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  • il y a 7 semaines

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00:0013h-14h, Europe 1 Info.
00:03Europe 1 Info, la suite avec Clélie Mathias sur Europe 1 et vos deux chroniqueurs du jour que vous accueillez Clélie à 13h19.
00:09Jules Torres, journaliste politique au JDD et le journaliste politique à valeurs actuelles, Victor Hérault.
00:14Bonjour à tous les deux.
00:15Bonjour Clélie, bonjour à tous.
00:16Oh, encore, et vous avez tous les deux un grand sourire.
00:20Sébastien Lecornu s'est exprimé en quittant l'Assemblée Nationale, il est revenu à pied, écoutez-le.
00:24Vous voyez bien la gravité de la situation dans laquelle on est, vous voyez bien que c'est difficile.
00:28Il fallait que les débats puissent démarrer et ils vont démarrer.
00:31Donc, au travail.
00:33Au travail. Qui veut commencer ? Jules Torres, vous êtes au travail, vous aussi ?
00:37On est souvent au travail ici, sur Europe 1.
00:40Obstacle franchi.
00:41Oui, obstacle franchi. Il a évité la censure de peu.
00:4418 députés, 18 voix, c'est pas grand-chose.
00:47Maintenant, on va avoir deux mois de débats budgétaires qui vont être âpres,
00:50où il va essayer de sauver, finalement, le bilan du macronisme.
00:55Il y a quand même quelque chose d'intéressant.
00:57Attendez, je croyais qu'il avait soldé, le bilan du macronisme.
00:59Il l'a absolument soldé avec ce budget qui prévoit la suspension de la réforme des retraites.
01:06Mais le sujet, c'est est-ce qu'on va vraiment avoir ces suspensions de la réforme des retraites ?
01:09Parce qu'il faut expliquer...
01:10Ah oui, alors ça, il faut expliquer. Parce que c'est pas simple à comprendre.
01:12C'est très intéressant, mais pas simple.
01:14Ce qu'il faut expliquer aux éditeurs d'Europe 1, c'est qu'Olivier Faure, le patron du PS,
01:17pensait que Sébastien Lecornu proposerait la suspension de la réforme des retraites
01:21dans un projet de loi qui ne serait pas dans le budget.
01:23Or, Sébastien Lecornu, malin comme il est, a décidé de mettre cette suspension
01:28dans un amendement dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale.
01:31Et ça change tout.
01:32Donc, dans le budget.
01:33Donc, si le PS veut obtenir la suspension de la réforme des retraites,
01:37il devra voter tout le budget qui est proposé par Sébastien Lecornu.
01:42Et un budget qui est dénoncé par le RN, par LFI, mais aussi par le PS,
01:48notamment sur la question des nouvelles taxes, la question de la défiscalisation des franchises médicales.
01:53Donc, c'est un vrai sujet.
01:55Donc, est-ce qu'on aura la suspension de la réforme des retraites dans deux mois ?
01:58Rien n'est moins sûr.
01:59Alors, on va y venir sur le PS.
02:00Ne vous inquiétez pas, on ne va pas trop vite.
02:02Je voulais quand même juste rester un tout petit peu sur Sébastien Lecornu
02:06et sur les motions de censure qui ont été balayées ce matin.
02:10Véctor Herrault, votre avis ?
02:12Non, Sébastien Lecornu a été très bon.
02:13Alors, 18 voix, c'est vrai que c'est plus que ce qu'on imaginait quand même.
02:17On s'attendait à un écart plus serré.
02:21Les députés des Républicains se sont totalement défilés.
02:23On s'attendait à peut-être trois dissidents, quatre.
02:26Alors, il y en a eu trois.
02:27Il y en a eu une, Alexandra Martin, qui a voté pour la motion de censure de la France Insoumise,
02:32qui avait le plus de chances de passer.
02:33Donc, ça, c'est tout à fait louable.
02:34Et puis, il y en a eu deux qui ont voté celle du Rassemblement National,
02:37qui n'avait de toute façon aucune chance de passer.
02:38Moi, je trouve que là, il y a un petit temps pour l'autre.
