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00:00Bonjour à tous, bienvenue dans Paris Direct. Si vous nous rejoignez, c'est parti pour Derrière l'image, votre rendez-vous de décryptage de l'actualité à travers une photo.
00:14Direction l'hôpital public aux urgences psychiatriques avec cette image, une photo choc pour aborder la santé mentale décrétée Grande Cause Nationale 2025 en France.
00:24Cette photo, elle est issue du reportage de Julie Chouteau qui nous a rejoint. Bonjour Julie.
00:28Bonjour Sérine.
00:29Vous êtes journaliste à la rédaction magazine de France 24 avec Jonathan Walsh.
00:33Vous avez réalisé un numéro de 7 en France où vous vous plongez 24 heures en immersion aux urgences psychiatriques de Saint-Denis en banlieue parisienne.
00:41Pour commencer, vous allez nous expliquer ce qu'il y a sur cette photo.
00:44Oui, alors qu'est-ce qu'on voit ? En fait, c'est une contention, une mesure de contention.
00:47Donc en fait, le patient est attaché à son lit dans une chambre d'isolement.
00:52Cet homme, en fait, il avait été amené par la police parce qu'il se montrait agressif dans la rue.
00:56Puis quand il arrivait à l'hôpital, il était dans un délire paranoïaque de persécution.
01:00Alors là, il se montrait encore agressif envers les soignants, voire les autres patients.
01:05Donc en fait, il représentait un danger immédiat pour lui-même d'abord et puis pour les autres.
01:10C'est pour ça, donc, qu'il a été placé en contention.
01:13Alors pourquoi j'ai choisi cette image ?
01:15C'est justement parce qu'elle peut représenter ce qui peut faire peur, en fait, en psychiatrie.
01:20Une image presque caricaturale, en fait.
01:22En tout cas, très réductrice parce que la contention que l'on voit là, en fait, c'est exceptionnel comme mesure en psychiatrie.
01:30Ce geste, les psychiatres, ils le détestent.
01:32Ils l'évitent un maximum.
01:34C'est un geste de dernier recours, donc exceptionnel et provisoire surtout, ce patient.
01:39En fait, c'était dans toute la journée qu'on a passé là-bas, le seul qui a été contentionné et il n'a pas été très longtemps.
01:46En fait, il a été le temps que les traitements fassent effet et qu'il se sente un peu soulagé de sa souffrance psychique puisqu'il était avant tout en souffrance.
01:56Il faut rappeler que pas moins d'un Français sur cinq souffre de troubles psychiques.
02:00Oui, alors en fait, quand on parle de santé mentale, ça recouvre un spectre très, très large.
02:05Ça peut être de la dépression, de l'anxiété, des phobies, des troubles alimentaires à des pathologies qui sont très lourdes et chroniques.
02:15Alors les urgences, elles prennent surtout en charge des gestes très graves comme les tentatives de suicide, par exemple, ou alors des crises de décompensation, justement, de pathologies très lourdes.
02:27Mais même quand, en fait, les maladies, elles sont chroniques, ça veut dire que, en fait, malheureusement, c'est pour la vie, il y a des médicaments, en fait, quand même, pour se soigner.
02:36Des médicaments qui, même s'ils ne guérissent pas, ils limitent les symptômes, les expressions de la maladie, ils soulagent, ils soignent et ça permet aux patients de mener une vie la plus normale possible, en fait.
02:47Ces médicaments, ce sont des molécules, de la chimie qui agit vraiment sur le cerveau, c'est une science, une médecine au sens propre du terme.
02:57Et ça, c'est un peu difficile, des fois, à envisager pour le commun des mortels, mais même pour certains médecins qui ne font pas partie de cette spécialité, la psychiatrie.
03:07Par exemple, on va écouter le psychiatre qu'on a suivi, Faisal Moifac, qui échange, en fait, avec son collègue, le chef des urgences générales, Mathias Wargon, à ce propos. Écoutez.
03:17Ces stéréotypes-là, nous, on les perçoit dans le rapport qu'on a à nos collègues médecins, somaticiens, comme on les appelle, nous, parce qu'ils s'occupent du soma, donc du corps.
03:29Et très souvent, dans les échanges, on voit affleurer les stéréotypes. C'est pas vraiment de la médecine, la psychiatrie. C'est ésotérique, on sait pas comment ils réfléchissent les choses.
