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  • il y a 2 jours
Christophe Chaillou , sénateur socialiste du Loiret

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Transcription
00:00Marie Dorcel, le gouvernement Lecornu va-t-il tenir aujourd'hui face aux motions de censure du Rassemblement National et de la France Insoumise ?
00:08Le PS, en tout cas, demande à ses députés de ne pas voter ses motions.
00:12Et le sénateur socialiste du Loiret est notre invité pour faire le point.
00:15Bonjour Christophe Chailloux.
00:16Bonjour.
00:17Le parti socialiste a obtenu la suspension de la réforme des retraites.
00:21Est-ce que c'est le grand gagnant de la séquence politique qu'on vient de vivre ?
00:24En tout cas, c'était une étape importante pour nous.
00:27Nous avions formulé trois souhaits pour faire en sorte d'assurer un peu de stabilité au pays qui en a beaucoup besoin en ce moment.
00:35A la fois, il y avait le rôle du Parlement avec le nom d'utilisation du 49-3.
00:39Il y avait la suspension de la réforme des retraites.
00:41Et puis, il y avait un effort sur la taxation des plus gros patrimoines.
00:45Sur ces trois messages-là, nous avons été entendus par le Premier ministre.
00:48Et donc, nous avons estimé, en responsabilité et en conscience, que nous ne devions pas voter la censure.
00:53Il y a maintenant la question, notamment sur la suspension de la réforme des retraites.
00:57De la façon dont cette suspension-là va être acceptée, en tout cas amenée.
01:02Est-ce que ça sera dans une loi spéciale, dans un amendement ?
01:06Et forcément, ça crée des tensions aussi.
01:07Bien sûr.
01:08Et c'est pour ça que moi, je ne préfère pas parler de vainqueur ou de perdant.
01:12C'est une étape.
01:13C'est une étape importante.
01:14Pourquoi ?
01:15Parce que ça veut dire que le Parlement va retrouver tout son rôle.
01:18Très honnêtement, nous nous sommes à l'arrêt depuis le mois de juillet.
01:21Si l'on calcule depuis un an et demi, entre la dissolution, qui était une vraie erreur,
01:26la censure du gouvernement l'an dernier, que les socialistes n'avaient d'ailleurs pas voté sur le budget,
01:31la démission de Bérou, nous avons perdu des mois.
01:34Des mois qui ne sont pas utiles au pays.
01:36Des lois qui attendent sur des sujets extrêmement importants.
01:39Et nous avons considéré que sur un sujet qui était essentiel,
01:42sur lequel il y avait eu des mobilisations fortes, des mobilisations syndicales,
01:46sur lesquelles nous avions estimé que la démocratie n'avait pas joué son rôle,
01:49parce qu'elle n'y avait pas eu de vote du Parlement,
01:51que nous devions effectivement faire le jeu du travail parlementaire,
01:54et donc de donner sa chance à tout ce travail parlementaire qui doit venir.
01:58Avant de se mettre au travail, il y a dans un peu plus d'une heure maintenant,
02:02des motions 100 sur 2 qui vont être débattues à l'Assemblée nationale.
02:05L'EPS justement a demandé à ses députés de ne pas les voter.
02:10Qu'est-ce que vous répondez à ceux qui critiquent une partie de la gauche ?
02:13L'extrême droite aussi, Marine Le Pen qui qualifie de traître, l'EPS.
02:16Qu'est-ce que vous leur répondez ?
02:17Très honnêtement, les leçons de Marine Le Pen, moi je m'en passe complètement.
02:20Moi je considère que le rôle des socialistes, c'est d'être utile.
02:25D'être utile au pays, d'être utile à la gauche.
02:27Nous avions fait de cette question de la réforme des retraites un point important,
02:32parce que ça concerne des millions de personnes.
02:35A terme, nous avions estimé que c'était là, pour nous, un enjeu fondamental.
02:40Nous avons obtenu gain de cause sur ce point.
02:42Encore une fois, c'est dans une première étape.
02:44Dans un environnement international qui est extrêmement complexe,
02:47on le voit avec la guerre qui est à nos portes.
02:49Dans un environnement national, le poids de la dette,
02:51les difficultés sociales et économiques de notre pays.
