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00:00La grande interview sur CNews et Europe 1, tandis que le débat budgétaire tourne parfois à la cacophonie.
00:06Cette question, y aura-t-il un accord entre le PS et le gouvernement ?
00:10Ou alors censure et dissolution sont-elles plus que jamais inéluctables ?
00:14Sur ce sujet d'autre, notre invité Éric Coquerel, bonjour.
00:17Bonjour.
00:18Merci de votre présence, vous êtes le président de la commission des finances de l'Assemblée, député LFI de Seine-Saint-Denis.
00:23Le gouvernement Éric Coquerel a concédé hier, à la surprise générale, d'ailleurs un amendement
00:27qui alourdit la contribution exceptionnelle des grandes entreprises et allège celle des entreprises de taille intermédiaire.
00:33Certains y ont vu une concession faite aux socialistes.
00:36Est-ce que vous pensez que l'entente entre PS et gouvernement, ça y est, est quasiment actée ?
00:41Plus exactement, en fait il y avait une contribution en dernier qui pesait 8 milliards.
00:45Et le gouvernement a décidé de la prolonger, mais en la divisant par deux.
00:49Donc en fait, en réalité, il est venu au milieu du guet, c'est-à-dire à 6 milliards.
00:52Je dis juste ça, ce n'est pas une création, c'est le fait qu'il avait décidé de la diminuer
00:56et que finalement il a diminué moins que prévu.
00:58Et ça a été la surprise générale ? Personne ne s'y attendait ?
01:00Ah non, non. D'ailleurs j'ai protesté parce que, même si j'étais d'accord avec la proposition,
01:05parce que je pense qu'il est bon de prendre quand même un peu plus d'argent au patrimoine
01:10aux grandes entreprises qui cotisent très peu par rapport à l'effort demandé,
01:14mais moi j'ai protesté sur le fait qu'on ne peut pas comme ça travailler avec la surprise.
01:19Presque tout le monde l'a découvert, enfin tout le monde l'a découvert me semble-t-il.
01:21Et le bloc central ?
01:22Y compris le bloc central qui est d'ailleurs à demander une suspension de séance
01:24pour voir quelle est sa position.
01:27Donc on ne peut pas faire comme ça.
01:28Comprenez que soit on dit que c'est l'Assemblée qui décide,
01:31mais il faut lui donner les moyens de décider et donc dans ces cas-là prévenir à l'avance
01:34et non pas déposer un sous-amendement comme ça en plein milieu du débat
01:38qui a quand même une signification.
01:40Donc ça c'est sur la manière de faire.
01:42Alors est-ce que c'est en lien avec des discussions avec le Parti Socialiste ?
01:45Ça se murmure, par définition...
01:48Ça murmure qui devient un chahut assez fort.
01:50Oui, parce qu'Olivier Faure a dit lui-même qu'il était en dialogue permanent quasiment avec M. Lecornu.
01:55Donc à partir de là, toutes les supputations peuvent qu'imaginer.
01:59Bon, il y a aussi en dehors du Parti Socialiste comme une pression très forte
02:04des oppositions de gauche, quand même des groupes de gauche,
02:07pour essayer de muscler ce budget, de jouer leur rôle de parlementaire
02:12sur justement la taxation des hyper-riches.
02:14On va en parler, mais vous pensez, pour qu'on essaye d'avoir un discours clair,
02:18parce que vraiment c'est compliqué parfois à suivre à l'Assemblée,
02:20est-ce que vous estimez, Éric Coquerel, que le budget peut être, entre guillemets, battu ?
02:24Je pense qu'il va être battu.
02:26Je vous l'annonce, il va être battu.
02:28Malgré l'accord éventuel entre les socialistes et le gouvernement ?
02:30Oui, parce que, alors imaginons, déjà l'accord il est loin d'être ficelé,
02:33parce que les socialistes, même s'ils mettent sur la table,
02:37pour bien comprendre, une taxe vidée de son sang sur les patrimoines.
02:41Alors on dit Zuckman ultra-like, mais ça ne mérite même pas d'appeler Zuckman.
02:46On peut le dire, c'est une version allégée visant à prélever un impôt de 3%
02:48sur les patrimoines de plus de 10 millions d'euros,
02:51qui exclut les entreprises familiales innovantes.
02:55Oui, mais qui exclut aussi les actions familiales, en gros, des bons.
