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Le député et président du groupe Les Républicains, Laurent Wauquiez était l’invité de #LaGrandeInterview de Sonia Mabrouk dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.

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Transcription
00:00Générique
00:00Bonjour et bienvenue Laurent Wauquiez.
00:14Merci.
00:15Merci à vous de votre présence. Vous êtes le président du groupe LR à l'Assemblée nationale, député de la Haute-Loire.
00:20C'est votre grande interview sur CNews et Europe 1 au lendemain de la nomination du nouveau Premier ministre.
00:24Avant d'en parler, M. Wauquiez, ces images, je les décris à nos auditeurs d'Europe 1.
00:29Nous sommes à Paris, nous sommes à Lyon, nous sommes à Toulouse avec nos reporters où des individus au visage dissimulés bloquent des routes,
00:37s'en prennent déjà aux forces de l'ordre, bloquent des centres de bus. La plupart sont cagoulés. On voit les premières échauffourées.
00:46De quoi tout cela est-il le symbole selon vous ?
00:48Précisément l'image de la France qu'on ne veut pas. J'ai vu ces images en arrivant.
00:53Et la journée n'a même pas commencé. On a déjà des images de violences chez moi, dans ma région, à Lyon.
01:01Des gens qui assument tellement leurs idées qu'ils sont masqués.
01:04Des forces de l'ordre qui vont devoir faire leur travail dans des conditions extrêmement difficiles.
01:07Des drapeaux palestiniens. Je demande qu'est-ce que font des drapeaux palestiniens dans ce mouvement.
01:11Effectivement, nous en avons vu là, sur ces images, mêlées à des drapeaux de la CGT.
01:16Et je pense que toute une partie majoritaire de la France pense comme moi.
01:21Assez de cette France qui bloque tout, assez de cette France qui casse tout, et assez de l'autre côté de cette France qui paye tout.
01:26Vous ne comprenez rien de cette colère ? Il y a évidemment tout ce qui est condamnable, inacceptable, les violences, les dégradations.
01:32Mais il n'y a pas une colère légitime également, aujourd'hui, que vous comprenez ?
01:36Il n'y a aucune colère qui justifie qu'on aboutisse à casser et qu'on bloque un pays. Aucune.
01:40Et je pense que pour tous ceux qui aiment notre pays, il y a quelque chose de lamentable dans tout ça.
01:47Il y a deux jours, l'image de la France est l'instabilité politique, et aujourd'hui, on veut rajouter le blocage.
01:52Et il ne faut pas qu'on se trompe. Pour moi, c'est le même manipulateur derrière.
01:57C'est-à-dire ?
01:58Quand j'étais le lundi, dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale, il y avait dans les tribunes des spectateurs,
02:02quelqu'un qui se réjouissait qui était Jean-Luc Mélenchon.
02:05Qui soutient le mouvement.
02:06Et aujourd'hui...
02:07Vous le voyez quand même derrière la violence ?
02:08Mais pour moi, c'est une évidence.
02:09C'est l'ombre de la France insoumise, c'est la main de Jean-Luc Mélenchon.
02:12C'est lui qui nourrit le chaos, parce qu'il espère la révolution.
02:15Et donc on ne doit pas se tromper.
02:17Dernier tous ces visages cachés, derrière tous ces groupuscules,
02:21nos forces de l'ordre vont avoir affaire à cette tentative de déstabilisation.
02:25Et c'est pour ça qu'il faut qu'on soit très clair, il ne peut y avoir aucune ambiguïté.
02:29Il y a eu une récupération politique depuis le début de ce mouvement.
02:32On commence la journée avec cette forme de violence.
02:35Pour moi, tout ça est lamentable.
02:36C'est précisément ce que je ne veux pas, ce n'est pas la France.
02:38Monsieur Wauquiez, vous dites derrière tout cela la France insoumise.
02:42Le Rassemblement national, il y a quelques jours, j'interrogeais Sébastien Chenu, ici même à votre place.
02:47Il condamne la violence, mais il comprend une partie du mouvement.
02:50Il comprend la colère.
02:51Vous, vous dites non.
