- il y a 2 jours
Alors que la saison 2026 se prépare, Jean-René Bernaudeau, manager général de TotalEnergies, revient pour Cyclism’Actu sur la saison 2025 et les enjeux qui attendent son équipe. Entre l’incertitude qui plane sur le cyclisme professionnel, les transformations du paysage des équipes et la fin annoncée du sponsoring principal de TotalEnergies. Fidèle à ses valeurs, Bernaudeau entend continuer à former de jeunes talents, préserver l’esprit collectif de l’équipe et relever les défis d’un sport en mutation.
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00:00Bonjour Jean-René, bienvenue sur Cyclisme Actu, on est bien évidemment très contents de vous
00:08avoir. Déjà, premièrement, comment ça va ? On imagine qu'il y a la préparation de la
00:14saison 2026 qui bat son plein. Écoutez, ça va bien, l'équipe est bien structurée. On a déjà
00:23la tête à l'an prochain depuis quelques temps, depuis quelques mois, même s'il y a des sous-brosseaux
00:27dans la société, dans le sport, et il faut faire avec, puisque nous, nous sommes liés
00:32aux invitations, aux perspectives de hiérarchie mondiale, donc tout ça, c'est un petit peu
00:39compliqué, mais on le maîtrise bien, et aujourd'hui, l'équipe de Bono Genoso commence à être un peu
00:45plus clair sur le programme 2026. Avant de passer à cette saison 2026, un petit retour sur une
00:54saison 2025, comment vous la qualifierez cette saison ? 13 victoires, autant que l'an passé,
01:00c'est-à-dire qu'il n'y a pas eu de victoire sur le Tour, mais un beau top 10. Quel est un peu votre avis sur la saison de votre équipe ?
01:10Dans le vélo, on dit quand le Tour est réussi, la saison est réussie. On a quand même une belle révélation avec le Jordan
01:15de Géga, le top 10 dans le Tour, c'est une équipe, pour une équipe comme la nôtre, qui est quand même dans les plus petits budgets,
01:21c'est quelque chose de valorisant, en sachant que notre leader, au départ, était Steph Krasse et que notre sprinter,
01:26qui nous parlait beaucoup, beaucoup de l'aval, du sprint de l'aval, et bien Janier est tombé très tôt.
01:32Donc malgré la perte de notre sprinter et de notre leader, le Tour était très bon, donc ce qui veut dire que l'équipe a des fondations solides,
01:39on est capable, dans les moments difficiles, de laisser passer les orages. On est habitué à courber les chines,
01:46on a beaucoup d'expériences et ça m'a vraiment fait beaucoup de bien de savoir qu'il n'y a pas de fragilité.
01:51Nous, on envisage toujours des problèmes, des accidents, des chutes, et on fait avec, mais on sait qu'on ne joue pas sur un homme,
01:58on ne joue pas sur... Voilà, nous, la structure, elle est pyramidale, donc derrière, il y a des hommes bien.
02:05On aurait voulu avoir plus de coureurs autour, évidemment, on pense à Fabien Grolier qui a vu son accident,
02:10parce que c'est l'origine de l'équipe. L'origine de l'équipe, c'est le collectif.
02:14Et quand le collectif est solide, quand on a des accidents, on arrive à s'en sortir, on joue l'option 2, si vous voulez,
02:20le plan A, le plan B. Mais nous, on cultive beaucoup, beaucoup l'instant T. L'instant T, c'est développer l'intelligence du groupe,
02:28par les leaders, mais surtout, surtout par les capitaines, vous savez, ceux qui n'ont jamais la gloire, l'argent,
02:33mais qui sont les piliers des succès. Et aujourd'hui, l'équipe, ce Tour de France était obligatoirement intéressant,
02:41puisqu'il est quand même réussi, mais surtout, cette année, on a une vraie constance sans beaucoup de réussite,
02:47puisque nous avons 55 podiums. Il y a 13 victoires, certes, mais 55 podiums.
