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Les Vraies Voix avec Thibault Brechkoff, maire Dolus d’Oléron.
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NewsTranscription
00:00Je suis venu ici sur l'île d'Oléron.
00:04Suite aux faits dramatiques de ce matin, à partir de 8h40,
00:08un individu à bord de son véhicule a perpétré un périple
00:14au cours duquel il a volontairement, volontairement, j'insiste,
00:20percuté un certain nombre de personnes qui se trouvaient sur son chemin.
00:24C'était des personnes qui pouvaient être à vélo ou à pied.
00:28Nous avons deux personnes qui sont gravement blessées en urgence absolue,
00:33trois personnes en urgence relative.
00:37Vous avez reconnu Laurent Nouniès, le ministre de l'Intérieur,
00:41mais nous retrouvons tout de suite, pour quelques minutes,
00:43Thibaut Brechkov, le maire de Dolus-d'Oléron.
00:46Monsieur le maire, bonsoir.
00:48Bonsoir.
00:49Bienvenue sur Sud Radio.
00:50Alors, que s'est-il passé en début de matinée sur le territoire,
00:54notamment de votre commune, mais également de celle de Saint-Pierre-d'Oléron ?
00:58Eh bien, un jeune homme a pris son véhicule pour s'engager sur un périple meurtrier.
01:05Il est parti donc de la Cotinière et après a parcouru la commune de Dolus
01:10pour ensuite retourner sur la commune de Saint-Pierre.
01:12Et à chaque fois qu'il croisait un piéton, un cycliste,
01:16eh bien, il essayait de les faucher, il le raffonce dessus.
01:21Et malheureusement, eh bien, cinq personnes ont été directement touchées.
01:25D'autres l'ont évitée.
01:28Mais parmi les cinq personnes qui ont été touchées,
01:30trois sont dans une situation, je dirais, plus légère.
01:37Mais par contre, on en a deux qui sont encore dans un état grave
01:40et qui sont à l'hôpital de Poitiers.
01:43Parmi les blessés, il y a des personnes qui sont des résidents de votre commune ?
01:49Oui, tout à fait.
01:49Les deux personnes qui ont été touchées sur Dolus
01:53sont des résidents de Dolus.
01:56Ils faisaient leur vie normalement, ils ne demandaient rien à personne.
02:00Et malheureusement, eh bien, ils étaient au mauvais endroit, au mauvais moment.
02:03Ils ont croisé la route de cet homme qui était en cette course folle.
02:08Est-ce qu'il était connu dans une des communes où il était ?
02:11Comme a priori, il résidait, lui, sur place.
02:13Est-ce qu'il avait des antécédents ?
02:15Vous auriez des informations dans ce domaine, M. le maire ?
02:18Alors, effectivement, il était connu de la part de la gendarmerie,
02:22mais pour des faits de droit commun plus mineurs.
02:26C'est-à-dire qu'a priori, il aurait touché à la drogue.
02:30C'est des choses qui ne sont pas connues de manière positive.
02:33On savait qu'il avait des comportements qui n'étaient pas, je dirais, très carrés.
02:38Mais par contre, jamais il n'a été identifié de la part de la gendarmerie,
02:42ni par son entourage, ni par nous,
02:45qu'il y aurait une radicalisation,
02:49et encore moins une radicalisation qui mènerait à de tels actes.
02:52La commune dont vous êtes le maire, Dolus-Doleron,
02:54c'est environ 3 700 habitants, c'est bien ça ?
02:57Oui, nous sommes une petite commune, 3 300 habitants à l'année,
03:00le triple l'été, on est un territoire balnéaire, touristique,
03:05qui est connu plutôt pour ses plages, pour ses bonnes huîtres.
03:09On associe souvent notre territoire aux vacances et aux loisirs,
03:14et normalement, c'est le genre de choses qui ne nous arrivent jamais.
03:18Pour nous, on est extrêmement surpris face à de tels actes,
03:22mais on l'est d'autant plus sur un territoire comme le nôtre.
03:24Moi, je vais vous le dire, sur Oléron,
03:29souvent les actes dont on fait part,
03:31c'est des problèmes de voisinage, des naissances sonores le soir,
03:35mais jamais un semblant de délinquance
03:38est aussi grave, intentionnelle, etc.
03:42Dernière question, comme vous devez nous laisser,
03:45c'est le sentiment à Dolus-Doleron,
03:47c'est plutôt la sidération, la révolte, c'est quoi ?
03:50– Nous, c'est un choc total.
03:53C'est à la fois un mélange de colère, d'incompréhension,
03:58de se demander si c'est vrai.
