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00:00Vous êtes sur France 24 et vous avez raison, bienvenue dans votre journal de l'Afrique.
00:06A la une ce soir, J-1 avant la présidentielle en Côte d'Ivoire.
00:14Près de 9 millions d'électeurs sont appelés à départager 5 candidats, dont le président sortant qui brigue un quatrième mandat.
00:20On retrouvera notre envoyée spéciale sur France, Myriam Amelal.
00:24Coup de théâtre politique au Tchad, le GK, principale coalition d'opposition, jette l'éponge face à un pouvoir jugé autoritaire.
00:34Ses leaders dénoncent un simulacre de démocratie. Nous irons sur place dans cette édition.
00:40Et pour célébrer les 10 ans d'Aka, la plus grande foire de création contemporaine africaine à Paris, nous recevons Serge Mwang,
00:47un artiste camerounais atypique aux œuvres hybrides entre tradition africaine et culture japonaise.
00:52Il revendique d'ailleurs une troisième esthétique dont il nous parlera.
00:59On ouvre ce journal par la Côte d'Ivoire à la veille du premier tour de la présidentielle.
01:04Ce samedi, il y a près de 9 millions d'électeurs à être appelés aux urnes.
01:09Ils doivent choisir entre 5 candidats parmi les enjeux réconcilier un pays divisé,
01:15résoudre le chômage endémique des jeunes malgré une croissance économique solide mais inégalement répartie.
01:21On retrouve en direct d'Abidjan notre envoyée spéciale, Meryem Amelal.
01:25Meryem, bonsoir.
01:27Dites-nous où en est le déploiement du matériel de vote à quelques heures du scrutin ?
01:33Alors en tout cas ici à Abidjan, le déploiement a commencé aujourd'hui.
01:39Nous étions tout à l'heure dans la commune du Plateau où deux camions ont livré du matériel à la Bibliothèque nationale du Plateau.
01:50Donc c'est un centre de vote.
01:51Il y a deux bureaux de vote sur place.
01:53Mais le matériel qui a été livré, donc des urnes, des bulletins de vote mais aussi des isoloirs,
01:57ont été livrés pour aussi ensuite être distribués demain très tôt dans justement les autres bureaux de vote
02:06qui dépendent de la commune du Plateau.
02:07228 au total bureaux de vote.
02:10Donc ça sera fait très tôt demain pour que les bureaux de vote puissent être prêts
02:14et puissent ouvrir à 8h du matin.
02:15Dans les autres régions du pays, le matériel a été également distribué dans plusieurs bureaux de vote.
02:23Certains seront équipés demain à l'aube également pour pouvoir ouvrir à 8h.
02:30Plus largement, Myriam, quelle est l'ambiance sur le terrain à l'approche de ce scrutin
02:34et en quoi diffère-t-elle de celle de la présidentielle de 2020 ?
02:41Alors justement, ce qui est frappant, c'est que par rapport à 2020,
02:44la vie continue à Abidjan.
02:47En 2020, lorsque nous étions ici pour couvrir la présidentielle,
02:51on sentait que le climat était très tendu.
02:53Les Abidjanais avaient massivement quitté la ville,
02:55beaucoup pour aller au village, pour voter mais aussi parce qu'ils craignaient des débordements, des violences.
03:01Aujourd'hui, c'est aussi le cas.
03:02Certains ont quitté la capitale.
03:04On circule un peu mieux à Abidjan aujourd'hui, à un jour du scrutin.
03:09Mais c'est quand même beaucoup moins qu'en 2020.
03:13La vie continue, la circulation, et vous pouvez d'ailleurs l'entendre et le constater,
03:19elle suit son cours, la vie suit son cours.
03:23Mais on ne peut pas dire que les gens n'ont pas peur.
03:26Ce traumatisme de la crise postélectorale de 2010-2011 est toujours quand même présent dans les esprits.
03:31On a pu constater des queues dans les supermarchés.
03:34Les gens font leurs courses, essayent de faire des stocks au cas où.
03:38Idem pour les banques, retirer du cash.
03:41Particulièrement ce soir, d'ailleurs.
03:43On a pu constater cela.
