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00:06A la une ce soir, la Côte d'Ivoire, le jour d'après le vote.
00:11Une participation autour de 50% selon la CEI, ce qui confirme le faible englouement pour ce premier tour de cette présidentielle dont les résultats pourraient être connus dès ce lundi.
00:21Nous irons sur place.
00:22Ce lundi sera aussi la date de la proclamation officielle des résultats de la présidentielle au Cameroun, qui a eu lieu le 12 octobre.
00:31Des manifestations ont eu lieu dans plusieurs villes à l'appel du candidat Issa Shuroma Bakari, donnant lieu à des affrontements avec les forces de l'ordre.
00:41Focus politique de ce dimanche s'intéresse au Mali, où le groupe de soutien à l'islam et aux musulmans étend son emprise sur une grande partie du pays.
00:49Contrôle du territoire, blocus économique, application de la charia, taxation informelle, une stratégie implacable qui fragilise encore un État déjà à genoux.
01:00Décryptage à suivre avec le sociologue Mohamed Amara.
01:08On ouvre ce journal en allant au Côte d'Ivoire au lendemain du premier tour de la présidentielle.
01:13Les résultats sont en train d'être compilés dans toutes les régions.
01:16Le chiffre officiel de la participation n'a pas encore été publié, mais le président de la commission électorale indépendante évoque environ 50%.
01:25Une estimation qui confirme le faible englouement des Ivoiriens pour le scrutin où le président sortant brigue à 83 ans, un quatrième mandat.
01:34Les résultats devraient être annoncés d'ici lundi.
01:36La correspondance de Julia Guggenheim.
01:37L'affluence était faible ce samedi dans les bureaux de vote que nous avons visités dans les communes de Yopougon et de Cocody à Abidjan.
01:48Ici, nous nous trouvons dans le village d'Anono à Abidjan où des mouvements de protestation ont été observés dans la matinée du samedi.
01:58Il n'y a pas eu d'incident majeur ici, mais de nombreux électeurs ne se sont pas rendus aux urnes.
02:03Ils nous ont expliqué pourquoi.
02:05Je n'ai pas voté parce que le système interdiaisé, dès le départ, il y a eu la RLE qui n'a pas été faite et puis il y a les principaux candidats qui ont été éliminés.
02:16Je ne veux pas voter parce que ce n'est pas normal.
02:20À chaque fois que j'ai élection, il y a toujours la mort.
02:25On ne veut pas de quatrième mandat.
02:26Papa, pardon, il faut partir.
02:28On veut la jeunesse, les bonnes idées maintenant.
02:30Le leçon n'est pas légitime puisque tous les fils et filles ne sont pas inclus sur la liste électorale.
02:38Pour rappel, les candidatures des deux poids lourds de l'opposition, Laurent Gbagbo pour le PPACI et Tijan Thiam pour le PDCI,
02:46ont toutes les deux été rejetées par le Conseil constitutionnel pour le premier en raison d'une condamnation judiciaire
02:52et pour le second en raison d'un problème avec sa nationalité.
02:57Alors qu'ils ont refusé tous les deux de donner la moindre consigne de vote,
03:02leur parti avait appelé à la mobilisation pour protester contre ce processus électoral.
03:09Si quelques incidents ont émaillé justement ce scrutin, notamment dans les localités proches de l'opposition,
03:16globalement sur toute l'étendue du territoire, le vote s'est déroulé dans le calme.
03:20Et sachez par ailleurs que le candidat Jean-Louis Billon a déjà concédé sa défaite
03:26et félicité en son nom propre et celui de son parti, le président sortant à la Sanwattara pour sa réélection,
03:32le candidat du Congrès démocratique. Le code invite désormais à l'Union.
03:39Au Cameroun, aussi les résultats de la présidentielle devraient être annoncés ce lundi.
03:43Des manifestations se sont déroulées dans plusieurs villes du pays.
03:47A l'appel du candidat Issa Choroma Bakari, des affrontements d'ailleurs ont opposé les forces de l'ordre à des manifestants.
03:53Beaucoup d'entre eux ont été arrêtés.
03:55Des arrestations qui viennent s'ajouter à plusieurs proches déjà du candidat.
04:00Ayaoundé, la correspondance de Marcel Amoco.
04:03Ici à Yaoundé, un dispositif sécuritaire renforcé visible dans certains quartiers de la ville.
04:10On peut voir des véhicules de police barrés.
04:12Certains axes alors que de jeunes manifestants armés de bâtons et de cailloux sont prêts à en découvrir.
04:18Un carrière sécuritaire de la capitale camerounaise alors que l'après-midi a été marqué par des affrontements
04:24dans plusieurs villes du pays entre les forces de l'ordre et des manifestants.
04:28La police et la gendarmerie ont dû faire usage de gaz lacrymogène et de camions à eau pour disperser la foule.
04:35Plusieurs personnes ont été interpellées.
