00:00Drôle d'époque Eric Crevel. Bonjour Patrick, bonjour à tous. Bonjour. Drôle d'époque autour de l'épargne des Français. Oui, oui, oui, oui.
00:08Parce que, que voulez-vous dire par là ? Il y a une petite musique qui monte, parce qu'on cherche de l'argent partout, vous l'avez bien vu.
00:15Il y a une petite musique qui monte et qui n'est pas nouvelle, qui est de fiscaliser l'épargne des Français.
00:21Pour moi, on confond souvent la cause et la conséquence du fait que les Français épargnent.
00:27L'idée que les Français épargnent trop et que ce serait la cause de nos problèmes économiques, comme la faible croissance, c'est souvent avancé.
00:34Mais en fait, c'est confondre, à mon sens, la cause et la conséquence. En France, le taux d'épargne est l'un des plus élevés d'Europe.
00:41On épargne, pour ce qu'ils peuvent, entre 15 et 17% du revenu. C'est beaucoup.
00:46Alors, certains économistes disent que ça freine la consommation, ça freine la demande, donc ça freine la croissance économique, donc ça freine la création d'emplois.
00:54En fait, c'est qu'on fonde la cause et la conséquence.
00:57Évidemment, en première ligne de ce durcissement potentiel de la fiscalisation de l'épargne des Français, il y a les 2000 milliards d'euros d'assurance-vie.
01:05C'est un vieux serpent de mer.
01:07Christine Lagarde, ministre des Finances, déjà à l'époque, se posait la question.
01:11Ne devrait-on pas fiscaliser un peu plus l'assurance-vie ?
01:15Ça, c'est l'épargne des Français.
01:15Et alors, quelle est la cause de cette forte épargne des Français ?
01:20Les Français épargnent, je le répète pour ceux qui le peuvent, parce qu'on sait qu'il y a d'énormes problèmes de pouvoir d'achat,
01:25les Français épargnent souvent par précaution, en raison de l'incertitude économique.
01:31C'est le contraire.
01:32À cause de l'augmentation de nouveau du chômage, à cause des retraites qui n'augmentent plus,
01:36ou d'un système par répartition dont on se demande s'il tiendra longtemps,
01:40à cause des crises multiples, à cause d'un système fiscal complexe,
01:45et des règles du jeu de ce système fiscal qui changent sans arrêt.
01:49On en voit l'illustration avec l'appui de nouvelles taxes, de nouveaux impôts dans le budget 2026.
01:56Donc, les Français, en fait, épargnent par réaction,
01:59parce que l'environnement économique est perçu comme instable,
02:03et non parce que la cause principale de leur problème serait celle-ci.
02:06Par exemple, si les perspectives d'emploi, de revenus futurs plus faibles, sont pas bonnes,
02:13les ménages, par définition, ils consomment moins, et ils épargnent davantage.
02:18Pourquoi ? Pour se protéger, et pour protéger leur avenir.
02:21Oui. Donc, c'est mauvais pour la croissance à court terme, ça, que les Français épargnent trop, c'est ça ?
02:27Oui, c'est mauvais pour la croissance à court terme.
02:30Alors, on peut se poser la question, quand même, de l'intérêt d'épargner plus pour l'investissement à long terme.
02:35Parce que dire que l'épargne excessive est la cause de la faible croissance,
02:39en fait, renverse, je viens de le démontrer, totalement la logique.
02:42En revanche, sur le long terme, une épargne solide,
02:46ça permet de financer des investissements via les banques, via les marchés,
02:50et donc de soutenir notre croissance à long terme.
02:52Alors, au pouvoir législatif, qui serait tenté de fiscaliser encore plus lourdement l'épargne des Français,
02:59je dis une chose simple, ce matin, Patrick, je dis,
03:03l'épargne élevée des Français est plus une conséquence de l'incertitude économique
03:07et d'un système incitatif à la prudence qu'une cause de la faible croissance.
03:11Donc, pour relancer la consommation, messieurs les législateurs,
03:15il faut restaurer la confiance dans ce pays,
03:18et améliorer le pouvoir d'achat,
03:20plutôt que de blâmer ceux qui épargnent.
03:23Voilà ma conviction.
03:24– Bon, merci.
03:27Drôle d'époque, effectivement, mais de toute manière,
03:28tout est un problème de confiance.
03:30Parce qu'évidemment, si des gens avaient confiance,
03:33ceux qui ont de l'argent, parce qu'attention,
03:35il y en a, quand on dit, oui, épargne, Éric Revelle,
03:38il y en a qui voudraient bien épargner, mais qui ne peuvent pas épargner.