02:54Nous avons estimé que dans cette période-là,
02:56il ne fallait pas jouer la crise pour la crise,
02:58et qu'il fallait essayer d'être utile au pays.
02:59Encore une fois, ça va être difficile, on le sait bien.
03:02Même tout à l'heure, le vote de la mention de censure,
03:04qui sera sans doute très étroit.
03:05Mais nous n'avions pour nous pas d'autre choix
03:08que d'essayer de faire le choix de la responsabilité,
03:11et donc du travail parlementaire.
03:12Ça veut dire que vous êtes d'accord avec Sébastien Lecornu,
03:14quand hier, devant le Sénat,
03:17il vous a appelé, vous sénateur, à la sagesse, au compromis,
03:20pour, je cite, aider ce gouvernement à calmer les tensions.
03:23Ça va être votre travail ?
03:24Moi, je considère que lorsque l'on fait de la politique,
03:27lorsqu'on est élu, moi j'ai été élu local pendant longtemps,
03:30je suis maintenant parlementaire,
03:31je considère que notre rôle, c'est d'être utile pour le pays.
03:34Nous avons nos convictions, nos valeurs,
03:36et nous ne les renions pas,
03:38mais dans des moments extrêmement difficiles,
03:39nous devons chercher le compromis.
03:41Moi, je suis un social-démocrate,
03:42et un social-démocrate, ça veut dire que,
03:44par principe, je crois aux valeurs du dialogue,
03:46de la discussion, de l'échange,
03:48et donc du compromis.
03:49C'est pas facile dans notre pays,
03:50on a une culture qui est particulièrement cliente,
03:53suivante, mais je considère que vouloir la crise pour la crise,
03:57en gros, vouloir bordéliser le pays dans la période actuelle,
03:59n'est pas une attitude responsable.
04:01Vous prenez le dialogue, vous venez de le dire,
04:03donc pour vous, c'est une bonne chose que Sébastien Lecornu
04:05ait renoncé au 49-3 pour faire passer en force le budget,
04:08même s'il reste peu de temps pour le voter ?
04:10C'était une de nos demandes,
04:12faisons en sorte que le Parlement joue son rôle,
04:14nous sommes les parlementaires,
04:16pour examiner, voter,
04:18et faire appliquer la loi.
04:20C'est notre rôle,
04:22et nous savons que ça va être difficile,
04:23je ne vous fais pas de dessin là-dessus,
04:25nous savons que, par exemple,
04:27dans le projet de loi sécurité sociale,
04:28dans le projet de loi de finances,
04:29il y a des dispositions qui ne nous conviennent pas,
04:31pour les familles,
04:33pour les jeunes,
04:34pour les collectivités territoriales,
04:35et moi j'y suis particulièrement attaché,
04:37il y a des mesures qui sont envisagées
04:39qui ne nous vont pas,
04:40y compris en termes d'inéquité de choix
04:42par rapport à la taxation,
04:43donc nous allons nous battre au Parlement.
04:45Est-ce que vous avez assez de temps pour justement ?
04:45Nous allons nous battre au Parlement,
04:47c'est notre rôle, encore une fois,
04:48il faut que le Parlement joue son rôle pleinement
04:50dans les semaines qui viennent.
04:51À voir donc comment ça se passe aussi après.
04:53Oui, y compris ça, c'est sur un point,
04:54c'est-à-dire que si,
04:55imaginons que la motion de censure soit adoptée,
04:58le gouvernement tombe,
04:59le Parlement s'arrête immédiatement,
05:00et nous savons qu'il y a derrière,
05:02très certainement,
05:02la perspective d'une dissolution,
05:04c'est-à-dire encore plusieurs mois,
05:05un pays à l'arrêt.
05:06Est-ce que nous pouvons nous le permettre ?
05:08Je ne le pense pas,
05:09donc faisons le choix,
05:10difficile, courageux, complexe,
05:13et même incertain,
05:14d'essayer de trouver des compromis
05:17pour la semaine qui vient.
05:18Merci beaucoup Christophe Chailloux,
05:19sénateur PS du Loiret,
05:20d'être venu avec nous ce matin
05:21pour parler de la situation politique actuelle.
05:23Bonne journée à vous.
05:24Merci, bonne journée.
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