- il y a 2 semaines
Avec Jean-Michel Blanquer, ancien Ministre de l'Education Nationale et auteur de "Civilisation française" (Albin Michel)
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NewsTranscription
00:00Sud Radio, l'invité politique, Jean-François Aquili.
00:07Et l'invité de Jean-François Aquili ce matin est Jean-Michel Blanquer avec ce livre que je vous montre à l'écran pour ceux qui nous regardent en vidéo.
00:15Civilisation française, Jean-Michel Blanquer, l'ancien ministre de l'éducation et donc auteur de ce livre chez Alba Michel.
00:21Bonjour à vous Jean-Michel Blanquer et soyez le bienvenu.
00:23Bonjour Jean-François Aquili.
00:24Alors vous écrivez ce civilisation française que nous allons parcourir ensemble et tout d'abord nous commémorons l'armistice du 11 novembre 1918.
00:34Cette semaine aussi ce sera le dixième anniversaire des attentats de Paris et de Saint-Denis.
00:37Important de commémorer. On a l'impression Jean-Michel Blanquer que la mémoire s'efface.
00:43Je ne suis pas sûr de ça parce que lorsqu'il y a eu de 2014 à 2018 tout le travail de commémoration pour le centenaire de la guerre,
00:52on a vu au contraire depuis le fond du pays un vrai engouement je dirais pour se remémorer cela et le faire d'une façon vivante parce que tout le monde en France a plus ou moins un arrière-grand-père
01:05ou au-delà qui a impliqué et est souvent mort dans la première guerre mondiale.
01:11Donc je pense que le pays est encore très imprégné de cette première guerre mondiale.
01:15Mais évidemment ça n'est pas vrai à 100%.
01:18Vous écrivez dans votre livre, oui la France est une civilisation, je vous cite Jean-Michel Blanquer,
01:23elle peut cesser de l'être, elle peut au contraire trouver une vitalité nouvelle en se reconnaissant comme telle.
01:30La civilisation française est-elle aujourd'hui menacée par qui, par quoi ?
01:35D'abord son existence est importante à souligner parce que parfois on oublie d'utiliser ce mot civilisation française.
01:43Il faut rappeler que le mot il a été inventé par les Français, par le père de Mirabeau au XVIIIe siècle.
01:48Et ça voulait dire, c'était synonyme un peu de civilité finalement, ça voulait dire s'élever, s'élever individuellement mais collectivement.
01:55Et donc il y avait une sorte d'exigence vis-à-vis de soi-même et d'exigence de la France vis-à-vis d'elle-même à être une civilisation.
02:02Et nous sommes je crois menacés notamment par deux choses.
02:06D'abord la perte de confiance en nous-mêmes.
02:07Et vous venez d'évoquer la Première Guerre mondiale, je pense que le XXe siècle a créé progressivement, avec les deux guerres mondiales, avec les crises économiques, une sorte de perte de confiance en nous-mêmes.
02:17Ce qui fait que nous avons une image de nous-mêmes comme étant un peuple pessimiste.
02:21Vous dites, nous ne nous aimons plus assez.
02:23Oui.
02:23Or, ça n'est pas une fatalité, c'est-à-dire que nous sommes un pays qui s'est beaucoup aimé et nous étions connus même jusqu'au XXe siècle comme étant un pays joyeux.
02:35Un pays qui avait inventé beaucoup de choses, de l'art de vivre.
02:39Et quand vous voyez tous les témoignages des siècles passés sur la France, ce qu'on disait de la France, c'est que c'est le pays de la gaieté d'une certaine façon.
02:46Et donc, qui allait de pair avec une confiance en soi, une vaillance, qu'il faut maintenant retrouver dans notre sève civilisationnelle.
02:54Et c'est un peu le sens de ce livre.
02:55Oui, mais ce n'est pas trop le climat du moment.
02:56Et ce n'est pas du tout le climat du moment, mais raison de plus.
02:59Vous dites civilisation, c'est un mot, Philippe de Villiers, Éric Zemmour, qui étaient à votre place sur Sud Radio, ils s'en sont emparés de ce mot.