03:45Donc on sent quand même cette peur.
03:47Et puis on a aussi, on s'est un peu baladé dans la capitale économique de la Côte d'Ivoire.
03:52On est allé à Youpougon, par exemple, la commune de Youpougon.
03:54On a pu parler à des gens.
03:56Beaucoup d'entre eux nous disent qu'ils sont en colère, qu'ils ne mangent pas à leur faim,
04:00qu'ils n'ont pas les moyens de payer leur loyer, que c'est très compliqué,
04:03qu'ils n'iront sans doute pas voter.
04:05On a cette désillusion aussi d'une partie de la population, des jeunes.
04:09On a pu voir également, depuis qu'on est ici, des jeunes qui se mobilisent,
04:12des caravanes, des meetings remplis.
04:16Mais il y a quand même une forte colère, une forte désillusion.
04:18Et c'est pour ça que le taux de participation, il faudra le surveiller de très près.
04:22Merci beaucoup, Myriam Amelal, en direct depuis Abidjan.
04:26Merci également à Célia Karasena, Armelko, ainsi que tout le bureau d'Abidjan qui vous accompagne.
04:33L'espace politique se réduit encore au Tchad, la principale coalition d'opposition.
04:39Le GECAP annonce la suspension de ses activités.
04:42Une décision radicale face à ce qu'elle décrit comme un climat de répression
04:46et une constitution taillée sur mesure pour le président débit.
04:50Arol Tira.
04:52Selon les meneurs du GECAP, le gouvernement orchestrerait une stratégie de constante pression
04:58sur les leaders politiques d'opposition, censure, surveillance ou encore violence physique.
05:04Selon la plus grande coalition d'opposition politique du Tchad,
05:08l'exécutif tchadien userait de plusieurs méthodes pour intimider ses adversaires,
05:13des accusations que le gouvernement tchadien réfute.
05:16Mais pour le GECAP, l'élément déclencheur de cette mise en retrait de la vie politique,
05:22c'est la dernière révision constitutionnelle qui, entre autres,
05:26abroge la limitation des mandats présidentiels pour une personne.
05:29Cette constitution permet Mohamed Idriss Déby-Hitno de consolider le pouvoir exécutif, législatif et même judiciaire
05:42entre les mains du président et du MPS.
05:48La constitution actuelle permet aussi l'animation des élections dans l'avenir.
05:56Ça veut dire que l'organisation d'une élection devient facultative,
06:01donc il n'y a pas un espace politique dans lequel nous, on peut exercer en tant que parti politique.
06:09En réponse, le ministre tchadien de la communication dénonce une décision infondée
06:13et appelle les membres du GECAP à revenir à la raison,
06:16tout en rappelant que cette coalition ne représente pas toute la classe politique d'opposition.
06:22Par la voix de son porte-parole, le gouvernement se dit surpris d'une décision qu'il juge non constructive.
06:28On passe à la culture de ce vendredi avec de l'art contemporain ce soir,
06:34l'art contemporain africain en fait à Paris, avec les 10 ans d'Aka,
06:39also known as Africa, une foire, pas comme les autres,
06:42qui met à l'honneur les créateurs africains et de la diaspora comme personne.
06:46Et ce soir, nous avons la chance de recevoir un créateur atypique, Serge Mwang,
06:50designer camerounais qui crée des œuvres hybrides entre l'Afrique et le Japon
06:54et qui est aussi créateur de l'œuvre monumentale présentée à Aka cette année.
06:59Serge Mwang, bonsoir et bienvenue dans votre JTA.
07:02Bonsoir, bonsoir Fatima Tha.
07:04Alors, vous êtes né à Yaoundé, installé à Paris,
07:06issu du design industriel, notamment dans l'automobile,
07:10mais c'est au Japon que vous avez entamé une profonde réflexion artistique
07:14en croisant deux mondes culturels, a priori éloignés.
07:19Avant de nous parler de vos œuvres, racontez-nous ce parcours singulier.
07:22Alors, c'est vrai que c'est un parcours qui est assez singulier,
07:24puisque j'étais envoyé au Japon par un constructeur automobile français
07:29pour travailler pour un constructeur automobile japonais.
