00:03Alors nous avons Stephen, on va parler tout de suite de Benoît Payan, le maire de Marseille qui suspend le film Sacré-Cœur.
00:13Vous étiez venus tous les deux ici, Stéphane Benel et Sabrina.
00:17Vous êtes en couple et vous avez tous les deux réalisé...
00:20Je dis ça parce que s'il l'un appelle l'autre chérie, c'est pour qu'on puisse savoir où est-ce qu'on en est.
00:23Vous faites les plateaux de télé, c'est mon amour.
00:25Christine, vous appelez beaucoup de monde ma chérie.
00:26Nous sommes tous les deux en effet producteurs et réalisateurs du film Sacré-Cœur.
00:34Oui, et ce qui est intéressant, c'est que vous avez en général le sourire, mais là vous avez vraiment tapé du poids sur la table parce qu'il s'est passé quelque chose d'incroyable.
00:43Hier, le maire de Marseille a fait interdire le film Sacré-Cœur. Pourquoi ?
00:48Je demande pardon d'ailleurs d'avoir, de mettre un peu en portée ce matin chez Jean-Marc Morandini.
00:53Vous êtes pardonné.
00:54Parce que ça a commencé à me faire péter un câble en fait.
00:57Hier soir, on reçoit 1, 2, 5, 10, 20 messages.
01:01On se dit à un moment donné, c'est une blague, c'est pas possible.
01:03De personnes un peu insurgées qui se pointent à une projection du film au château dont j'ai oublié le nom.
01:08De la buzine.
01:09Voilà, au château de la buzine.
01:11Et qui nous disent, on se retrouve le bec dans l'eau.
01:13On a pris nos places sur internet.
01:17On se retrouve le bec dans l'eau à l'entrée.
01:19Ils interdisent la projection.
01:20On va avoir Claire tout de suite qui justement a été refoulée à l'entrée.
01:26Le bec dans l'eau, comme vous dites.
01:27Bonjour Claire.
01:29Bonjour.
01:29Donc nous, avec mon mari, nous sommes venus au château de la buzine pour voir le film.
01:37La séance était annoncée à 19h40.
01:39Donc on est venus vers 18h30, 7h45 pour être sûr d'avoir des places.
01:43Et en arrivant, en fait, on a croisé des spectateurs qui étaient venus aussi.
01:48Et qui étaient repartis très très mécontents en nous disant que la directrice était à l'entrée
01:53et expliquait que malheureusement, elle était très ennuyée d'ailleurs,
01:56le film était interdit de projection.
01:59Donc on est descendus pour avoir des explications nous aussi.
02:03Et elle nous a expliqué qu'elle avait reçu un courrier de la mairie
02:05demandant à ce que la projection soit annulée au nom de la laïcité.
02:12Donc voilà, on a pu discuter un petit peu avec elle.
02:16Et voilà, on est repartis donc bredouille et très déçus.
02:19Et vous étiez combien à peu près comme ça à l'entrée ?
02:22On était une vingtaine.
02:24Oui, bien avant le début de la projection et vous êtes repartis à Bordeaux.
02:28Oui, il y a plein d'autres qui sont arrivés après.
02:31Oui, donc au nom de la laïcité.
02:33Restez en ligne avec nous, on continue à parler effectivement de...
02:36Est-ce que vous comprenez Sabrina, vous qui avez porté ce film,
02:40est-ce que vous comprenez cette raison au nom de la laïcité ?
02:46Parce que ce que dit en fait Benoît Payan,
02:48il dit que ce film est trop religieux pour être dans un lieu public.
02:52Alors moi écoutez, je ne comprends pas, c'est un film en plus qui parle d'amour,
02:56qui parle justement d'unité, de belles choses, de belles valeurs.
03:01Là il s'agit quand même d'un cinéma, le Château de Buzine est un cinéma je crois,
03:05j'allais dire sponsorisé par l'État.
03:07Un municipal.
03:07C'est un cinéma municipal, payé par les impôts des Français.
03:12Je trouve que c'est prendre vraiment les gens pour des imbéciles,
03:16pour ne pas dire autre chose.
03:17Vous parleriez de censure ?
03:18Oui, il prend les gens vraiment pour des imbéciles,
03:20sous prétexte que, soi-disant, en fait il veut téléguider,
03:23savoir ce que les gens ont le droit de voir ou pas voir.
03:25Les gens sont suffisamment libres de se dire
03:27j'ai envie d'aller voir ce film ou pas, et de faire leur avis.
03:29Je pense que ça ne s'est jamais vu dans le monde du cinéma,
03:32une telle censure pour un film, pour un docu-fiction.