03:06On a l'impression que c'est un mot désormais qui appartient à la sphère dite de la droite, on va dire, la droite dure.
03:14Raison de plus pour que ce ne soit pas le cas.
03:16C'est-à-dire qu'il n'y a pas de raison que des mots soient l'apanage d'un secteur politique, si vous voulez.
03:21C'est la même chose que la laïcité, que j'ai beaucoup défendue.
03:25Ce n'est pas l'apanage de la droite de la droite, certainement pas.
03:28Historiquement, ça vient même plutôt de la gauche.
03:30Donc, il est très important que des mots qui ont de l'importance gardent une forme de généralité, d'usage possible par tous dans le débat public.
03:38Alors, il y a tout dans votre livre.
03:40Ce n'est pas un livre sur l'éducation nationale, c'est un livre de quasi...
03:43Vous ne l'êtes pas, on va crever l'abcès tout de suite.
03:45Vous n'êtes pas candidat à l'élection présidentielle, nous sommes d'accord.
03:48Vous l'avez déjà dit.
03:49Mais il y a tout dans votre livre.
03:50Il y a un programme de relance économique assez audacieux, on va y venir.
03:54Mais vous dites territoire, langage, république.
03:56Ce sont les trois composantes de cette civilisation française.
03:59Jean-Michel Blanquer, est-ce que ces composantes sont mises à mal dans la France d'Emmanuel Macron aujourd'hui ?
04:03Ce n'est pas seulement la France d'Emmanuel Macron, c'est la France depuis plusieurs décennies.
04:07Le premier élément que je développe avec la question du territoire, de notre territoire national, j'utilise le singulier, c'est que pendant des siècles, et c'était ça qui était civilisationnel,
04:16gouverner la France, c'était maîtriser le territoire, avoir une idée du territoire.
04:21Parce que la France, au début, c'était une idée sous l'ancien régime.
04:25Et une idée qui progressivement se concrétise par des frontières et par un équilibre.
04:28Et puis, depuis environ trois décennies, l'art politique est devenu l'art de réparer ce territoire,
04:36comme si ce territoire évoluait de fait de facteurs que nous ne maîtrisons pas.
04:41Notamment la question de l'équilibre territorial.
04:43Et donc, mon idée assez simple, mais importante sur le sujet, c'est que nous devons reprendre la maîtrise de ce qu'est nos territoires
04:50et avoir une idée de ce que doit être nos territoires à l'horizon 2050.
04:53Vous avez appelé ça la DATAR+, développer le territoire.
04:58De façon un peu inédite.
05:00Vous voulez faire une sorte de grande ville qui irait de Paris, ça a déjà été dit, mais inachevé, jusqu'au Havre.
05:07C'est très précis.
05:09Oui, j'ai essayé de faire en permanence un aller-retour entre l'histoire, la géographie, la philosophie, d'une part,
05:14et puis des propositions très concrètes d'autre part.
05:16Parce que je pense qu'il y aura de la cohérence dans le futur,
05:18si on a une matrice cohérente de vision de la France au départ.
05:22Et l'une des premières propositions concrètes, c'est celle que vous venez de dire,
05:25c'est d'abord de partir du fait que la France a un potentiel maritime considérable.
05:29Nous sommes la première façade maritime européenne, nous sommes le deuxième domaine maritime mondial.
05:33Et historiquement, nous sommes toujours passés un peu à côté de notre énorme potentiel maritime.
05:39Donc je développe ça, et évidemment, de ce fait, je développe la question des ports.
05:43L'axe Paris-Le Havre est absolument fondamental.
05:45Il n'est pas normal qu'au fil du temps, de plusieurs décennies, voire siècles,
05:50nous avons laissé les ports du Nord, envers Rotterdam, être beaucoup plus importants que le Havre.
05:56Or, Michelet disait qu'il n'y a qu'une seule ville de Paris au Havre, dont la grande rue est la Seine.
06:01Et je crois à cette vision, et je crois qu'elle est porteuse, sur les 30 ans qui viennent,
06:07de très grands projets d'aménagement.