03:45La psychiatrie, dans mon service, je demande, alors c'est pas toujours le cas, mais je demande à ce que ça soit considéré comme le reste de la médecine.
03:53En fait, c'est une maladie. On donne des médicaments comme pour d'autres pathologies. Les médicaments qu'on donne, c'est pas des médicaments pour étouffer la maladie.
04:03Parce que c'est ce qu'on croit, la camisole chimique, tout ça, non. C'est pour soigner les gens. De la même façon qu'on soigne l'hypertension artérielle.
04:11C'est pas des maladies qu'on guérit, mais c'est des maladies qu'on stabilise.
04:14Comme le diabète.
04:15Comme le diabète, comme l'hypertension. La plupart des maladies existantes sont des maladies qu'on ne guérit pas.
04:20C'est des maladies qu'on...
04:21C'est une maladie chronique.
04:23Julie, il y a une difficulté qui se présente. Certains médicaments viennent à manquer.
04:28Oui, il y a eu plusieurs médicaments psychotropes en tension, voire en pénurie récemment.
04:33Vous allez voir une liste. Il y a des antipsychotiques.
04:37Les quatre premiers, ce sont des antipsychotiques très utilisés pour des pathologies comme la schizophrénie ou les troubles bipolaires.
04:45On voit aussi les sels de lithium.
04:46Les sels de lithium, c'est un régulateur de l'humeur qui est aussi très utilisé, notamment dans les troubles bipolaires.
04:54Et le dernier, la vinlafaxine, pardon.
04:57C'est un antidépresseur aussi qui agit soit contre les dépressions, soit contre le trouble de l'anxiété.
05:03Et je crois qu'il peut être aussi utilisé chez des enfants qui ont des troubles graves du comportement.
05:07Enfin voilà, ce sont des médecins, des médicaments qui sont très très utilisés.
05:12Alors pour expliquer ces pénuries, les laboratoires évoquent des difficultés d'approvisionnement, des retards de conditionnement.
05:19Il y a aussi un fabricant grec chez qui a été décelé un défaut de qualité en fait.
05:25Et ça a engendré des difficultés en cascade chez tous les labos français qu'il fournissait.
05:30Et tout ça, bien sûr, ça relance le débat de l'autosuffisance française en matière de médicaments.
05:37Un débat qui revient souvent.
05:39En tout cas, cette pénurie, c'est vraiment très dur pour les patients.
05:43Parce qu'en fait, trouver la bonne molécule, le bon dosage, c'est parfois très long et difficile.
05:49Alors ce que nous ont dit les patients qu'on a rencontrés, les soignants vraiment, c'est ce qui revient tout le temps.
05:54C'est-à-dire qu'après des années où on a cherché à soigner correctement, on y arrive enfin.
05:58Et puis on se retrouve sans son médicament.
06:00Vraiment, c'est un pas en arrière qu'ils ont vraiment du mal à vivre alors qu'ils étaient enfin stabilisés.
06:07Autre difficulté pour prendre en charge correctement des patients, le manque de place.
06:13Ah oui, alors ça, c'est vraiment le problème numéro un.
06:15Et nous, on l'a vraiment constaté dans notre reportage.
06:20C'est un calvaire pour les patients qui attendent des jours, parfois un entier dans les couloirs des urgences.
06:25Alors c'est vraiment dur à vivre pour tout le monde, mais quand en plus vous souffrez d'une pathologie mentale,
06:31il y en a certains qui sont particulièrement sensibles au bruit, à l'agitation des urgences.
06:36Et ça peut en fait amplifier leurs symptômes, etc.
06:38Donc c'est vraiment un calvaire pour eux, cette attente dans les urgences pour avoir une place d'hospitalisation plus longue durée.
06:45Et ce qui est très frappant aussi, c'est le temps en fait qu'ils passent, les psychiatres, à chercher des places.
06:51C'est vraiment tout au long de la journée, au téléphone, ils appellent les autres centres pour essayer de trouver une place.
06:57Chaque jour, en fait, ils ont une réunion.
06:59Alors entre eux, parce que l'hôpital Ville-Evrard, en fait, retrouve le groupe 33 communes de Seine-Saint-Denis.