02:52Je pense qu'Emilien s'est content de convertir ses huit places de deux, notamment dans des grandes courses,
02:57sur une très belle victoire. Mais ce qui est intéressant, c'est que c'est fragile.
03:01Je pense que quand on gagne, on ne donne pas de leçons. Et quand on fait deuxième battu de peu, on peut avoir aussi de l'espoir.
03:08Bien sûr, on a évoqué un peu Emilia Janière. On aurait pu aussi parler d'Alexandre Delettre.
03:14Le coureur qui a rendu notre attention, c'est bien évidemment Jordan Géga, qui est arrivé dans votre équipe l'année dernière, en 2024,
03:21qui a déjà fait une bonne première saison sous vos couleurs, mais qui a réellement explosé cette année.
03:27Quand vous l'avez recruté du CUCU d'Atlantique, est-ce que vous vous attendez à ce qu'il devienne un tel coureur ?
03:34Aujourd'hui, il y a un vrai problème dans le cyclisme. Toutes les équipes se structurent pour avoir les perles rares.
03:40Mais quand on voit Paul Sexta, c'est génial pour la France, parce qu'on a besoin statistiquement d'avoir des grands champions tout le temps.
03:47Mais ce ne sont pas des exemples des gens comme ça, ce sont des exceptions.
03:51Et aujourd'hui, nous, la base de notre structure historique depuis 1991, c'est un double projet études et sport.
03:58Donc aujourd'hui, on peut en parler. On peut en parler de tout ça.
04:02Mais nous, un Jordan Géga, on ne peut pas être vu à 24 ans. C'est absolument inacceptable.
04:08Donc à travers Géga, c'est donner de l'espoir à tous ceux qui sont mis à l'écart.
04:12Puisqu'aujourd'hui, il faut quand même savoir, si vous faites votre travail d'investigation,
04:16qui a une quinzaine de coureurs français de 22 ans, ex-pro.
04:21Et c'est dramatique. C'est dramatique qu'on puisse dire à un jeune qui n'a pas accompli ses rêves,
04:26parce qu'il est passé dans la moulinette de la consommation sur consommation,
04:29que sa carrière se termine. Ex-pro, c'est déjà un handicap.
04:34Mais Jordan Géga, à travers ce qu'il a fait, c'était surtout…
04:38Moi, ce qui m'intéressait, c'est qu'il donne de l'espoir à tous ceux qui sont dans son cas.
04:41Parce que moi, on m'a appris, ça peut évoluer dans la vie, mais pas tant que ça.
04:46On m'a appris historiquement, par des scientifiques,
04:49que la plénitude d'un sport endurant comme notre sport, c'est 25-35 maintenant.
04:54On peut dire 24-34 si on veut. Il y a peut-être un peu plus… voilà.
04:58Mais on ne peut pas s'éloigner tant que ça de ceux qui ont une maturité lente,
05:02qui ont un double projet entre un gamin de 17 ans qui fait déjà tout pour être pro
05:07et un gamin de 18 ans qui termine ses études d'ingénieur et autres.
05:11Donc voilà, aujourd'hui, il faut faire très attention.
05:13Et Jordan, il faut qu'il incarne l'espoir des clubs.
05:18Parce qu'aujourd'hui, Jordan fait partie d'un club parce qu'il n'a pas commencé comme ça.
05:21Et aujourd'hui, on ne sait même pas que les clubs existent.
05:23La pyramide est en danger. Et nous, on a très peur.
05:27On a la chance. J'habite dans un département où on se parle beaucoup,
05:30avec le président du département, avec le comité départemental de cyclisme,
05:34sur l'impact des courses minimes cadets, ce qu'elles font pour plus tard,
05:39pour aller chercher d'autres Jordan-Jega.
05:41Donc moi, j'ai vraiment beaucoup de chance d'être dans un département
05:45qui a des fondations solides.