06:08Et c'est la même chose pour Marseille.
06:09Et l'axe...
06:10Vous dites électrifier Marseille, au passage.
06:13La question de l'électrification des ports est très importante.
06:15Tout ceci va de pair avec une vision écologique, d'ailleurs,
06:18puisque c'est la question du transport fluvial et du transport par le rail
06:20qui se joue beaucoup derrière tout cela.
06:24Et donc, il y a la possibilité d'une politique de grands travaux
06:27qui elle-même peut faire évoluer notre territoire.
06:31Il y a aussi tout l'enjeu de réhabiter notre territoire.
06:33C'est pour ça que j'ai des propositions sur le fait d'en finir avec ce qu'on appelle la diagonale du vide
06:39pour tirer tout le parti de la richesse magnifique de notre territoire
06:43et notamment opérer un rebond démographique dans les 20 territoires les plus dépeuplés de France.
06:47Vous parlez d'immigration, Jean-Michel Blanquer.
06:49Vous avez un avis très tranché sur la question.
06:51Vous êtes au fond très carré là-dessus.
06:54C'est réguler l'immigration et quelque part faire France.
06:58J'ai toujours été carré sur ce sujet parce que j'ai toujours été simple, je dirais.
07:02C'est-à-dire que c'est tout à fait normal de maîtriser ces flux migratoires.
07:06Il n'y a aucune honte à vouloir maîtriser.
07:08Il y avait une expression utilisée dans l'histoire de France et dans l'histoire d'autres pays
07:13qui était « gouverner, s'est peuplé ».
07:15C'est-à-dire avoir une maîtrise de ce que devient le peuplement.
07:17De même qu'on doit avoir une maîtrise de ce que devient le territoire.
07:21Être un pays et être une civilisation, c'est avoir une certaine maîtrise de notre destin collectif.
07:25Donc tout ceci doit être fait tranquillement mais sûrement et sereinement.
07:30Et c'est dommage que ce soit devenu un sujet d'invectif, de polémique, alors même qu'il y a quelque chose de naturel à chercher à avoir une maîtrise de notre destin commun.
07:38Vous parlez de créer un titre « travail-séjour ».
07:41Quand vous voyez le débat avec Najat Vallaud-Belkacem qui dit « régularisons 250 000 travailleurs clandestins ».
07:47Aujourd'hui, ça fait débat, vous vous dites, régularisation exceptionnelle liée à des situations de travail.
07:53Ça se rejoint ?
07:54Non, pas tout à fait, parce que justement, ça n'est pas une vision indifférenciée.
07:57On ne doit pas avoir une vision indifférenciée de ces sujets.
08:00Autrement dit, on doit avoir une vision sur la provenance.
08:03Il n'est pas normal qu'il y ait un déséquilibre quant à la provenance de l'immigration.
08:07Par exemple, vous voyez, l'immigration latino-américaine ou l'immigration asiatique doivent équilibrer l'immigration venue du continent africain.
08:15De la même façon, nous devons avoir un équilibre professionnel.
08:19Il y a des métiers qui sont en tension.
08:20Et tout ceci doit se faire au bénéfice de tout le monde, de tous ceux qui sont concernés,
08:25à commencer par les immigrés eux-mêmes et leur pays d'origine.
08:28Parce que, en réalité, derrière les bonnes intentions de régularisation ou d'attraction,
08:32en réalité, on crée la fuite des cerveaux dans des pays qui ont besoin de leurs jeunes.
08:36Ce sont des sujets qu'on doit mettre sur la table, Jean-Michel Blanquer ?
08:39Oui, bien sûr.
08:39Ils sont tabous aujourd'hui, ou du moins ils divisent ?
08:41Ce qui est très important, qu'il y ait du débat, c'est bien normal.
08:44Ce qui serait souhaitable sur ce sujet comme sur d'autres, c'est que ce soit des débats calmes.
08:47C'est-à-dire qu'on puisse en parler de manière sobre et objectivée, si vous voulez.
08:52C'est tout à fait normal de se dire, on ne veut pas un flux de plus de X milliers de personnes par an.
08:57Et ensuite, on le régule de cette façon.