02:59Et donc, en gros, ça exclut les plus grosses fortunes de ce pays.
03:03Donc ça rate la cible de Zuckman.
03:05Zuckman, c'est quoi sa cible ?
03:07Il dit, en gros, en 1981, qu'on a créé l'ISF,
03:10on a exclu les biens professionnels à l'époque.
03:12C'était un amendement qui s'appelait l'amendement Bettencourt.
03:14Vous voyez ? Je l'ai appris par Charles de Courson, qui est la mémoire.
03:17C'était notre invité.
03:17C'est la mémoire.
03:18Voilà, je sais.
03:19Et là, à partir de là, j'allais dire que le vert était dans le fruit.
03:24Pourquoi ? Parce que, qu'est-ce qu'ont fait les hyper-riches ?
03:27Ils ont transféré leur patrimoine personnel, leur revenu,
03:30vers leur patrimoine professionnel, les actions, etc.
03:33Et comme on n'allait pas taxer ça,
03:34du coup, ils échappaient quasiment à l'ISF.
03:39Et là, c'est un peu la même chose qu'on propose.
03:41C'est-à-dire qu'on propose d'exclure les actions familiales.
03:44Les socialistes qui proposent ça.
03:46Oui, oui.
03:46Soyons précis.
03:47Ce que les socialistes proposent, c'est d'exclure les actions, on va dire, familiales,
03:50pour aller vite, plus le fait de baisser le seuil.
03:52Ce qui fait que ça aura les deux défauts.
03:54Parce que quand vous baissez le seuil à 10 millions, là, pour le coup, vous risquez de toucher, par exemple, les PME.
03:58C'est trop light pour vous.
03:59Alors, c'est pas assez haut comme seuil pour toucher les grandes prises.
04:03Et ça rate la cible qui est, pour aller vite, d'aller chercher les milliardaires qui, depuis des années,
04:07ne payent quasiment plus d'impôts sur le revenu.
04:09Il faut que vous le sachiez.
04:10Et sont taxés à hauteur globale de 25% quand la plupart des Français sont taxés à 50%.
04:15Donc, la question n'est pas de leur demander de payer plus.
04:18La question est de leur demander de payer leur dû, comme n'importe quel Français.
04:21Et cette taxe rate sa cible.
04:22Et en même temps, expliquez-nous, Éric Coquerel, puisque paradoxalement, la France Insoumise a voté,
04:26mais c'est l'heure des explications ce matin, avec la droite contre le gel du barème de l'impôt sur le revenu.
04:31Ça devait rapporter 2 milliards dans le budget.
04:34Et en réalité, c'est assez incroyable.
04:36Je ne pensais jamais le dire ce matin, mais les riches vous disent merci.
04:38Alors, pour bien comprendre, je vous explique.
04:42D'abord, première chose, il y a une chose avec laquelle nous ne sommes pas d'accord avec le gouvernement, paradoxalement.
04:46Ça fait des années qu'on leur demande de taxer les hyper-riches et les grandes entreprises
04:49qui ont beaucoup bénéficié du macronisme et qui coûtent des dizaines de milliards de recettes au pays.
04:54Et l'année où ils décident d'augmenter les recettes,
04:57ils nous disaient à chaque fois, vous faites du matraquage fiscal, vous touchez tous les Français.
05:01Nous, on disait non, on touche les hyper-riches.
05:02Et l'année où ils décident d'augmenter les recettes, ils se proposent de surtout taxer tous les Français.
05:08Parce que, par exemple, ce qu'ils proposent, c'est moitié moins que l'an dernier sur les hauts patrimoines des grandes entreprises,
05:13au moins 4 milliards en gros en moins.
05:14Et par contre, ils proposent de taxer tous les Français, notamment avec cette question d'indexation des barèmes.
05:20Alors, première chose que je vais vous dire, le dernier barème, pour les gens qui savent, il n'y a que 5 barèmes.
05:24Donc, il est très vaste.
05:26Donc, déjà, vous touchez des gens qui ont des richesses assez différentes.
05:29Et puis, deuxièmement, comme je l'ai expliqué tout à l'heure, les ultra-riches, en réalité, ils échappent à l'impôt sur le revenu.
05:34Et nous, on a préféré que tous les Français puissent bénéficier de la non-indexation,
05:39ce qui supposait de voter un amendement, effectivement, avec LR,
05:43que plutôt que les tranches intermédiaires le subissent.