05:47Aujourd'hui, je vais vous faire une anecdote pour que les gens comprennent.
05:50Quand la Fédération a choisi les herbiers, ils ont parlé,
05:53mais attention, un championnat de France, c'est 350 bénévoles.
05:56Et le président du comité d'organisation, il me dit, mais nous, à 700,
05:59ils ne vont pas être contents de ne pas être pris.
06:01On en a 800, si on revient en claquant des doigts.
06:04La Vendée, c'est ça. Donc, ce championnat a été réussi.
06:06Mais ce n'est jamais un hasard.
06:08Moi, je fais très attention.
06:10Je vais vous donner deux choses aussi, pour que les gens comprennent.
06:13J'ai très peur de l'avenir du cyclisme, très peur.
06:16J'ai peur que des Adrien petits, il a un papa qui s'appelle Alain,
06:20qui fait les boucles de l'Artois.
06:21C'est tellement beau, c'est tellement beau.
06:23Des gens-là comme ça baissent les bras.
06:25Je pense aussi au papa d'Anthony Turgis.
06:27Rémi, qui tous les week-ends, en Ile-de-France,
06:30a amené tous ces jeunes à faire des grandes courses,
06:32baissent les bras.
06:33Et aujourd'hui, ces gens-là, il n'y a pas de reconnaissance dans le bénévolat.
06:37Donc aujourd'hui, Jordan Jéga, il incarne d'ouvrir un débat.
06:41Et quand Evenepoel et Pogacar gagnent,
06:44et surtout Paul Seksa, qui est français, arrive, c'est génial.
06:47Mais il ne faut pas oublier le reste.
06:49Aujourd'hui, le sport est pyramidal et le sport est en danger
06:52parce que la pyramide, elle est sur le point de se casser la figure.
06:55Donc nous, en Vendée, on va remettre un peu de ciment dans les fondations.
06:59On a un projet, je ne vais pas en parler aujourd'hui,
07:01mais j'ai un projet qui devrait être copié,
07:04qui est basé sur le développement des courses de jeunes.
07:06Donc tout ça, c'est important pour que ce sport qui nous a donné tout,
07:10qu'on puisse le laisser en héritage.
07:13On dit toujours la planète, on l'a laissé à nos enfants.
07:16On n'hérite de rien.
07:18On a le devoir de laisser les choses en bon état.
07:21Et nous, le sport aujourd'hui, il est vraiment questionnant.
07:23Il y a un vrai problème sociétal.
07:25Il y a un vrai problème dans le sport.
07:27Il y a l'argent, mais il y a surtout des burn-out,
07:30des gens qui n'accomplissent pas leurs rêves.
07:32Je ne pense pas que ce soit avec l'argent qu'on devient riche.
07:35La première richesse que je demande à mes coureurs,
07:38c'est de choisir leur fin de carrière pour ne pas avoir de frustration,
07:41ne pas être blasé.
07:42Et en plus, on a un sport magnifique.
07:44C'est qu'on vit avec du sponsoring.
07:46Et le sponsoring, les gens qui nous sponsorisent,
07:49deviennent nos premiers supporters.
07:51Ils aiment les équipes.
07:52Ils aiment les coureurs.
07:53Donc, il n'y a pas beaucoup d'obstacles pour réussir sa vie d'après.
07:57On dit la vie d'après.
07:59Chez nous, on a supprimé le mot professionnel.
08:01On l'a remplacé par élite.
08:03Les coureurs sont dans l'élite.
08:04Et après, ils seront des professionnels,
08:06puisqu'ils vont rentrer dans la vie active.
08:09Le jour où des chirurgiens de très haut niveau
08:11rentrent dans la vie active,
08:12eux, ils vont terminer leur carrière.
08:13Donc, la vie commence.
08:15Justement, on parle un peu de ce système,
08:18que ce soit en bas de la pyramide,
08:20comme vous avez dit,
08:21avec le cyclisme amateur chez les jeunes et tout,
08:23où il y a des problèmes,
08:26dès les fondations du coup.
