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  • il y a 3 semaines

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00:00La grande interview sur CNews et Europe 1, tandis que le débat budgétaire tourne parfois à la cacophonie.
00:06Cette question, y aura-t-il un accord entre le PS et le gouvernement ?
00:09Ou alors censure et dissolution sont-elles plus que jamais inéluctables ?
00:13Sur ce sujet d'autre, notre invité Éric Coquerel, bonjour et bienvenue.
00:16Bonjour.
00:17Merci de votre présence, vous êtes le président de la commission des finances de l'Assemblée, député LFI de Seine-Saint-Denis.
00:23Le gouvernement Éric Coquerel a concédé hier, à la surprise générale, d'ailleurs un amendement
00:27qui alourdit la contribution exceptionnelle des grandes entreprises et allège celle des entreprises de taille intermédiaire.
00:33Certains y ont vu une concession faite aux socialistes.
00:36Est-ce que vous pensez que l'entente entre PS et gouvernement, ça y est, est quasiment actée ?
00:40Plus exactement, en fait il y avait une contribution en dernier qui pesait 8 milliards.
00:44Et le gouvernement a décidé de la prolonger mais en la divisant par deux.
00:48Donc en fait, en réalité, il est venu au milieu du guet, c'est-à-dire à 6 milliards.
00:52Je dis juste que ce n'est pas une création, c'est le fait qu'il avait décidé de la diminuer
00:56et que finalement il a diminué moins que prévu.
00:58Et ça a été la surprise générale ? Personne ne s'y attendait ?
01:00Ah non, d'ailleurs j'ai protesté parce que, même si j'étais d'accord avec la proposition,
01:04parce que je pense qu'il est bon de prendre quand même un peu plus d'argent au patrimoine,
01:10aux grandes entreprises qui cotisent très peu par rapport à l'effort demandé.
01:14Mais moi j'ai protesté sur le fait qu'on ne peut pas comme ça travailler avec la surprise.
01:18Presque tout le monde l'a découvert.
01:19Enfin tout le monde l'a découvert, me semble-t-il.
01:21Y compris le Bloc Central ?
01:22Y compris le Bloc Central, qui d'ailleurs a demandé une suspension de séance
01:24pour voir quelle est sa position.
01:26Donc on ne peut pas faire comme ça.
01:28Comprenez que, soit on dit que c'est l'Assemblée qui décide,
01:30mais il faut lui donner les moyens de décider,
01:32et donc dans ces cas-là prévenir à l'avance,
01:34et donc pas déposer un sous-amendement comme ça en plein milieu du débat,
01:38qui a quand même une signification.
01:40Donc ça c'est sur la manière de faire.
01:42Alors est-ce que c'est en lien avec des discussions avec le Parti Socialiste,
01:44ça se murmure ?
01:45C'est un murmure qui devient un chahut assez fort.
01:50Oui, parce qu'Olivier Faure a dit lui-même qu'il était en dialogue permanent
01:53quasiment avec M. Lecornu.
01:54Donc à partir de là, toutes les supputations peuvent qu'imaginer.
01:59Bon, il y a aussi en dehors du Parti Socialiste
02:02comme une pression très forte des oppositions de gauche,
02:06quand même des groupes de gauche,
02:07pour essayer de muscler ce budget,
02:10de jouer leur rôle de parlementaire sur justement la taxation des hyper-riches.
02:13On va en parler, mais vous pensez,
02:16on essaye d'avoir un discours clair,
02:18parce que vraiment c'est compliqué parfois à suivre à l'Assemblée,
02:20est-ce que vous estimez, Eric Coquerel,
02:21que le budget peut être, entre guillemets, battu ?
02:24Je pense qu'il va être battu.
02:26Je vous l'annonce, il va être battu.
02:27Malgré l'accord éventuel entre les socialistes et le gouvernement ?
02:30Oui, parce que, alors imaginons, déjà l'accord il est loin d'être ficelé,
02:32parce que les socialistes,
02:34même s'ils mettent sur la table,
02:36pour bien comprendre,
02:38une taxe vidée de son sang sur les patrimoines.
02:41Alors on dit Zucman ultra-light,
02:43mais ça ne mérite même pas d'appeler Zucman.
02:45On peut le dire, c'est une version allégée
02:46visant à prélever un impôt de 3% sur les patrimoines
02:49de plus de 10 millions d'euros,
02:50qui exclut les entreprises familiales innovantes.
02:55Oui, mais qui exclut aussi les actions familiales, en gros.
02:59Et donc, en gros, ça exclut les plus grosses fortunes de ce pays.
03:02Donc ça rate la cible de Zucman.
03:05Zucman, c'est quoi sa cible ?
03:06Il dit, en gros, en 1981, qu'on a créé l'ISF,
03:10on a exclu les biens professionnels à l'époque.
03:12C'était un amendement qui s'appelait l'amendement Bettencourt.
03:14Vous voyez ?
03:14Je l'ai appris par Charles de Courson, qui est la mémoire.
03:17C'était notre invité.
03:17La mémoire.
03:18Voilà, je sais.
03:19Bon, donc, et là, à partir de là,
03:22j'allais dire que le vert était dans le fruit.
03:24Pourquoi ?
03:24Parce que, qu'est-ce qu'ont fait les hyper-riches ?
03:27Ils ont transféré leur patrimoine personnel,
03:29leur revenu, vers leur patrimoine professionnel,
03:31les actions, etc.
03:32Et comme on n'allait pas taxer ça,
03:34du coup, ils échappaient quasiment à l'ISF.
03:39Et là, c'est un peu la même chose qu'on propose.