09:00C'est tout à fait normal de dire qu'une personne qui est illégalement sur le territoire
09:03doit, de toutes les façons, être conduite ailleurs que sur notre territoire.
09:07Ce sont des choses très simples qui ne font pas polémique dans d'autres pays.
09:10Donc, c'est comme, vous savez, civilisation.
09:13Moi, j'ai vécu en Amérique latine, je suis beaucoup travaillé sur l'Amérique latine.
09:18Si demain, j'écris un livre qui s'appelle Civilisation mexicaine, peut-être que je le ferai un jour,
09:22ça ne fera aucun problème au Mexique.
09:24Au contraire, on dira que c'est...
09:26Donc, il faut que l'on arrête d'avoir une espèce de complexe sur nous-mêmes.
09:30Ça rejoint le début de notre entretien.
09:32Et qu'on ait une politique ferme et sûre sur ces sujets et sans pathos.
09:39Vous êtes complets sur tous les sujets dans ce livre qui est un quasi-programme présidentiel
09:44que vous laissez à disposition.
09:45Ce sont des données que vous mettez sur la table.
09:47Oui, c'est ça. C'est la disposition.
09:48C'est sur la table et c'est fait pour...
09:50On est dans un moment extrêmement court-termiste
09:53où la question n'est même plus l'année prochaine, le mois prochain,
09:56ni même la semaine prochaine, mais le jour d'après
09:58pour savoir s'il va y avoir tel ou tel amendement qui va être voté ou pas.
10:01Personne ne comprend rien à ce qui se passe là en ce moment.
10:05Il y a une forme de cercle vicieux, de fatalité, du court-termisme en ce moment.
10:10Mais évidemment, tout ne sera pas toujours comme ça.
10:12Nous devons toujours penser au coup d'après.
10:13Sur les retraites, par exemple, vous avez vu,
10:16il y aura la suspension de la réforme des retraites en débat demain.
10:19Vous, vous dites, il faut simplifier tout ça.
10:21Oui, je dis surtout, on doit arriver vers un nouveau système
10:24qui puisse garantir les retraites des prochaines décennies.
10:27À chaque fois, mes raisonnements sont sur plusieurs décennies,
10:29sur l'horizon 2050 en particulier.
10:32On doit retrouver ce sens-là.
10:33Notamment, je propose un système de retraite à trois étages.
10:37Un premier étage qui est le système par répartition,
10:39tel qu'on le connaît, mais avec des nouvelles règles du jeu,
10:42notamment la retraite par points.
10:44Un deuxième étage qui soit la généralisation du PER
10:47et qui nous permette de drainer l'épargne des Français
10:49vers l'investissement productif français.
10:51Ça rejoint aussi le point territorial.
10:54En réalité, il y a de l'argent qui est l'épargne des Français.
10:56Aujourd'hui, une bonne part de cet argent part dans des fonds étrangers,
10:59américains par exemple, qui ensuite eux-mêmes viennent posséder,
11:02par exemple, une partie de notre CAC 40, etc.
11:04C'est évidemment absurde.
11:05Il faut que cet argent soit drainé intelligemment
11:08vers l'ensemble du territoire français,
11:11notamment pour la réindustrialisation verte du pays.
11:13Et puis, le troisième étage auquel je tiens beaucoup
11:16et qui est l'idée peut-être la plus originale dans ces trois étages,
11:18c'est la création d'un fonds souverain, d'un fonds souverain français
11:22qui va investir dans l'économie française
11:23et dont les dividendes ne se verront que dans 20 ans ou dans 30 ans.
11:27Ce qui sera un message pour ceux qui ont moins de 40 ans aujourd'hui
11:29en leur disant, vous croyez que vous n'aurez pas de retraite
11:31dans le système actuel, vous n'avez peut-être pas tort
11:34si le système ne change pas,
11:36mais nous mettons maintenant en place un système
11:38qui donnera ses premiers fruits dans 30 ans
11:39et en attendant, les fruits qu'a ce fonds souverain,
11:43c'est d'investir dans la France.
11:44Un fonds souverain, oui.