02:52Et quand vous commencez à excuser, vous finissez par justifier.
02:58C'est commencer par dire, ah mais oui quand même, je comprends ce qui se passe le 10 septembre, etc.
03:02Non, moi je ne comprends pas ça.
03:04Voilà.
03:04À un moment, moi j'aime l'ordre.
03:06Je pense qu'on peut s'exprimer.
03:08On est dans une démocratie, on a cette chance.
03:10Mais la démocratie, ce n'est pas ça.
03:11Il est déjà 8h du matin, on voit ces boubelles incendiées, je le disais, des centres de bus bloqués, des autoroutes, des routes.
03:18Également, quand le ministre de l'Intérieur, encore en exercice, Bruno Rotailleau, dit tolérance zéro.
03:22Et qu'on voit déjà cela, Laurent Wauquiez, on se dit, elle est où la tolérance zéro ?
03:28Mais on le sait très bien.
03:30Et le ministre de l'Intérieur, Bruno Rotailleau, il a raison de rappeler cet objectif.
03:34Mais je rêverais qu'on ait tolérance zéro dans notre pays.
03:36Donc ce n'est pas le cas.
03:37Mais on le sait bien tous.
03:38Mais vous assumeriez, vous, une tolérance zéro avec les risques que ça peut avoir ?
03:42Mais quand vous avez des gens qui cassent, moi, vous savez à qui je pense ?
03:46Je pense à tous ceux qui nous regardent, qui sont contribuables,
03:49qui se disent, dans nos villes, c'est nous qui payons par nos impôts les équipements publics.
03:52Vous parlez du mouvement notamment Nicolas qui paye ?
03:54Bien sûr.
03:55Et auquel j'ai apporté tout mon soutien, parce que vous savez quel est le cœur de mon combat.
03:58C'est la France qui travaille, qui a travaillé toute sa vie,
04:01et qui est écoeurée par le sentiment que certains se permettent tout,
04:05et qu'à l'arrivée, c'est toujours à eux qu'on demande des efforts.
04:06Et donc, je rêverais qu'il y ait la tolérance zéro.
04:09Je rêverais qu'on puisse se dire qu'à la fin de cette journée,
04:12bien évidemment, tous les manifestants qui ont cassé vont payer.
04:14Mais la réalité, c'est qu'on a tout un système politique judiciaire à secouer pour arriver à ça.
04:21Un système politique auquel vous participez.
04:23Et c'est bien pour ça que je m'emploie à le dénoncer et à le changer.
04:26Et vous connaissez mes opinions dessus ?
04:28C'est-à-dire qu'il faut qu'on se le dise, si on ne change pas le fonctionnement de notre État de droit,
04:33qui n'est plus un État qui protège les citoyens, qui n'est plus un État qui protège la police,
04:37on n'arrivera à rien.
04:38Si on n'a pas le courage de poser la question de ce qu'est la jurisprudence du Conseil constitutionnel,
04:42de la Cour européenne des droits de l'homme,
04:43nous n'arriverons pas à atteindre cet objectif,
04:46que je partage avec Bruno Retailleau, que je partage avec vous,
04:49qui est celui de la tolérance zéro, qui est celui de la fermeté.
04:52Mais ça, il faut aller jusqu'au bout.
04:53Ça suppose qu'on reprenne la main sur notre État de droit qui a dérivé
04:56et qui maintenant, au lieu de protéger le citoyen, protège les délinquants.
05:00Sébastien Lecornu est-il l'homme de la situation ?
05:02L'homme, évidemment, de ce courage politique que vous appelez de vos voeux.
05:07C'est son premier défi, quand même, aujourd'hui.
05:10Quel signal envoie Emmanuel Macron, tout d'abord,
05:12Laurent Wauquiez, avec une telle nomination à Matignon ?
05:15Écoutez, je vais répondre très simplement à ça.
05:18Pour moi, ce n'est pas la question.
05:20Et ne tombons pas...
05:20C'est pourtant la mienne.
05:22Je le comprends.
05:23Je comprends que vous n'aimiez pas que je vous dise ça.
05:25Mais je vais le redire.