02:40Oui, voilà. Donc, en réalité, il n'y a qu'une seule vraie dissidente au sein des Républicains.
02:43Mais donc, je reviens sur ce 18 voix, finalement.
02:46Elles ont été rejetées.
02:49Ça veut dire quoi ?
02:50Ça veut dire qu'il y a quand même un consensus pour la stabilité ?
02:52Non, non, non.
02:53Moi, j'ai coutume de dire que ce gouvernement ne tient que sur deux choses.
02:56Un, la trouille des députés et les Républicains de retourner aux urnes,
02:58s'il y a censure puis dissolution.
02:59Deux, la crédulité du Parti Socialiste, et Jules l'a expliqué,
03:02vis-à-vis de la suspension de la réforme des retraites.
03:04C'est les deux seules choses qui tiennent ce gouvernement.
03:05C'est mince.
03:06C'est mince. Et ce gouvernement, à mon avis, tiendra peut-être jusqu'à ce que le budget passe,
03:11sauf si coup de théâtre au dernier moment, une motion de censure,
03:14ou peut-être même un 49-3 de toutes, toutes, toutes dernières minutes,
03:16même s'il s'est engagé à ne pas l'utiliser, pourrait faire tomber le gouvernement.
03:19Mais même si ce gouvernement survit à l'épreuve du budget,
03:21il tombera, il y a des contradictions internes au sein de ce gouvernement vis-à-vis des ministres,
03:24et il y aura une rancœur des députés vis-à-vis du gouvernement.
03:27Une fois que le budget est passé, parce que c'est le seul argument,
03:29il faut que le pays ait un budget, il faut de la stabilité.
03:31Oui, mais ça rappelle un peu Barnier l'an dernier, c'était à la même époque.
03:34Et Michel Barnier qui tombe justement sur un 49-3.
03:37Oui, après.
03:39La motion du Rassemblement National, juste pour revenir là-dessus,
03:42et pour expliquer, a été largement balayée.
03:44Elle a peu rassemblé, 144 seulement.
03:48Elle venait juste après la motion LFI.
03:51Ça veut dire quoi pour le Rassemblement National ?
03:53D'abord, ça veut dire que cette motion, elle ne servait à rien,
03:55puisque de toute manière, elle était en seconde.
03:56Comme il y en avait deux.
03:57Comme il y en avait deux, de toute manière, c'était la première qui importait.
04:00Ça montre quand même le certain isolement, aujourd'hui, du Rassemblement National à l'Assemblée.
04:05On a quand même toujours une gauche, même si elle est opposée résolument au gouvernement Lecornu,
04:08même si elle est opposée résolument à Emmanuel Macron,
04:11n'est pas encore prête à franchir le pas de voter, non seulement des lois,
04:15mais des motions de censure avec le Rassemblement National.
04:18Le Rassemblement National qui, eux-mêmes, vote les motions de censure de la gauche.
04:21Souvenez-vous, Michel Barnier, il y avait une motion de censure,
04:24parce qu'il y a un texte, vous savez, qui est une motion de censure,
04:26et il y avait tout un paragraphe qui dénonçait...
04:28Oui, ce n'est pas juste, je dépose une motion de censure, il faut l'expliciter.
04:31Il faut l'expliciter, et dedans, il y avait, pas des insultes,
04:34mais des mots extrêmement forts sur la menace de l'extrême droite,
04:37quasiment le péril fasciste, et le RN avait voté cette motion de censure.
04:40Et souvenez-vous, à l'époque, les électeurs de droite, pour partie,
04:44avaient critiqué ce choix-là.
04:46Donc c'est vrai que ça montre, quand même, aujourd'hui,
04:48les limites de la toute-puissance du RN à l'Assemblée.
04:53Je vais vous donner la parole, Victor Hérault,
04:54je voudrais juste qu'on écoute Mathilde Panot, puis Jean-Philippe Tanguy.
04:57La direction du Parti Socialiste porte une responsabilité historique
05:01dans cette non-censure, en laissant Emmanuel Macron
05:04poursuivre sa politique de malheur dont plus personne ne veut dans le pays.
