00:00Des questions sur ce navire fantôme qui se trouvait au large des côtes françaises.
00:10Bonjour Cyril Brett.
00:12Bonjour.
00:14Géopoliticien, maître de conférences à Sciences Po Paris, spécialiste de la Russie et de l'Europe orientale.
00:19Que faisait ce navire qui appartient donc à la flotte fantôme russe en face des côtes françaises, au large de Saint-Nazaire, au sud de la Bretagne ?
00:29Oui, officiellement il était en transit vers une grande ville et une grande raffinerie du sud de l'Inde.
00:38Et on sait que le golfe de Gascogne est une zone de transit international très importante pour tous les navires en provenance de Scandinavie, en provenance de la Russie.
00:48Plus officieusement, les autorités françaises ont estimé qu'ils pouvaient présenter un risque pour l'environnement et un risque également pour les intérêts nationaux français.
00:59Ça n'est pas un endroit neutre pour les autorités françaises.
01:05Le golfe de Gascogne et cette partie, évidemment, c'est une zone de transit des sous-marins nucléaires lanceurs d'engin.
01:12Donc c'est une zone qui a un intérêt stratégique direct pour la dissuasion.
01:16Et puis c'est une zone de très grande vulnérabilité, naturellement, dans la mesure où c'est une côte très très vaste.
01:23Et c'est une côte qui abrite des infrastructures, notamment éoliennes, notamment électriques et notamment de télécommunications,
01:31qui sont très grandes, qui sont très coûteuses et qui sont donc très vulnérables.
01:35Et puis donc, les autorités françaises ont estimé que ce navire, dont l'origine, la provenance, les propriétaires, les assureurs et les affrêteurs étaient incertains,
01:46présentait un risque pour ces intérêts nationaux.
01:53Alors là, on en a réduit aux coïncidences et aux conjectures pour le moment.
01:57C'est-à-dire que les médias, comme les autorités, ont retracé le calendrier du trajet de ce navire,
02:06qui est donc parti de Primorské, qui a transité près du Danemark, dans le détroit du Sunt,
02:13exactement au moment où les bases militaires et les aéroports civils danois ont été survolés par des drones d'origine inconnue.
02:21On en est réduit pour le moment à des conjonctures et à des coïncidences.
02:25Je pense que si le navire avait effectivement été un porte-drone clandestin,
02:30il n'aurait pas été laissé à la navigation par les autorités françaises.
02:36Mais il n'y a plus de façon de contribuer à une opération de guerre hybride.
02:39On peut évidemment abriter des drones, mais on peut aussi fournir des renseignements.
02:43On peut aussi servir de point de repli pour certaines données, certains personnels ou certains matériels.
02:50Et là, la participation directe ou indirecte, la participation agressive ou non agressive du navire
02:57à cette opération très préoccupante sur les aéroports civils et militaires n'est pas établi.
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