05:26Et je suis sûr que vous comprenez très bien ce que je veux dire par là.
05:29Ne tombons pas dans le piège du casting.
05:31Monsieur Wauquiez, là, je vous demande
05:33que représente le Premier ministre de la France.
05:35Quelle image il renvoie ?
05:36C'est pour ça que la question qui se pose,
05:38et je le redis, ne tombons pas dans ce piège.
05:40Vous ne voulez pas dire un mot sur le signal envoyé par...
05:43Bien sûr que je vais y répondre.
05:44Mais si vous me permettez, je voudrais juste expliquer pourquoi.
05:47La question, ce n'est pas qui, mais pour quoi faire.
05:50On va pouvoir répondre.
05:51On va y venir.
05:52Bien sûr, on va pouvoir répondre.
05:53Le qui peut donner une indication sur le pourquoi.
05:56C'est un homme qui est venu de la droite,
05:58qui a été exclu quand il a rejoint le macronisme.
05:59Donc, j'imagine quand même que vous avez des affinités.
06:02Mais enfin, juste la question, moi, qui m'intéresse,
06:05c'est il vient pour quoi faire ?
06:06Vous voulez que je vous réponde sur Sébastien Lecornu ?
06:08Je l'apprécie Sébastien Lecornu.
06:10Je le connais personnellement.
06:11C'est un homme extrêmement intelligent, d'écoute.
06:14Ça a été un excellent ministre de la Défense.
06:16Une fois que je vous ai dit ça, je ne vous ai rien dit.
06:18Parce que la question qui compte,
06:20ce n'est pas qui est Sébastien Lecornu,
06:22c'est qu'est-ce qu'il va faire.
06:23Alors, je vous la pose différemment, pour répondre au pourquoi faire.
06:25Est-ce que vous pensez que celui qui est décrit quand même
06:27comme le fidèle parmi les fidèles,
06:29probablement la dernière carte du macronisme,
06:31est-ce qu'il peut rompre avec huit années de macronisme ?
06:34Il peut, à condition qu'on ait les cartes sur table.
06:36Et donc, moi, ce qui m'intéresse,
06:38et c'est pour ça que je reviens à la même réponse,
06:41ce n'est pas qui est Sébastien Lecornu,
06:42mais quel sera son contrat de gouvernement ?
06:44Il va vous le dire.
06:44Il va réunir les différentes forces politiques.
06:47Et à partir de là, vous allez décider.
06:49Donc, si j'ai bien compris, Laurent Wauquiez, ce matin,
06:51la participation des LR au gouvernement n'est pas acquise.
06:54Alors, je vais essayer de vous répondre dans l'ordre.
06:56Je répète, ce qui compte pour moi,
06:59c'est qu'est-ce qui va être le programme de gouvernement.
07:01Et c'est uniquement par rapport à ça
07:03que les députés de la droite républicaine se déterminant.
07:06Pourquoi ?
07:07Quand vous me posiez, et on se posait les mêmes questions
07:09quand François Bayrou a été nommé,
07:11moyennant quoi, tout le monde s'est précipité.
07:14À l'arrivée, il n'y avait...
07:15Attendez, tout le monde s'est précipité.
07:16Qui s'est précipité au gouvernement ?
07:18Vous voulez dire les LR ?
07:19À peine, à peine François Bayrou était nommé,
07:21on n'a pas pris le temps de déposer une feuille de route.
07:24On nous aurait dit,
07:26le gouvernement de François Bayrou va avoir comme bilan
07:28et comme feuille de travail, comme principale loi,
07:31la loi fin de vie et rien d'autre.
07:33Je pense que la position des députés de la droite républicaine
07:35aurait été autre.
07:36Donc je ne veux pas qu'on reproduise les mêmes erreurs.
07:39Pour moi, ce qui compte,
07:40c'est qu'il faut qu'on ait le contrat de gouvernement sur la table.
07:43Et quand je dis ça, il faut qu'on soit bien précis.
07:45Le sujet, ce n'est pas juste que le Premier ministre
07:47reçoive les formations politiques,
07:49c'est qu'on écrive noir sur blanc ce qu'on va faire.