08:28Mais on se rend compte aussi qu'au sommet,
08:30il y a de nombreux problèmes.
08:31On a vu l'équipe Arca B&B Hôtel qui disparaît,
08:35les équipes Loto Intermarché qui devraient fusionner,
08:38mais rien n'est sûr.
08:39D'autres équipes également comme Wagner Bazin,
08:41qui sont en grande difficulté.
08:43Quelle est un peu votre vision là-dessus ?
08:45En sachant que vous aussi,
08:46pour remettre un peu de contexte à tout ça,
08:48votre sponsor principal qui est Total Energy,
08:51devrait partir à la fin de l'année prochaine.
08:53Quelle est un peu votre vision, tout simplement, là-dessus ?
08:58Elle est très simple, ma vision.
09:00Il faut que les acteurs, les coureurs,
09:03on leur offre une pièce.
09:05Évidemment, le tour de fin,
09:06c'est la plus belle pièce qu'on puisse nous offrir.
09:09Donc, il y a les organisateurs,
09:11il y a nous, les équipes,
09:12qui devons apporter quelque chose
09:14où on crée de l'émotion.
09:15Aujourd'hui, moi, ce qui m'intéresse,
09:17le seul chiffre d'affaires qu'on peut parler dans le sport,
09:19ce sont les audiences,
09:20si les gens aiment ce qu'on fait ou pas.
09:22Donc, aujourd'hui, il faut être attractif.
09:24Nous, les dirigeants doivent être attractifs et crédibles.
09:26Est-ce qu'on est autant que ça ?
09:28Pas forcément.
09:29Et surtout, les coureurs,
09:30eux, doivent créer une vocation autour d'eux
09:32et créer une élimination autour d'eux.
09:34Ça, c'est la base.
09:35Mais au-dessus de tout ça, il y a l'UCI.
09:37Et l'UCI doit gérer tout ça.
09:39L'UCI doit développer le cyclisme.
09:41Et aujourd'hui, c'est leur travail.
09:42Il y a des acteurs, il y a des pièces,
09:44et il y a des dirigeants.
09:45Évidemment, il y a les fédérations,
09:46il y a surtout l'organisme international.
09:48Et c'est à eux qu'il faut poser la question
09:50où est-ce qu'on va.
09:52Moi, il n'y a pas grand-chose.
09:53Il y a un truc que j'aime beaucoup
09:54dans ce qui se passe chez les pros,
09:56parce qu'il faut donner du sens à ce qu'on fait.
09:58Moi, ce qui me plaît dans ce qui est arrivé chez les pros,
10:01c'est l'équipe UNOX.
10:02Parce que derrière, il y a un peuple,
10:04il y a un pays,
10:05il y a une formation,
10:06il y a de la fierté,
10:07il y a des vikings qui arrivent.
10:09C'est une équipe qui a de la gueule.
10:10Et je pense que demain,
10:12le développement du cyclisme doit passer par les racines.
10:14Moi, l'équipe de Skatel,
10:16je l'ai trouvée sympa.
10:17Le jour, elle est devenue World Tour
10:20elle a perdu son identité.
10:21Mais cette équipe espagnole,
10:22de Skatel,
10:23elle avait du sens.
10:24Et moi, je vais donner du sens à ce qu'on fait.
10:26Aujourd'hui, je veux que mes coureurs réussissent leur vie,
10:28pas leur vie de sportif,
10:29leur vie tout court.
10:31Donc aujourd'hui,
10:32il faut que les projets soient basés sur l'honnêteté.
10:34Et vous, les dirigeants du cyclisme,
10:37vous devez aller alerter les politiques
10:39et le sport doit retrouver la place
10:41qui est la sienne dans le sport.
10:42Aujourd'hui,
10:43on ne va pas parler de foot
10:44de l'époque Platini
10:45et l'époque d'aujourd'hui.