07:04Et ils consacrent une longue réunion, plus d'une heure en fait, juste à chercher des places.
07:08Et vraiment, cette recherche de places, c'est un casse-tête infernal.
07:12C'est vraiment un jeu de chaises musicales qui en fait provoque beaucoup de lassitude chez les médecins.
07:18Parce que ça les détourne, ça prend du temps sur leur cœur de métier qui est soigner les gens.
07:23Je vous propose d'égoutter Nadia Sheffi, qui est psychiatre.
07:26À Avicenne, il y a combien de patients en attente, pardon Nicolas ?
07:30J'ai cinq patients sans orientation à Avicenne.
07:35Moi, j'ai dix patients.
07:36Dix patients ?
07:37Ce qui est frustrant, c'est ça.
07:38C'est cette recherche de places, qu'il faut absolument qu'on trouve des solutions pour ces patients-là.
07:43Il y a quand même 25 patients qui sont sur toutes les urgences,
07:47qui sont atteints de maladies psychiatriques, qui sont en attente de lits.
07:53Et parfois, quand on appelle les secteurs référents, la seule réponse, c'est qu'on n'a pas de place.
08:00Un jour, deux jours, trois jours, quatre jours.
08:01Après, au bout d'un moment, c'est plus satisfaisant, cette réponse.
08:04Julie, comment il s'explique ce manque de place ?
08:08Alors, il y a un rapport parlementaire qui a été publié, déposé en fin d'année dernière,
08:13et qui fait l'état, en fait, des lieux des urgences psychiatriques.
08:17Alors, ce que révèle ce rapport, c'est d'abord une grosse augmentation des passages aux urgences pour motifs psychiatriques,
08:23plus 21% entre 2019 et 2023, avec notamment un effet Covid assez important.
08:32Pendant les confinements, il y a vraiment eu une vague de patients en grande détresse psychique qui sont arrivés aux urgences.
08:38Mais ce n'est pas complètement retombé depuis, en fait.
08:40Et particulièrement là où on a tourné en Seine-Saint-Denis, puisqu'il faut rappeler que la Seine-Saint-Denis,
08:44c'est le département le plus pauvre et le plus jeune de France métropolitaine.
08:50Et malheureusement, les personnes les plus précaires et les jeunes sont particulièrement touchées,
08:56plus durement touchées par les problèmes de santé mentale.
08:59Donc, augmentation de la demande de soins avec plus de passages aux urgences,
09:04et parallèlement, une baisse de l'offre de soins.
09:06Vous le voyez, avec des fermetures de lits ces 15 dernières années,
09:098800 places à temps complet ont été supprimées en psychiatrie à l'hôpital public.
09:15Et pourquoi ces fermetures de lits ?
09:16Alors, il y a plusieurs raisons.
09:18Des raisons budgétaires, déjà, des restrictions budgétaires.
09:21Le développement de l'ambulatoire.
09:23L'ambulatoire, c'est quand on est soigné hors de l'hôpital.
09:26Souvent, les patients rentrent chez eux et puis ils ont des rendez-vous médicaux hors de l'hôpital.
09:30Et ça, ça s'est développé.
09:31Il y a de plus en plus de places en ambulatoire.
09:33Le manque de lits, c'est surtout, en fait, on parle de lits, mais en fait, c'est surtout un manque de personnel, le manque de lits.
09:38Et ça, c'est vrai partout à l'hôpital public.
09:41Alors, à cause des conditions de travail difficiles, des rémunérations qui sont moins élevées que dans le privé.
09:46C'est vrai pour les aides-soignants, les médecins, etc., dans toutes les spécialités.
09:50Mais ce qui est propre, en fait, à la psychiatrie, c'est que les étudiants en médecine,
09:54eh bien, ils aboudent ces spécialités.
09:56C'est une des spécialités qui est la moins choisie par les internes.
09:59Vous savez, en sixième année, ils font leur choix parmi toutes les spécialités de médecine.
10:04Et la psychiatrie, elle est en bas du classement.
10:06Alors, suivant les années, c'est entre la 39e et la 42e place sur 44.
10:12Et cette année encore, en 2025, à l'issue de ces choix de spécialités,
10:1615% des nouveaux postes ouverts, en fait, en psychiatrie pour ces internes,
10:20sont restés vacants par manque de candidats.