07:52Alors les conditions...
07:53C'est quand même la moindre des choses.
07:55Dans une démocratie normale,
07:57vous n'allez pas dans un gouvernement
07:58sans savoir ce que vous allez faire.
08:00Et pourtant, c'est ce qu'on a fait avec François Bayrou.
08:02Vous avez fait.
08:03Donc là, vous prenez une méthode différente.
08:06Non, souvenez-vous, moi je n'ai pas changé.
08:08Je disais exactement la même chose il y a neuf mois.
08:10Et vous me le rappeliez,
08:12je disais exactement la même chose.
08:13Je n'ai pas changé d'avis.
08:15Je dis la même chose avant la nomination.
08:17Après, il faut une feuille de route.
08:19Pourquoi ?
08:20Attendez, M. Wauquiez, pardonnez-moi.
08:21Donc, vous dites ce matin
08:22que la participation des LR au gouvernement
08:23n'est pas acquise.
08:24Ça dépend du pourquoi.
08:25Donc, la feuille de route.
08:26Mais c'est normal.
08:27Enfin, vous seriez choqués que ce soit l'inverse, j'espère.
08:30Mais ce matin,
08:30beaucoup de ceux qui nous regardent et nous écoutent
08:31estiment que Bruno Rotaillot
08:33sera sur la photo du gouvernement à l'intérieur.
08:35Mais la question,
08:36et nous partageons totalement cette ligne
08:38à l'intérieur des Républicains,
08:40c'est de savoir quel sera le programme de travail.
08:42Pourquoi ?
08:43Si vous ne dites pas ce que vous voulez faire avant,
08:45vous ne le ferez pas après.
08:46La deuxième raison,
08:48il faut qu'on retrouve de la stabilité.
08:49Ce gouvernement...
08:50A quel prix ?
08:51Je vais y venir.
08:52Il faut que ce gouvernement
08:53puisse aller jusqu'à l'élection présidentielle de 2027.
08:56Si vous n'avez pas votre feuille de route,
08:58que vous êtes installé sur des ambiguïtés,
09:00au fur et à mesure que le temps passe,
09:01ça tombe.
09:01Et le dernier point,
09:02celui que vous avez dit,
09:04l'Assemblée nationale est explosée.
09:06Ça signifie,
09:07il faut en être conscient,
09:08que le gouvernement va évidemment devoir discuter
09:09avec des gens avec lesquels
09:11on ne partage pas toutes les idées
09:12et qu'il y aura des compromis.
09:14J'en suis conscient.
09:15Mais je ne veux pas que ces compromis
09:17nous amènent à des compromissions.
09:18Et donc,
09:19pourquoi je veux que tout soit écrit noir sur blanc ?
09:21Parce que ça nous permettra de juger sur pièce.
09:23D'accord.
09:24Et qu'au moins...
09:24Vous allez juger sur pièce un contrat de gouvernement.
09:26Mais en quoi rester encore,
09:28participer au gouvernement,
09:29si ce contrat de gouvernement vous convient,
09:31en quoi ce n'est pas une dilution définitive
09:33dans le macronisme,
09:35puisque vous voulez que,
09:36M. Lecornu,
09:37vous souhaitez,
09:38au nom de la stabilité,
09:39qu'il reste qu'en 2027 ?
09:41Mais parce que précisément,
09:42c'est pour ça qu'il faut la feuille de route
09:43et que ça nous permettra de juger.
09:44Et moi,
09:45je serai le garant
09:46avec les députés de la...
09:47Vous avez le plus fidèle des macronistes
09:48qui est à Matignon.
09:49En quoi ce n'est pas une dilution dans le macronisme ?
09:51Mais la question pour moi,
09:52et je reviens toujours à ça,
09:53ce n'est pas la personnalité.
09:55Si Sébastien...
09:56Pardonnez-moi,
09:57vous aurez eu un Premier ministre socialiste.
09:59Quoique vous,
10:00vous avez dit que vous ne censuriez pas automatiquement.
10:02Peut-être que ça ne vous aurait pas déplu.