10:46On ne va pas parler d'époque Dino
10:47qui est la mienne
10:48et aujourd'hui,
10:49il y a une vraie dérive.
10:50Il y a une vraie dérive.
10:51Nous, on n'est pas malheureux
10:52quand on se voit avec Bernard Hinault.
10:53On a réussi notre vie.
10:54Il y a plein de gens
10:55qu'on a revus.
10:56Eric Carie tout l'autre jour.
10:57C'est génial.
10:58Mais aujourd'hui,
10:59il y a une vraie question.
11:01Quelle place a le sport dans la société ?
11:02Pour moi, le sport construit
11:04les belles personnes pour demain.
11:07Le sport, c'est la rigueur.
11:09C'est tout ce que...
11:10Mais aujourd'hui,
11:11la question,
11:12posez-la à vous,
11:13les médias,
11:14à ceux qui nous dirigent.
11:15Nous, aujourd'hui,
11:16on doit garantir ce qu'on fait.
11:17Moi, j'ai des copains,
11:18j'ai plein d'amis
11:19qui sont maires de village.
11:20Je le dis souvent en cet exemple.
11:21Moi, je suis patron de mon équipe.
11:23Je suis comme un maire
11:24qui doit garantir
11:25que le panier de basket
11:26est bien accroché.
11:27Je suis responsable.
11:28Aujourd'hui,
11:29les patrons d'équipe
11:30doivent être responsables.
11:31Il faut que la société
11:32s'adapte à la société.
11:34Aujourd'hui,
11:35il y a une dérive
11:36dans la société
11:37et dans le sport.
11:38En même temps,
11:39on est un peu perdus.
11:40Alors moi,
11:41je courbe l'échine.
11:42Je laisse passer tout ça.
11:43Mais aujourd'hui,
11:44je suis très fier de la SA Vendée
11:45qui a renforcé son pôle performance,
11:47qui a renforcé sa structure,
11:48au détriment
11:49de la masse salariale pour eux,
11:51certes,
11:52mais la SA Vendée est solide.
11:53Aujourd'hui,
11:54on est prêt à se développer.
11:55On va grandir.
11:56Aujourd'hui,
11:57on doit assurer.
11:58Moi, mon travail,
11:59c'est d'assurer la pérennité.
12:00Mais aujourd'hui,
12:01mes contacts qui ont commencé,
12:02qui ont repris depuis
12:03l'annonce officielle
12:04de l'arrêt,
12:05notre partenaire,
12:06parce qu'un partenaire arrive
12:07et repart.
12:08C'est la vie des équipes.
12:09Aujourd'hui,
12:10je vous garantis
12:11que l'équipe Total Energy
12:12rendra hommage à son sponsor toute l'année 2026.
12:15On va faire une belle année
12:16pour les remercier
12:17de nous avoir accompagnés.
12:18Et moi,
12:19mon travail de dirigeant,
12:20c'est d'assurer l'avenir.
12:21Mais je vends quelque chose
12:22que je sais vendre.
12:24C'est l'éducation uniquement.
12:26Parce qu'aujourd'hui,
12:27on ne peut plus mettre des noms
12:28de sponsors
12:29sur des équipes
12:30qui ne doivent pas mettre
12:31en avant l'éducation.
12:32Voilà.
12:33Je pense qu'aujourd'hui,
12:34il faut raconter des belles histoires.
12:36Et c'est toujours,
12:37on y revient toujours.
12:38L'époque,
12:39Thomas Böckler,
12:40Sylvain Chemin,
12:41ils ont tous fait du bien autour d'eux.
12:42C'est des gens bien,
12:43des gens qui ont une histoire.
12:44Et voilà.
12:45Donc moi,
12:46mon travail simplement,
12:47c'est de garantir ce que je fais.
12:49Justement,
12:50pour revenir à quelque chose
12:52un peu plus concret,
12:53est-ce que l'équipe continuera après 2026 ?
