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00:00On continue de passer en revue les enjeux de cette COP avec notre invité de ce samedi matin.
00:10Avec nous, Frédéric Rodeur. Bonjour, vous êtes vice-présidente de l'ONG International Global Citizen,
00:18en charge du plaidoyer international et du financement du développement.
00:22Vous avez aussi dirigé l'ONG International One et vous connaissez bien le monde du financement du développement.
00:27Qu'est-ce que vous pensez du lancement de cette COP ?
00:31Que vous ont inspiré les premières déclarations des responsables politiques sur place ?
00:37Bonjour. Alors, tout d'abord, je dirige maintenant le secrétariat qui travaille sur les taxes solidaires,
00:46mais je reste associée aussi à Global Citizen.
00:49Et je pense que là, ce qu'on a vu déjà à Bélem, c'est une bonne entrée en matière.
00:55Il y a eu des annonces importantes, par exemple, sur la lutte contre la déforestation.
01:01Mais ce n'est qu'est le sommet des dirigeants.
01:04La COP commence vraiment lundi.
01:05On a deux semaines pour avancer sur différents dossiers très importants.
01:10Donc, le vrai travail commence maintenant.
01:12Je vous propose qu'on réécoute ce qu'a déclaré Laurent Fabius avant-hier.
01:17C'est lui, rappelez-vous, qui avait présidé la COP de Paris, ayant abouti aux accords du même nom.
01:23On l'écoute, on se retrouve dans quelques secondes.
01:28Petit marteau.
01:30Le marteau avec lequel, il y a dix ans exactement, j'ai scellé l'accord de Paris qui nous rassemble tous aujourd'hui.
01:40Le mot d'ordre à Bélem, ça doit être « Implement, baby ».
01:45« Implement, baby », dit Laurent Fabius, Frédéric Rodeur.
01:51Il faut enfin passer de la parole aux actes dix ans après les accords de Paris.
01:56Alors, on est déjà passé aux actes à beaucoup d'endroits et on voit que l'accord de Paris fonctionne.
02:05Mais c'est sûr que là, maintenant, l'idée, c'est de passer à une vitesse supérieure.
02:10Et donc, le mot d'ordre de la mise en œuvre est très important.
02:16Et qu'est-ce que ça veut dire concrètement ?
02:18On l'a déjà vu en amont de la COP.
02:20Il y a beaucoup de pays qui ont annoncé leur contribution nationale pour leurs objectifs climatiques pour 2035.
02:28Donc, donner, en fait, une indication de où on va d'ici les dix prochaines années.
02:34Donc, ça, c'est très important.
02:37Là, maintenant, les pays se retrouvent à la COP.
02:39On sait que, pour le moment, le compte n'y est pas.
02:42On n'arrive pas à contenir le réchauffement climatique.
02:46Les contributions nationales ne sont pas suffisantes.
02:48Mais c'est justement pourquoi aussi il est important que les pays se retrouvent,
02:53négocient et trouvent des moyens d'avancer rapidement.
02:56Et ces moyens existent, même dans un contexte géopolitique difficile.
03:01Peut-être pour donner deux exemples.
03:03Un groupe de volontaires pourrait, par exemple, avancer pour limiter les fuites de méthane.
03:11C'est un moyen très rapide pour contenir le réchauffement climatique.
03:16Et sur la question des financements, qui est toujours une question épineuse,
03:20il y a la possibilité d'avancer sur ce qu'on appelle des taxes solidaires
03:24et donc trouver de l'argent additionnel, notamment pour financer la résilience et l'adaptation.
03:30Et justement, parlant des financements, quand on pense aux outils de lutte contre le réchauffement climatique
03:36à l'échelle planétaire, on se perd un peu sur ce qui existe.
03:42Aujourd'hui, à quoi ressemble la finance climatique ?
03:46Qu'est-ce qui fonctionne ?
03:50Alors là, à nouveau, il y a beaucoup de choses qui ont été faites depuis de nombreuses années.
03:59Déjà, ce qu'il faut me dire, c'est que ce qu'on a vu en matière de financement,
04:04c'est que les financements commencent à se réorienter, les financements publics et privés,
04:10par exemple vers les renouvelables.
04:11Alors, pas suffisant encore, mais on voit vraiment une grande différence.
04:17Aujourd'hui, le ratio d'investissement est 2 à 1 entre les renouvelables et les fossiles.
04:22Donc ça, il faut que ça continue.
04:24Mais plus précisément, ce qui est toujours la question qui est très difficile à chaque COP,
04:31et cela depuis des années, c'est la question des financements,
04:34notamment pour les pays les plus vulnérables.
04:37Et l'année dernière, les pays se sont mis d'accord sur deux objectifs.
04:43C'est déjà 300 milliards en financement public
04:46pour aider les pays les plus pauvres, les plus vulnérables,
04:51à faire face aux changements climatiques,
04:53mais après aussi mobiliser 1 300 milliards en financement.
04:58Là, c'est un mix de financement privé et public.
05:01Alors, on a maintenant une feuille de route qui a été présentée,
05:04notamment par la présidence brésilienne, il y a justement deux jours.
05:08Donc ça, c'est très important.
05:09C'est une bonne base pour les discussions.
05:12Il y a énormément de recommandations dans cette feuille de route.
05:15Et je pense que ce qui est important,
05:17c'est que ces recommandations, pour une grande partie,
05:20peuvent être mises en œuvre par un groupe de pays.
05:23On n'a pas forcément besoin d'avoir un accord mondial.
05:27Frédéric Rodeur, à cette COP, pardonnez-moi,
05:30on a aperçu tout à l'heure à l'image le président brésilien Lula,
05:34qui a fait de la question de la sortie des énergies fossiles
05:37une question essentielle,
05:38même si ça ne figure pas officiellement à l'agenda de cette COP.