10:03Et c'est pour ça que je suis très cohérent.
10:05Parce que ce qui compte pour moi,
10:07ce n'est pas la personnalité,
10:08c'est le programme.
10:08Si jamais j'ai un gouvernement
10:09qui assume de faire des baisses de dépenses
10:11et n'augmente pas les impôts,
10:13ça me va.
10:14Si j'ai un gouvernement
10:15qui lutte enfin contre la cistana
10:17pour revaloriser la France qui travaille,
10:19ça me va.
10:20Si j'ai un gouvernement
10:21qui, contrairement à ce qu'a fait François Bayrou
10:23la dernière fois,
10:24ne découvre pas l'immigration
10:25la dernière semaine,
10:27ça me va.
10:28Et donc,
10:28la seule chose que j'essaye de faire
10:30dans cette période,
10:31où on voit bien le chaos,
10:32vous voyez ces images,
10:33vous voyez l'instabilité politique,
10:35on a fait un choix
10:36avec la droite républicaine,
10:37c'est d'essayer de faire oeuvre utile,
10:38même dans un contexte pas facile.
10:40Mais vous parlez de cohérence.
10:41Il y a quand même quelques jours,
10:42Laurent Wauquiez,
10:42c'est bien vous,
10:43vous aviez dit que vous ne censuriez pas
10:45automatiquement un Premier ministre socialiste.
10:47Elle est où, votre cohérence ?
10:48Vous n'étiez pas d'accord
10:49avec le reste des Républicains
10:51et encore moins avec le ministre de l'Intérieur.
10:53Donc, votre entente, quand même,
10:55elle tourne à la guerre des chefs, aujourd'hui.
10:57Pas du tout.
10:57La position qui est la mienne,
10:59je l'ai toujours défendue
11:00et vous avez d'ailleurs relevé
11:01la cohérence de ce que je disais,
11:03c'est pour quoi faire ?
11:04C'est ma seule boussole.
11:05Il faut un cap.
11:06Et donc, ce que je veux dire par là...
11:08Je pense que vous savez
11:09qu'un Premier ministre socialiste
11:10aura une feuille de route socialiste
11:12et qu'un Premier ministre macroniste
11:13aura une feuille de route macroniste.
11:15Vous avez des doutes ?
11:16En tout cas, je me bats
11:17pour que ce soit autre chose, oui.
11:18Et c'est ça, mon combat.
11:20Je me bats pour que la voix des Républicains,
11:22elle soit entendue.
11:23Je me bats pour que ce ne soit pas
11:24une voix des Républicains
11:25qui aille juste prendre des postes
11:26et ne défendre pas ses idées.
11:27Je me bats...
11:28Juste prendre des postes ?
11:29Il y a une place aux postes,
11:30aujourd'hui, chez les Républicains ?
11:31Madame Abrault,
11:32il y a toujours,
11:33quand on constitue un gouvernement,
11:34et ce n'est pas les Républicains.
11:36Ne faisons pas semblant,
11:37c'est la vie politique.
11:39Et donc, ce qu'il faut,
11:41c'est des discussions.
11:42C'est normal dans la période.
11:43Des compromissions, non.
11:45Et donc, ce qu'il faudra juger,
11:46et c'est pour ça qu'il faut
11:47ce contrat de gouvernement,
11:48c'est est-ce que la feuille de route,
11:50avec les discussions nécessaires,
11:52correspond à ce qu'on veut
11:53ou est-ce qu'on considère
11:54que ça ne correspond pas
11:55à ce qu'on veut défendre ?
11:55Pas de hausse d'impôts.
11:57Évidemment, sur le travail
11:58sur les dépenses,
11:59sur l'insécurité,
12:00sur l'immigration,
12:01vous attendez des garanties
12:03sur tous ces points.
12:04Je vous pose une question directe,
12:05est-ce que la droite,
12:07c'est encore où elle habite ?
12:09Vous avez un pied dedans,
12:10un pied dehors,
12:10dans le bloc central ?