12:57On suppose que oui,
12:58avec vos dire.
12:59Mais où est-ce que ça en est
13:00sans forcément tout nous livrer ?
13:03Mais est-ce que c'est
13:05ça en prend le bon chemin pour 2027 ?
13:10Oui,
13:11ça en prend le bon chemin.
13:12Ok.
13:13Moi,
13:14je ne parle jamais.
13:15Je ne parle pas de ceux qui parlent.
13:17Moi,
13:18je vous préviendrai un jour
13:20que j'ai quelque chose à dire
13:22et je vous présenterai surtout une personne
13:23qui annoncera pourquoi il est là.
13:25Mais aujourd'hui,
13:26tous ceux qui parlent,
13:27ça ne sert vraiment à rien.
13:28Ce n'est pas avec ça qu'on signe des contrats.
13:30Ça fait 30 ans que je fais ça.
13:32Et aujourd'hui,
13:33la confidentialité des négociations
13:35sont la priorité absolue.
13:36Mais je peux vous assurer que les rendez-vous
13:38se prennent en ce moment.
13:40Ok.
13:41Très bien.
13:42Bon,
13:43pour revenir à un avenir plus proche,
13:452026,
13:46la saison qui va débuter déjà dans quelques mois,
13:48alors qu'on a l'impression que la saison 2025
13:50va à peine de se terminer.
13:51Quelles seront un peu vos ambitions pour cette nouvelle saison à venir ?
13:57D'abord,
13:58on attend le programme définitif.
14:00Aujourd'hui,
14:01il y a quand même des gros problèmes.
14:03L'équipe Israël a impacté la Vuelta.
14:06La Vuelta,
14:07j'ai eu un peu de peine pour les organisateurs.
14:10Que va devenir l'équipe Israël ?
14:12Je vous pose la question parce que,
14:14si l'équipe Israël se maintient,
14:16nous,
14:17nous sommes donc 23ème équipe mondiale.
14:18Donc,
14:19on est en wheelcard.
14:20Et s'il y a un souci,
14:21on est pris dans toutes les courses.
14:23Donc, dans quelques temps,
14:24Lucie va publier son travail
14:26avec le cabinet d'audit
14:27pour savoir qui respecte.
14:29Et moi,
14:30j'ai confiance en Lucie
14:31puisque je suis la seule équipe au monde
14:33qui a été retirée du World Tour
14:35en décembre 2014.
14:37en décembre 2014,
14:39mon équipe a été sortie du World Tour.
14:41Donc,
14:42je fais confiance à Lucie
14:43pour faire son travail proprement
14:45avec les règles
14:46et puis appliquer ses règles.
14:47Le World Tour est arrivé,
14:50j'étais à l'origine,
14:51c'était l'éthique,
14:53le sport et les finances.
14:55Et aujourd'hui,
14:56ces trois critères donnent
14:58l'attribution des licences.
14:59Donc voilà,
15:00j'ai fait confiance
15:01et on attend impatiemment
15:03de savoir le résultat
15:06pour savoir si l'équipe
15:07Total Energy
15:08a un programme copieux
15:10ou moins copieux.
15:12Justement,
15:13pour revenir sur ça,
15:14on sait que vous avez loupé
15:18de très peu
15:19la troisième place
15:21de Meilleur Pro Team
15:23sur la saison 2025
15:25qui vous aurait accordé
15:26du coup les invitations
15:27sur les trois grands tours,
15:28notamment sur un calendrier,
15:30comme vous l'avez dit,
15:31très copieux.
15:32C'était vraiment un objectif
15:33de votre saison passée
15:34ou c'est venu comme ça ?
15:36C'est presque mission impossible
15:39puisqu'aujourd'hui,
15:40nous, on ne fait pas de course
15:41World Tour, très peu.
15:42Le Tour de France,
15:43on a fait le clouet,
15:44mais on n'a pas fait
15:45le Tour des Flambres,
15:46on n'a pas fait plein de choses.