05:48Voilà, c'est la raison pour laquelle on veut.
05:49Malgré tout, ce matin, vous allez devoir expliquer à vos électeurs que vous avez préféré protéger, comment dire,
05:54les 0,2% foyers les plus aisés qui gagnent, quoi, 17 000 euros par mois ?
06:00On a préféré faire en sorte qu'eux aussi en profitent, pour que tout le monde profite de ce qui est normal,
06:08c'est l'indexation sur l'inflation.
06:10Et vous savez, en plus, moi, j'ai une vision assez universelle des impôts.
06:12Mais j'ai une vision assez universelle des impôts.
06:14C'est-à-dire que, quelle que soit sa fortune ou son statut, vous bénéficiez, à un moment donné, des mêmes conditions.
06:20Parce que si vous ne faites pas ça, le non-consentement à l'impôt va devenir quelque chose qui va s'installer.
06:25Donc, je vous réponds, nous, ce qu'on souhaitait, c'est que les Français qui sont imposés à l'impôt sur le revenu,
06:31encore une fois, qui ne sont pas les plus riches, parce que les plus riches y échappent,
06:34soient traités de manière égale, et bien naturellement, que leurs barèmes suivent l'inflation.
06:40Alors, ça permettait, un, que beaucoup de Français ne rentrent pas dans l'impôt,
06:43de plus de 200 000 Français qui, sinon, seraient rentrés en impôt.
06:47Et puis, ça permet à toutes les classes intermédiaires, classes moyennes, qui payent, cachent l'impôt sur le revenu,
06:51de ne pas voir leur impôt augmenter l'année prochaine.
06:54Je pense que c'est assez normal.
06:55Parlons à présent des classes moyennes, Éric Coquerel, toujours en déroulant les discussions.
06:59Alors, très important, parce que beaucoup, beaucoup de Français, ceux qui nous regardent,
07:02téléspectateurs et auditeurs, y tiennent.
07:05C'est le crédit impôt au service à la personne.
07:06Vous avez affirmé que 7 milliards d'euros sont utilisés pour subventionner des emplois privés,
07:11affirmant qu'avec cette enveloppe, effectivement, on pourrait embaucher de l'ordre de 167 000 fonctionnaires.
07:16Oui, j'ai dit ça rapidement.
07:18Il y a plus de 100 000 fonctionnaires.
07:19On l'a bien entendu.
07:20Oui, bien sûr.
07:22Je confirme.
07:23Mais non, mais ce que j'ai voulu dire dans cette intervention, c'est un problème pédagogique.
07:26Parce que là, vous proposez donc de supprimer des crédits d'impôt pour les aides à domicile des classes moyennes.
07:29Voilà, alors, pas que des classes moyennes, mais pas que des classes moyennes.
07:33Je peux vous assurer que les classes très aisées profitent aussi du crédit impôt.
07:37Et à un moment donné, avec des effets d'aubaine...
07:39À 10%, je pense que c'est surtout les classes moyennes, ceux qui nous regardent, les nounous, les aides à domicile.
07:44Pas dans les détails, mais le crédit impôt à la personne de la service bénéficie surtout aux classes aisées pour une bonne raison.
07:50C'est que si vous voulez, vous avez une dépense que de toute façon vous feriez par rapport du personnel de maison, etc.
07:56Et vous pouvez le déduire de vos impôts. Alors, moi, je ne trouve pas ça normal.
08:01Je voudrais revenir sur quand même le fond de cette histoire.
08:03Et quand bien même, même si ce sont des gens aisés et les emploient des personnes, c'est plutôt positif.
08:07Oui, d'accord, mais pourquoi ?
08:08C'est mieux que du travail au noir.
08:09Dans ces cas-là, à chaque fois que quelqu'un embauche des personnes, on peut les défiscaliser.
08:13Vous n'allez pas demander aux 167 000 fonctionnaires d'aller faire le ménage ?
08:16Mais donc, vous allez demander que l'État subventionne l'économie privée, subventionne les emplois privés.
08:21Enfin, il y a un problème. Et c'est ça que j'ai voulu poser comme problème, si vous voulez, pour bien comprendre.
08:25Au début, on a dit qu'on crée ce crédit impôts-recherche pour éviter le travail au noir.
08:29Soit.
08:30Et donc, éviter que l'État ne touche pas les rentrées fiscales, les cotisations d'un travail déclaré.
