Le directeur de Saje Distribution, Hubert de Torcy, parle du film Sacré Coeur qu’il distribue dans les salles de cinéma : «Ce matin, nous étions à 213.000 entrées».
00:00De fait, la demande originelle vient du château de Buzine, c'est la programmatrice de ce cinéma qui nous a contactés pour diffuser ce film,
00:09comme 350 autres cinémas cette semaine, c'est ce qui se fait assez classiquement, quand un film marche bien,
00:15les différentes salles, même les mono-écrans, même les salles municipales, le projettent, et donc ils l'avaient programmé,
00:22il y avait des dates prévues, et la première était donc effectivement mercredi soir, et puis une heure avant, la programmatrice, la directrice de l'établissement,
00:30a reçu une injonction effectivement de la mairie d'annuler cette séance, elle a dû donc expliquer à tous ceux qui avaient acheté un billet
00:35qui ne pouvaient pas entrer dans la salle et que le film ne serait pas projeté, donc c'est ce qui a créé effectivement ce buzz,
00:41parce que du coup, un certain nombre de Marseillais se sont retrouvés floués, frustrés, surtout en découvrant le motif invoqué pour cette annulation.
00:49Nous c'était... Pardon ?
00:51Oui, Hubert de Torsi, on va peut-être râper aux téléspectateurs qui nous regardent, parce que ce film, contrairement à tous les autres films,
00:58notamment de production française, où on voit les acteurs, les comédiens, les réalisateurs, notamment sur le service public ou sur les grandes chaînes,
01:04ça n'a pas été le cas pour le vôtre, et pourtant, il cartonne, si je puis dire. Vous êtes à combien d'entrées là, ce soir ?
01:11On était ce matin à 213 000 entrées, ce qui est effectivement exceptionnel pour un documentaire.
01:16Ah oui, c'est énorme.
01:16Donc c'est pas fini. C'est pas fini.
01:18Vous êtes le seul, en France, à distribuer ce qu'on appelle des Christian movies, sous le contrôle d'Olivier Benkémoun, c'est comme ça qu'on appelle.
01:25Le contrôle d'Hubert.
01:25Et d'Hubert, c'est ça, c'est film d'inspiration chrétienne, alors qu'il marche très fort aux Etats-Unis.
01:30C'est ça, c'est bien connu aux Etats-Unis, très développé, beaucoup moins en France.
01:35Est-ce que vous observez une offensive, finalement, énormément de difficultés ?
01:39On l'a vu, elles ont été mises à jour avec l'impossibilité de faire de la publicité, notamment dans la RATP, très peu relayées par les médias du service public, notamment.
01:52On voit bien qu'il y a énormément de difficultés avec ce film pour en faire de la pub.
01:56C'est le cas pour tous vos films que vous sortez ou pas ? Vous avez beaucoup de difficultés, finalement, à les proposer aux Français ?
02:04Alors, ça reste, effectivement, une difficulté assez majeure.
02:07Je dirais, surtout, notre parcours, ça fait 11 ans qu'on fait de la distribution de films d'inspiration chrétienne, effectivement, en salle de cinéma.
02:13On sort à peu près cinq films en salle par an.
02:16Et, je dirais, de manière générale, on est quand même souvent victime d'une forme d'ostracisation qui est parfois, je dirais, de manière, comme on l'a vu là, sous forme de censure un peu directe,
02:29où on a une forme d'interdiction, comme on l'a eu pour la publicité dans le métro ou pour cette projection à Marseille,
02:38mais plus souvent de manière indirecte, par une forme d'auto-censure.
02:41Il y a la censure, mais ce qui fait le plus de dégâts, c'est souvent l'auto-censure,
02:45qui est liée à une forme d'incompréhension ou de mauvaise compréhension de la laïcité.
02:51Et pour nous, c'est vraiment très important, en fait, ce qui s'est passé aujourd'hui avec cette décision de justice,
02:55parce qu'elle redit clairement ce qu'est la laïcité.
02:58Pour beaucoup de gens, et peut-être pour le maire de Marseille, en l'occurrence,
03:02en tout cas, il a été effectivement mal conseillé par ses juristes,
03:06qui avaient, en tout cas, sans doute cette idée-là de la laïcité en tête,
03:09« La laïcité, c'est l'interdiction de toute expression religieuse dans l'espace public ».
03:13Ça n'est en aucun cas la définition de la laïcité.
03:17L'arrêté du tribunal de Marseille le rappelle très bien.
03:21La laïcité, à l'origine, c'est une invention de Jésus.
03:24C'est lui-même qui a dit « Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu ».
03:28Et c'est cette séparation, en fait, entre l'Église et l'État
03:32qui rend l'État responsable, je dirais, de la saine cohabitation des religions
03:37et de leur protection et de leur capacité, justement,
03:40à vivre ce qu'elles ont à vivre sur le territoire français
03:43de manière sereine et paisible.
03:45C'est en aucun cas l'interdiction.
03:46La neutralité, c'est une forme de neutralité bienveillante.
03:49Et c'est ce que redit extrêmement bien le document du tribunal administratif de Marseille ce matin.
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