15:47Donc, il nous a manqué
15:48des courses.
15:49Donc, ce n'était pas un objectif.
15:50Et à la fin de l'année,
15:51comme la saison était consistante
15:52pour nous,
15:53on s'est cru,
15:54à un mois de la fin,
15:55à être capable
15:56de passer le COVID-19.
15:57Mais le COVID-19,
15:58c'est une équipe solide.
15:59Le COVID-19 a été sauvé
16:01par la dernière World Tour en Chine.
16:03Donc voilà,
16:04c'est comme ça.
16:05Mais nous, on n'y pensait pas.
16:06C'était une mission impossible,
16:07sauf exploit.
16:08Mais c'est vrai qu'on a pu rêver,
16:10mais ce n'était pas du tout
16:11notre objectif.
16:12Pour moi, le World Tour,
16:13ce n'est pas un objectif,
16:14c'est une conséquence
16:15d'une belle saison.
16:16Et si on court après les points,
16:17on perd les victoires.
16:18Et aujourd'hui,
16:19on est très heureux
16:20de ne pas avoir rendu notre âme.
16:21Alors, on attend.
16:22On va attendre,
16:23c'est dans quelques jours,
16:24le bilan des audits.
16:27On fait confiance à l'UCI.
16:29Ok.
16:30Bon, très bien.
16:31Justement,
16:322026,
16:33vous avez un objectif pour l'instant,
16:34enfin,
16:35officialisé de 24 coureurs.
16:38Non.
16:39Ah, non.
16:40Allez, dites-moi.
16:41On ne va pas faire d'annonce aujourd'hui,
16:43mais aujourd'hui,
16:44l'équipe, on va dire
16:45qu'on est 27 coureurs.
16:46On communiquera dans quelques temps
16:48les quelques coureurs
16:49qui nous ont rejoints.
16:50Et c'est quelque chose
16:51qui a un peu d'allure
16:52et donc, on est assez heureux.
16:53Donc,
16:54Bono Genoso communiquera
16:56son recrutement
16:57qui se termine.
16:58Et il y a encore
16:59des belles choses à faire.
17:00Il y a encore des bons coureurs
17:01qui ont envie,
17:02qui sont revanchards,
17:04les laissés pour compte.
17:05Et il y a aussi
17:06des beaux profils.
17:07Mais ce qui est important pour nous,
17:08on ne va pas dévoiler
17:10notre stratégie,
17:11mais quand on fait une politique
17:12de formation comme la nôtre
17:13avec les étudiants
17:15à la Rocheurion,
17:16le Vendée U,
17:17on a besoin
17:18d'un deuxième tour,
17:19un deuxième grand tour
17:20et éventuellement
17:21un troisième grand tour.
17:22Parce que c'est là-dessus
17:23qu'on y met
17:24deux jeunes néopros
17:25dans un grand tour,
17:26ils passent un cap.
17:27Et nous, aujourd'hui,
17:28l'équipe Total Energy,
17:29on la colle le Tour de France,
17:30même si c'est
17:31la plus grande course.
17:32Le Tour de France,
17:33on n'a pas le droit
17:34qu'on assure au maximum
17:35la qualité d'équipe
17:36avec les meilleures.
17:37Mais c'est vrai
17:38que le rêve
17:39d'une équipe Rocheur
17:40a vraiment cet avantage,
17:42c'est d'avoir
17:43une rampe de lancement
17:45avec les grands tours
17:46sur les jeunes profils
17:47intéressants
17:48pour gagner un peu de temps.
17:49Voilà,
17:50on croise les doigts
17:51et donc,
17:52c'est aussi pour ça
17:53qu'on a encore
17:54la possibilité,
17:55si on trouve de l'argent,
17:56d'aller jusqu'à 30
17:57pour avoir ce beau,
17:58beau programme Rocheur
17:59si la chance
18:00ou la malchance
18:01pour certains, évidemment.