03:40– C'est ce que je disais, pour ceux qui peuvent épargner,
03:41parce qu'on connaît le problème du pouvoir d'achat dans ce pays.
03:44– Bah oui, évidemment, il y en a qui, aujourd'hui, ne peuvent plus épargner.
03:47Alors, oui, ils épargnent à travers,
03:49c'est une forme d'épargne à travers leur logement.
03:51C'est-à-dire qu'ils essaient d'acheter, en fait, sauf qu'aujourd'hui,
03:54pour acheter son logement, ça dépend des endroits,
03:56mais c'est impossible.
03:58C'est impossible, c'est beaucoup trop cher,
04:00c'est beaucoup trop élevé.
04:01Et les taux, évidemment, sont trop élevés.
04:04– Et puis, si vous voulez acheter son appartement,
04:07je pense à la déclaration de Madame la Présidente de l'Assemblée Nationale.
04:11– Oui, il y a des produits privés.
04:12– Si c'est pour taxer encore plus l'appart que vous avez acheté
04:15et que vous voulez léguer à vos enfants, merci, merci.
04:18– Ah bah, ils ne pourront pas l'avoir.
04:20– Bah, voilà.
04:20– Bah, ils ne pourront pas l'avoir.
04:21C'est tout simple.
04:22Drôle d'époque.
04:23Tiens, si vous voulez réagir à ce sujet, vous y allez.
04:250826 300 300.
04:27Jean-François Aquilier nous a rejoints pour votre invité politique.
04:31– Bonjour, Jean-François.
04:32– Bonjour.
04:32– Eh bien, ça tombe bien.
04:34– Bah oui.
04:34– Charles de Courson, le député liotte de l'Assemblée Nationale,
04:38qui a été le rapporteur général du budget jusqu'à récemment,
04:41et qui est le spécialiste des questions budgétaires dans l'hémicycle.
04:45– Je lui poserai la question de ce que soulève Éric Reveil à l'instant,
04:48sur cette tentation de taxer l'épargne des Français.
04:51Vous savez, c'était aussi sur le débat des retraites,
04:54il y avait aussi la tentation d'aller casser la cagnotte des 80 milliards de l'Agirc, Arco.
04:59Il y a toujours cette envie d'aller chercher l'argent où il se trouve, avec facilité, il faut le dire.
05:03– Et puis, vous savez, à propos d'investissement,
05:05vous savez ce qui se passe pour beaucoup de boîtes aujourd'hui,
05:08beaucoup de sociétés ?
05:10Eh bien, ils sont repris par des fonds d'investissement,
05:13des fonds d'investissement qui viennent de l'étranger,
05:15qui ne sont pas maîtrisés, l'argent repart.
05:17Quand ils ont envie de partir, ils s'en vont,
05:19ils laissent des emplois sur le carreau, et rien ne fonctionne plus.
05:22J'ai rencontré un chef d'entreprise hier,
05:23qui me disait, j'ai un fonds d'investissement, en fait,
05:26qui a pris 50% du capital de ma boîte.
05:29Il y a 1000 emplois, effectivement, en France.
05:31Ce fonds se pose un peu des questions,
05:33parce qu'ils ont envie d'aller investir ailleurs,
05:34et moi, je vais tomber.
05:36Et on n'encourage pas l'investissement et la participation régionale, par exemple.
05:41Il y avait eu cette idée, il y a quelques années,
05:43que l'épargne des Français aille, effectivement, pour des entreprises régionales.
05:47Ça pourrait marcher, mais en France, on fait tout à l'envers.
05:50On fait tout à l'envers, et après, on s'étonne que le pays va dans le mur.
05:53On va en parler tout à l'heure avec vous, Jean-François Akili et Éric Reven.
05:56Et sur l'immobilier que vous évoquiez,
05:58les professionnels, ils s'inquiètent.
05:59Ils se demandent si, en 2026, les taux ne vont pas monter à 4%.
06:04C'est-à-dire que les Français qui ne peuvent pas acheter,
06:06ils ne pourront encore moins demain.
06:08Et puis un mot sur la GERCARCO,
06:09qui est la caisse des retraites complémentaires du privé.
06:12C'est 80 milliards, le trésor de guerre.
06:14C'est ce que je disais à l'instant.
06:15La tentation est forte de l'État.
06:17Ça a été le cas il y a plusieurs mois, plusieurs années,
06:19de piquer dans la caisse.
06:20Touche pas au Grisby, le tard.
06:22Touche pas au Grisby.
06:23Tiens, dans un instant, des nouvelles de François Bayrou
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