11:45Jean-Michel Blancler, vous avez été ministre de l'éducation
11:47dans cinq ans et quelques jours.
11:49Quand vous voyez les débats aujourd'hui,
11:51qu'est-ce que vous vous dites ?
11:52Content d'avoir quitté le navire, de ne plus en être ?
11:55Oui, d'un point de vue personnel, c'est sûr.
11:58Après, ça me chagrine énormément,
12:01je pense comme presque tous les Français,
12:03je pense qu'on est chagriné,
12:04et plus que chagriné de la situation du pays.
12:07Vous savez,
12:09on a battu un record de longévité au ministère
12:11avec votre serviteur de 2017 à 2022
12:15et maintenant, on est à sept ministres
12:17de l'éducation nationale en trois ans.
12:19Alors même qu'il y avait...
12:20C'est un désastre.
12:22Oui.
12:22Ce point-là, mon cœur saigne de ça,
12:24parce que nous avions un sillon qui était clair,
12:28qu'on aurait pu poursuivre,
12:29avec d'autres personnes que moi, bien sûr,
12:31mais c'est dommage,
12:34parce qu'en fait,
12:35une politique de long terme est possible.
12:37En fait, il y a des choses assez simples
12:38qui sont possibles.
12:40Encore faut-il que nous sommes plus unis,
12:42je pense, dans notre pays,
12:44et aussi qu'il y ait un message politique clair,
12:46un vrai programme,
12:47que le sujet ne soit pas
12:48l'amendement Schmurf de demain matin,
12:51mais qu'est-ce qu'on veut pour notre pays en 2050 ?
12:54Vous voyez, ce pays qui se divise,
12:55ne serait-ce que...
12:56Vous prenez la dernière information
12:58de Nicolas Sarkozy,
12:59qui recouvre la liberté,
13:00du moins chez lui,
13:01pour préparer son appel.
13:02Interdiction de rencontrer Gérald Darmanin,
13:05que vous avez bien connu.
13:05Il était, je crois, au compte public
13:06et à l'intérieur,
13:07quand vous étiez ministre pendant cinq ans.
13:09Qu'est-ce que vous pensez
13:10de ce type de décision ?
13:11qui est largement commenté
13:12dans tous les choses qui divisent.
13:14Oui, mais en même temps,
13:15le fait qu'on passe tant d'heures,
13:16tant d'énergie sur cette question,
13:19me paraît nous détourner notre attention
13:21de ce sujet bien plus important.
13:22Vous voyez,
13:23l'intelligence artificielle
13:25est en train d'être
13:25la nouvelle locomotive
13:26de l'économie mondiale.
13:28Dans le livre,
13:29j'essaie d'expliquer
13:29comment éviter que tout ça
13:30fasse finalement juste
13:31un duo Chine-États-Unis
13:32et un lent déclin de l'Europe.
13:35Ces choses-là
13:35devraient être discutées tous les jours.
13:37Au lieu de ça,
13:37on parle en réalité
13:38de sujets qui sont évidemment
13:40importants pour les personnes concernées,
13:42mais qui ne sont pas
13:43en réalité le cœur
13:44de l'avenir du pays.
13:45Donc, il faut être très attentif
13:46à cette disproportion
13:47dans l'information,
13:48parce qu'avec ça,
13:49on passe à côté
13:50de sujets très importants.
13:52On a des sujets
13:52d'autorité de l'État
13:53aujourd'hui qui sont graves,
13:55qui ne sont pas
13:55dans l'information quotidienne,
13:58et qui pourtant
13:58sont les vrais sujets
13:59qui...
14:00Et nous passons à côté
14:01des sujets,
14:01vous dites Jean-Michel Blanquer
14:02ce matin ?
14:03Oui, oui.
14:04Nous sommes à côté
14:04de la plaque.
14:05Oui, oui, oui.
14:06Je pense qu'il y a
14:08une forme de bulle permanente
14:10qui crée une forme
14:11d'attention
14:11sur ce qui n'est pas
14:12le plus important.