05:08Je le dis, là aussi, solennellement,
05:10aux militants et aux électeurs du Parti Socialiste,
05:13qui, depuis plusieurs jours, ont dit leur dégoût
05:15de voir la direction du Parti Socialiste rompre avec le programme du Nouveau Front Populaire
05:20sur lequel ils ont été élus.
05:22Rompez les rangs !
05:23Hélas, pour le plus grand malheur des Françaises et des Français,
05:28ils ont assisté aux noces rouges entre tous les membres du Parti Unique.
05:33Comme l'a dit Marine Le Pen, M. Wauquiez,
05:34toute honte but a choisi de se dissoudre dans le socialisme.
05:40Et les socialistes ont choisi, une fois encore,
05:42de trahir les travailleurs français.
05:44C'est une journée bien triste pour notre pays,
05:47car vraiment, les contribuables, les Français qui travaillent,
05:50les retraités vont devoir être tondus
05:53pour que quelques députés lâchent, gardent leur siège.
05:56Donc ce pacte de lâcheté est consternant,
06:00mais au moins, les masques tombent.
06:02Il n'y a rien à tendre des députés du système,
06:05de tous ceux qui ont pour seule mission, dans leur petite vie,
06:08d'empêcher le Rassemblement National d'accéder au pouvoir
06:10et de résoudre les problèmes.
06:11Alors, vous avez entendu Mathilde Panot, la chef de file des députés Léfi,
06:14qui a donc accusé le PS d'avoir trahi ses électeurs.
06:17Et vous avez entendu, ensuite, Jean-Philippe Tanguy,
06:20député RN de la Somme,
06:21qui, lui, finalement, a dénoncé un pacte de lâcheté.
06:24Les mots sont forts, Victor Hérault.
06:26Oui, parce qu'il tient, encore une fois,
06:28à la peur, principalement, de retourner devant les urnes.
06:31Et, a fortiori, de voir le Rassemblement National
06:33obtenir davantage de députés qu'il n'en a obtenus l'année dernière.
06:36Maintenant, il faut se mettre dans les baskets d'un socialiste,
06:38aujourd'hui, même si ce n'est pas trop ma tasse d'été,
06:40mais il faut comprendre que le parti socialiste
06:42vous explique qu'eux, ils sont devenus le camp pragmatique
06:44face aux utopistes de la France Insoumise.
06:46C'est-à-dire que la France Insoumise dit,
06:48nous avons été élus sur un programme,
06:49donc il faut défendre tout ce programme-là,
06:51et il faut demander la destitution d'Emmanuel Macron
06:53pour pouvoir avoir une élection présidentielle,
06:55pour être élu, pour appliquer le programme.
06:56Et le parti socialiste dit,
06:57la destitution n'adviendra jamais,
06:59il ne faut pas représenter le programme en bloc
07:01parce que nous n'avons pas de majorité à l'Assemblée Nationale,
07:05comme tous les autres partis.
07:06Donc, il faut essayer d'introduire des parts de notre programme
07:08dans le budget qui sera voté à l'Assemblée.
07:10Ils sont plus pragmatiques, plus réalistes, peut-être ?
07:13Alors, réalistes, je fais une différence entre pragmatique et réaliste,
07:16parce que l'approche d'introduire des éléments dans le budget,
07:18c'est pragmatique.
07:19Maintenant, le problème, c'est qu'en phase 2,
07:20ils ont des gens qui n'ont aucune envie de détricoter cette réforme des retraites.
07:23Donc, le pragmatisme,
07:24y a-t-il un défaut de réalisme ?
07:26C'est-à-dire, c'est ce qu'on disait vis-à-vis du budget de la Sécurité Sociale,
07:29est-ce que Sébastien Lecornu
07:30va les obliger à avaler la pilule d'un budget
07:32qui serait plus à droite que ce qu'ils espèrent,
07:34avec le petit amendement du budget de la suspension de la réforme des retraites ?
07:38Il faut savoir que si le parti socialiste ne vote pas le PLFSS
07:42et donc n'a pas obtenu la victoire du budget de la suspension de la réforme des retraites,
07:47il aura perdu et la suspension de la réforme des retraites,
07:50et le fait de ne pas avoir censuré le gouvernement,
07:51il aura perdu sur tous les tableaux.
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