08:38Mais à un moment donné, quand ça coûte 7 milliards à l'État, on peut se demander si l'enjeu en vaut la chandelle, si vous voulez.
08:43Première question qui se pose.
08:45Deuxième question qui se pose, on subventionne du coût de l'emploi privé.
08:49C'est très bizarre, ce système, quand même, qui nous dit sans arrêt, c'est l'entreprise qui crée les richesses, c'est le capital qui crée les richesses, etc.
08:56Mais qui adore que nous, vous, moi, tout le monde, paye finalement des subventions privées.
09:02Et ce que j'ai voulu dire, c'est que ces emplois à la personne, si on considère que c'est un service rendu au public,
09:08à partir du moment où l'État le subventionne à hauteur de 7 milliards, on pourrait se demander pourquoi pas,
09:13si au lieu d'emplois souvent précaires, mal payés, est-ce que ça ne pourrait pas se transformer en un service public ?
09:18C'est ça que j'ai voulu faire.
09:19Et 7 milliards, effectivement, vous avez en gros, vous pouvez embaucher assez facilement 120-150 000 fonctionnaires
09:26ou personnes d'un service public, si vous préférez.
09:30Bon voilà, j'ai voulu poser une question.
09:31C'est vrai que nous en manquons en France.
09:32J'ai voulu poser une question.
09:33C'est un vrai débat.
09:34Mais certains vous ont dit, est-ce que vous connaissez la vie des Français pour aller sur un tel sujet proposé ?
09:38Oui, bien sûr, bien sûr, je connais la vie des Français.
09:40Et je sais que les services publics manquent partout dans ce pays.
09:43Non mais il y a beaucoup de Français, des nonous pour aller travailler, ils ne sont pas parmi les 10% les plus riches.
09:48Mais bien évidemment, mais vous savez, moi je connais très personnellement quelqu'un qui cherche en ce moment
09:54à avoir des gardes pour un bébé qui vient de naître bien.
09:58Vous savez quelle est la galère pour trouver des crèches aujourd'hui dans ce pays ?
10:01Oui, je le sais, monsieur Coquerex.
10:02Est-ce que vous ne croyez pas que si ces personnes avaient un service public de la petite enfance,
10:05elles en seraient plus satisfaites que d'avoir à trouver des systèmes des hauts ?
10:12Vous avez posé le débat.
10:12Voilà, exactement.
10:13Alors, le 15 octobre dernier, Éric Coquerex, vous affirmiez que nous allions moins entendre,
10:17avez-vous écrit sur X, les fans de l'homme à la tronçonneuse,
10:21il faut comprendre par là l'argentin Ravier Milley,
10:23qu'il serait victime, je cite, à son tour du dégagisme à cause de sa thérapie de choc
10:27et de la pauvreté qui l'aurait fait exploser.
10:30Alors, il vient de remporter haut la main les élections législatives.
10:32Son parti est largement conforté, sa politique plébiscitée,
10:35parce que vous avez confondu la...
10:36Alors, plébiscité, si vous regardez les élections, il y a un taux d'abstention extrêmement fort.
10:42Extrêmement fort.
10:43Ça prouve quoi ?
10:44Ça prouve que pour vous opposer à quelqu'un comme Milley,
10:46sur une politique très autoritaire et ultra-libérale,
10:49qui produit pour l'instant des effets économiques très mauvais,
10:52le cours du Pézos descend, la pauvreté ne cesse d'augmenter.
10:55Si, si, le cours du Pézos...
10:56Non, taux de pauvreté argentin, il est passé de 52,9% en 2024 à 31,6% au premier semestre de 2020.
11:03C'est absolument contesté par toutes les organisations sur place.
11:05Non, mais M. Coquerel, là c'est les chiffres qui sont pris par...
11:08C'est les chiffres de M. Milley.
11:10Je vous dis que c'est contesté sur place dans la situation économique.
11:13Les échos l'europrenne, d'autres journaux économiques de la presse internationale...
11:16La situation économique, le taux de chômage ne cesse d'augmenter en Argentine,
11:21et pour l'instant, ils tiennent grâce à une chose,
11:23c'est que M. Trump leur a mis 20 milliards, ce qu'ils n'avaient pas fait,
11:25les États-Unis n'avaient pas fait avec leurs prédécesseurs, pour les soutenir.
11:28Bien.