14:13Et par exemple,
14:15les enjeux géopolitiques
14:17d'aujourd'hui
14:17mériteraient beaucoup
14:18plus d'attention,
14:19et les enjeux économiques
14:21du pays
14:21mériteraient beaucoup
14:22plus d'attention.
14:23C'est parce qu'on a
14:24une trop faible
14:25culture économique
14:26dans le pays
14:26qu'on part un peu
14:28à U et à Dia
14:29dans certaines décisions.
14:30La France était là
14:32avant nous,
14:33elle le sera après,
14:34il nous appartient
14:35de la redresser
14:36loin des idéologies
14:37et des modes,
14:37nous devons continuer
14:38à faire civilisation.
14:40C'est votre mot
14:41de la fin
14:41de cet essai
14:43assez spectaculaire.
14:44Vous risquez
14:44de vous faire crier dessus
14:46avec ça, hein ?
14:47Oui ?
14:47C'est pas le but,
14:48en tout cas,
14:49mais en même temps
14:51ça m'est déjà arrivé,
14:52donc c'est pas grave
14:53si c'est le cas,
14:53mais c'est pas le but.
14:54Le but est vraiment
14:55de fournir
14:56de matière à penser.
14:58Je serais d'ailleurs
14:59très heureux
14:59que des gens
14:59viennent le contester,
15:00le critiquer.
15:01Ce qui est important
15:02dans notre pays,
15:02c'est aussi qu'on ait
15:03une sorte de maturité démocratique,
15:05c'est-à-dire qu'on puisse,
15:06moi je serais ravi
15:06que quelqu'un m'explique
15:07pourquoi ma proposition
15:09de système de retraite
15:09n'est pas une bonne idée.
15:11Mais là,
15:11on peut débattre.
15:12C'est comme sur les sujets éducatifs,
15:14je suis prêt toujours
15:15à débattre
15:16avec tout le monde.
15:17Mais je pense
15:18que nous devons franchir
15:19aussi un degré
15:20de maturité démocratique.
15:22J'ai essayé
15:22de le montrer fin août
15:23quand on a fait
15:24la réunion à Autun,
15:25en plein cœur de la France,
15:26avec des gens venus
15:27d'horizons très divers
15:28pour montrer
15:29qu'on peut avoir
15:29des différences
15:30et qu'il faut s'en réjouir
15:31d'ailleurs.
15:32Et que ce qui est important
15:33c'est de savoir
15:33en discuter,
15:34argumenter
15:35et après faire dégager
15:37l'intérêt général.
15:38Merci à vous
15:38Jean-Michel Blanquer.
15:39Jean-Michel Blanquer,
15:41juste,
15:41vous avez dit à l'instant
15:42l'économie,
15:44c'est très important,
15:44devrait beaucoup plus
15:45s'en préoccuper.
15:46Vous avez été ministre
15:47de l'éducation.
15:48Pourquoi vous n'avez pas mis
15:49des rudiments d'économie
15:50justement au collège ?
15:52Si, si, on le fait justement.
15:55C'était très limité.
15:57Je me souviens
15:57de les débats
15:58qu'il y avait eu
15:58en fait à l'époque.
15:59Parce que c'est capital.
16:01Bien sûr, c'est capital.
16:01Alors d'abord,
16:03ça a été très peu commenté
16:04mais on a changé
16:04tous les programmes d'économie
16:05et savez-vous
16:06qui j'ai désigné
16:08pour présider
16:09la commission
16:10qui a fait
16:10ce changement de programme ?
16:11Un changement qui a été réclamé
16:12par beaucoup de gens
16:13depuis 30 ans
16:13et qui n'était jamais fait
16:15et qui a été fait ?
16:16Et bien c'était
16:16Philippe Aguillon
16:17qui est devenu
16:17prix Nobel d'économie
16:18il y a quelques semaines.
16:20Autant vous dire
16:21qu'on a fait quelque chose
16:21de grande qualité.
16:22Attendez,
16:27au collège,
16:27on a pris des mesures
16:28à l'époque
16:28en lien entre
16:29le ministère de l'éducation
16:30et le ministère de l'économie
16:32pour l'éducation financière
16:33qui peut d'ailleurs
16:34passer par les mathématiques.