04:00En fait, même moi, je l'admets en toute franchise,
04:03moi, face à ces événements-là,
04:04j'ai l'impression d'être dans une dimension parallèle.
04:06Je ne me sens plus dans le monde réel.
04:09Je me dis, mais qu'est-ce qui se passe à Dolus,
04:11pour qu'on en arrive là ?
04:13On ne comprend pas.
04:15C'est la colère et on a une espérance maintenant
04:18que pour les victimes, que ça s'arrange,
04:22que les personnes soient bien soignées
04:25et se rétablissent bien dans les prochains jours.
04:28Et en même temps, on a une pensée aussi
04:31pour les familles des victimes.
04:33Et on espère que les services de gendarmerie
04:36et les enquêteurs vont pouvoir mettre
04:39toute la lumière sur ces faits
04:40et en même temps, vont pouvoir nous donner
04:42des réponses à nos questions.
04:44Pourquoi lui ? Pourquoi ici ?
04:47Pourquoi ce passage à l'acte, etc. ?
04:48Donc pour nous, on a un certain nombre de questionnements
04:50dont on a besoin de réponses.
04:51Merci beaucoup Thibaut Brechkov.
04:53Je rappelle que vous êtes maire de Dolus, Doleron
04:54et recevez ainsi que vos administrés
04:57et ceux de La Cotinière et de Saint-Pierre-Doleron
05:00tout le soutien, bien évidemment, de Sud Radio.
05:04Merci à vous.
05:05Philippe Bilger, quand vous entendez ça,
05:07vous, on est en sécurité, en insécurité partout.
05:10Parce que l'île Doleron, il n'y a pas plus calme
05:12que l'île Doleron.
05:13Si, peut-être l'île de Ré ou l'île Dieu,
05:14mais c'est quand même des lieux particulièrement calmes, théoriquement.
05:18Bien sûr.
05:19En réalité, même si on ne sait pas tout
05:22sur la personnalité de celui qui a commis ses actes criminels,
05:27on ne sait pas s'il agit seul
05:29ou dans le cadre d'une organisation.
05:32Ce qui est clair, c'est que, de plus en plus,
05:35on veut montrer que la France peut subir des attentats partout.
05:40même dans les îles, à l'île Doleron,
05:43qui était jusqu'à maintenant un lieu préservé
05:46et destiné à des vacances, à du loisir
05:50et pas du tout à l'horreur d'un acte perpétré de cette manière.
05:54Donc, je crois qu'en effet, aujourd'hui,
05:56on ne peut plus s'en tirer en sécurité où que ce soit,
06:01avec parfois des parenthèses, heureusement.
06:03Mais tout de même, la France, aujourd'hui,
06:07n'est plus sûre partout où nous avons à la connaître et à l'apprécier.
06:12Sébastien Ménard.
06:13Moi, j'ai envie de vous répondre, M. Bilger,
06:16c'est, donnez-moi un endroit du monde
06:19où vous êtes en sécurité.
06:21Le monde moderne...
06:23A priori, Dubaï, on est en sécurité.
06:25Singapour.
06:26Il y a d'autres niveaux d'insécurité.
06:29Monaco.
06:30Oui, d'accord.
06:31Des endroits où le prolétariat domine.
06:35D'accord, très bien.
06:36Je vais quand même aller un petit peu plus loin.
06:39Plus vous avez, je dirais, d'humains sur cette planète
06:43et plus vous avez de chances de rencontrer des gens abîmés,
06:49des gens détraqués et susceptibles de, quelque part,
06:55de dérégler des systèmes bien installés
06:59ou de bousculer l'ordre établi.
07:00Alors, des fois, dans un langage un peu plus châtié,
07:02sur ce temps-tête, j'ai envie de vous dire,
07:04il y a de plus en plus de tarés.
07:05Voilà.
07:06Ce qui n'est pas faux non plus.
07:07Ce qui est vrai.
07:08Et il y a de plus de tarés partout.
07:11Donc, moi, je n'ai pas envie de stigmatiser
07:14notre pays, la France.
07:15Je n'ai pas envie de stigmatiser...
07:17Voilà.
07:17Il y a une recrudescence d'incivilité, de délits,
07:23d'actes répréhensibles, d'actes criminels,
07:26j'ai envie de dire, dans tous les pays développés,
07:29très développés, pour des raisons qu'on pourrait tout autant
07:32développer ici ou pas.
07:34Mais voilà.
07:34Mais donc, ce n'est pas plus la France que l'Allemagne.
07:37Ce n'est pas plus l'Allemagne que l'Angleterre.
07:39Ce n'est pas moins l'Angleterre que les États-Unis.
07:40C'est proportionnel à la population.