11:29Alors, on a cette situation économique, et ce que j'ai dit,
11:31c'est qu'au vu de la situation économique, à un moment donné,
11:33je pense que M. Milley sera invité à dégager.
11:36Je continue à le penser, mais sur cette élection, je vais vous expliquer ce qui s'est passé.
11:40Les Argentins ont voté, ils ont plébiscité, comme ça arrive en France.
11:44Je vais terminer ma phrase.
11:45Ils se sont surtout beaucoup abstenus,
11:48et quand vous n'avez pas, en face d'un pouvoir d'extrême droite ultra-libéral,
11:53une proposition d'alternative radicale, mais molle, comme étaient ses opposants,
11:59les gens ne se déplacent pas.
12:00C'est-à-dire que la grande leçon de ça,
12:02c'est qu'on ne lutte pas contre l'extrême droite et le néolibéralisme,
12:06avec, j'allais dire, une eau tiède, qui ne propose pas d'alternative au pays,
12:10et c'est exactement ce qui s'est passé en Argentine.
12:11Aux prochaines élections, s'il y a abstention et que vous arrivez en tête,
12:14je verrai ce que vous allez nous dire si vous remettrez en cause la légitimité.
12:17Mais je n'ai pas, attendez, vous n'avez pas compris ce que je dis.
12:20Je n'ai pas remis en question la légitimité des élections.
12:22Je vous explique, je vous explique qu'il y a un taux d'abstention très fort.
12:26Vous dites qu'il est mal élu.
12:27Je pense que M. Milaï, d'accord, a plus gagné du fait de la déficience de ses adversaires
12:32à représenter une alternative radicale qu'il représente,
12:35plutôt que sur ses bases économiques. Voilà ce que je dis.
12:38Mais alors, pour ceux quand même qui se sont déplacés pour voter pour lui,
12:41comment vous expliquez qu'un dirigeant qui a, selon vous,
12:43fait exploser la pauvreté qui promet du sang et des larmes soit réélu, adoubé, félicité ?
12:47Déjà, par exemple, le fait que ce dirigeant soit appuyé par les États-Unis d'Amérique
12:52à hauteur de 20 milliards, ça fait réfléchir.
12:54Les Argentins, ils sont quand même indépendants et souverains.
12:56Bien sûr, mais ceux qui ont voté, peut-être se disent-ils que finalement,
13:01soutenir quelqu'un qui va vous proposer une politique avec les États-Unis derrière,
13:06peut-être que c'est mieux que quelqu'un qui finalement ne vous propose pas
13:09une politique radicalement différente dans laquelle vous portez vos espoirs.
13:13Je pense que c'est ça qui s'est passé.
13:14Mais attendons, parce que l'effet de la politique économique de M. Milley
13:18ne va pas cesser de produire des effets.
13:20Et le dégagisme, il peut s'incarner bien différemment qu'en dehors d'élections.
13:24La croissance, alors là, quand on regarde la croissance,
13:26quand on se compare, on se console pas.
13:28On aimerait avoir un taux de croissance comme celui-ci en Argentine, mais c'est ainsi.
13:31Oui, mais il faut comparer avec les autres pays d'Amérique latine, pas bien.
13:34Effectivement.
13:34Sujet d'actualité, deux députés à LFI, Hugo Bernalessis et Daniel Obono,
13:38se sont rendus à la prison de la Santé dans le but d'accéder à la cellule
13:41de l'ancien prison Nicolas Sarkozy,
13:42accompagnés de journalistes du Monde et de politices.
13:46L'administration pénitentiaire leur a opposé un refus net.
13:48Ils sont venus vérifier que l'ancien président n'avait pas un traitement de noveur.
13:51Non, ils ont été visiter la prison de la Santé.
13:54Hugo Bernalessis le fait très souvent.
13:56Daniel Obono aussi, moi aussi.
13:58Et c'est les médias qui ont monté une histoire
14:00comme quoi ils voulaient visiter la prison de la cellule de Nicolas Sarkozy.
14:03Je n'ai jamais demandé à visiter la cellule de Nicolas Sarkozy.
14:05Et c'est par hasard qu'ils ont choisi la prison de la Santé
14:07où se trouvait l'ancien président.
14:08Mais c'est une maison d'arrêt en France, une prison en France importante.
14:12Donc Hugo Bernalessis, il en visite beaucoup des prisons.
