00:00Depuis six mois, le petit Simon est hébergé avec sa mère dans cette maison de vie de l'ONG Adorad, située en périphérie d'Abidjan.
00:07Pourquoi tu viens faire bouler aujourd'hui ?
00:09Ça va te quitter. Tu as déjà mouillé ça.
00:13En attente d'une opération qui doit reconstituer son oesophage, il ne peut être nourri qu'à travers cette sonde.
00:21C'est un produit qu'il a bu, qui a endommagé sa gorge.
00:24On est venu ici car plus rien ne peut passer par sa gorge.
00:27Et au village, ils ne peuvent pas le soigner.
00:30Comme la majorité des enfants hébergés dans cette maison, Simon est issu d'une famille défavorisée, originaire d'une zone rurale, peu dotée en infrastructures médicales.
00:40Un des objectifs que les médecins nous ont demandé d'atteindre, c'est qu'ils puissent prendre du poids.
00:46Donc c'est ce qu'on essaie de faire.
00:48Il n'y a pas de manque. Ici, il y a toujours à manger, au niveau même de ses soins.
00:53Si jamais il pique une crise ou il y a quelque chose de mauvais, on peut l'évacuer rapidement.
00:58Jusqu'à 20 enfants peuvent être hébergés totalement gratuitement dans cette maison, pendant toute la durée de leurs soins, pré- et post-opératoires.
01:05Et Isabelle Coffier est avec nous, nous a rejoint ici sur ce plateau la présidente d'Adorade.
01:16On a vu votre combat dans ce petit extrait au quotidien pour les enfants.
01:20Qu'est-ce qu'il faudrait faire en Côte d'Ivoire pour améliorer ce secteur de la santé, notamment pour ces enfants ?
01:25Merci Myriam, merci pour l'invitation.
01:31Le cancer pédiatrique, les cancers pédiatriques en Côte d'Ivoire sont une véritable réalité.
01:36Ils existent et il faudrait mener plusieurs actions dans le but de la sensibilisation,
01:44mais surtout de la prise en charge des enfants atteints de cancers en Côte d'Ivoire
01:48et un accompagnement réel au niveau des institutions qui s'en occupent.
01:53C'est vrai que le gouvernement a déjà fait, c'est vrai que le gouvernement fait, mais il faut encore plus.
02:01On a par exemple la construction prochaine d'un hôpital à Grand-Bassam qui va accueillir des malades du cancer
02:09et où on a eu la promesse où les enfants auront un pôle assez important.
02:15On a, de par la volonté du Coupe présidentielle aujourd'hui, un accompagnement au niveau de certains médicaments
02:21sur les unités d'oncologie pédiatrique de l'hôpital Mère-Enfant de Péjaville et du CHU de Trècheville.
02:28On a aussi un soutien plus appuyé sur les formations des médecins qui résident à l'intérieur du pays.
02:35C'est déjà bon, mais il y a beaucoup de choses encore.
02:37Alors, on parle beaucoup, Isabelle Coffy, de toutes ces infrastructures réalisées, les routes, les transports, etc.
02:44Mais concernant le secteur de la santé, qu'est-ce qu'il faudrait réaliser aujourd'hui ?
02:49Aujourd'hui, je pense que je voudrais parler spécialement concernant une pathologie pédiatrique grave,
02:56qui est le cancer, dans laquelle je milite.
02:58Aujourd'hui, on a besoin, par exemple, de former un peu plus de médecins,
03:03encourager les jeunes à se tourner vers cette spécialité,
03:06parce que malheureusement, en Côte d'Ivoire, on a seulement six oncologues pédiatres
03:10qui sont malheureusement tous basés à Abidjan,
03:13c'est-à-dire deux à l'hôpital Mère-Enfant de Péjaville et les quatre autres au CHU de Trècheville.
03:18C'est une goutte d'eau dans la mer.
03:20Aussi, il faudrait un appui réel.
03:24Il faudrait un appui réel à ces parents qui soient en face de cette pathologie qui est appauvrissante en tant que telle.
03:32Aujourd'hui, nous plaidons pour la gratuité des soins pour les enfants atteints de cancer.
03:36Aujourd'hui, nous plaidons pour une prise en charge même partielle des coûts des médicaments de la part du gouvernement.
03:44Aujourd'hui, nous avons en face de nous un chemin qui est contraire à ce qu'on a l'habitude de faire.
03:51C'est-à-dire, jusqu'à présent, ce sont de grandes institutions internationales
03:55qui sont venues appuyer la lutte contre les cancers en Côte d'Ivoire.
03:59Aujourd'hui, il est important que les ONG locales puissent être accompagnées.
04:04Déjà qu'on puisse reconnaître le travail qui est fait en amont
04:09et que ces ONG-là puissent être accompagnées de façon concrète.
04:13Voilà. On a un autre problème, celui de la recherche en Côte d'Ivoire.
04:19Il faudrait que cela parte d'une volonté politique
04:23pour qu'il y ait plus de recherche, à l'instar de certains pays comme le Ghana,
04:27concernant les cancers de l'enfant.
04:29Aujourd'hui, nous avons un registre de commerce,
04:32plutôt un registre pour la collecte des données au niveau des cancers en général.
04:41Mais il n'y a rien de concret pour les cancers de l'enfant.
04:45Ce qui représente un gros handicap lorsque nous partons en plaidoyer
04:49devant des institutions internationales.
04:52S'il y avait une priorité, Isabelle Coffey,
04:54quelle serait-elle pour le futur ou la future présidente de la Côte d'Ivoire ?
04:59Pour le futur président de la Côte d'Ivoire,
05:02nous plaidons pour la gratuité des soins
05:04et la prise en charge même partielle des médicaments anticancéreux.
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