04:37Des manifestations violentes qui font suite à l'appel de Issa Choroma Bakari,
04:41le candidat du FSNC, qui a revendiqué sa victoire
04:44et qui tentent de faire pression pour que ce qu'ils considèrent comme la vérité des urnes soit respecté.
04:50Les violences qui interviennent alors que le Conseil constitutionnel s'apprête à publier ce lundi
04:55les résultats officiels de l'élection présidentielle du 12 octobre dernier
04:59qui a vu Paul Béabréguer un huitième mandat de sept ans.
05:03Face à lui, onze candidats, dont deux de ses anciens ministres,
05:07Belobouba Maïgari et Issa Choroma Bakari.
05:11Et alors que les Camonais retiennent leur souffle, dans l'attente de ces résultats officiels,
05:16plusieurs proches de Issa Choroma Bakari ont été arrêtés.
05:20Parmi eux, Anissé Ekanel, le président du Manidem,
05:23Djokam Chameni de l'Union pour le changement
05:26et le professeur Jean-Calvin Abba Oyono, conseiller du candidat Issa Choroma Bakari.
05:32Allez, on passe au reste de l'actualité africaine en bref et en images.
05:36La présidentielle de janvier prochain s'annonce déjà sous haute tension en Ouganda.
05:42Pour sécuriser le scrutin, les autorités annoncent le déploiement de 100 000 agents spéciaux,
05:46souvent sans formation.
05:48Une décision qui fait craindre une nouvelle dérive autoritaire.
05:51En 2021, la répression avait fait une cinquantaine de morts.
05:57Total Energy relance son méga projet gazier dans le nord du Mozambique,
06:01suspendu depuis l'attaque djihadiste de Palma en 2021.
06:05Malgré les tensions sécuritaires, Maputo veut accélérer l'exploitation du gaz avec ENI et ExxonMobil.
06:12Un pari économique à 20 milliards de dollars, sous le regard inquiet des ONG environnementales.
06:19À Djibouti, la suppression de la limite d'âge présidentielle ouvre la voie à un sixième mandat pour Ismaël Omar Ghele.
06:26Au pouvoir depuis 1999, une réforme votée à l'unanimité par un Parlement largement acquis au chef de l'État.
06:34La Ligue d'Igoutienne des droits humains dénonce une présidence à vie et appelle à une transition démocratique.
06:40Allez, on passe à notre focus de ce dimanche soir.
06:46Le Mali est aujourd'hui confronté à une guerre d'usure qui ne dit pas son nom.
06:51Le Jnim, groupe affilié à Al-Qaïda, ne se contente plus d'attaques ciblées.
06:56Il s'installe, administre, taxe et juge dans le centre et l'ouest du pays de Mopti à Koulikoro.
07:01Il impose sa loi, bloque des routes, du carburant, coupe littéralement Bamako du reste de la région.
07:08Une guerre économique et sociale qui s'installe.
07:11Alors que l'État malien peine à réagir, quelles alternatives pour éviter l'affrontement ?
07:16On retrouve Mohamed Amara.
07:18Il est sociologue, auteur de Marchand d'angoisse, le Mali tel qu'il est et tel qu'il pourrait être publié aux éditions Grand Vaud.
07:25Bonjour, merci, bonsoir et merci de nous rejoindre.
07:29Dites-nous, Iyag Agali, le chef du Jnim, incarne cette stratégie d'installation durable.
07:35Quel est aujourd'hui son poids symbolique au Mali et au-delà ?
07:39Pour qu'on puisse justement comprendre et poser un peu le cadre de cette conversation.
07:44Bonsoir Madanwan.
07:46Comme vous le savez presque tous, Iyag Agali, c'est avant tout un Malien, un Ifogas Malien,
07:52qui a retourné sa veste depuis 2012, qui était à l'origine d'un sardine et qui est aujourd'hui le chef d'ACMI,
08:03on va dire, bon, l'autre part du Jnim, bien, le groupe de soutien à l'islam et aux musulmans.
08:10Donc c'est un Malien qui est en désaccord avec le pouvoir central de Bamako
08:14et qui, depuis le départ des forces étrangères, européennes, on va dire occidentales et aussi onisiennes,
08:22a réussi à s'installer dans le nord, dans ce qu'on appelle la zone des trois frontières,
08:29mais aussi en élargissant son champ de vision sur le reste du territoire malien.
08:34Aujourd'hui, à Bamako, pour dire les choses simplement,
08:37donc il a réussi à installer un blocus grâce à une espèce de proximité religieuse
08:43avec une partie de la population malienne,
08:46mais grâce aussi à une même mise qu'il a réussi à installer en nouant des alliances
08:51avec d'autres groupes, notamment les différents katibas du centre, du Massina,
08:59dont le chef principal est Hamadou Koufa.
09:04On en parlera de cette stratégie.
09:07J'aimerais qu'on parle aussi de la stratégie de ce qu'on a appelé,
09:10alors certains évoquent le terme de djihad économique,
09:13en quoi l'exploitation des ressources locales et le blocus du carburant
09:17sont-ils des nouvelles armes pour le JNIM ?