10:23En revanche, il y a quand même des passionnés, des vraies vocations,
10:28puisque la psychiatrie, en fait, c'est quand même le premier choix de ceux qui la choisissent,
10:32de 83% des gens qui la choisissent.
10:35C'est-à-dire que ceux qui ont choisi la psychiatrie, ce n'est pas un choix de repli.
10:37C'était leur premier choix.
10:39Et 90% des psychiatres en exercice choisiraient à nouveau leur spécialité.
10:43D'ailleurs, c'est ce qu'ils m'ont dit, les psychiatres que j'ai rencontrés.
10:45Ils ne regrettent pas du tout leur choix.
10:48Mais tout de même, selon un rapport du Sénat,
10:51un tiers des postes actuels à l'hôpital public de psychiatres, ils sont vacants.
10:55Et pour combler un peu le manque, l'hôpital public,
10:58il fait appel à des médecins qui ont eu leur diplôme à l'étranger.
11:05En psychiatrie et à l'hôpital public, 16% des psychiatres ont eu leur diplôme à l'étranger.
11:10D'ailleurs, ce qu'on voit dans notre reportage,
11:12le docteur Sheffy et le docteur Moifa, qui sont d'origine tunisienne, tous les deux.
11:16Et en fait, en Seine-Saint-Denis en général, donc là où on a tourné,
11:20c'est encore plus comme proportion de soignants et de médecins
11:23qui ont eu leur diplôme à l'étranger.
11:26Le docteur Moifa me disait, mais en fait, moi, si j'ai plus d'étrangers,
11:29j'ai plus qu'à fermer le service.
11:31Pourquoi est-ce qu'elle est boudée, cette spécialité, la psychiatrie ?
11:34Alors, à cause des stéréotypes dont on a parlé un peu avant,
11:38pas de la vraie médecine, etc.
11:40C'est considéré par les étudiants en médecine
11:42comme moins prestigieux que la chirurgie, par exemple.
11:46Alors ça, c'est des études et sondages
11:47qui ont été menés auprès des étudiants en médecine
11:51qui le révèlent.
11:53Les jeunes médecins, par exemple,
11:54ils pensent aussi que la recherche en psychiatrie,
11:56elle est moins intéressante.
11:58Alors qu'en fait, c'est un des domaines
11:59où la médecine, elle progresse le plus grâce aux neurosciences,
12:02à l'imagerie qui progresse beaucoup.
12:04Alors là, ce que vous voyez à l'écran, en fait,
12:06c'est une initiative qui a été lancée l'an dernier
12:08par les psychiatres qui s'appelle
12:10« Choisir psychiatrie ».
12:11Alors, en fait, justement,
12:12c'est pour venir à bout des stéréotypes.
12:14Ils organisent des rencontres
12:16avec les étudiants en médecine,
12:17la communication.
12:18Ils ont aussi mené ces enquêtes
12:20pour voir quels étaient ces préjugés.
12:22Alors bon, pour l'instant,
12:23quand on voit qu'il y a 15% de postes
12:24qui sont toujours vacants cette année,
12:26ça n'a pas franchement porté ses fruits.
12:27Mais en Angleterre,
12:28il y a une initiative similaire
12:30qui a été menée.
12:31Et en fait, elle a mis 7 ans
12:32à porter ses fruits
12:33pour que 100% des nouveaux postes
12:35d'interne soient pourvus.
12:38Donc, il faut être patient.
12:40On l'a dit, l'année 2025
12:41a été décrétée
12:42année de la santé mentale.
12:45À cette occasion, l'État,
12:46est-ce qu'il n'a pas alloué
12:46des moyens supplémentaires
12:47à la psychiatrie ?
12:48En fait, pas vraiment.
12:50C'est ce qui déçoit un peu
12:51les professionnels du secteur.
12:53C'est surtout des formations,
12:54des restructurations,
12:56de l'organisation,
12:57mais pas vraiment de budget
12:58supplémentaire conséquent.
13:01Des choses au niveau régional,
13:02etc.
13:02Mais pas vraiment
13:03de grande ampleur.
13:05Alors que pourtant,
13:06on a vu la psychiatrie,
13:07elle manque quand même
13:08de pas mal de choses.