07:32Donc, à la base, je dessine des voitures ou je conçois des voitures.
07:35Et c'est une fois au Japon que les choses ont commencé à me questionner
07:40et que des choses sont apparues vers moi
07:43pour pouvoir attiser un peu mon sens créatif
07:48et produire quelque chose qui ait plus de sens que l'automobile.
07:52Cette rencontre avec le Japon, votre création,
07:58alors on va voir aussi des œuvres avant d'en parler,
08:01vous parlez d'une troisième esthétique.
08:03Donc, ce n'est ni africain ni japonais, c'est une troisième esthétique.
08:07Expliquez-nous.
08:08Tout à fait, Fatimata.
08:09Donc, quand on a un héritage esthétique et culturel symbolique
08:16tellement puissant dans l'Afrique de l'Ouest
08:18et quand on en rencontre un autre aussi par le biais de celui du Japon,
08:23il faut faire attention de ne pas faire de fusion.
08:26C'est un danger.
08:27Il faut garder l'héritage de chacune des cultures
08:31et exacerber au possible la rencontre des deux
08:35par ce que j'appelle la troisième esthétique.
08:37Par une troisième qui va pouvoir progressivement avoir son expressivité personnelle,
08:44son vocabulaire esthétique personnel
08:46et qui va prendre son chemin à partir de ces créations-là.
08:50– Brillamment réussie par votre présentation de votre œuvre principale,
08:55Monumental à Aka.
08:56Déjà, dites-nous ce que vous avez ressenti,
08:59parce que ce n'est pas commun.
09:00De grands artistes ont été choisis pour réaliser l'œuvre Monumental à Aka.
09:05Ce que vous avez ressenti quand vous avez été choisi ?
09:07– Beaucoup de fierté, bien sûr, et une responsabilité,
09:11parce qu'effectivement, je vais représenter,
09:14pas un continent, mais une sorte d'expressivité de ce continent-là,
09:19mais par mon travail aussi, je présente une partie,
09:23ou je dévoile une partie de l'esprit japonais.
09:25Donc, il ne faut pas déconner.
09:29– Ah oui, l'enjeu est important.
09:31– L'enjeu est important.
09:32– L'enjeu est important.
09:33– Et donc, quand on parle de troisième esthétique,
09:34ce que vous avez énoncé tout à l'heure,
09:36il faut bien s'assurer qu'on va en profondeur
09:38dans les codes esthétiques de chacune des cultures
09:42et que l'on monte en qualité en même temps
09:45pour pouvoir créer une tension
09:47qui puisse résonner avec les visiteurs.
09:50– Alors, moi, j'ai été vraiment fascinée,
09:52je n'étais pas la seule, même éblouie par…
09:55parce que c'est un cheminement,
09:56il y a une histoire qu'on raconte avec ces sept sœurs
09:59qui sont en réalité 14, Serge, je tiens à vous le dire,
10:03donc ces femmes en procession qui sont habillées.
10:06Et en fait, de prime abord,
10:08on aurait l'impression que ce sont des figurines japonaises,
10:11mais pas du tout, en fait, finalement.
10:13– Tout à fait, donc c'est la première œuvre que l'on voit
10:16lorsque l'on rentre à l'entrée du salon,
10:19c'est l'œuvre qui s'appelle les Seven Sisters,
10:21c'est effectivement 14 femmes qui sont en procession
10:24vers le Mont Fuji et qui chuchotent leurs secrets,
10:28leurs soucis, leur vie l'une à l'autre,
10:32c'est ce que font les femmes souvent.
10:33– Il paraît.
10:34– Et donc effectivement, elles ne sont ni habillées
10:37avec des textiles du Japon,
10:38elles n'ont pas de masques…
10:41– Oui, parce qu'on le voit,
10:42c'est plutôt des masques du Gabon.
10:44– Voilà, c'est des masques Punu du Gabon
10:46et qui, étrangement, entrent en grande similitude
10:50avec des masques qui pourraient être associés
10:52au Théâtre Renault au Japon,
10:54par leur visage, le blanc de leur peau
10:57et la coiffe qu'elles ont, brillante,
11:00que j'ai un peu transformée, je vous l'accorde.
