00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h10h, Patrick Roger.
00:04Il y a du suspense également en politique.
00:07Soyez libre, Françoise Degoy, bonjour.
00:09Bonjour Patrick.
00:10La politique française, vous dites, elle est quasiment un champ de ruines.
00:14Peut-être pas encore quand même, mais il y a une accélération de l'histoire hier,
00:18à peine nommée, on l'a dit, le gouvernement Lecornu, déjà quasiment enterré.
00:23Oui, alors vous trouvez, je pense que vous trouvez que j'exagère,
00:25et pourtant, on assiste à une grande dislocation, en réalité, depuis hier, du mécano fragile.
00:32Une dislocation qui s'est opérée sous nos yeux.
00:34On était un peu éberlués par le déroulement de cette journée.
00:37Avec d'abord la nomination de ce gouvernement, qui ressemble à un jour sans fin en fait.
00:41On prend les mêmes, on recommence.
00:43Trois semaines pour voir le retour des mêmes, avec un petit nouveau néanmoins, Bruno Le Maire.
00:48Déjà, ce sont les réactions de Marine Le Pen et Jordan Bardella qui crucifient la vieille nouvelle équipe.
00:54Ils parlent de radeau de la méduse, ça c'est pour Jordan Bardella.
00:58Et là, on comprend, sous nos yeux ébahis, on comprend que la censure se rapproche pour le Rassemblement National,
01:04et probablement dès mardi, lors de la déclaration de politique générale.
01:07Et comme Pérezar, Balthazar, Bruno Retailleau, à la surprise générale, découvre qu'il n'est pas heureux dans ce gouvernement.
01:15Il n'est pas heureux, il critique ce gouvernement.
01:17On comprend en fait, moi c'est ce que je comprends, que le ministre de l'Intérieur cherche un prétexte pour sortir.
01:23Ce prétexte s'appelle Bruno Le Maire.
01:25Regardez quand même ce tempo.
01:27Le matin, les socialistes, par la voix d'Olivier Fordy, la censure quasi inévitable.
01:33Le soir, Marine Le Pen et Jordan Bardella disent, attention, on va censurer.
01:37Et comme par hasard, Bruno Retailleau se découvre tout à fait inconfortable dans ce gouvernement.
01:42Et puis, c'est Gabriel Attal qui charge Bruno Retailleau, qui charge également Sébastien Lecornu.
01:47Et là, on comprend quoi ? On comprend qu'on assiste à la dislocation totale, la pulvérisation de ce fameux bloc central, pourtant minoritaire, mais qui assure la survie d'Emmanuel Macron depuis un an déjà.
01:59Alors, comment peut réagir le président de la République ?
02:01Écoutez, ce matin, il est seul. Nous, on a beaucoup parlé avec les conseillers de l'Elysée, jusqu'à très tard hier soir et ce matin très tôt.
02:08Il est seul plus que jamais. Son Premier ministre, rendez-vous compte, risque la censure dès mardi.
02:13C'est le troisième Premier ministre débarqué par l'Assemblée nationale, si jamais il est censuré.
02:18Que peut faire Emmanuel Macron ?
02:19Renommer un quatrième Premier ministre, on dit que la gauche aurait ses faveurs, évidemment.
02:24Il serait peut-être temps de l'essayer pour l'adhère des d'air quand il n'y a plus rien à souver.
02:29Mais pour faire quoi ? Et surtout avec qui ?
02:31Il peut aussi dissoudre, mais la véritable crainte, celle qui commence à se murmurer dans les coulisses,
02:36eh bien, c'est peut-être sa démission sans passer par la case dissolution.
02:40C'est quelque chose que tout le monde a toujours écarté.
02:43Et c'est quelque chose qui, depuis ce week-end, revient aux oreilles pour dénouer une situation qui est devenue inextricable.
02:49En tout cas, nous sommes dans un moment où jamais l'expression « reculer pour mieux sauter » n'a eu autant de sens, Patrick.
02:54Et pourquoi tout s'est précipité ainsi, Françoise ?
02:57Patrick, vous le savez parfaitement, vous connaissez la politique française aussi bien que moi et depuis aussi longtemps.
03:03Ça porte un nom, la présidentielle.
03:06Le poison de la présidentielle, décuplé par Emmanuel Macron qui ne peut pas se représenter.
03:12Pourquoi Marine Le Pen veut censurer ?
03:14Pour obtenir une présidentielle anticipée.
03:16Pourquoi Bruno Retailleau marque son désaccord ?
03:19Parce qu'il ne veut pas être associé pour sa présidentielle à lui,
03:22à un gouvernement radioactif qui ne survivra peut-être pas mardi.
03:26La présidentielle, encore et toujours, qui rend fou.
03:30Ça rend complètement fou.
03:31Et on a vu le niveau de folie.
03:32Hier, nous assistons à cette folie au ralenti.
03:35Et d'ailleurs, aujourd'hui, je voulais vous le dire, histoire de vous donner le sourire,
03:38c'est la Saint-Bruno.
03:39Tu dis ça, je dis rien.
03:40Oui, absolument, on l'a dit tout à l'heure, c'est vrai.
03:43Merci Françoise de Gois, vous revenez tout à l'heure à 8h30 pour le grand débrief avec Robert Ménard.
03:52Et puis les auditeurs au 0826 300 300.
03:56Vous-même, appelez-nous, qu'en pensez-vous ?
03:59Est-ce que la composition de ce gouvernement est une erreur ?
04:02Est-ce que c'est sans intérêt ?
04:04Est-ce que c'est du logique ?
04:06Et qu'est-ce qu'il faudrait faire selon vous ?
04:090826 300 300.
04:11Allez-y, vous avez la parole.
04:12Manu vous attend au standard.
04:14Et dans un instant, l'invité politique de Jean-François Akili,
04:16c'est Prisca Thévenot, député EPR des Hauts-de-Seine.
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