07:43Et c'est proportionnel, j'ai envie de dire,
07:47aux difficultés, aux tensions
07:49que peuvent connaître un certain nombre de pays
07:51et qui ont des conséquences sociales, mentales,
07:54intellectuelles, politiques.
07:55Évidemment.
07:56Donc, ce n'est pas plus la France ou moins la France.
07:58C'est aussi en France.
08:00Et comme c'est partout, on doit se consoler.
08:02Ce n'est pas ce que j'ai dit.
08:03Ce n'est pas ce que j'ai dit.
08:04Presque.
08:04Non, ce n'est pas ce que j'ai dit.
08:06Ah, ça va se retrouver.
08:07Mais après, une courte pause.
08:08On vous pose cette question.
08:09Hashtag Oléron.
08:11Sommes-nous en insécurité partout ?
08:13Vous pouvez voter, bien évidemment, sur X.
08:15Et pour le moment, votre tweet a 89,5%.
08:19Venez témoigner.
08:20Tiens, vous habitez l'île d'Oléron.
08:21Vous connaissez bien le lieu.
08:23Vous avez déjà été témoin d'une attaque.
08:25Appelez-nous au 0826 300 300.
08:33Retour des Vrais Voix avec Philippe Biliger et Sébastien Ménard.
08:37Et on vous pose cette question.
08:38Oléron, sommes-nous en insécurité partout ?
08:41Vous dites tout à 89%.
08:42Vous savez ce qui s'est passé.
08:44Un automobiliste a fauché 10 personnes ce matin.
08:485 vraiment blessés, dont 2 en urgence absolue.
08:52Avant de reprendre le débat, je voudrais vous poser une question, Philippe Biliger.
08:55Vous avez requis dans de très nombreux procès d'assises, on peut le dire.
08:59Est-ce qu'à votre époque, ça arrivait si souvent que ça, des attaques inattendues venant de nulle part ?
09:08L'un en voiture, l'autre à coups de couteau, le troisième en camion.
09:12Est-ce que ça arrivait si fréquemment que ça ?
09:14Parce que je rappelle que dans ce cas, le parquet national antiterroriste n'est toujours pas saisi,
09:19même si l'individu a crié à la Ouagba devant les gendarmes qui allaient l'interpeller.
09:23– Votre question est très pertinente, Philippe.
09:26En réalité, d'abord, je n'avais pas les affaires de terrorisme.
09:31J'en ai une ou deux, mais je n'aimais pas trop les jurys spéciaux.
09:35Et deuxième élément, je pense qu'il y a eu une évolution de la criminalité,
09:41ce qui fait que je n'ai pas eu beaucoup d'affaires de ce type.
09:45J'avais des affaires, d'une certaine manière, plus prévisibles sur le plan criminel.
09:50Tandis que là, vous l'avez très bien dit,
09:53ça surgit comme une terrifiante surprise et c'est lié probablement au terrorisme.
09:59– Sébastien Ménard, vous ne trouvez pas que…
10:03Vous avez parlé des problèmes mentaux ou psychiatriques de certains,
10:07mais que là, ça fait vraiment beaucoup, quand même, depuis un certain nombre d'années même ?
10:10– Mais la société dans laquelle on vit produit des tarés.
10:14Il faut quand même qu'on se le dise.
10:17Vous avez…
10:20Bon, je ne vais pas faire mon gauchiste de base,
10:22ce que je ne suis pas et n'ai jamais été,
10:24mais vous avez un manque de suivi psychiatrique abyssal dans un pays ultra-civilisé.
10:32– Pour le moment, la personne qui a été arrêtée,
10:35on n'a pas d'infos s'il a eu des antécédents de psychiatrie.
10:37– Non, mais je ne parle pas de cet individu.
10:41Vous m'interrogez, donc je vous réponds.
10:44Là, je parle sous le contrôle de M. Bilger.
10:47Vous avez, parmi toutes celles et ceux auxquels vous avez été,
10:54tout au long de votre carrière, confrontés,
10:56vous vous rendez compte quand même qu'il y a un affaiblissement
10:59de la structure psychologique globale et individuelle.
11:02On a des gens de plus en plus fragiles, d'accord ?
11:05Des gens qui ont des repères de plus en plus flous,
11:10à l'ordre établi, à l'ordre social.
11:12En clair, les gens n'ont plus de barrières,
11:14les gens n'ont plus de limites,
11:15les gens n'ont plus de garde-fous, les gens n'ont plus…
11:17– Il n'y a plus de surmoi, comme on dit en psychanalyse ?