03:35Je vais aller plus loin, moi, j'appelle ça de la christianophobie et de la persécution.
03:40Oui, christianophobie pour vous, de la persécution.
03:42Claire, qui est en ligne avec nous, vous confirmez.
03:44Pour vous aussi, c'est de la christianophobie, c'est de la persécution ?
03:48Vous qui étiez venu voir le film.
03:52Marseillaise.
03:53C'est vrai qu'il y a deux ans, on accueillait le pape,
03:56et là, le samedi arrive le Bel Espoir,
04:01avec des jeunes chrétiens, catholiques,
04:07qui ont parcouru la Méditerranée.
04:09Le bateau est accueilli en grande pompe.
04:10J'imagine qu'il y aura des Amériques, quoi.
04:12Enfin, mercredi, samedi, pardon, sur le je pas.
04:15Et donc, on tombe complètement dénus
04:17en voyant que l'Amérique peut aussi interdire.
04:20C'est complètement contradictoire.
04:21C'est ça, c'est ça.
04:22Et en effet, c'est de la censure.
04:24C'est de la censure.
04:24Merci, Claire, de nous avoir appelé,
04:26d'avoir témoigné de ce qui s'est passé hier soir,
04:28à l'entrée de cette projection.
04:30On a beaucoup d'appels en ligne.
04:31D'abord, peut-être un regard à Béryl Cluzel
04:34sur ce que vient de nous dire Claire,
04:36c'est-à-dire à la fois la mairie de Marseille
04:38accueillait le pape,
04:39et là, le maire de Marseille,
04:41il interdit carrément le film.
04:42Ensuite, on aura Éric Tegner sur Europe 1.
04:44Oui, peut-être que quand le pape est venu,
04:45il y avait une parcelle de gloire à récupérer,
04:47et là, le maire de Marseille n'a pas fait la fine bouche.
04:50Mais au-delà de ça, je suis quand même très étonnée.
04:52Il y a des tas de films sur la religion catholique.
04:56En général, quand les films la dénigrent,
04:59ça, ça se passe très bien,
05:00au nom de la rose, etc.
05:01Mais quand il y a eu la passion du crise de Matt Gibson,
05:04moi, je n'ai jamais vu aux personnes dire
05:06« Tiens, c'est une atteinte à la laïcité. »
05:07Enfin, ça fait partie de notre histoire,
05:09de notre culture,
05:10enfin, l'histoire du Sacré-Cœur.
05:11Ça paraît complètement fou.
05:13Ça paraît être une polémique surréaliste.
05:15Et je laisserai Éric Tegner s'exprimer
05:17par ailleurs sur la laïcité à double vitesse du maire.
05:21Ça, c'est un autre sujet.
05:23Avant d'avoir Apolline, qui est en ligne,
05:25Charles, qui nous a appelés également.
05:26D'abord, Éric Tegner,
05:28Benoît Payan, il interpelle quand même.
05:30Ah oui, parce que Benoît Payan,
05:31c'est la laïcité à géométrie variable.
05:33Parce que pour le coup,
05:34il y a une religion qui favorise
05:36et qui privilégie de façon quasiment outrancière,
05:39c'est l'islam aujourd'hui en France.
05:41Alors, il faut comprendre qu'à chaque fin de ramadan,
05:43il va dans les mosquées,
05:44et il y a une nouvelle habitude,
05:45c'est que chaque fin de ramadan,
05:46il promet également aux musulmans
05:48l'accession de nouveaux terrains.
05:50Donc, le 11 juillet dernier, par exemple,
05:52il est venu dans une mosquée
05:53et il leur a promis la parcelle
05:54de 4880 m²
05:56dans le quartier de Frévalon.
05:58C'est la troisième mosquée
05:59qui va naître dans ce quartier.
06:01Il n'y a aucun problème.
06:02Et qu'est-ce qu'il leur dit ?
06:02Question, lorsqu'il est sur place,
06:04il n'est pas dans un lieu public.
06:05Je me mets...
06:06Voilà, je me fais la vocale du diable.
06:08J'ai envie de vous dire,
06:08il fait construire tellement de mosquées aujourd'hui
06:10de toute façon à Marseille
06:11qu'il n'y a pas besoin d'aller
06:13dans les lieux publics.
06:13Il y a suffisamment d'endroits
06:15pour que les musulmans se réunissent.
06:17Et surtout, il prend partie
06:18parce que, pardonnez-moi,
06:19quand ils se rendent fin de ramadan,
06:20moi j'ai des citations,
06:22il dit par exemple,
06:23sans les musulmans,
06:24Marseille ne serait pas Marseille.
06:25J'aimerais bien qu'il dise ça sur les catholiques
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