13:08C'est plutôt dans les années
13:10post-Covid qu'on a alloué
13:11des budgets.
13:12Par exemple, ce que vous voyez
13:13à l'écran, c'est le programme
13:14Propsy qui a été lancé en 2022.
13:17Alors là, c'est 80 millions d'euros
13:21pour la recherche de précision
13:23en psychiatrie.
13:24C'est du jamais vu.
13:25Donc ça, voilà, 13 projets
13:27qui se concentrent principalement
13:29sur quatre maladies.
13:31La schizophrénie,
13:32les troubles bipolaires,
13:33les troubles dépressifs
13:34et les troubles du spectre
13:35autistique.
13:37Et pour terminer,
13:38comment est-ce que vous avez
13:38été reçue dans ce service ?
13:40Comment ça se passe,
13:41un tournage en psychiatrie ?
13:42Alors déjà, il faut trouver
13:43un service qui vous accepte.
13:45Ce qui n'est pas facile.
13:46Moi, j'ai essuyé
13:46pas mal de refus.
13:49Mais en fait,
13:49les soignants
13:50qu'on a suivis,
13:53à la fois ceux de
13:53Ville-Évrard,
13:55qui s'occupe vraiment
13:56de santé mentale
13:56et qui travaillent au sein
13:58des urgences de l'hôpital
13:59de La Fontaine à Saint-Denis,
14:00enfin, toutes les équipes
14:01de La Fontaine-Ville-Évrard
14:02et même la communication
14:04de l'hôpital,
14:04ils sont vraiment
14:05dans une volonté de pédagogie,
14:07dans une volonté
14:07de transparence
14:09vis-à-vis du grand public
14:09parce qu'ils pensent
14:11que justement,
14:11de cacher les choses,
14:12ça alimente ces fantasmes,
14:14ces tabous,
14:14ces stéréotypes,
14:15ces stigmatisations
14:16sur la santé mentale,
14:19justement.
14:20Et donc,
14:20ils y croient vraiment.
14:21Couvrir les portes,
14:21ça va faire avancer les choses.
14:23Donc, ils nous ont vraiment
14:23fait confiance.
14:24Ils nous ont laissé
14:25tout filmer.
14:27Le docteur Moifac,
14:28qu'on voit le chef psychiatre,
14:29il nous a dit
14:30oui, ben voilà,
14:31le contribuable,
14:33il voit ce qu'on fait
14:34de son argent
14:35et c'est vrai
14:35quand on voit
14:36ce qui est fait,
14:37on voit quand même
14:38des équipes
14:38qui se démènent,
14:40qui font vraiment
14:40du mieux qu'elles peuvent
14:41à un rythme des journées
14:43à la rallonge,
14:44un rythme effréné.
14:44On leur a beaucoup couru derrière,
14:46on a beaucoup couru,
14:47parfois on les perdait
14:48dans les couloirs
14:48tellement ils vont vite,
14:51etc.
14:51Et au niveau des patients,
14:53on a été aussi
14:53très bien reçus.
14:55Alors, il y a des moments
14:55où il faut laisser
14:56de la distance,
14:57des moments où on peut
14:58s'approcher un peu plus
14:59dans l'intimité des gens.
15:01Voilà,
15:01il faut être un peu
15:01délicat sur les moments
15:04ou les laisser tranquilles,
15:06etc.
15:07Mais quand même,
15:08voilà,
15:08on a été très bien reçus
15:09par les patients.
15:11Alors, on ne montre pas
15:11leur visage
15:12parce que, bien sûr,
15:13quand ils sont en urgence,
15:14ils ne sont pas en mesure
15:15de donner un consentement
15:17complètement éclairé
15:18pour apparaître à l'écran.
15:19Mais ils nous ont quand même
15:20parlé avec beaucoup de douceur
15:22et avec l'envie
15:23qu'on fasse connaître,
15:24en fait,
15:24et qu'on parle du mal
15:25dont ils souffrent.
15:26Merci beaucoup, Julie,
15:27pour cet éclairage.
15:28Votre reportage,
15:29c'est en France.
15:29Immersion aux urgences psychiatriques
15:31est à retrouver
15:31sur le site de France 24
15:33et sur YouTube.
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