12:12Je pense que,
12:12Madame Mabrou,
12:13quand je vous explique nos idées,
12:14la défense du travail
12:15et pas de l'assistanat,
12:17les investissements
12:17et qu'on a fait tous ensemble
12:19sur les sujets sécurité et immigration,
12:21quand je défends avec constance
12:23la France qui travaille
12:24et qui ne veut pas
12:26que ce soient toujours
12:26les mêmes qui payent,
12:27je pense qu'au contraire,
12:28il y a une colonne vertébrale
12:29qui est très claire.
12:29Et quand,
12:31sur le mouvement du 10 septembre,
12:33contrairement à d'autres,
12:33je ne vous dis pas
12:34« Ah mais oui,
12:34je les comprends sans les soutenir »,
12:36je pense qu'il y a une colonne vertébrale.
12:37Mais vous avez des députés
12:38qui ont voté contre la confiance
12:39à François Bayreau,
12:40des députés qui sont abstenus,
12:41d'autres qui ont voté pour.
12:42Donc un pied dedans,
12:43un pied dehors.
12:44Où est-ce que vous vous situez
12:45aujourd'hui, vous,
12:46patron quand même des députés LR,
12:47Laurent Wauquiez,
12:48par rapport à ce bloc central ?
12:50Dans un choix qui est clair
12:50de responsabilité,
12:52c'est-à-dire que dans une période
12:53de chaos,
12:53on essaye de faire œuvre utile.
12:54Le monde me répond
12:55à la même chose.
12:57Rarement quelqu'un vous dit
12:58« Je suis là pour être irresponsable ».
13:00Non, et je respecte aussi
13:01leur position.
13:02Le RN dit
13:02« On veut renverser toute la table ».
13:04Bon, ben moi,
13:05je ne vous dis pas ça.
13:05Moi, je vous dis,
13:06je considère qu'il faut…
13:07Vous êtes plus prudents aujourd'hui
13:08avec le profil de M. Lecornu.
13:10Peut-être.
13:11Et tant mieux si c'est le cas.
13:12Et vous savez que je ne fais
13:13jamais partie de ceux
13:13qui sont dans les leçons de morale
13:15à l'égard de qui que ce soit.
13:17Mais ce que j'essaye,
13:18moi,
13:18c'est juste qu'on fasse œuvre utile.
13:20Et pour ça, pour moi,
13:21il y a la défense de la France
13:22qui travaille.
13:22Il y a un dernier sujet
13:23qu'on n'a pas abordé
13:24dans ce que doit être
13:25le contrat de gouvernement.
13:27On voit bien
13:27les ravages de l'instabilité.
13:30Je ne veux pas
13:30qu'on renoue
13:31avec les vieux démons
13:31de la Quatrième République.
13:33Et donc,
13:33dans la feuille de route
13:34du Premier ministre,
13:35il doit être très clair
13:35qu'il n'y a pas la proportionnelle.
13:37La proportionnelle,
13:38c'est ce qui garantit
13:38l'instabilité politique
13:40dans un pays.
13:41Je ne veux pas voir ça
13:41dans un contrat de gouvernement.
13:42Alors, la stabilité,
13:43est-ce que ce serait aussi…
13:44Ça passe par des personnalités.
13:45À l'instant,
13:46Gérald Darmanin
13:46affirme qu'il veut rester
13:47à sa place.
13:48On imagine que Bruno Rotaillot,
13:50compte tenu des défis,
13:51veut également rester à sa place.
13:53Au-delà des postes,
13:55est-ce que vous dites
13:55que nous avons besoin
13:56de ministres tels que Bruno Rotaillot
13:58et Gérald Darmanin
13:59dans ce gouvernement ?
14:00Oui.
14:01Mais pareil,
14:02c'est la même constance.
14:04Ce qui m'intéresse surtout,
14:04c'est pourquoi faire ?
14:05Parce que je me souviens,
14:07quand François Bayrou
14:07nous avait vendu
14:08son premier gouvernement,
14:10il était question
14:10d'avoir toute une série
14:11de lois sur l'immigration.
14:13Il n'y a eu quasiment
14:14aucune loi sur l'immigration
14:15qui a été portée
14:16et qu'on a pu porter
14:16par le gouvernement directement.
