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  • il y a 10 heures
Le projet de loi de finances continue de susciter des débats intenses à l'Assemblée nationale. La proposition des socialistes d'une taxe sur le patrimoine, surnommée « taxe Zucman », est au cœur des discussions. Emmanuel Duteil analyse les enjeux de cette mesure.
Retrouvez « L'édito éco » sur France Inter et sur : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-edito-eco

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Transcription
00:00Emmanuel Duteil, vous nous parlez donc du budget débattu depuis quelques jours à l'Assemblée Nationale
00:05et en particulier de la mesure au cœur des discussions entre gouvernement et socialiste, la taxe Zuckmann.
00:13Oui, c'est finalement un peu comme le coca après la recette originale, voici la version light ou zéro en fonction de ce que vous préférez.
00:20Vous vous rappelez de la première version ? Une taxe de 2% pour tous les patrimoines, de plus de 100 millions d'euros, rendement annoncé 15 milliards d'euros.
00:28Alors là, ça tapait fort, mais ça n'avait aucune chance de passer à l'Assemblée Nationale.
00:33Le PS a donc revu sa copie. On parle maintenant de quoi ? On parle d'une taxe de 3% pour tous les patrimoines de plus de 10 millions d'euros.
00:42Mais attention, les start-up et les entreprises détenues à majorité par des familles ne seraient pas concernées.
00:49Ça permet de répondre à l'une des principales critiques émises notamment par le gouvernement s'il n'y avait que celle-ci.
00:55Les socialistes pensent qu'elle pourrait rapporter cette fois entre 5 et 7 milliards d'euros.
00:59Alors est-ce que c'est de nature, selon vous, Emmanuel, à répondre à l'exigence de justice fiscale ?
01:04Alors on a changé le contenu, il y a moins de sucre si on veut filer la métaphore, mais l'emballage reste finalement le même.
01:10C'est quoi cet emballage ? Taxons, les riches, l'honneur.
01:12Et donc, sauf côté PS, mais selon Gabriel Zuckman lui-même, sur une excellente radio France Inter ce week-end,
01:18un tel dispositif permettrait aux plus riches de s'organiser pour le contourner.
01:23Pourquoi ? Parce que ça ouvre des exemptions qui ouvrent elles-mêmes la boîte à quoi ?
01:28À optimisation et puis même parfois à contentieux.
01:31Et donc à la fin, on gagne moins d'argent avec une telle taxe.
01:34Par ailleurs, empiler les dispositifs sur les plus riches, c'est prendre le risque d'un ras-le-bol fiscal côté investisseurs et entreprises.
01:42Et donc de brider encore plus l'économie.
01:45Bref, même en version light, le risque est très fort de perdre sur tous les tableaux.
01:50Mais si j'ai bien compris l'ultimatum des socialistes, sans signal fort pour taxer les plus riches, il n'y a plus de gouvernement.
01:56C'est parfait, vous avez tout compris.
01:57Et ça, c'est bien le seul constat partagé entre l'EPS et le gouvernement.
02:02Reste donc à trouver la bonne version.
02:05C'est donc pour cela que ça négocie un peu partout et un peu plus que ce qui se raconte pour trouver un compromis où chacun perd le moins de plumes possible.
02:15Si on se serre la main tout de suite, l'EPS va nous demander le reste du bras avant le vote, me glissait par ailleurs hier une source gouvernementale.
02:22Pour autant, la Zuckman light, sûrement indispensable à la survie du gouvernement, reste d'un point de vue purement économique une mauvaise taxe.
02:30Elle est complexe, elle est risquée et elle est quand même au final peu efficace.
02:34Bref, finalement un peu comme la différence entre le coca et le coca light, tous les nutritionnistes s'accordent à dire que même allégé en sucre, ça reste très moyen à haute dose pour la santé, et là en l'occurrence pour la santé économique du pays.
02:47Emmanuel Duteil, directeur de la rédaction de l'usine Nouvelle.
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