14:15Daniel Obono aussi.
14:18Nicolas Sarkozy menacé de mort.
14:19Est-ce que c'est un traitement de faveur selon vous ?
14:22Je suis contre les menaces de mort vis-à-vis de Nicolas Sarkozy.
14:25Vous l'aviez dénoncé ?
14:26Comment ?
14:26Vous l'aviez dénoncé au moment où il a été menacé de mort ?
14:28Je ne sais pas si je l'ai dénoncé, mais vous me donnez l'occasion, donc je le dénonce.
14:33Et vous estimez qu'il n'a pas traitement de faveur ?
14:34Mais comme d'ailleurs, je dénonce les menaces de mort vis-à-vis des juges.
14:36C'est une évidence.
14:37Et vis-à-vis des policiers aussi ?
14:39Bien sûr, pourquoi ?
14:40Toute menace de mort vis-à-vis de quiconque est à dénoncer.
14:43Vous me dites les magistrats, je vous dis les policiers.
14:43Oui, mais vous voyez bien, je parle de l'affaire...
14:45Ce sont les deux piliers de notre démocratie.
14:46Oui, mais vous voyez bien, je parle de l'affaire Sarkozy.
14:49Les menaces de mort ont été plus importantes, ou les menaces en tout genre vis-à-vis des juges,
14:53au point d'ailleurs que le chef de l'État a dû intervenir.
14:56Donc, là, je vous parle du cas précis.
14:57Il aussi est menacé, vous avez entendu cette vidéo ?
15:00Oui, j'ai aussi vu beaucoup de gens qui, devant la prison,
15:03il a eu droit quand même à un traitement populaire assez impressionnant.
15:07Vous n'allez pas lui renoncer d'avoir des soutiens à fait les Français ?
15:09Non, mais je ne vais pas, si vous voulez, attendez, je vais dire très clairement.
15:11Nous, on est contre le fait d'exécution provisoire des peines comme c'est passé.
15:15On a toujours été contre.
15:16Vous l'avez dit.
15:17M. Sarkozy et ses amis qui ont jugé toujours nécessaire d'aller toujours plus de répression,
15:21toujours plus de prison.
15:22Donc, quelque part, excusez-moi, mais c'est un peu l'arroseur à arroser, cette histoire.
15:26Voilà, donc nous, on constate, il y a des juges qui ont pris une décision
15:28par rapport à une affaire quand même sur le papier qui est très grave.
15:31Ils ont appliqué la loi.
15:32Ils ont appliqué la loi.
15:34Et ceux qui ont voté cette loi de durcissement des peines et d'emprisonnement,
15:40n'ont qu'à se regarder dans la glace.
15:42Vous avez parlé justement des visites en prison.
15:44C'est l'occasion de clarifier cela aussi.
15:45Éric Coquerel.
15:47Il y a cette visite que vous aviez effectuée pour Georges Ibrahim Abdallah.
15:51Vous aviez probablement voulu savoir s'il avait un traitement de faveur.
15:54Rappelons qu'il est condamné pour complicité d'Assela.
15:57Oui, c'est ça, complicité d'Assela.
15:59C'est pas rien.
15:59Non, bien sûr.
16:00Il est libérable depuis 1999, d'accord ?
16:03Après 41 ans de prison.
16:06Donc 41 ans de prison.
16:08Le plus vieux plus venu.
16:09Voilà, libérable et uniquement sur pression extérieure vis-à-vis de la France,
16:12notamment des Etats-Unis, pour qu'il reste en prison.
16:14Donc j'estime ça normal.
16:15Fraternaire entre militants politiques, aviez-vous dit.
16:18J'ai cru comprendre que dans le procès de Nicolas Sarkozy,
16:21on accuse justement certains de ses conseillers d'avoir vu pour le coup un vrai terroriste,
16:26puisque lui a organisé...
16:28Ah, lui n'est pas un vrai terroriste ?
16:30Vous me dites que c'est un vrai terroriste pour...
16:32Oui, non, je pense que...
16:33Là, je vous parle de terreur.
16:34Quand vous faites...
16:36Laissez-moi finir.
16:36Laissez-moi finir.
16:36L'assassiné de diplomate, c'est pas de la terreur.
16:37Quand vous faites en sorte...
16:39Quand vous faites...
16:40Le terrorisme par rapport au...