09:21Vous savez, c'est une guerre énergétique qu'ils sont en train de mettre en œuvre
09:27et qui a des conséquences immédiates sur les populations,
09:30notamment la population de Bamako, qui est à peu près 3 millions aujourd'hui,
09:34et les conséquences sont visibles dans les rues de Bamako.
09:38Peu de motocyclistes, peu de conducteurs de camions ou de voitures,
09:46parce qu'il n'y a plus de carburant.
09:48Donc c'est une stratégie d'étouffement qui existe sur d'autres champs aussi de guerre,
09:54qu'ils mettent en place pour provoquer une espèce de choc au sein de la population,
10:00qui peut être, je pense que c'est ça le but recherché,
10:05qui se soulèverait contre les autorités actuelles de Bamako.
10:10Alors Mohamed Amara, on voit aussi que parfois le JNIM agit comme un acteur administratif
10:17dans des zones délaissées par l'État.
10:19Pourquoi est-ce que, justement, on peut parler d'une sorte de perception ambivalente
10:23entre la terreur et la gestion locale ?
10:26On sait qu'ils administrent des lieux et certaines localités.
10:31Vous savez, c'est une stratégie de guerre qui combine à la fois les façons
10:36de caresser les populations dans le sens du poil,
10:40lorsque les populations de ces territoires-là sont conquises.
10:44Et de l'autre côté aussi, c'est d'imposer leur vision de la société,
10:50qui est une vision qui prend forme dans une idéologie purement islamiste.
10:55Donc ce sont ces deux pôles-là qu'il faudrait regarder
10:58et qui, de fil à néghi, parviennent du fait de l'absence de l'État,
11:03je veux dire de la puissance étatique dans ces zones-là qu'ils administrent,
11:07arrivent à s'imposer et donc à créer des nouvelles administrations,
11:11mais qui divergent complètement avec la façon dont nous concevons la République,
11:16dont nous concevons l'État, malheureusement.
11:18Et c'est ce qui explique aujourd'hui ce qui se passe à Bamako.
11:20Bamako, qui est une ville, la capitale malienne,
11:23qui est une ville stratégique et qui est en train de vivre
11:27une espèce de marasme économique, malheureusement.
11:31Face à ça, on a vu aussi l'impuissance de l'armée malienne, de l'État.
11:37Vous vous énoncez une nécessité d'alliance républicaine.
11:41Pour faire face, à quoi ressemblerait-elle concrètement ?
11:45Et faut-il envisager un dialogue avec les groupes armés ?
11:49Oui, moi, je dirais que vous prêchez un commun cul pour moi.
11:53Le dialogue, les civilisations, vous savez, naissent des dialogues.
11:57Donc, il est important aujourd'hui, dans ce cadre d'alliance républicaine,
12:02de dialoguer avec l'ensemble des acteurs de la population malienne,
12:07mais aussi de la communauté internationale,
12:08mais aussi des voisins du Mali, quand je dis la population malienne.
12:11Ce sont les politiques, ce sont les syndicats, ce sont les associations,
12:15c'est le citoyen lambda.
12:17Mais la situation malienne déborde du cadre malien.
12:20C'est une situation transfrontalière, transinternationale.
12:22Donc, cela nécessite l'implication aussi des voisins,
12:25comme la Moura Tani, comme l'Algérie,
12:27malgré le conflit qu'il y a aujourd'hui,
12:30qui est un conflit diplomatique entre l'Algérie et le Mali,
12:33mais qui devrait aussi impliquer l'Union africaine.
12:36Vous savez, ce qui se passe aujourd'hui au Mali,
12:38se passerait demain dans le golfe du Guinée,
12:41si on ne prend pas garde par rapport aux situations de vulnérabilité
12:47que tous les États africains connaissent.
12:49Merci, merci Mohamed Amara pour justement cet éclairage,
12:53ce décryptage sur la stratégie du JNIM au Mali.
12:57Merci beaucoup.
12:59C'est ainsi que nous refermons notre journal de l'Afrique.
13:01Merci à tous ceux qui nous ont suivis partout dans le monde,
13:03et en particulier ce soir de Mopti Abamako,
13:06en passant par Nuro du Sahel.
13:08Restez avec nous, car l'actualité continue sur France 24.
13:10Le 27 octobre 2005,
13:20trois jeunes de Clichy-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis,
13:22fuient un contrôle de police.
13:24Ziad Bena et Bouna Traoré trouvent refuge dans un transformateur électrique.
13:28Ils n'en sortiront pas vivants.
13:29Le troisième, Mouhithin Althoun, est grièvement brûlée.
13:33Le drame allait embraser les quartiers populaires de France,
13:35mais sur fond de violence,
13:37c'est le grand malaise des banlieues qui est mis sous les projecteurs.
13:40Clichy-sous-Bois est-elle sortie de l'urgence ?
13:42C'est un document à retrouver sur France 24 et France24.com.
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