11:19– Appelez ça comme vous voulez,
11:21mais ce que je veux dire, c'est que ces manques de repères,
11:25la raison pour laquelle on est quand même quelques-uns sur cette antenne,
11:29et au-delà, j'espère, à redemander la réaffirmation
11:33depuis le très jeune âge d'un certain nombre de repères
11:36inculqués, un certain nombre de valeurs,
11:40tout ça est frappé quand même au coin du bon sens.
11:43Alors quand effectivement, vous avez des zones de total non-droit,
11:50que vous avez des gens qui sont complètement hors-circuit,
11:54contrôlés par personne, en totale roue libre,
11:57dans leur vie personnelle, professionnelle, intellectuelle et psychiatrique,
12:00évidemment, vous, la société laisse faire et produit de plus en plus de tarés.
12:06– Philippe Bilger, oui, vous voulez en s'agir ?
12:08– Nous avons été ensemble aujourd'hui, Philippe, dans une autre,
12:13et il était intéressant de voir que nous sommes tombés d'accord
12:18sur le fait que des êtres, lorsqu'on commet des actes comme ça,
12:22à l'évidence, on a une structure déséquilibrée,
12:26voire des troubles de la personnalité,
12:28mais en même temps, on a constaté, et il y avait un accord là-dessus,
12:33qu'on peut avoir une parfaite rationalité dans l'organisation,
12:37la préparation, absolument.
12:39– Bien sûr, mais pour le moment, le PNAT, comme on dit,
12:44le parquet national antiterroriste n'est pas saisi,
12:46alors que l'intéressé, je le dis à la Ouagbar au moment d'être arrêté,
12:49qu'est-ce qui fait, est-ce que le parquet national antiterroriste
12:54ne poursuive pas, parce qu'il pense que c'est peut-être autre chose,
12:58nous avons le à la Ouagbar ?
12:59– Pas d'amalgame, ça s'appelle pas d'amalgame.
13:01– Oui, pas d'amalgame, oui, où on va regarder plus en détail,
13:03évidemment, ce qu'il y a dans son ordinateur,
13:06ce qu'il y a dans, comment ça s'appelle, son téléphone portable, etc.
13:09C'est ça qui va faire que, oui ou non,
13:12et est-ce qu'il est vraiment indépendant, le PNAT ?
13:14– Ah oui, enfin, je défends beaucoup la magistrature ces dernières semaines,
13:20mais je crois qu'il est indépendant,
13:23et vous avez vous-même donné la réponse à votre question,
13:27c'est qu'il accumule le maximum d'informations et de données,
13:31et d'ailleurs, d'autant plus qu'il faudrait faire attention
13:34en n'appliquant pas systématiquement l'étiquette terroriste,
13:41sinon on banalise ces actes-là.
13:43Donc il vérifie bien, à partir des données que vous avez évoquées,
13:48si on a affaire vraiment à un dessin criminel, c'est clair,
13:53mais terroriste en plus, on le verra.
13:55– Sébastien Ménard, est-ce que vous y croyez, vous, à ces cas ?
13:58Alors il y en a eu plusieurs, mais moi je me pose des questions,
14:01de « on va sur Internet et on se radicalise en 24 aux 48 heures ».
14:05Est-ce que ça vous paraît plausible ?
14:07– Moi oui, pourquoi ?
14:08Parce que vous avez, enfin, regardez autour de vous,
14:12sur des gens qui ne sont pas impactés par le terrorisme international,
14:18mais qui colportent un certain nombre de faits, de légendes, etc.,
14:23et qu'on qualifie de complotistes.
14:25Enfin moi j'ai des gens autour de moi qui ont vrillé
14:27en regardant une vidéo, en cherchant, etc., etc.
14:29Donc sur des sujets beaucoup plus anodins,
14:34moi j'ai des gens autour de moi, des gens extrêmement sérieux,
14:38peut-être même qui m'écoutent,
14:39ils sont persuadés que Mme Macron est un homme, vous imaginez ?
14:43– Oui, on en a parlé régulièrement à l'Évain-Lois.
14:45– Et donc je me dis que si des gens que je connais,
14:50qui sont bien construits, bien entourés,
14:53et qui ont en tout cas sur le papier une santé mentale des plus équilibrées,
14:59sont capables de vriller avec un article, un machin, une vidéo,
15:03d'un influenceur, je me dis mais évidemment que des esprits plus faibles,
15:10un peu conditionnés, ou ayant des prédispositions à être facilement conditionnables,
15:15bah vrille, et vrille rapidement.
15:17Enfin moi je ne suis pas étonné, pas du tout.
15:18– Merci beaucoup à tous les deux,
15:21et ce sondage qui se solde au Léron,
15:23sommes-nous en insécurité partout ?
15:25Vous dites oui, désormais à 89,6%.
15:28Tout de suite, on n'y croit pas.
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