03:41C'est-à-dire qu'on propose d'exclure les actions familiales.
03:44Les socialistes qui proposent ça.
03:46Soyons précis.
03:46Ce que les socialistes proposent,
03:47c'est d'exclure les actions, on va dire, familiales pour aller vite,
03:50plus le fait de baisser le seuil.
03:52Ce qui fait que ça aura les deux défauts.
03:53Parce que quand vous baissez le seuil à 10 millions,
03:55là, pour le coup, vous risquez de toucher, par exemple, les PME.
03:57C'est trop light pour vous.
03:59Alors, c'est pas assez haut comme seuil pour toucher les grandes entreprises.
04:02Et ça rate la cible,
04:04qui est, pour aller vite, d'aller chercher les milliardaires
04:05qui, depuis des années,
04:07ne payent quasiment plus d'impôts sur le revenu.
04:09Il faut que vous le sachiez.
04:10Et sont taxés à hauteur globale de 25%
04:13quand la plupart des Français sont taxés à 50%.
04:15Donc, la question n'est pas de leur demander de payer plus.
04:17La question est de leur demander de payer leur dû,
04:19comme n'importe quel Français.
04:20Et cette taxe rate sa cible.
04:22Et en même temps, expliquez-nous, Éric Coquerel,
04:23parce que, paradoxalement, la France Insoumise a voté,
04:26mais c'est l'heure des explications ce matin,
04:28avec la droite contre le gel du barème de l'impôt sur le revenu.
04:31Ça devait rapporter 2 milliards dans le budget.
04:34Et en réalité, c'est assez incroyable.
04:35Je ne pensais jamais le dire ce matin.
04:37Mais les riches vous disent merci.
04:38Alors, moi, je ne considère pas...
04:39Alors, pour bien comprendre, je vous explique.
04:41D'abord, première chose,
04:42il y a une chose avec laquelle nous ne sommes pas d'accord avec le gouvernement, paradoxalement.
04:45Ça fait des années qu'on leur demande de taxer les hyper-riches
04:48et les grandes entreprises qui ont beaucoup bénéficié du macronisme
04:50et qui coûtent des dizaines de milliards de recettes au pays.
04:54Et l'année où ils décident d'augmenter les recettes,
04:57ils nous disaient à chaque fois,
04:58vous faites du matraquage fiscal, vous touchez tous les Français.
05:00Nous, on disait non, on touche les hyper-riches.
05:02Et l'année où ils décident d'augmenter les recettes,
05:04ils se proposent de surtout taxer tous les Français.
05:07Voilà.
05:08Parce que, par exemple, ce qu'ils proposent,
05:09c'est moitié moins que l'an dernier sur les hauts patrimoines des grandes entreprises,
05:12au moins 4 milliards en gros en moins.
05:14Et par contre, ils proposent de taxer tous les Français,
05:16notamment avec cette question d'indexation des barèmes.
05:19Alors, première chose que je vais vous dire,
05:21le dernier barème, pour les gens qui savent,
05:23il n'y a que 5 barèmes.
05:24Donc, il est très vaste.
05:25Donc, déjà, vous touchez des gens qui ont des richesses assez différentes.
05:28Bien.
05:29Et puis, deuxièmement, comme je l'ai expliqué tout à l'heure,
05:30les ultra-riches, en réalité, ils échappent à l'impôt sur le revenu.
05:33Et nous, on a préféré que tous les Français puissent bénéficier de la non-indexation,
05:39ce qui supposait de voter un amendement, effectivement, avec LR,
05:42que plutôt que les tranches intermédiaires le subissent.
05:48Voilà, c'est la raison pour laquelle on veut.
05:49Malgré tout ce matin, vous allez devoir expliquer à vos électeurs
05:51que vous avez préféré protéger, comment dire,
05:54les 0,2% foyers les plus aisés qui gagnent, quoi, 17 000 euros par mois ?
05:59On a préféré...
06:00Vous l'assumez ?
06:02On a préféré faire en sorte qu'eux aussi en profitent
06:05pour que tout le monde profite de ce qui est normal,
06:07c'est de l'indexation sur l'inflation.
06:09Et vous savez, en plus, moi, j'ai une vision assez universelle des impôts.
06:12Mais j'ai une vision assez universelle des impôts.
06:14C'est-à-dire que, quelle que soit sa fortune ou son statut,
06:17vous bénéficiez, à un moment donné, des mêmes conditions.
06:19Parce que si vous ne faites pas ça,
06:21le non-consentement à l'impôt va devenir quelque chose qui va s'installer.
06:25Donc, je vous réponds, nous, ce qu'on souhaitait,
06:27c'est que les Français qui sont imposés à l'impôt sur le revenu,
06:30encore une fois, qui ne sont pas les plus riches,
06:32parce que les plus riches y échappent,
06:34soient traités de manière égale,
06:35et bien naturellement, que leurs barèmes suivent l'inflation.
06:40Alors, ça permettait, un,
06:41que beaucoup de Français ne rentrent pas dans l'impôt,
06:43plus de 200 000 Français qui, sinon, seraient rentrés dans l'impôt.
06:46Et puis, ça permet à toutes les classes intermédiaires,
06:48classes moyennes qui payent, cachent l'impôt sur le revenu,
06:51de ne pas voir leur impôt augmenter l'année prochaine.
06:54Je pense que c'est assez normal.
06:55Parlons à présent des classes moyennes,
06:56Éric Coquerel, toujours en déroulant les discussions.
06:59Alors, très important,
07:00parce que beaucoup, beaucoup de Français,
07:01ceux qui nous regardent, téléspectateurs et auditeurs,
07:03y tiennent.
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