16:36Je vous accorde
16:37que c'est insuffisant
16:37mais des pas
16:39ont été faits
16:39dans la bonne direction.
16:40Bon, voilà.
16:41Donc il y a des premiers pas.
16:43Maintenant,
16:43il fallait plus loin.
16:43Oui, oui,
16:44l'impulsion existe
16:44et c'est quelque chose
16:46qui mériterait
16:47d'être approfondi bien sûr.
16:48Et puis comme vous l'avez dit
16:49un fonds national souverain
16:50ça c'est une idée intéressante.
16:51On aura l'occasion
16:52j'espère
16:53d'en reparler évidemment
16:54de poser cette question
16:55aussi à tout le monde.
16:56Et pour poursuivre
16:57une dernière question
16:58dans ce que disait
16:59Jean-François tout à l'heure
17:00que vous évoquez
17:01en filigrane
17:02est-ce qu'en France
17:04on peut avoir un jour
17:05une grande coalition
17:06au pouvoir ?
17:07Un peu comme en Allemagne
17:08puisque là aujourd'hui
17:09on n'arrive pas
17:10à s'entendre
17:10autour d'un projet
17:12tel que celui
17:12que vous présentez
17:13dans Civilisation française.
17:15Oui, oui,
17:15c'est une des possibilités.
17:17Je ne suis pas sûr
17:17que ce soit la chose
17:18la plus souhaitable
17:20mais ça peut être
17:21une des modalités
17:22dans le futur
17:22pour arriver
17:23à dégager
17:24un programme de gouvernement.
17:25Vous pouvez imaginer
17:26un programme de gouvernement
17:27autour du genre d'idées
17:28dont nous venons de débattre.
17:31Mais là
17:31il est très large quoi.
17:32Oui, mais on peut aussi
17:33avoir une alliance
17:34entre le centre
17:35et la droite
17:36ou une alliance
17:36entre le centre
17:37et la gauche.
17:38Il peut y avoir
17:38on n'est pas obligé
17:39d'avoir une coalition
17:40très large
17:40de façon à garder
17:41une espèce de respiration
17:43démocratique
17:43et de possibilité
17:44d'alternance.
17:45Ça c'est les circonstances
17:46qui le diront
17:47c'est les Français
17:47qui doivent être maîtres
17:48de cette décision.
17:50Pour ma part
17:50en tout cas
17:51s'il devait y avoir
17:51un système de coalition
17:52il ne faudrait pas
17:53que ce soit au détriment
17:53de la clarté
17:55et du volontarisme
17:56dont nous avons besoin.
17:57C'est pourquoi
17:58je pense qu'il faut
17:59poser les idées d'abord
18:00et voir les questions
18:01de coalition
18:01et de personnes ensuite.
18:03Parce que par exemple
18:03si on prend les idées
18:04qui sont dans ce livre
18:05imaginez
18:07qu'un secteur porte cela
18:10un secteur politique
18:11le porte
18:11et que les Français
18:12en aient envie
18:13ils peuvent avoir
18:13une majorité
18:14et c'est à mes yeux
18:15ce qui serait le plus souhaitable
18:16c'est-à-dire quelque chose
18:17qui permette d'agir
18:18qui ne conduise pas
18:19à la paralysie
18:19mais à l'action.
18:20Merci Jean-Michel Blanquer
18:22donc Jean-François Aquilly
18:23Jean-Michel Blanquer
18:25ce livre
18:26Civilisation française
18:27aux éditions
18:28Alba Michel
18:29dans un instant
18:29la grande guerre
18:3014-18
18:31puisque nous sommes
18:32le 11 novembre
18:33et la signature
18:34de l'armistice
18:35ce jour-là
18:35à 11h du matin
18:37également
18:37Richard Fremder
18:38l'historien
18:39avec vous d'ailleurs
18:40vous pouvez nous appeler
18:410826 300 300
18:43pour poser des questions
18:45à Richard
18:45qui sera avec vous
18:46et puis tout à l'heure
18:47aussi petite surprise
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