11:02Alors la seule chose qui est japonaise
11:04dans cette culture-là, c'est les kanzachis,
11:06c'est les broches qu'elles ont dans les cheveux
11:07et puis les parures qu'elles portent,
11:11c'est le n'dop textile royal camerounais,
11:16enfin de l'ouest du Cameroun.
11:19Donc il n'y a rien de japonais,
11:20mais tout incite à y percevoir une influence japonaise.
11:24– Vous aimez bien, alors on perçoit mieux
11:25ce que vous appelez cette troisième esthétique,
11:27donc ni l'un ni l'autre, entre les deux finalement,
11:30avec une troisième voie.
11:32– Il y a aussi ces sculptures en plexi,
11:35quelle est cette matière, cette résine ?
11:37Il nous a expliqué que vous avez mis sept ans
11:39à trouver le bon matériau pour donner ce résultat-là,
11:43extraordinaire.
11:44– Tout à fait, alors ça c'est une sculpture
11:46qui célèbre la fertilité et la naissance,
11:49avec des masques ventres,
11:53tels que les Igbo l'ont au Nigeria.
11:56Et oui, sept ans de travail pour trouver la bonne résine,
12:01les bonnes formes, la bonne technicité pour réaliser ces pièces-là.
12:06Et c'était vraiment assez stupéfiant de voir la réaction des visiteurs
12:11lorsqu'ils ont vu les pièces,
12:12parce qu'ils étaient assez impressionnés par leur présence,
12:14leur prestance et le silence qui se dégageait à travers elle.
12:18– Absolument, absolument, vraiment c'est absolument remarquable.
12:21J'aimerais qu'on entende à présent Victoria Mann,
12:25la fondatrice d'ACA, de la foire,
12:28qui nous parle de marché de l'art,
12:29parce que c'est aussi un enjeu d'une foire
12:31et aussi un espace de vente de l'art africain,
12:34et on en parle juste après.
12:36– Je pense que la première chose à dire,
12:38c'est que le marché contemporain d'Afrique
12:42est confronté au même challenge que tous les autres marchés.
12:46On passe une période qui est difficile.
12:50On est confronté aux mêmes problématiques économiques
12:54que tous les autres,
12:56mais le marché contemporain d'Afrique
13:00a prouvé plus d'une fois qu'il était résilient.
13:03La résilience est importante
13:05et qu'il continue néanmoins à se développer.
13:09Et je pense que dès que les choses reprendront
13:14avec plus de force et que le marché repartira,
13:22l'Afrique sera en très bonne place.
13:24– Le marché de l'art africain, dit Victoria Mann,
13:27est résilient. Est-ce que vous êtes d'accord ?
13:29– Il est non seulement résilient,
13:31il est en train de se structurer.
13:33Quelque chose qui est important,
13:34c'est-à-dire que les acheteurs ont besoin de comprendre
13:36comment est structuré le marché
13:38et avoir de la visibilité sur leur choix.
13:41Je pense que le marché de l'art contemporain africain
13:43a un grand avenir
13:44parce qu'il est gage d'authenticité,
13:46quelque chose que l'on recherche énormément aujourd'hui,
13:49de qualité, d'audace
13:52et de grande sophistication.
13:56– Est-ce que vous avez un mot pour finir ?
13:59Pour les artistes peut-être africains,
14:01il faut leur dire quoi ? Continuer ?
14:03– Bien sûr qu'il faut leur dire de continuer
14:05et rester authentique.
14:08Ça ne se discute pas, ça.
14:09– Pour ne pas copier, rester authentique,
14:11aller en profondeur.
14:12Merci beaucoup Serge Mwang d'avoir été avec nous.
14:15C'était un plaisir de vous recevoir.
14:17C'est la fin de ce journal de l'Afrique.
14:18Merci à tous ceux qui nous ont suivis partout dans le monde.
14:21Et ce soir, forcément, de Yaoundé à Kyoto,
14:23en passant par Paris.
14:25Restez avec nous, car l'actualité continue sur France 24.
14:27– Sous-titrage Société Radio-Canada
14:33– Sous-titrage Société Radio-Canada
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