14:18Et donc,
14:19ce qu'il faut,
14:20c'est par raisonner par poste,
14:21c'est quelle va être
14:22la feuille de route
14:22et qu'est-ce qu'on va inscrire.
14:24Et ceux qui nous écoutent,
14:26c'est ce qui les préoccupe.
14:27Si Sébastien Lecornu
14:28mène une politique
14:29qui est claire,
14:30que les Français peuvent juger
14:31parce qu'il y aurait eu
14:31un contrat de gouvernement
14:32dès le début...
14:33Ça peut être l'homme
14:33de la rupture
14:34avec le macronisme ?
14:35Mais, Mme Mabrouk...
14:36Vous imaginez qu'après...
14:38Mme Mabrouk...
14:38Il peut proposer
14:39totalement autre chose.
14:40Enfin,
14:41arrêtons...
14:42Enfin, je ne vous ai jamais dit
14:43que vous alliez avoir
14:45une rupture avec le macronisme
14:46dans l'année et demie qui vient.
14:48Enfin, tout le monde
14:48est lucide sur ce qu'on a.
14:49Vous avez vu l'Assemblée nationale.
14:51La seule chose que je vous dis,
14:52c'est essayons de faire
14:53un minimum de travail utile
14:55plutôt que de laisser notre pays
14:56se défaire sous nos yeux.
14:58Et donc,
14:58le sujet,
14:59ce n'est pas
14:59est-ce que le cornu
15:01va être la rupture
15:01avec le macronisme ?
15:02Bien sûr que non.
15:03Le sujet,
15:04c'est est-ce qu'on aura
15:04une feuille de route
15:05qui, pendant un an et demi,
15:06permet de faire avancer
15:07le pays dans la bonne direction
15:08ou non ?
15:08Et si le sujet,
15:09c'était le peuple ?
15:10Pourquoi vous ne croyez pas
15:11à un retour aux urnes ?
15:14Mais parce que
15:15je considère que
15:16dans la période,
15:17mettons un mot sur les choses,
15:19certains veulent une dissolution.
15:20Oui.
15:21Vous regardez les intentions de vote.
15:22Surtout vos partisans et militants ?
15:24Non.
15:24Ah si, une majorité.
15:26Ah, dans tous les sondages.
15:26Non, c'est assez partagé.
15:27C'est moitié-moitié, d'ailleurs,
15:28si on est très franc.
15:29Une bonne moitié, on va dire, oui.
15:31Oui, mais...
15:31Et même démission pour certains.
15:33Vous savez,
15:33j'ai mes convictions.
15:35Je les défends quand même.
15:36Même si parfois,
15:37il faut un peu de courage
15:37pour les exprimer.
15:38Je ne fais pas partie
15:39de ces politiques
15:40qui vont au gré des sondages
15:41et qui disent exactement
15:42ce que pensent les sondages.
15:43Redonner la parole au peuple,
15:44c'est plutôt noble, généralement.
15:46Oui, si ce n'est pas pour le chaos.
15:48C'est-à-dire, à l'arrivée,
15:50vous regardez les intentions de vote
15:51comme moi,
15:52est-ce qu'elles aboutiraient
15:53à une Assemblée nationale différente ?
15:54Je ne sais pas.
15:54La situation a changé depuis...
15:56Non, la première...
15:56Vous regardez les intentions de vote,
15:58elles sont même moins bonnes
15:59que celles qui étaient prévues en juin
16:00pour avoir dégagé
16:02une majorité absolue.
16:03Et donc, dans la situation
16:04dans laquelle on est,
16:05avec une dette,
16:06la menace de l'insécurité,
16:08l'immigration qui est hors de contrôle,
16:10aller perdre des semaines et des mois
16:11avec à nouveau un gouvernement,
16:13même pas de budget,
16:14c'est-à-dire qu'il faut dire un mot,
16:15si vous faites une dissolution,
16:17ça veut dire qu'il n'y a pas
16:18de budget l'année prochaine.
16:19Bon, je suis désolé,
16:20ce n'est pas ma façon
16:21de faire de la politique.