05:41Est-ce qu'il y a quelques chances qu'on aboutisse
05:45à un accord sur cette question de la sortie des énergies fossiles ?
05:50Les experts disent qu'il n'y a zéro chance.
05:51Alors, je pense qu'il n'y a jamais zéro chance.
06:00Alors, tout d'abord, on a bien évidemment l'accord de la COP 28
06:05sur la sortie des fossiles.
06:07Et là, à nouveau, on est dans la mise en œuvre.
06:09Donc ça, c'est très important.
06:10En fait, c'est acté qu'il faut qu'on sorte des fossiles.
06:14Ça, ça a été la grande avancée d'il y a deux ans.
06:16Comment est-ce qu'on avance ?
06:17Alors, je pense que, d'une part,
06:20juste parce que ce n'est pas à l'agenda aujourd'hui,
06:22ça ne veut pas forcément dire grand-chose.
06:24Déjà, l'agenda, elle va être discutée en début de COP.
06:29Et comme je disais, ce qui est important aussi,
06:31c'est d'une part ce qu'on peut faire tous ensemble,
06:34mais aussi là où on peut voir des groupes de pays avancés.
06:37Je vous ai déjà mentionné le méthane, par exemple.
06:41On pourrait aussi s'imaginer qu'on voit une feuille de route
06:44un peu plus précise sur la question de la sortie des fossiles.
06:47Elle ferait un peu miroir à ce que je disais sur les financements.
06:50En fait, c'est ce qu'il faut maintenant des feuilles de route,
06:53des recommandations très précises,
06:55qui n'existent pas seulement sur le papier,
06:57mais que des pays endossent et avec lesquels ils avancent.
07:03Et ça, c'est possible.
07:04Et je pense que c'est ça qu'il faut dire.
07:06C'est pourquoi aussi, justement, on a une COP.
07:08C'est pourquoi tout le monde se réunit à Belém.
07:10On a deux semaines pour avancer.
07:11Et justement, parlant de ce format des COP,
07:17un ancien ministre français de l'Environnement,
07:19Brice Lalonde, pour ne pas le nommer,
07:21a dit l'année dernière que les COP étaient devenus
07:24une machine à négocier du vide.
07:26Est-ce que c'est une analyse que vous partagez,
07:30tant soit peu, quand on voit le psychodrame
07:32qu'on a souvent à la fin de ces conférences ?
07:35Je ne partage pas le constat.
07:42Je parlais déjà de l'accord de Paris.
07:44On a vu l'impact qu'a cet accord aujourd'hui.
07:48On était en route pour un réchauffement de 4 % en 2015.
07:54Aujourd'hui, on est en route vers 2,6,3.
07:58Donc, c'est déjà une énorme avancée.
08:01Et elle n'aurait pas été possible sans une COP.
08:03Il y a deux ans, on a eu l'accord sur la sortie des fossiles.
08:08Alors, avoir un accord à la COP,
08:10ça ne veut pas dire que la mise en œuvre derrière, elle suit.
08:13Mais déjà, c'est la première étape.
08:15Et mine de rien, c'est un moment chaque année
08:17où les États se retrouvent pour discuter des avancées,
08:22pour voir s'ils peuvent aller plus loin.
08:23Mais aussi, c'est un moment de contrôle,
08:27de dire où est-ce qu'on en est, un état de les lieux.
08:29C'est très important.
08:30Et aussi, je pense que ça, surtout dans le monde
08:33dans lequel on vit aujourd'hui,
08:34où tout est en train de se morceler,
08:37les COP, ce sont des moments
08:38où tous les pays se réunissent autour de la table.
08:41Et il ne faut pas oublier que le changement climatique
08:43n'est pas une question théorique
08:45pour un grand nombre de pays aujourd'hui,
08:47notamment les petits pays insulaires,
08:49qui ont d'ailleurs, dans le passé,
08:50fait avancer souvent les négociations.
08:52Et heureusement.
08:53Donc, on a tous les pays autour de la table.
08:56C'est difficile.
08:57Ça peut créer des moments très difficiles,
09:00comme vous dites,
09:00notamment à la fin,
09:01quand le temps est compté.
09:03Mais en même temps,
09:04c'est là que l'action se passe.
09:06Et je pense qu'on ne peut pas décider
09:08d'avancer dans la lutte contre le changement climatique
09:12sans ceux qui sont en première ligne.
09:15Une dernière question, Frédéric Rauder.
09:18Qu'est-ce que vous attendez concrètement
09:20de cette COP 30 à Bélème ?
09:25Alors, moi, j'attends un sursaut collectif
09:28sur cette question de comment contenir les 1,5.
09:31Et il y a plusieurs moyens d'y parvenir.
09:34Et je veux aussi savoir des avancées concrètes
09:37sur les financements.
09:38Je parlais des petits pays insulaires, par exemple.
09:40On peut parler aussi des pays les plus pauvres,
09:42par exemple, en Afrique.
09:43Ils ont besoin de plus de financements
09:45et notamment plus de subventions.
09:47Et ça, ça peut venir, par exemple,
09:49de taxes solidaires.
09:50sur les vols premium.
09:52Il y a des initiatives concrètes qui sont en cours
09:54qui pourraient aboutir d'ici deux semaines.
09:57La France a dit sur cette question,
09:59tout comme l'Espagne,
10:00qu'elle était prête à y réfléchir.
10:01Merci beaucoup, Frédéric Rauder,
10:04d'avoir accepté de répondre à nos questions ce matin.
10:06Voilà ce qu'on pouvait dire avec vous
10:07de la COP 30.
10:10Merci.
10:11Merci.
10:12Merci.
10:13Merci.
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