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"Nous sommes bloqués !" : La France suspend les exportations de bovins, les agriculteurs en colère
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il y a 2 semaines
Avec Jean-Pierre Planté, éleveur bovin de Blondes d'Aquitaine à Port de Lanne (Landes)
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##C_EST_A_LA_UNE-2025-10-20##
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Transcription
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00:00
Il est avec nous, Jean-Pierre Plonté, bonjour.
00:03
Bonjour.
00:04
Bonjour, merci d'être avec nous.
00:06
Donc, il y a plusieurs actions qui sont prévues, qui ont même commencé hier d'agriculteurs,
00:12
pour déplorer cette décision.
00:14
Il n'y a pas de bovins vivants qui peuvent sortir des frontières nationales,
00:18
pas d'exportation et même des fermes pendant quelques jours.
00:22
Expliquez-nous les raisons véritables de cette colère.
00:26
Parce que la décision a été prise sans concertation, c'est ça ?
00:29
Oui, c'est une décision unilatérale du gouvernement ou de l'État
00:36
de bloquer tous les bovins dans leurs fermes et donc qu'ils ne peuvent pas sortir du pays.
00:43
Et du coup, la France est un pays qui exporte beaucoup d'animaux vers l'Espagne et l'Italie,
00:51
surtout en cette période où c'est la rentrée dans les étables des animaux.
00:56
Et souvent, les bovins qui partent à l'engraissement partent à ce moment-là.
01:00
Donc, les animaux se retrouvent bloqués dans les fermes.
01:03
Oui. Alors, c'est parce qu'il y a eu la dermatose qui a été détectée en plusieurs endroits du pays.
01:10
Oui, c'est ça. La dermatose, elle avait commencé en Savoie.
01:13
Et après, il y a d'autres foyers qui sont apparus dans le Jura, dans le Rhône.
01:18
Et dernièrement, dans les Pyrénées-Orientales.
01:20
Donc, la maladie s'est disséminée.
01:22
Et s'est disséminée, on connaît à peu près les raisons.
01:26
Il y a quelques irresponsables qui n'ont pas respecté les règles de départ.
01:29
Et maintenant, c'est le pays entier qui est bloqué.
01:32
Parce que, c'est-à-dire qu'il fallait bloquer et paralyser un peu les mouvements
01:36
dans certains endroits où il y avait cette maladie.
01:40
Et malheureusement, il y a des éleveurs un peu imprudents qui n'en ont pas tenu compte.
01:44
Et résultat, ça pénalise tout le monde.
01:48
Oui, c'est ça. La maladie se transmet par les temps.
01:53
L'être humain aussi peut être un vecteur.
01:55
Et voilà. Donc, après, je comprends que les éleveurs qui sont dans les zones
02:00
soient très inquiets et ont peur qu'on leur abatte leur troupeau.
02:05
Et ça, je le comprends très bien.
02:06
Mais collectivement, ça pénalise tout le monde aujourd'hui.
02:09
Oui, oui. Il va y avoir une vaccination de l'ensemble du cheptel ou pas ?
02:15
Je ne sais pas ce qu'il faut en penser de la vaccination.
02:18
Parce qu'effectivement, d'un côté, ça protégerait la totalité du cheptel.
02:22
De l'autre côté, comme c'est une maladie régulée par l'Europe,
02:27
mais après la vaccination, pendant 14 mois ou 18 mois, je ne sais plus,
02:32
on ne peut plus exporter.
02:34
Ce serait pire.
02:36
Ah oui, il y aurait des conseils.
02:38
Si vous vaccinez pendant un an et demi, vous ne pouvez plus exporter ?
02:44
Oui, oui.
02:46
Ah oui ?
02:47
Donc, ça va encore compliquer les choses.
02:49
Bon. Alors, qu'est-ce qui...
02:50
Il faut trouver la solution entre protéger les troupeaux
02:55
et maintenir les circuits commerciaux, quoi.
02:59
Oui, oui, oui.
03:00
Alors, qu'est-ce que vous pouvez faire ?
03:03
Et quelle est la colère, véritablement, des éleveurs ?
03:07
J'ai vu qu'il y avait eu des actions qui avaient commencé hier en Auvergne.
03:11
Il y en a eu un petit peu partout.
