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  • il y a 4 semaines

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00:00Et on poursuit ces débats sur ce budget avec vous, Raphaël Stainville et Eric Revelle.
00:05Il y a aussi cette nouvelle du jour, pas très bonne,
00:08l'agence de notation Standard & Poor qui abaisse la note de la France,
00:11qui passe de A à moins à plus,
00:14en évoquant une incertitude élevée sur les finances publiques.
00:17En gros, c'est qualité élevée, qualité moyenne supérieure.
00:21Oui, mais si vous voulez, c'est la deuxième alarme.
00:25Il y a, au mois de septembre, je crois que c'était le 12 septembre,
00:27l'une des principales agences de notation, Fitch,
00:30avait déjà dégradé la note de la France.
00:33Là, c'est au tour de Standard & Poor, ce qui est un peu la star des agences de notation.
00:36Puis ce sera le tour de Moody's de rendre sa copie dans quelques jours.
00:40Mais ce qu'il faut dire, c'est qu'au-delà de ce qui peut paraître un peu complexe,
00:45en fait, quand vous abaissez la note d'un pays,
00:48vous rendez presque mécaniquement plus cher le coût du crédit
00:53auquel ce pays va emprunter pour financer son déficit, par exemple, budgétaire.
00:58Donc, ce n'est vraiment pas une bonne nouvelle, ce qui, évidemment, a sans doute...
01:02Oui, c'est-à-dire qu'il y a des répercussions concrètes sur les Français,
01:04le taux d'enfin immobilier, par exemple.
01:06Bien sûr, tout ça, évidemment, découle.
01:08Mais ce qui a sans doute emporté cette décision qui était pendante,
01:13c'était, évidemment, la suspension de la réforme des retraites.
01:15Et puis, vous savez, Standard & Poor's, comme les autres agences de notation,
01:19elles regardent de très près les documents, les avis des uns et des autres dans le pays concerné.
01:25Or, on a un Haut Conseil des Finances Publiques,
01:27qui est une émanation de la Cour des Comptes, de M. Moscovici,
01:30qui ne croit pas à la sincérité de ce budget,
01:33ni du côté des dépenses, ni du côté des recettes.
01:35Donc, si vous voulez, même si vous avez un organisme en France
01:39qui met en doute la faisabilité de récupérer ce matraquage fiscal
01:43sonnant et trébuchant,
01:45ou qui met en doute la capacité qu'aurait le gouvernement
01:48à mettre en place des réductions de dépenses publiques,
01:50ne demandez pas à des agences extérieures d'y croire davantage.
01:54Raphaël Stinville, on ne peut pas lui en vouloir
01:57de ne pas avoir vraiment confiance.
01:59On parlait de Pierre Moscovici et de cette note,
02:01vu les débats budgétaires et politiques
02:04et les changements des uns et des autres.
02:05Non, effectivement, c'était hautement prévisible.
02:07Moi, il y a quelque chose qui m'a à la fois intrigué
02:11à défaut de me faire sourire,
02:12c'est qu'au lendemain, voire même à l'instant même
02:15où le gouvernement de Sébastien Lecornu
02:18obtenait un rap de vie,
02:23une non-censure de la part des parlementaires,
02:25on a vu les marchés, et notamment la Bourse de Paris,
02:29saluer cette stabilité politique
02:31avec un rebond des cours de la Bourse.
02:34C'est vrai que c'est du court terme.
02:35Pour autant, il faut revenir sur Terre et à la réalité.
02:39Les fondamentaux de notre économie sont tellement mauvais
02:41que cette stabilité politique,
02:44cette médiocrité qui s'installe finalement,
02:47ne pouvait être que sanctionnée
02:48par les agences de notation.
02:50Ça a été rappelé par Eric.
02:51qu'effectivement, l'insincérité des budgets successifs
02:56font que la réputation de la France
03:01est engagée et durablement, malheureusement, entachée.
03:07Alors, c'est vrai que sur les retraites,
03:09vous en avez parlé, on se dit tout ça pour ça.
03:11Alors là, vous avez vu le nouveau ministre du Travail,
03:15Jean-Pierre Farandou, dans Ouest France.
03:17D'autres régimes de retraite sont possibles.
03:18Alors là, on revient à la proposition d'Emmanuel Macron
03:21de la retraite à point,
03:22qui ressurgit,
03:24et même la porte ouverte,
03:26vous avez entendu, à la capitalisation.
03:28Alors, grand tabou qui tombe.
03:29Mais enfin, c'est vrai que tous ces débats
03:32pourront en arriver finalement à la proposition initiale.
03:34Ça veut quand même dire une chose,
03:35c'est que si Jean-Pierre Farandou,
03:37qui sait ce que c'est que le dialogue social,
03:38parce que la SNCF, il a négocié des augmentations salaires,
03:41il en a lâché d'ailleurs des augmentations.
03:42À deux chiffres.
03:44Sans d'ailleurs pour autant récupérer une paix sociale durable,
03:46parce qu'il y a des grèves sans arrêt à la SNCF.
03:48Mais sur les systèmes des retraites, pardon,
03:51mais moi ce que je lis en creux,
03:53d'abord je salue le courage de Jean-Pierre Farandou
03:55de parler de capitalisation.
03:56Oui, c'est vrai.
03:57Ça me semble être une bonne chose.
03:58Mais s'il met en avant le retour à une retraite,
04:02à une discussion sur la retraite par points
04:04ou sur la capitalisation,
04:06ça veut dire qu'en fait,
04:07cette réforme des retraites,
04:08elle n'est pas seulement suspendue,
04:09elle va être abrogée.
04:11On va passer à autre chose.
04:12C'est ça qu'en creux le ministre du Travail nous dit.
04:13Alors il dit qu'il y aura des négociations au printemps
04:15et sinon ça sera la prochaine présidentielle,
04:17Raphaël Stamil.
04:17Oui, mais c'est intéressant.
04:19À la fois, il y a des avancées
04:20et on le voit de la part du ministre de l'économie,
04:26mais il y a quelque chose quand même qui est surprenant,
04:28c'est comment imaginer qu'on puisse
04:30faire de vraies réformes structurelles,
04:33des vraies réformes
04:34qui puissent être durablement installées
04:38et changer la vie des Français,
04:40si une petite réforme des retraites
04:41est non seulement suspendue,
04:43mais probablement abrogée.
04:45Le simple fait de suspendre cette réforme de retraite
04:48condamne, je pense, malheureusement,
04:50la possibilité d'une réforme d'envergure
04:52dans les mois ou les années à venir.
04:54On savait que c'est toujours le dossier explosif.
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