarbonisation du pays.

04:32Alors tout cela n'est pas nouveau.

04:33Dès les années 70-80, les entreprises, les lobbyistes ont commencé à sentir le vent tourner sur ces questions de changement environnemental.

04:42Et au début, ils ont fait appel à des personnes chargées des relations presse.

04:46D'abord pour nier les impacts du changement climatique.

04:49Et puis en 2025, face à l'évidence, on les retrouve aujourd'hui en train de se présenter dans la presse, dans les médias,

04:55comme des acteurs de la transition énergétique.

04:57Pour Valé comme pour d'autres, c'est un peu, j'ai envie de vous dire, une forme d'ironie.

05:01Puisque l'ONU a déjà annoncé à de maintes reprises que le secteur minier était l'un des acteurs les plus responsables du changement climatique.

05:11Merci beaucoup Marine, en direct de Rio de Janeiro.

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