16:41Le mot terrorisme, vous savez que Mandela a été ciblé comme un terrorisme pendant très longtemps.
16:46Donc c'est une manière aussi à Mandela...
16:47Ce qu'on fait la comparaison, vous ne vaut vraiment pas raison.
16:49Ah ben si, je l'ai fait.
16:49Par rapport à Georges Ibrahim Abdallah.
16:51Bien sûr, par rapport au lutte.
16:52Ce sont alors...
16:53Tu es deux diplomates, c'est un acte de résistance ?
16:55Et d'une, il a toujours contesté cette complicité.
16:58Contesté ?
16:58Voilà.
16:59Et de deux...
16:59Pardonnez-moi, il a toujours dit que c'était des actes de résistance.
17:02Non, il a toujours contesté cette complicité.
17:04Et de deux, c'est une complicité qu'on voulait de le dire.
17:06Alors maintenant, je veux bien que vous regardiez...
17:07C'est moins grave quand vous êtes complice d'un assassinat ?
17:10Attendez, je vous connais de ce que vous essayez.
17:12Donc je fais attention par rapport aux quelques secondes qu'on essaie de couper.
17:15Et puis qu'après, on retrouve sur Internet.
17:17Par rapport à quelques...
17:18Est-ce que vous connaissez beaucoup de gens qui sont accusés de complicité,
17:21pas de l'action elle-même, dans, on va dire, une situation par rapport aux années 70,
17:28où, je vous le rappelle, par exemple, l'OLP était considéré comme terroriste et menait des actions,
17:33et qu'il passe 41 ans en prison alors qu'il est libérable depuis 99 ans ?
17:36Est-ce que vous vous en connaissez beaucoup ?
17:37Monsieur Coquerel, il n'est pas celle-là.
17:38Vous m'avez dit que c'est un terroriste.
17:41Je pense qu'il était normal de demander sa libération.
17:43Ça, c'est un autre débat.
17:44C'est ce que j'ai été faire.
17:46Mais vous considérez que c'est un terroriste ?
17:49Je considère que le mot terroriste, selon les moments de l'histoire, et vous le savez,
17:53et qui dirige, c'est une manière de déqualifier des luttes.
17:56Et je ne vais pas vous rappeler que ça a toujours été dans l'histoire,
17:59où, par exemple, des gens qui résistaient, on les appelait terroristes,
18:02comme ça, ça permet de ne pas regarder pourquoi ils se mobilisent.
18:04Alors, je vous le dis, je ne mets pas...
18:07Il n'a pas tué deux diplomates.
18:08Vous le dites vous-même, c'est pour complicité.
18:10Écoutez, je vous dis une chose.
18:12C'est que s'il m'y a compris, il y a eu un procès, Nicolas Sarkozy,
18:16on accuse des conseillers du président de la République d'avoir vu quelqu'un
18:19et d'avoir négocié avec quelqu'un qui, lui, on le savait que lui,
18:23il était responsable d'un avion qui s'est écrasé avec plus de 100 morts.
18:27Donc, voilà, ça, je pense que ça, c'est effectivement semer la terreur
18:30et du terrorisme, ça tue des civils.
18:32Que je sache, ce n'était pas ce qui était reproché à Georges Ibrahim Abdelala.
18:35C'était de la complicité, etc.
18:37Donc, je vous dis, pour moi, on peut juger ses actes,
18:41on peut les critiquer et autres,
18:44mais le mettre sous le qualitatif de terrorisme,
18:46dans un moment où vous savez, vous et moi, que le terrorisme,
18:49c'est le Bataclan et autres, je ne fais pas un point d'égalité
18:51entre ce qu'a mené comme lutte Georges Ibrahim Abdelala
18:55et ce qu'aujourd'hui, on appelle communément des terroristes.
18:58C'est pour ça que je me méfie un peu des mots
18:59qui disqualifient, si vous voulez, des luttes.
19:02Mais en tout cas, en l'occurrence, là, j'ai surtout été voir quelqu'un
19:04qui était depuis 41 ans en prison et qui aurait dû être libéré
19:06et je trouvais normal de...
19:08Vous avez parlé d'une rencontre fraternelle entre militants politiques.
19:10Oui, oui.
19:11C'est une proximité.
19:12À tout le rapport au combat de Georges Ibrahim Abdelala, oui.
19:17Merci, Eric Coquerel.
19:18C'était votre grande interview.
19:19Bonne journée.
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