16:22Par contre,
16:25vous me parlez de revenir
16:26vers les Français,
16:27moi je suis favorable
16:27à ce qu'il y ait des référendums.
16:29Je veux qu'il y ait un référendum
16:30sur l'accès aux aides sociales
16:31des étrangers.
16:32Il y a eu des promesses ?
16:33Je voudrais qu'il y ait un référendum
16:34sur cette question de l'assistanat.
16:36On garde le social,
16:37on arrête l'assistanat,
16:39on revalorise le travail.
16:40Donc oui,
16:41je suis favorable
16:42à ce qu'on aille devant les Français,
16:43je suis favorable
16:44à ce qu'ils tronchent,
16:45c'est l'esprit gaulliste,
16:46mais pas la chianlée.
16:47Je vais passer à nos sujets,
16:48mais Laurent Wauquiez
16:49au gouvernement,
16:51ce n'est pas automatique.
16:54La cohérence,
16:54je me l'applique aussi
16:55à moi-même.
16:56C'est quelle feuille de route ?
16:56Vous m'y posez la question.
16:58Votre réaction,
16:59Laurent Wauquiez,
16:59à l'affaire autour de Thomas Legrand
17:00et Patrick Cohen,
17:01pour conclure,
17:02accusé de connivence
17:03avec le Parti socialiste
17:04pour barrer la route
17:05à Rachida Dati,
17:06le tout dans une vidéo
17:07filmée à leur insu
17:08sur la méthode tout d'abord,
17:10à savoir un enregistrement pirate.
17:11Il y a quelque temps,
17:12lorsque vous-même,
17:13vous avez fait l'objet
17:14d'un tel enregistrement
17:15dans d'autres circonstances,
17:16complètement,
17:17Patrick Cohen justifiait
17:18ces méthodes,
17:19méthodes contre lesquelles
17:20aujourd'hui,
17:20il peut porter plainte désormais.
17:22Comment vous réagissez ?
17:23Quel étrange personnage,
17:25deux poids, deux mesures.
17:26Je me souviens très bien
17:27quand moi,
17:27j'avais été enregistré
17:28à l'issue
17:28totalement de façon
17:30dissimulée et organisée.
17:32Il avait expliqué
17:32que c'était tout à fait
17:33naturel et normal.
17:35Et maintenant,
17:35quand ça le touche lui,
17:36il dit,
17:37mais comment ?
17:37Quelle indignité !
17:38Ce n'est pas
17:39des fonctionnements républicains.
17:41Pour moi,
17:41c'est très révélateur
17:42de ce qu'est cette personne.
17:44Je n'ai jamais voulu
17:45participer à des interviews
17:46avec lui
17:47parce que j'ai toujours considéré...
17:49Vous avez déjà été invité
17:49sur le service public,
17:50évidemment.
17:51Vous y rendez.
17:52Et j'y défends mes idées
17:53parce que je veux
17:54que dans le service public
17:55il y ait le pluralisme
17:56et je pense que
17:56quand on est de droite
17:57et qu'on défend nos idées,
17:59il faut aller y compris
17:59là où ce n'est pas facile.
18:01Et donc,
18:01j'y vais,
18:02bien sûr.
18:03Mais il y a des limites.
18:04Il y a des limites
18:05au deux poids, deux mesures.
18:06Je n'ai pas oublié
18:06ce qui a été fait
18:07à Cyril Hanouna.
18:08Je n'ai pas oublié
18:09la façon dont on a fait fermer
18:10son émission et son antenne.
18:12Et j'attends de voir
18:13ce qui la sera fait.
18:14Le service public,
18:15ça doit être le pluralisme,
18:16ce comportement
18:17à porter atteinte
18:18à ce qui est normalement
18:19le service public
18:19qui est financé par nos impôts
18:21et donc il y a des limites.
18:22Merci Laurent Wauquiez
18:23d'en avoir.
18:23Merci à vous.
18:24C'était notre invitation ce matin.
18:25C'était un plaisir.
18:26Bonne journée et à bientôt.
18:27Merci à vous.
18:28Sous-titrage Société Radio-Canada
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