18:02nous octroie ce privilège.
18:06Pour conclure,
18:08dernière petite question,
18:09qu'est-ce qui ferait
18:10de cette année 2026
18:11une belle saison
18:13pour vous
18:14et pour votre équipe
18:15Total Energy ?
18:17Moi,
18:18une belle saison,
18:19c'est qu'on fasse
18:20une bonne année
18:21dans un vélo
18:22qui va bien.
18:23Moi,
18:24j'aime le panache,
18:25même s'il est quoi ?
18:26Ce que fait Vend Airpool,
18:27tout ça,
18:28ça me plaît
18:29parce que
18:30je n'aime pas
18:31pas qu'on écrive
18:32les belles histoires
18:33la veille.
18:34Les belles histoires
18:35n'ont jamais été écrites
18:36la veille et aujourd'hui,
18:37il faut développer.
18:38Donc moi,
18:39j'aimerais vivre
18:40dans un vélo qui va bien.
18:41Ma vie est réussie,
18:42je ne fais pas ça
18:43pour l'argent
18:44et aujourd'hui,
18:45il y a un héritage
18:46à terminer.
18:47Si j'avais un souhait,
18:48je vais vous faire une anecdote.
18:49Moi,
18:50j'ai beaucoup aimé
18:51la victoire de Romain Bardet
18:52quand il désobéit
18:53à l'oreillette
18:54avec son copain Chérel
18:55et que dans la descente
18:56de Mancy,
18:57il va chercher le podium
18:58du tour et l'étape.
18:59où toutes les équipes sont gagnantes.
19:01Voilà mon objectif.
19:02Évidemment,
19:03si j'en ai un deuxième,
19:04c'est que tout le monde
19:05soit en bonne santé.
19:06Il n'y a pas d'accident grave
19:07parce que j'en ai vécu.
19:08C'est très douloureux
19:09parce qu'on les aime
19:10comme nos enfants.
19:11Et puis,
19:12si on a tout ça,
19:13à la fin d'année,
19:14ça fera des victoires,
19:15pas mal de victoires.
19:16Mais ce qui est important,
19:17c'est de respecter
19:19les capitaines,
19:20les coureurs
19:21qui n'ont pas la gloire,
19:22l'argent.
19:23je prends un coup de temps
19:24avec ceux qui ne sont pas
19:25devant les micros des médias
19:26parce que c'est grâce à eux
19:27qu'ils gagnent.
19:28C'est grâce à eux.
19:29Ceux que vous voyez,
19:30ceux que vous connaissez,
19:31ils sont payés.
19:32Déjà, ils sont bien payés.
19:33Les agents ne font pas
19:34de cadeaux pour les prix.
19:35Mais oui,
19:36je vous le dis,
19:37mais moi,
19:39mon œil,
19:40ce n'est pas d'aller
19:41remercier le vainqueur,
19:42c'est d'aller dire merci
19:43à celui qui finit très loin
19:45et qui parfois s'excuse
19:46pour passer la ligne
19:47parce que son travail
19:48a été fait en très long avant.
19:50Donc voilà,
19:51ça serait ça mon rêve
19:53pour 2026,
19:54c'est que tout ça,
19:55et puis que vous,
19:56les médias,
19:57vous sachiez dire à ceux
19:58qui nous supportent
19:59qu'ils ont le droit
20:00de nous applaudir
20:01parce qu'ils nous aiment,
20:02qu'ils ont aussi le droit
20:03de siffler quand ils n'aiment pas,
20:04parce que le public
20:05a ce pouvoir-là.
20:06Ça serait ça mon rêve.
20:08OK.
20:09Eh bien,
20:10merci beaucoup Jean-René
20:11pour cette interview
20:12accordée à Cyclisme Actu
20:13et on vous souhaite
20:14une grande saison 2026.
20:15Merci.
20:20Merci.
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