03:13
En tout cas, il va y avoir aussi des concertations, peut-être, avec le gouvernement, non ?
03:19
J'espère qu'il y aura des concertations.
03:21
Ce serait le minimum, quand même, qu'il y ait un peu de discussion,
03:24
parce que le plus urgent aujourd'hui, c'est de rétablir les circuits commerciaux
03:28
et pouvoir à nouveau exporter les animaux vers les pays qui sont demandeurs, quoi.
03:34
Parce que les animaux, là, se retrouvent bloqués dans les fermes.
03:40
De coup, ça va décaler parce que c'est bloqué jusqu'à début novembre.
03:44
Mais on espérait que ça s'arrête là.
03:46
Il ne faudrait pas que ça dure plus longtemps, quoi.
03:48
Parce qu'après, ça va être catastrophique.
03:50
Donc, il faudrait rétablir au plus vite les circuits commerciaux, quoi.
03:52
C'est la principale demande aujourd'hui, quoi.
03:54
Oui, oui, c'est ça.
03:56
Mais alors, pour les consommateurs, là, est-ce qu'il y a des conséquences ?
03:58
Parce que beaucoup vous écoutent et ils se disent
04:00
et nous, de quelle manière est-on touché, sera-t-on touché ?
04:06
Pour l'instant, il n'y a pas de conséquences pour les consommateurs
04:10
parce que ce n'est pas la même qualité ou catégorie de viande
04:14
qui est consommée en France et qui s'en va vers l'exportation.
04:18
Donc, il n'y a pas de conséquences aujourd'hui pour le consommateur.
04:21
La maladie n'a aucune conséquence sur l'être humain non plus.
04:25
Oui, oui. Non, il n'y a pas de conséquences.
04:28
Mais en attendant, vous êtes inquiets.
04:29
Et on comprend, évidemment, tous les éleveurs.
04:31
Merci.
04:32
Oui, oui.
04:33
Oui, oui, parce qu'ici, dans le département des Landes, par exemple,
04:37
c'est des fermes de polyculture élevage.
04:39
Bien sûr.
04:40
Les récoltes sont très mauvaises.
04:43
Il y a eu une baisse de 40% de rendement sur les maïs.
04:46
Donc, les trésoreries sont exsangues, là, en fin d'année.
04:49
Il n'y avait pas besoin de décaler les rentrées de trésoreries
04:52
avec ce blocage-là, en plus.
04:53
Oui, oui, oui.
04:54
Une baisse de 40% sur certains rendements, c'est ça, vous dites, pour les maïs ?
05:01
Oui, sur le rendement de maïs, oui.
05:03
À cause du manque d'eau, non ? Probablement, notamment.
05:06
Oui, oui, la sécheresse estivale.
05:07
Oui, la sécheresse avec beaucoup de conséquences de ce réchauffement et de la sécheresse.
05:12
Oui.
05:12
Merci, Jean.
05:14
Et c'est vrai qu'en attendant, vous êtes pénalisé pour les fêtes agricoles aussi,
05:18
j'y pense, parce qu'il y en a certains, les marchés à bestiaux
05:22
qui sont reportés, annulés, un peu partout, bien sûr.
05:25
Tous les marchés sont bloqués.
05:27
Tous les rassemblements d'animaux sont bloqués.
05:29
Ils sont interdits.
05:30
Oui, oui, oui.
05:31
Bon, on va suivre ça.
05:33
Merci, en tout cas, d'avoir été avec nous, Jean-Pierre Planté,
05:35
éleveur bovin de Blonde d'Aquitaine à Port-de-Lanne, dans les Landes.
05:37
Et j'y pense aussi, parce que ce week-end, il y avait la fameuse fête des Vendanges
05:42
dans le Médoc, au château du Crub, au Caillou, où Sud Radio était en direct tout le week-end.
05:47
Et il y avait une fête qui était prévue aussi pour les bovins, qui n'a pas pu avoir lieu.
05:53
Grande fête, quand même.
05:54
Et tiens, d'ailleurs, au passage, je salue Bruno Bory, le patron, justement,
05:59
qui a organisé toutes ces festivités ce week-end,
06:03
pour donner quand même un peu de baume au cœur en milieu rural.
06:07
Il est 7h19.
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